vendredi 13 septembre 2013

Le requiem de l’Union Nationale chanté à l’Ancienne SOBRAGA

Après une guerre verbale sans précédente sur la toile entre les partisans de l’Union Nationale (UN), dotée au passage d’une virulence à décaler la vue des internautes lecteurs, Zacharie MYBOTO le président de l’Union Nationale décida honorablement de signer l’armistice au siège dudit parti suite au drapeau blanc sorti par André MBA OBAME, le secrétaire exécutif, signe de l’échec de la stratégie du boycott serré psalmodié par ses thuriféraires et marquant ainsi la défaite méritée de ses partisans, faute d’une meilleure appréciation de la situation sociopolitique du pays.

Convenue pour avoir lieu au siège du parti, une réunion ouverte et démocratique a été convoquée par le directoire de l’UN afin de réconcilier les deux camps opposés même si les différents guerriers avaient encore dans leurs bouches et sur leurs phalanges des mots sanglants plein de sang. Sans oublier les plaies bien béantes, conséquences des injures et des agressions sans compassion.

En réalité, cette stratégie habile et efficace après une crise profonde entre partisans du même camp n’est pas sans nous rappeler la déchirure fratricide des membres du Rassemblement Pour la République (RPR) en 1995 entre les Balladuriens avec pour tête de file, Nicolas Sarkozy, et les Chiraquiens, avec pour tête pensante, Dominique de Villepin.

Ne voulant plus subir le martyr et les humiliations de François MITTERRAND comme en 1986 lors de la première cohabitation, Jacques CHIRAC, le chef de file de la droite, envoya son vieil ami Edouard BALLADUR en 1993 aux fourneaux de Matignon, histoire de mieux préparer les élections présidentielles de 2002.

Malheureusement pour cet homme d’expérience pourtant, il semblait oublier qu’après le poste de premier ministre, il n’existe plus d’autres paliers à franchir pour espérer finir président de la République, même si on peut également y accéder via d’autres entrées. Mais là encore, c’est un autre type de combat qui n’est pas des plus aisés. Bref…

Edouard BALLADUR, flatté par de beaux sondages dans lesquels il devancerait Jacques CHIRAC, se laissa pousser une ambition subite et décida de présenter sa candidature à l’élection présidentielle. Malheureusement pour lui, les méthodes du coucou, ce bel oiseau paresseux, n’a jamais pu être à même d’offrir un quelconque ticket gagnant  pour quoi que se soit, même pas en politique. C’est alors qu’un 23 avril 1995, le verdict des urnes du premier tour de l’élection tomba comme un couperet et c’est Jacques CHIRAC qui venait de se qualifier pour le second tour avec 20,84% des suffrages exprimés contre 18,58% pour Edouard BALLADUR. Comme quoi un sondage ne pourra jamais remplacer les électeurs.

Afin de ne pas à avoir porté l’échec de la droite face à la gauche lors de cette élection, en plus d’avoir trahi son vieil ami, Edouard BALLADUR n’hésita pas à mettre de côté sa fierté, son amertume, ses émotions voire même ses ambitions lors du grand meeting du Bourget, cet instant inoubliable pour Nicolas Sarkozy, en appelant à voter pour Jacques CHIRAC face à Lionel JOSPIN. Celui-ci  s’en sortit avec 52,64% au second tour pour la gloire du RPR d’abord.

Dans le cadre politique du Gabon, invités à cette rencontre dite de « réconciliation », les Balladuriens gabonais, entendons par là tous ceux qui appelaient à un boycott serré du processus d’enrôlement et à une quelconque participation aux prochaines élections locales, pris par un orgueil injustifiable, une fierté décalée, une arrogance totalement en transe, décidèrent de briller par une absence étrangement transparente car, il s’est finalement prouvé durant cette rencontre que nul n’avait le monopole des militants de l’Union Nationale. Dit-on, la salle aurait même refusé du monde.

Pensant peut être faire du tort au directoire de l’Union Nationale, les « Balladuriens gabonais » ont semblé oublier que dans certains moments de la vie politique d’un parti ou d’un pays, la politique de la chaise vide est une stratégie suicidaire sinon fatale. De ce fait, leur absence jugée méprisante pour le directoire par les militants venus nombreux pour la circonstance vient d’enterrer la tendance AMO de l’Union Nationale dont ils étaient issus pour la plupart. Sinon, comment comptent-ils ou espèrent ils exister à l’avenir dans ce parti surtout qu’AMO lui-même, leur unique rempart dans cette impasse et excusable pour des raisons de santé, n’a toujours pas encore retrouvé toutes ses capacités?

Face à cette faiblesse comportementale déplorable et étonnante pour des personnes pourtant capables de très grandes choses, on peut déjà prédire que, si ces derniers n’ont pas su trouver la hauteur nécessaire pour affronter du regard leurs anciens adversaires en prenant part à une réunion de réconciliation, il est plus qu’évident qu’ils resteront « silencieusement ou malicieusement» dans leur volonté de faire régner l’esprit du boycott, aussi bien pour l’enrôlement que pour cette course aux élections locales bien qu’à porter de main au regard des multiples bilans accablants des maires sortants.

De plus, comment ces « Balladuriens gabonais » entendent-ils continuer à exister politiquement dans l’Union Nationale puisqu’ils refusent de se plier aux directives données par le directoire du parti ? N’est ce pas eux finalement qui donneraient du grain à moudre à l’adversaire ? Cette attitude inexplicable, si tant est que c’est l’intérêt des ambitions et des missions parti et non celui d’un individu qui domine et anime leur combat politique, n’inviterait elle pas à penser que les Balladuriens joueraient le jeu du pouvoir ?

C'est-à-dire, d’abord créer la confusion puis introduire la suspicion et enfin chercher la scission du parti et des militants pour affaiblir le pourcentage des candidats issus de l’opposition? Pour quels buts ? Chauffer continuellement la première place pour AMO dont le retour attendu et réclamé sur la scène politique reste quand même très hypothétique ? Aider les candidats adversaires à remporter les élections à venir ? Déstabiliser l’électorat de l’opposition? Jouer les emmerdeurs utiles ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses dans le temps.  

Ensuite, comment ces « Balladuriens gabonais » qui ont décidé de s’activer dans le boudin en boycottant une réunion fondamentale pour la vie de leur parti, alors que c’est quand même AMO qui est venu brutalement stopper leur tango du boycott, viendront ils justifier leur soutien aux candidatures de leurs anciens amis du boycott qui ont décidé de se lancer dans la bataille électorale qu’ils appelaient pourtant à boycotter ? Est-ce là des comportements sérieux de gens qui prétendent vouloir diriger la vie de milliers d’individus ?
Le peuple vigilant espère au moins que ces derniers y compris tous ceux qui invitent les gabonais à aller se faire enrôler penseront eux-mêmes à s’adonner à cet exercice républicain au risque de conclure qu’il est vraiment face à des amateurs et à de véritables candidatures épidermiques, même si cela semble déjà être le cas.

Enfin, comment ces « Balladuriens gabonais » entendent-ils préparer les élections présidentielles de 2016 si le boycott permanent reste leur unique stratégie offensive ou défensive, hélas déjà trop connue par leurs principaux adversaires ?

Certainement, l’exhumation de l’idée de la mise en place d’une conférence nationale souveraine serait la parade risible qu’ils pourraient proposer. Ce qui amènerait sans aucun doute l’opinion publique à se demander : comment le feraient ils avec moins de monde dans leur rang et un AMO qu’ils ont volontairement isolé sinon enterré politiquement? 

Devant ce requiem de l’UN, on a envie de rendre hommage aux propos de Roland DUMAS qui disait d’Alain JUPPE, tête pensante de la droite chiraquienne et brillante figure politique de France : « Alain JUPPE est un bouledogue qui réfléchit trop jusqu’à l’erreur ». Autrement dit, AMO et ses thuriféraires sont tellement intelligents et brillants qu’ils ont réfléchi au point de préférer valoriser une erreur politique qui leurs a été fatale. 

C’est dire que, dans ce brouillard politique surréaliste qui a primé, ces « Balladuriens gabonais » ont brillé par une posture court termiste. Par conséquent, ils devront dorénavant prendre conscience que la scène politique n’est pas une cage pour perroquets bien dressés mais un espace de compétition et un lieu de débats. De ce fait, il ne s’agit nullement d’être sympa avec qui que se soit.

Sur ce coup, l’Union Nationale n’a pas eu besoin de l’organiste du pouvoir pour chanter son requiem.


Par Télesphore OBAME NGOMO

mercredi 11 septembre 2013

Vers quoi court AMO en sacrifiant publiquement ses principaux lieutenants ?

Depuis de nombreuses semaines voire même de nombreux mois, des débats publics chargés de passions ne cessaient d’enfler sur la toile entre certains membres de l’Union Nationale, notamment ses cadres les plus actifs et les plus brillants. A l’ordre du jour de ces échanges quelques fois robustes, on notait deux principaux sujets : le processus d’enrôlement d’une part et la course aux prochaines joutes électorales, d’autre part.

Dans ce combat violent et virulent mais non sanglant, on pouvait non seulement déceler les vives tensions et frustrations qui infestaient le parti mais qu’une unité de façade stratégique semble avoir réussie à étouffer pendant de nombreuses années. Mais aussi les différents courants qui jonchent ce parti, bien que dissout et plus que jamais divisé.

D’un côté, on pouvait voir la frange de ceux qui militaient pour un boycott serré, fortement composée d’individus AMOïsés avec un versant affectif pour Jean NTOUTOUME NGOUA. Puis, de l’autre côté, il y avait ceux qui étaient favorable au processus d’enrôlement et à une participation active aux élections locales de novembre prochain. Cette tendance ne cachait pas son attachement et sa proximité à Zacharie MYBOTO, Jean EYEGHE NDONG, Casimir OYE MBA, Paulette MISSAMBO et Jean Pierre ROUGOU.

Rien qu’à la vue du dispositif en place, on voyait bien que, par la simple théorie du nombre et celui de la majorité, la tendance André MBA OBAME (AMO) et Jean NTOUTOUME NGOUA se trouvait déjà en minorité, quasiment isolée. Et ce déséquilibre mesuré pouvait se justifier par l’existence de plusieurs crises internes qui rongeaient très sérieusement le bureau directoire de ce parti et qui trouvaient leur source dans la trop grande confiance sinon l’assujettissement injustifiable, selon certains cadres lucides et courageux, aux « stratégies inadaptées » d’un seul individu, fut-il le meilleur mobilisateur des militants. Car, à toutes les comptabiliser, ces diverses stratégies se sont presque toutes soldées par un cuisant échec donnant du grain à moudre au pouvoir en place et des cuillères à soupe pour ramer aux autres leaders de l’Union Nationale dans un véritable océan de difficultés. 

Les cas les plus expressifs furent la prestation de serment d’AMO qui a conduit à une réaction inattendue et disproportionnée du pouvoir en place : la dissolution du parti qui justifie aujourd’hui les multiples voyages de négociation entrepris par Zacharie MYBOTO, Casimir OYE MBA et Jean Pierre ROUGOU. Puis, la menace publique faite à Maixent ACCROMBESSI qui n’a été qu’un pet de lapin sur toile cirée sinon un véritable pitch à la Jacques CHIRAC.

Cependant, malgré tous ces échecs accumulés et ces réalités épuisantes pour les autres membres du parti, c’est encore cette même frange qui avait réussi à mettre l’Union Nationale à genou qui trouvait encore le moyen de vouloir imposer son point de vue quant à l’enrôlement et à la problématique d’une éventuelle participation aux locales prochaines. C’était la goutte d’eau de trop qui ne pouvait plus du tout être acceptée qu’ite à donner des fous rire au pouvoir en place bien qu’étant lui aussi ronger par des tensions qui désormais compteraient aussi leur jour en vue de l’explosion.

A ce constat avéré parce que vérifiable, on ne peut qu’ajouter l’absence de débats de fond qui a fortement manqué ou la recherche d’un consensus sur ces problématiques sus évoquées sensés canaliser les débordements extérieurs qui ont davantage pollués l’image de ce parti qui prônait l’unité de la nation quand lui-même il semble être totalement désarticulé.

C’est d’ailleurs cette saison d’embrouillamini qui semble le mieux justifier le comportement des cadres de l’Union Nationale qui n’ont pas hésité à s’offrir le loisir et le plaisir de se tirer à boulet rouge sur la toile soit à visage découvert, soit en mercenaire masqué. Pendant que, dans le même temps, d’autres en faveur du boycott total et serré ou favorable à un comportement citoyen et républicain responsable, bien que plus subtiles mais tout aussi incisifs, avaient choisi de descendre sur le terrain en sillonnant les différentes routes et villages du pays pour demander aux populations de saboter ou de soutenir le processus de la mise en place de la biométrie et la participation aux élections municipales à venir.

Dans ce magma politique problématique et indiscipliné, similaire à la guerre des éléphants du Parti Socialiste français version tropicale, Jean EYEGHE NDONG, le candidat tonnerre, décida de mettre fin à ce désordre organisé en annonçant contre toute attente sa candidature comme tête de liste pour la mairie de Libreville. C’est dire que, c’est dans ce même type de contexte que Jack LANG, s’était senti obligé de demander à Martine AUBRY, le premier secrétaire du parti de jadis, de siffler la fin de la récréation.

Hélas, certains cadres récalcitrants, usant et abusant de pseudonymes sur la toile pour verser leurs derniers litres de bile, et en faveur du boycott pour tout, n’ont pas jugé bon de stopper leurs abus langagiers devenant de plus en plus indigestes malgré les premières décharges de la foudre troublante que Jean EYEGHE NDONG avait su faire peser sur leur tête car sa candidature ne cessait de susciter des adhésions et de l’admiration.

D’ailleurs, à ce jeu des pseudonymes sur Internet, Luc FERRY ne pensait pas si bien dire quand il affirmait que « l’anonymat qui sévit sur Internet permet toutes les horreurs ».

Comme pour saluer la fin de ce coma politique ou de ce cauchemar qui n’avait que trop duré, de nombreuses voix n’ont pas hésité à clamer ouf de soulagement en présentant Jean EYEGHE NDONG comme étant un véritable politicien courageux, un homme d’Etat, un gabonais sage, un leader politique réaliste, un homme de convictions qui comprend que le monde politique est un monde d’affrontements et qu’il ne sert à rien de refaire les mêmes erreurs en appelant au boycott surtout que celui des législatives de 2011 ne semble émouvoir ni le peuple gabonais et encore moins la communauté internationale. Une manière de dire, arrêtons de vouloir sans cesse labourer la mer.

André MBA OBAME, qui fait partie des personnes les mieux renseignées du pays, a très vite compris que le silence pesant, ô combien de fois toléré voire supporté par les siens, qu’il fait régner depuis de nombreuses semaines voire de nombreux mois au sein du parti ne rassurait plus la majorité des cadres et même le bureau directoire de l’Union Nationale. Et de ce fait, ces derniers, disposant d’une grande responsabilité devant le peuple gabonais et devant l’histoire, et ne voulant plus donner l’impression trompeuse d’être la cinquième roue du carrosse de l’Union Nationale, ont décidé, légitiment, de stopper cet orphelinat imposé à leurs militants en poursuivant dignement le combat politique entamé. Surtout que ses différents sherpas, principaux supporters du boycott serré qui commençait même par les étrangler, n’ont su convaincre qu’une minuscule poigné de citoyens gabonais.

Puis, en plus de ce qui précède, il faudrait ajouter la volonté manifestée par Ali Bongo Ondimba d’échanger avec Jean EYEGHE NDONG. Quoi de plus illustratif en langage stratégique et  diplomatique pour montrer que le principal centre d’intérêt de l’opposition a changé de visage et de nom ?

Contre toute attente et en guise de réponse, André MBA OBAME fait paraître, le 09 septembre, son avis sur les problématiques liées à la biométrie et aux futures joutes électorales organisées dans notre pays. Sans doute aucun, le buzz est au rendez vous car ce dernier a su faire sien, mais involontairement du fait de sa convalescence, le conseil de Jacques PILHAN à François MITTERRAND qui disait : « La parole d’un chef doit toujours être rare pour susciter l’attention voire l’adhésion ». 

Mais hélas, cette sortie surprise fut de très courte durée car, le peuple gabonais démasqua assez rapidement l’escroquerie politique en cherchant la logique ou la cohérence dans cette attitude qui oppose très clairement la posture publique d’AMO et celle de ses inconditionnels partisans exprimée en public, et certainement mandaté par leur principal référent toujours aussi bien informé.

Autrement dit, le peuple gabonais consciencieux se posa la question de savoir : « Pourquoi AMO invite-t-il subitement les gens à se faire enrôler et presque à aller aux élections locales alors que ses plus fidèles lieutenants qui ne comptent plus leurs milliers de kilomètres de marche n’ont pas hésité à bourrer les oreilles de tous ceux qu’ils croisaient en leurs proposant le contraire de l’invitation de leur principale référence? »

Malhabilement sinon grossièrement, comme pour tenter de ressusciter un homme en état de décomposition qu’on a jadis violemment poignardé, ses mêmes sherpas d’AMO qui clamaient quelques fois par l’injure et l’agressivité par les monts, par les plaines et sur tous les réseaux sociaux disponibles, le NON absolu, se retrouvent aujourd’hui à soutenir la nécessité d’aller se faire enrôler et l’urgence de se préparer pour les futures élections locales. Allons y comprendre quelque chose.

Si un proverbe bien connu nous enseigne qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis, il est vivement souhaitable que ce changement de posture soit fait de manière sincère au risque de pourrir le travail entamé par ceux qui savent apprécier objectivement les nouvelles donnes politiques en présence.

Par ce revirement à très grande vitesse, on peut affirmer sans le moindre risque de nous tromper qu’André MBA OBAME vient de se sauver d’un isolement politique qui lui aurait été fatal s’il avait persisté dans la stratégie du boycott étranglé via le ballon d’essai qui fut lancé par ses inconditionnels thuriféraires.

C’est pourquoi, comme pour revivre une forme d’appel des braves de Louis AGONDJO OKAWE, après autant de dégâts causés, une réunion stratégique par le bureau de l’Union Nationale. Nul doute que les échanges ne tourneront plus autour de la nécessité d’aller se faire enrôler ou de participer aux prochaines échéances électorales car cela semble définitivement acquis mais bel et bien autour de la reconstruction du parti et l’élaboration des stratégies en vue de la victoire en novembre prochain. A ce stade de la compétition, il est évident que se sont les vainqueurs, désormais en position de force qui dirigeront les travaux et donneront le las sur les questions stratégiques qui touchent le parti. Le rapport de force ayant plus que jamais changé d’épaule.

Si André MBA OBAME en quête constant voire permanent d’un leadership au sein de l’Union Nationale et auprès de l’opinion publique nationale a pu se sauver momentanément d’une fin politique brutale en désavouant publiquement ses lieutenants en mission commandée pour le boycott étranglé du processus d’enrôlement et de la participation aux élections locales à venir, il est clair qu’il les a fortement affaiblis alors que ce sont qu’à même ces derniers qui, du fait de sa convalescence, maintenaient encore la vivacité de sa flamme politique.

C’est dire que, si Zacharie MYBOTO et Jean EYEGHE NDONG, continuent de jouer la carte de l’unité, du rassemblement, de l’apaisement et viennent même à remporter les élections à venir, on s’acheminera royalement vers la véritable fin politique d’André MBA OBAME car il aura lui-même sacrifié sa première et principale garde rapprochée.

En plus, son absence immédiate sur le terrain  n’est pas en reste dans cette course vers sa déchéance politique. Ce qui ne serait pas un triste événement pour le pouvoir en place qui ne se priverait certainement pas de cette aubaine servie sur un plateau en or avec autour des diamants pour se débarrasser de cette très grosse épine politique qui faisait pourrir le pied de l’émergence depuis quatre ans maintenant.


Par Télesphore OBAME NGOMO 

 





mardi 3 septembre 2013

Le deuxième coup de tonnerre de Jean EYEGHE NDONG

Le deuxième coup de tonnerre de Jean Eyeghe Ndong

Ce n’est ni en 1997, lorsqu’il fut nommé secrétaire d’Etat, ni en 2002 lorsqu’il occupa le poste de ministre délégué aux finances et encore moins en janvier 2006 quand il épousa la fonction de premier ministre que le peuple gabonais découvrit qui était réellement Jean EYEGHE NDONG. Mais, c’est bel et bien au moment de la lecture de l’oraison funèbre qu’il rendit à celui qu’un grand nombre de personnes continue de considérer comme son mentor politique, « Omar BONGO ONDIMBA ».

Lors des derniers hommages de la République au deuxième président du Gabon, les Gabonaises et les Gabonais, ainsi que le monde entier s’invitant n’entendaient pas le discours de celui qui fut le dernier premier ministre du successeur de Léon MBA MINKO mais, Jean EYEGHE NDONG, un homme dont la chaleur de l’émotion avait convoqué dans ses mots, la foi, le courage et une très grande sagesse.

C’est dans  un style chargé de figures de style comme le Christ Jésus savait aisément le faire que Jean EYEGHE NDONG, comme un bon disciple discipliné, à la recherche de plus d’humanité et de valeurs humaines et morales, étala son ancrage dans les convictions qui devraient s’imposer en tout temps chez les femmes et les hommes qui entendent entrer dans l’Histoire du Gabon.

C’est ainsi qu’il gagna le respect et l’estime de nombreuses hautes personnalités venues des quatre coins du monde. Et de l’appellation Jean EYEGHE NDONG plus distingué, on passa à « Nsa Fé », ce surnom populaire répété affectueusement par des milliers de gabonais qui le prirent en sympathie.

Dès cet instant, Jean EYEGHE NDONG, par son objectivité dans la lecture de la situation, cette qualité qui donne une représentation fidèle de la chose observée, se couvrit du manteau de l’homme juste qui voudrait que se soit ce qui fit conforme à la réalité, sans excès ni défaut qui primât. C’est pourquoi, sans langue de bois, il servit au peuple gabonais un discours sincère qui consolida leur complicité sans cesse croissante.

Dans le contexte actuel, avec les situations politiques et sociales inédites observées dans notre pays, l’esprit de Roboam semble être au rendez vous. Effectivement, ce ne sont plus les failles de gestion d’Omar BONGO ONDIMBA que nous décriions hier, et à juste titre, que nous observons aujourd’hui, mais les cratères orchestrés par cette poignée d’arrivistes qui empoisonne chaque jour la vie des Gabonais à un tel point que la majorité des Gabonais préfère se consoler momentanément avec le proverbe disant : « on sait qui on perd, mais on ne sait pas qui on gagne ».

Cette conclusion réaliste et objective semble être partagée par ceux qui, en 2009, au premier plan, ont contribué peut être pas à la victoire présidentielle au sens premier du terme mais à l’effet psychologique du chiffre et des mises en scène indispensables pour justifier l’ascension au pouvoir qui règne dans notre pays.

Si l’histoire semble avoir donné raison à Jean EYEGHE NDONG d’avoir utilisé l’image de Roboam pour prédire un futur de plus en plus sombre, il est de plus en plus évident que l’épisode de l’histoire politique de la France semble entrer dans le même état de fait.

En effet, en novembre 1976, comme Jacques Chirac, ancien premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, et contre toute attente, Jean EYEGHE NDONG décide de présenter sa candidature à la mairie de la plus grande ville du pays en étant tête de liste de tous ceux qui entendent mener le même combat.

Si dans cette comparaison, Jacques CHIRAC semble avoir une « avance superficielle » sur Jean EYEGHE NDONG, du fait de son OPA réussie sur l’UDR, le parti gaulliste dans lequel il est considéré comme un traître pour avoir savonné la planche à CHABAN DELMAS face à Giscard d’Estaing, Jean EYEGHE NDONG lui, membre de l’Union Nationale, parti dissout, pour des questions de pragmatisme stratégique n’entend pas rester sans parti. Aussi, le concept rassembleur « Mon parti, c’est Libreville » vient gommer cet enfermement partisan habituel qui n’aide pas toujours à l’unité, à la fraternité et à la solidarité envers tous, ce dont les Gabonais dans leur grande majorité ont pourtant réellement besoin.

Des radicaux de l’opposition version Union Nationale, pourtant d’une intelligence remarquable, aux mousquetaires de la majorité, la candidature de Jean EYEGHE NDONG semble très sérieusement déranger car elle déstabilise les positions jusqu’auboutistes ou les projections faites dans les différents états major politiques.

Pendant que certains membres de l’Union Nationale se lancent dans une croisade pour le boycott de l’enrôlement puis des élections locales à venir, côté pouvoir, c’est une vieille peau de banane complètement pourrie et noircie, à peine glissante, qui est posée malhabilement sur le passage de « Nsa Fé » dont la candidature est majoritairement applaudie par tous ceux, à l’extérieur comme à l’intérieur du Gabon, avaient déjà cru en ses aptitudes de visionnaire.

Pensant créer une once de doute au sein de l’opinion publique sur une « éventuelle rencontre », aux allures d’arrangement de derrière la cuisine, entre le président de la République et l’ancien premier ministre, le COCOM suivi du porte parole de la présidence de la République, évoquèrent puis confirmèrent qu’il eût un échange entre les deux hommes qui ne s’étaient plus parlés depuis 2009.

Un véritable pétard mouillé qui s’est soldé par un échec monstrueux car, c’est plutôt le COCOM qui s’en est trouvé discréditer. Personne ne comprit comment et pourquoi les services de communication dont l’efficacité a profondément et publiquement été remise en cause  par le chef de l’Etat se soit lancé dans un tel exercice politicien périlleux gagnant au passage le surnom de « distributeur de poison verbal ». Quant à Alain Claude Bilié Bi Nzé, avec son inflation de contre vérités, il confirma son statut de porte flingue du pouvoir et se ramassa le surnom de « Cheval de Troie du bord de mer», en référence à ce virus informatique, teigneux et dangereux.

Quoi de plus normal que les Gabonais puissent se parler au-delà des désaccords politiques profonds ? Pourquoi vouloir utiliser un fait banal dans l’esprit des véritables républicains ou démocrates pour en faire l’œuvre d’une manœuvre politicienne ou l’action d’une quelconque trahison quand la majorité des Gabonais sait parfaitement que si Jean EYEGHE NDONG était un opportuniste, il n’aurait jamais tenu le discours sinon les mots entendus lors de la lecture de son oraison funèbre à Omar BONGO ONDIMBA ?

Faire allégeance aux différents mécanismes du système en place à ce moment précis de l’histoire de notre pays lui aurait certainement garanti son maintien au poste de premier ministre.
Le peuple n’est plus dupe et les mesquineries politiciennes de ce genre qui dénotent du réel niveau des nouveaux stratèges au sommet de l’Etat ne peuvent plus convaincre personne, pas même les auteurs de cette forfaiture, morte née.

En s’aventurant dans une telle stratégie souffrant de petitesse, c’est finalement le candidat Jean EYEGHE NDONG qui s’en sort hautement grandi car aux yeux du peuple, il est ressenti comme une fébrilité voire une fragilité du pouvoir surtout que le concerné, tel un sage averti, devant ce sujet ridicule, prend à chaque fois de la hauteur en y répondant soit par le rire, soit par le silence. Une manière de convoquer les mots de Laurent FABIUS sur l’affaire DSK lorsqu’il disait aux journalistes : « vous ne m’entraînerez pas sur ce terrain ».

Qu’à cela ne tienne, et même si le peuple gabonais venait à épouser l’hypothèse selon laquelle l’ancien premier ministre aurait eu un dialogue avec le président de la République, qui du COCOM ou de Bilié Bi Nzé pourraient nous dire quel pays au monde se serait construit sur les braises de la haine de l’autre?

A cet effet, la candidature de Jean EYEGHE NDONG reste donc à être appréciée à plusieurs niveaux.

Tout d’abord, il y a la paralysie généralisée du pays qui s’est manifestée par le contenu du discours du 16 août 2013 du chef de l’Etat à la Nation, son interview devant la presse nationale le 17 du même mois et « le débat » télévisé regroupant les membres du gouvernement sans le premier ministre et les membres du cabinet présidentiel sans Maixent ACCROMBESSI qui régente pourtant tout dans le pays. La teneur globale de ses sorties médiatiques impréparées a montré que le concept de « l’émergence du Gabon » semblait avoir pris du plomb dans les ailes car le proverbe nous enseigne que « les choses qui se conçoivent bien s’énoncent clairement et les mots pour le dire viennent aisément ». Ce qui ne fut point le cas.

Puis, on peut ajouter à cette motivation légitime et justifiée, le fait que Libreville soit devenue une poubelle géante à ciel ouvert à un tel point que les poubelles de tel ou tel rond point soient devenues les lieux de référence ou de repère. A cela on peut ajouter la gestion opaque, archaïque et ringarde orchestrée par l’équipe municipale sortante dirigée par Jean François TOUTOUME EMANE qui n’offre aucune marge de manœuvre à la majorité pour défendre son bilan.

Ensuite, il y a cette théorie de Pierre JUILLET et de Marie France GARAUD qui disaient à Jacques CHIRAC : « un leader politique qui ne se présente pas à une élection importante n’en est pas un car il n’existe pas». Et dans le cadre du Gabon, il était fondamental de tirer les conclusions de la stratégie du boycott des élections législatives de 2011 et le refus de donner le mot d’ordre de novembre 2012.

Autrement dit, si les événements de la vie avaient su affranchir Jean EYEGHE NDONG de la tutelle d’Omar BONGO ONDIMBA, les nouvelles donnes du contexte politique nationale et internationale, surtout français, invitaient l’homme politique Jean EYEGHE NDONG à s’éloigner des positions radicales sans lendemain et qui ne reposaient sur aucune stratégie cohérente sinon sur une mystification permanente chargée de la nostalgie des ères de grandes gloires passées.

Enfin, il y a également cette lecture permanente de l’histoire de notre pays que nul ne  peut nier et qui prouve que la France reste un bel outil politique que les Gabonais peuvent aisément utiliser au gré de leurs intérêts. Qui sauva Léon MBA MINKO déchu par les militaires gabonais en 1964? La France de Charles de Gaulle. Qui sauva le fauteuil présidentiel d’Omar BONGO en 1990 quand la rue décida de le déloger du palais présidentiel? La France de François MITTERRAND. Lequel de nos partenaires joua un rôle déterminant dans la transition politique de 2009 que connut notre pays ? La France de Nicolas SARKOZY.

Par conséquent, avec cette élection à venir qui pourrait être un alibi légitime et crédible en cas de mauvais déroulement pour justifier la colère de la rue gabonaise et l’action responsable des chantres de la démocratie dans le monde au Gabon, le pouvoir en place oserait-il prendre le haut risque d’entériner l’une des principales causes de trouble en Afrique : les élections contestées ? D’autant plus qu’il n’est plus un secret pour personne que les déceptions, et dans certains cas le divorce, entre l’exécutif gabonais et les réseaux stratégiques occidentaux sont réelles. Puis, qu’entre le nouveau pouvoir français et les tenants du pouvoir au Gabon, le départ en vacance ensemble n’est pas à prévoir pour demain ? 

Dans cette course électorale, Ali BONGO et la majorité jouent très gros. C’est dire qu’au moindre faux pas, la fatalité s’invitera à la grande réjouissance de tous les déçus et humiliés de l’action du chef de l’Etat depuis 2009. Autrement dit, Jean EYEGHE NDONG, comme de nombreux analystes pointilleux de la vie politique et sociale de notre pays, a bien pris la mesure des enjeux surtout que la crise malienne qui occupait la France et préoccupaient les occidentaux est terminée après l’épisode clair des positions fermes de la France dans le  cas BOZIZE  en Centrafrique et les premières libérations de la crise ivoirienne.

Ce qui reviendra à dire que, la décharge électrique suscitée par la déclaration de candidature de Jean EYEGHE NDONG à la mairie de Libreville a réveillé la nostalgie du premier tonnerre entendu en juin 2009 lors des obsèques d’Omar BONGO ONDIMBA. En d’autres mots, cette annonce de « Nsa Fé », le fils de Libreville, a contribué à braquer de nombreuses attentions médiatiques sur lui. Certaines avec des projecteurs bienveillants et d’autres avec des regards ténébreux de hiboux.  

Par Télesphore OBAME NGOMO