lundi 7 novembre 2011

Quel avenir politique pour le Gabon sans Pierre Mamboundou Mamboundou? (1ère Partie)


Le 16 octobre 2011, date anniversaire de prestation du président de la République Ali Bongo Ondimba, Pierre Mamboundou, le président de l’Union du Peuple Gabonais s’éteint à Libreville. Sa disparition marque une nouvelle étape dans la vie politique de notre pays tant l’homme n’était pas un des moindres sur la scène bien que ces dernières années, sa gymnastique politique incompréhensible offrait plus le tournis qu’une quelconque envie d’adhésion.

C’est d’ailleurs, le flou artistique dans lequel il conduisait son parti depuis quelques temps qui lui valut le départ de quelques poids lourds dont le ministre Jean Félix Mouloungui et Richard Moulomba Mombo, aujourd’hui président d’un nouveau parti politique, l’ARENA.

Depuis l’élection présidentielle anticipée, il était quasiment devenu difficile d’évaluer le réel poids politique du leader de l’Alliance pour le Changement et la Restauration (ACR). En effet, au soir du scrutin, pendant que la Commission Electorale Nationale et Permanente (CENAP) poursuivait le décompte des voix, Pierre Mamboundou se déclara vainqueur comme le fit d’ailleurs les deux autres favoris que furent Ali Bongo Ondimba et André Mba Obame.

Il a fallu attendre le verdict de la Cour Constitutionnelle, seul organe habilité à proclamer les résultats définitifs d’une élection en terre gabonaise pour comprendre que Pierre Mamboundou s’était inscrit dans une usurpation sans nom. Ce qui ne tendait pas à valoriser le parcours quelque peu appréciable du personnage. Et même que dans le film documentaire de Patrick Benquet dénommé « Francafrique, 50 ans sous le sceau du secret », il n’est même pas fait mention d’une quelconque victoire de Pierre Mamboundou.

Cependant, nous basant sur les chiffres donnés par la Cour Constitutionnelle, Pierre Mamboundou totalisa 25,64% des suffrages exprimés. Il faut dire que pour un homme d’expérience dans les courses présidentielles et dont le passé politique inspirait le respect, le score était décevant voire alarmant. Encore une fois, il serait opportun de nous limiter aux idées portées par l’homme car elles demeurent louables pour le développement de notre pays.

Si le pourcentage obtenu par le président de l’ACR ne lui permit pas d’accéder au fauteuil présidentiel en 2009, il faut dire quand même reconnaître qu’il était largement suffisant pour conduire notre pays dans le précipice de l’histoire. A condition, bien évidemment, que Pierre Mamboundou eût donné le mot d’ordre qui aurait bien fait plaisir à plus d’un gabonais à cette période.

Bien heureusement, ce fut la sagesse de Salomon qui prima sur les ambitions personnelles de ce challenger non négligeable.

De plus, la tension politique peinant à se rafraîchir dans notre pays, du fait du mécontentement d’André Mba Obame qui ne cessait de clamer et de réclamer « sa victoire », c’est alors que Pierre Mamboundou qui suivait des soins médicaux à paris entra et joua un rôle déterminant dans une certaine quête d’apaisement voulue et soutenue par les  puissances occidentales, surtout la France qui était au courant de la sortie prochaine d’un film documentaire qui allait inévitablement susciter des grincements de dents dans notre pays.
Aussi, nous assistions à une sorte de rencontre, plus synonyme de mise en scène parisienne, entre le chef de l’Etat et le leader Pierre Mamboundou. Cette audience de circonstance, mal préparée et un peu forcée selon de nombreux analystes de la vie politique du Gabon, ne laissait entrevoir aucun avenir de stabilité constant. Il suffisait pour s’en convaincre de relire le déroulement de l’après scrutin lorsque Pierre Mamboundou déclara par la voix de son porte parole avoir été molesté par les forces de l’ordre.

Et, sans réconciliation et reconnaissance préalable des nouveaux tenants du pouvoir gabonais par le président de l’ACR, il fut servi de manière surprenante voire brutale au peuple gabonais mais surtout aux partisans de Pierre Mamboundou une potentielle alliance entre ce dernier et le président de la République, Ali Bongo Ondimba. Ce qui contribua fortement à tenir l’image « d’opposant radical » qui avait fait la force politique du président de l’UPG pendant de nombreuses années.

Ensuite, il eut la sortie du film « Francafrique, 50 ans sous le sceau du secret » de Patrick Benquet le 02 décembre 2010, puis les différentes projections sur la chaîne publique française France 2 les 09 et 16 décembre 2010. Dans ce film documentaire à caractère scientifique, des révélations surprenantes pour ne pas dire osées font état d’une victoire d’André Mba Obame à la présidentielle d’août 2009.

Ce dernier, s’appuyant non seulement sur les déclarations faites par les éminentes personnalités politiques de la France et sur la jurisprudence Ouattara en Côte d’Ivoire, jugea bon de prêter serment dans un jardin en qualité de président élu par le peuple gabonais. C’est alors que le Gabon, notre pays, entra dans la spirale des tensions politiques qui visaient à installer le chaos. 

Par Télesphore OBAME NGOMO 

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