lundi 21 novembre 2011

Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo? Paul Biyoghe Mba soutiendrait François Essono Obiang contre René Ndemezo'o Obiang, son ministre (1ère Partie)

Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja".    


Depuis l’annonce d’une éventuelle possibilité d’amener la primature au Woleu-Ntem, certains hommes politiques de notre pays n’ont pas hésité à mettre leur rouleau compresseur de la destruction et de la division en marche. Le but recherché n’est plus à présenter : il faut faire passer l’homme fang du Woleu-Ntem pour un être dangereux et ingrat. Et pour ce faire, le leader du groupe « anti-fang du Woleu-Ntem », Paul Biyoghe Mba, ne compte plus ses heures passer dans un « Mbandja » à interroger les esprits sur son avenir politique ou ses heures passées sous l’eau dans les petits ruisseaux du Cap Estérias.

Mais hélas, avec Ali Bongo Ondimba dans la nouvelle donne politique qu’il souhaite insuffler, il n’y a que le travail qui compte. Mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Toutes les petites potions mystico-fétichistes aux effets placebo irrationnels et débordants ne peuvent trouver gain de cause.

En effet, cela fait pratiquement deux ans que le chef de l’Etat est à la tête de notre pays mais sa légitimité et son image continuent de souffrir quotidiennement de profondes agressions. Ce qui peut être traduit comme étant une fragilité visible du gouvernement et une incapacité du premier ministre à mettre « parfaitement » en musique les orientations données par le président de la République. Ce qui amènerait inévitablement ou logiquement Ali Bongo Ondimba à opérer des changements majeurs au sein de la haute administration et des institutions après les élections législatives.

Conscient de la pertinence et de la forte probabilité de ces éventualités, Paul Biyoghe Mba n’hésite plus à mettre en marche son génie destructeur et diviseur pour brouiller les meilleures pistes de changement. Pour lui, il n’est pas question qu’il perde sa place à la primature. Et encore moins, au profit d’un Ntumu du Woleu-Ntem.

C’est pourquoi, certaines sources indiscrètes laissent entendre qu’il serait le principal soutien de François Essono Obiang, une énième brebis perdue et aux abois, qui souhaite affronter à la commune de Bitam le ministre des sports et candidat du PDG, René Ndemezo’o Obiang. En somme, le premier ministre pratiquerait la théorie du diviser pour mieux régner. Et cela, François Essono Obiang, qui serait par ailleurs et dans le plus strict secret, le grand défenseur d’André Mba Obame à Bitam le comprendra à ses dépends très bientôt.

De cette alliance perverse et vicieuse, on ne peut que d’abord s’interroger sur sa consistance et sa pertinence au moment où le président de la République a le plus besoin d’hommes capables de pouvoir l’aider à affronter intelligemment et pacifiquement dans le Nord du pays son redoutable adversaire André Mba Obame que François Essono Obiang a farouchement et légitimement défendu durant la présidentielle d’août 2009. Puis, se questionner sur la qualité et la fiabilité de la collaboration que le premier Paul Biyoghe Mba entretiendrait avec le Chef de l’Etat. D’où notre insistante interrogation sur «qui sont les vrais amis d’Ali Bongo Ondimba ? ».

Il est irréfutable que dans son histoire politique, la ville de Bitam a toujours eu un petit côté rebelle. C’est d’ailleurs celui-ci qui s’est manifesté lors du dernier scrutin électoral d’août 2009. Mais cet esprit de quête permanente d’un changement constructif a activement participé au développement de notre pays tel que l’a encore souhaité de tous ses vœux le chef de l’Etat lors de sa dernière interview dans le magazine « Jeune Afrique ».

Parmi ses figures les plus illustres, la ville des trois frontières vit naître Ndoutoumou Mba dit Mengo. Cet homme, de l’ayong Essatouck, fut le véritable fondateur de l’Union Démocratique et Sociale Gabonais (UDSG), parti politique que Jean Hilaire Aubame Eyeghe contrôlera par la suite. Il faut ajouter que l’UDSG a joué un rôle déterminant dans les différents évènements politiques avant et après le coup d’état de 1964 qui renversa Gabriel Léon Mba Minko mi Ndang du pouvoir.  

Ensuite, vint l’ère de Jean-Marc Ekoh Ngyema, un autre fils de Bitam, de l’ayong Essabègn. Ce dernier fut le premier homme du Woleu-Ntem à avoir approché de très près les méandres de la présidence du Gabon. En effet, jeune ministre d’Etat, à peine la trentaine, de  Léon Mba Minko,  il était déjà un membre très influent de l’UDSG aux côtés de Jean Hilaire Aubame Eyeghe et fera partie du gouvernement provisoire de ce dernier qui fit long feu à l’issue du coup d’état du 17 février 1964.

Cet ancien ministre de Léon Mba Minko représente aujourd’hui une véritable mémoire vivante de l’histoire politique de notre pays. Il est bien connu pour son caractère véritablement « rebelle ».  Plusieurs fois incarcéré pour avoir  accepté de défendre la liberté d’expression, les droits de l’Homme et l’amélioration du fonctionnement des institutions dans notre pays, Jean-Marc Ekoh-Ngyema en désaccord public avec la politique des années 70 conduite par Omar Bongo Ondimba préféra s’accoutumer au style de vie du gabonais lambda en refusant les nombreux privilèges et les diverses faveurs de ce pouvoir contrairement aux jeunes loups sans dignité comme François Essono Obiang qui n’hésite jamais à cracher régulièrement dans la main qui les a nourri.

Aussi, Jean Marc Ekoh ne resta point indifférent aux actions menées par le Mouvement de Redressement National (MORENA) créé par un autre fils de Bitam de l’ayong Effack, Simon Oyono Aba’a.

Le vieux, comme l’appelait affectueusement les siens, débuta sa carrière politique en 1964 quand il se présenta aux élections législatives sous la bannière du parti politique qu’il venait de créer, le DID (Défense des Institutions Démocratiques). Hélas, sa durée à l’assemblée nationale fut de courte durée car il fut mêlé au coup d’état de février 1964 puis emprisonné.

C’est sous l’ère d’Omar Bongo Ondimba qu’il sera libéré. Mais le successeur de Léon Mba Minko qui était quasiment resté dans la continuité de ses grands schémas de pensée connut alors l’esprit contestataire de Simon Oyono Aba’a qui dans la clandestinité pensa, créa et développa le MORENA.

Soumis à la discrétion, le parti politique de Simon Oyono Aba’a échappait alors à tous contrôles de l’administration, un peu comme l’Ex Union Nationale aujourd’hui. Il eût de ce fait son apogée à la suite d’une marche conduite par son président le 01 décembre 1981. Celle-ci fut malheureusement et sévèrement réprimée dans le sang. Hélas, le contexte politique international, comme actuellement, imposait une manière différente de conduire les peuples. Ainsi émergea, près de huit ans plus tard, le discours de la Baule tenu par le Président français François Mitterrand qui tomba comme une masse sous la tête de nombreux chefs d’Etat africains.

Ainsi, le retour au multipartisme et l’instauration d’un système démocratique souhaité par Simon Oyono Aba’a se concrétisa avec les grands bouleversements politiques de 1990. Il faut dire que dans ce cheminement vers la mise en place d’un système politique aux codes universels, Ali Bongo Ondimba et ses amis des années politiques sombres du PDG y avaient énormément contribué. Parmi eux, on peut aisément citer André Claude Mba Obame, Germain Ngoyo Moussavou, Jacques Adiahénot, François Engongah Owono, Michael Moussa, Paul Toungui et René Ndemezo’o Obiang...
Et comme son objectif était de bâtir la Nation gabonaise, Simon Oyono Aba’a accepta de participer à la construction du Gabon en intégrant les gouvernements successifs de Casimir Oyé Mba et de Paulin Obame Nguema sous la présidence d’Omar Bongo Ondimba. Une coopération qui démontra qu’au-delà des différences d’appréciation des méthodes de gouvernance, le développement multiforme du Gabon devait rester notre priorité.

Une attitude pourtant simple à laquelle François Essono Obiang devrait se plier s’il compte un jour entrer dans le giron de l’émergence. Car, il est indispensable qu’il brisât avant tout le pacte nauséabond qu’il signa avec son maître à penser. En des termes plus clairs, François Essono Obiang ne sera un homme crédible que si et seulement si il rompt complètement le contrat nuisible qui lui impose le culte de l’opportunisme et le soumet entièrement aux stratégies divisionnistes les plus obscures.

Une prise de position situationniste qu’aurait dénoncée avec la dernière énergie Simon Essimengane Akuè, un autre fils de Bitam de l’ayong Ebah qui marqua également l’histoire politique de cette région.

En effet, d’un Simon à un autre, les manières de faire la politique peuvent radicalement s’opposer. Si pour le premier, Simon Oyono Aba’a, une collaboration avec le régime d’Omar Bongo Ondimba imposait la mise en place d’un cadre plus démocratique, pour le second, Simon Essimengane, il n’y avait pas d’incompatibilités entre la réalisation en simultanée de l’exercice du pouvoir et une quelconque volonté d’améliorer la gestion de l’Etat de l’intérieur.

Cette ambivalence de deux figures politiques historiques de Bitam montre bien que ses habitants ne se sont pas montrés « rebelles » pour le simple plaisir ou pour la simple gloire individuelle mais qu’ils l’ont fait lorsqu’il s’est agi de mettre l’intérêt du Gabon avant les ambitions personnelles. C’est d’ailleurs à ce prix qu’ils ont souvent conditionné leur esprit coopératif.

Narmer dit Menès, Pharaon de la 1ere Dynastie

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