mardi 30 octobre 2012

Pourquoi André Mba Obame fait-il si peur?



De ce qu'on sait des avocats, ils ont très souvent l'art de défendre l'indéfendable.

L'ancien politicien, Louis Gaston tente une énième fois de s'affranchir de ses comportements insupportables qu'il n'assume jamais et qui ne cessent d'agacer la dignité du peuple gabonais. 

Malheureusement pour lui, et c'était en effet la fois de trop, tous les Gabonais avertis l'ont vu arriver avec ses grands sabots et telle une montagne, il portait sur lui les marques de la honte, de la corruption et de l'humiliation. En gros, un homme sans dignité et sans vie.

De nombreuses rumeurs couraient déjà sur ses ambitions louches qui visaient à tuer dans l'œuf la volonté d'un changement radical dans la manière de faire la politique au Gabon. Mais comme il est dit, le chien ne change jamais sa manière de s'asseoir. Et c'est ce que les populations gabonais ont constaté en ce qui concerne ce vieux poisson politique sans écailles et sans chair et dont les arêtes sont désormais décomposées.

On retiendra alors que Mayila encore appelé l'aguidi boy de Tsamba Magotsi en avait trop fait, et par conséquent, il était tant qu'il disparût de la scène politique gabonaise.

Par la même occasion on peut se demander qu'est ce qu'André Mba Obame et Zacharie Myboto auraient bien pu faire aux gens comme Mayila, l'aguidi Boy de Tsamba Magotsi au point de se ridiculiser publiquement et de se contredire toute honte bue à ce point?

RIP Aguidi Boy...


Par Télesphore OBAME NGOMO  

lundi 29 octobre 2012

La fin d'un "Aguidi Boy"


Louis Gaston Mayila a consommé une forte quantité "d'aguidi venue sans escale du Bénin" lors de la fête du mouton. La conséquence de cette overdose d'aguidi d'Abomey, ville natale d'Accrombessi, est la lecture publique de son oraison funèbre politique.

Les grands esprits de dire: "Enfin, l'UFC s'est libérée d'un poids mort. Elle se débarrasse désormais de ses anarchistes et de ses séditieux". Et comme le dit le proverbe: "la mort d'un homme n'est que le reflet de sa vie". Mayila Louis Gaston n'a jamais été crédible, stable et cohérent dans tout son parcours politique. C'est la raison pour laquelle, sa fin est aussi pitoyable que sa vie politique.

Si au moins nous pouvons plagier un passage de cette oraison funèbre politique qui disait "il ne sert à rien d'exhumer l'Union Nationale, c'est un parti politique qui est déjà enterré", nous dirons au peuple gabonais: "il ne sert plus à rien de parler de ce feu homme politique gabonais qui a choisi de rejoindre le cimetière des opposants croquemitaines" .

RIP "aguidi Boy" de Tsamba Magotsi...

Par Télesphore OBAME NGOMO

dimanche 28 octobre 2012

Omar Bongo aurait tué plusieurs milliers de congolais de Brazzaville


Dans son chef d’œuvre « Lumière sur le Gabon », Raphael Ntoutoume Nkoghe, conseiller d’Omar Bongo Ondimba, puis actuellement, « unique » conseiller d’Ali Bongo Ondimba, révèle que dans le conflit armé qui avait fait près de 13.929 morts et qui avait opposé Denis Sassou Nguesso et Pascal Lissouba, de 1993 à 2002, c’est Omar Bongo Ondimba qui réglait les factures d’armes pour le compte de Dénis Sassou Nguesso. Ces armes qui avaient servi à exterminer les paisibles citoyens congolais. Et que dans le même temps, le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba avait transformé la province du Haut-Ogooué en base meurtrière où étaient stockées les fameuses armes qui avaient servi à massacrer sans état d’âme le peuple congolais.

Voici des révélations gravissimes du conseiller d’Ali Bongo Ondimba dans son livre qui peuvent éveiller de vives tensions entre les Gabonais et le peuple congolais d’autant plus que selon Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’unique conseiller d’Ali Bongo Ondimba, ces affirmations auraient fait l’objet d’un recoupage sérieux et fiables. C’est d’ailleurs ce qu’il affirme dans la préface de son livre lorsqu’il précise très clairement : «Un “Etat des lieux” a été peint avec la rigueur, la sincérité et la franchise appropriées. Ce n’est point une suite d’affirmations ou d’allégations gratuites car il ne s’est agi que des faits recoupés et rapportés. Documents à l’appui. Tout a été autant montré que démontré. Une démarche propre au journalisme d’investigation qu’affectionne l’auteur ».

Lorsque de tels propos sont tenus par un conseiller d’Omar Bongo Ondimba puis maintenu par Ali Bongo Ondimba, cela voudrait tout simplement dire que le peuple congolais, victime de cette guerre meurtrière, est en droit de demander des comptes au Gabon et à Raphael Ntoutoume Nkoghe, le conseiller d’Ali Bongo Ondimba qui devient de fait une source autorisée.

En plus de cette déclaration extrêmement dangereuse sur le plan diplomatique, deux points fondamentaux sont à relever.

Tout d’abord, il y a le côté « ethnique de la Franc-maçonnerie gabonaise» mis en place par Omar Bongo Ondimba et évoqué par l’auteur. Mais déjà on se souvient que Raphael Ntoutoume Nkoghe dans le même livre traitait le ministre de la défense de l’époque, Ali Bongo et son père, Omar Bongo Ondimba, d’inconscience et de tribaliste. Il écrivait clairement ceci : « Pour préparer le génocide rwandais, les extrémistes Hutus de feu Juvénal Habyarimana, n’ont pas procédé autrement. Car, concentrer ainsi toute la puissance de feu d’un pays entre les mains d’une seule ethnie ne consiste pas moins à programmer l’extermination d’une ou des autres ethnies. Davantage quand on n’est pas sans savoir que ces armes sont détenues par des individus dont l’inconscience, l’inconséquence, le repli identitaire, le réflexe régiono-provincial et la préférence tribalo-ethnique ont été démontrés plus d’une fois. Il faut surtout comprendre ici qu’il ne s’agit pas seulement d’un souci de Bongo de confier à ses parents l’essentiel de l’armement du pays. En ce sens que cette répartition ethno-tribale obéit davantage à la conception clanique que Bongo se fait lui-même non pas de l’exercice du pouvoir, mais plutôt de sa conservation. Une conservation strictement limitée aux deux groupes ethniques dont il est issu : l’Obamba paternel et le Téké maternel ».
 Puis, Raphael Ntoutoume Nkoghe, qui se présente comme le maître à penser d’Ali Bongo Ondimba au palais présidentiel affirme que la franc-maçonnerie au Gabon n’est qu’un concentré de voyous, d’hommes sans foi ni loi. Et pire, des vecteurs du mal.

Aussi, on ne peut que se demander comment il fait pour travailler avec des gens qu’il considère comme étant des agents de Satan sur terre ? Comment il a pu oublier les propos tenus dans la préface de son livre lorsqu’il disait : « Un an avant mon arrivée à Libreville, l’auteur, ainsi que me l’avaient informé mes collaborateurs à notre ambassade, avait été contraint à l’exil, hors du Gabon. Ce n’est donc que sa réputation de journaliste courageux jouissant d’une probité morale irréprochable que j’ai trouvée au Gabon. Des témoignages des collègues diplomates qui l’ont connu avant moi, j’ai surtout retenu qu’il s’agissait d’un journaliste déterminé, provocateur et qui a le don d’indisposer le régime. Pas seulement à cause de ses écrits, mais surtout parce qu’il n’a jamais voulu composer avec le pouvoir, repoussant toutes les offres qui lui ont été faites et éprouvant une souveraine indifférence à l’égard de l’argent du Palais (présidentiel) ».

Au-delà des éclaircissements nécessaires que nous avons fait des propos tenus par Raphael Ntoutoume Nkoghe dans son livre « Lumière sur le Gabon », nous vous livrons FIDELEMENT les affirmations gravissimes et les déclarations déconcertantes soutenues par le conseiller d’Ali Bongo Ondimba. Il écrivait ceci :

« Au Gabon, il existe deux obédiences. Elles sont représentées d’un côté par le Grand Rite Equatorial (GRE) et de l’autre par la Grande Loge du Gabon (GLG).

1°)- Le Grand Rite Equatorial.  Il est l’émanation du Grand Orient (GO) de France et de la Grande Loge de France (GLF). Mais l’essentiel de son rituel est resté celui de la GLF. Rituel lui-même issu du Rite Ecossais Ancien, considéré comme un rite particulièrement syncrétique et qui fait appel à plusieurs traditions :

- Métier de Constructeur : construction de la Cité.

- Métier de Chevalerie dont les origines datent du Moyen âge. Il donne des Titres et son idéal est la défense du faible par le plus fort. Il faut noter que la Chevalerie milite en faveur de tous les principes de justice, d’unité et de solidarité.

- Mystères antiques, la célèbre énigme d’Isis et d’Osiris. Ils donnent une dimension spirituelle au travail du Maçon.

Le GRE est une obédience déiste. C’est-à-dire portée à la croyance en un principe divin (GADLU). Il est présent dans les provinces de l’Estuaire, le Haut-Ogooué, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Maritime et dernièrement le Woleu-Ntem. Il faut préciser que cette province a du son retard à la longue opposition d’un Bongo hanté par la menace d’une annexion Fang dans la Maçonnerie.
Le GRE a pour sérénissime Grand Maître d’honneur Omar Bongo.

2°)- La Grande Loge du Gabon. Née d’une dissidence du GRE (une banale querelle de personnes), elle est reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Reconnaissance qui lui a permis d’être acceptée par toutes les Maçonneries du monde. Et qui a poussé Bongo à y adhérer pour obtenir le titre de Maçon international après lequel il courait depuis des années.

La GLG est une obédience théiste. Autrement dit la foi en un Dieu personnel et révélé par les Ecritures (Bible, Coran…).

Contrairement au GRE, le rite écossais est largement minoritaire à la GLG où seulement deux (2) Ateliers fonctionnent sur les neuf (9) qu’Elle compte. Alors qu’au GRE, pas un seul de la douzaine d’Ateliers n’observe de repos. Ce qui ne devrait surprendre dès lors qu’à la GLG on avait adopté le rite d’Emulation ou rite Anglais et qui est fondé sur la Tradition des Constructeurs. En d’autres termes, par une absence totale d’Exposés (Planches) ou de simples discussions. Le tout se résume aux Cérémonies. Empêchant ainsi aux Fraters de parler. Un vrai paradis pour son sérénissime Grand Maître Omar Bongo, qui y a trouvé là un excellent terrain pour fertiliser ses inimitiés à l’endroit de la liberté d’expression.

La GLG n’est présente que dans l’Estuaire et l’Ogooué Maritime. Elle est sous l’emprise directe d’Omar Bongo, quoique son Grand Maître soit l’incontournable Georges Rawiri.

Malgré son statut d’organisation fraternelle, la Franc-Maçonnerie gabonaise est la plus politisée du monde. Elle n’est pas loin la période où le Conseil des ministres était composé aux trois quarts de Maçons. Et la tendance n’a pas changé de façon significative du moment où l’actuel gouvernement reste largement “maçonnisé”. Situation aggravante : les principaux postes administratifs ainsi que les principales directions d’entreprise et d’administration centrale sont entre les mains des Fraters.

Et cette situation qu’on peut qualifier du “Tout-Maçon” a commencé avec l’arrivée de Bongo au pouvoir (voir document 9). En effet, si le pourtant Maçon Léon Mba s’était gardé de faire dans l’Etat-Maçon, son Frater de successeur ne se retiendra pas pour mettre en place une République des Maçons. Quand la Conférence nationale de 1990 donne lieu à un mini-procès du régime, on découvre avec stupéfaction que ce sont les différents gouvenements-maçons qui ont mutilé l’âme même du Gabon. C’est-à-dire que ceux qu’on a longtemps considéré comme des Meilleurs dévoués à l’édification du meilleur, n’ont finalement toujours œuvré que pour le crime rituel, le complot, la persécution, l’inquisition politique, la voyoucratie, le vol, le viol, l’inceste, la pédophilie, l’assassinat, l’humiliation, l’intimidation, l’arrogance, l’affairisme et, comme on le voit ces derniers temps, la distribution criminelle du Sida.

Affirmer aujourd’hui que l’échec politique, économique, social, culturel et moral du Gabon est essentiellement l’œuvre des Maçons ne serait pas déplacé. Car, au lieu d’œuvrer pour la Justice, Bongo est ses Frères ont ouvertement érigé l’injustice en suprême vertu pour combattre le désordre. Qu’au lieu de matérialiser l’équité, les Francs-Maçons ont laissé Omar célébrer l’iniquité. Qu’au lieu de donner corps à l’égalité, Albert Bernard et les Siens se sont plutôt fait un plaisir en créant et en accentuant les inégalités sociales.
           
Il est même arrivé que le Grand Maître Omar Bongo exporte ses méthodes pour semer la désolation ailleurs. Outre son implication dans les évènements du Bénin, du Cameroun, dans le conflit du Sahara occidental, de la Côte d’Ivoire, de la Centrafrique, il y a surtout l’horreur survenue à notre frontière Est. Le conflit du Congo-Brazzaville a en effet mis au grand jour son exceptionnelle aptitude à diviser pour semer la mort et la destruction. En effet, désigner Médiateur, en tant que Sérénissime Grand Maître, dans la crise qui opposait les Maçons Denis Sassou Nguesso, par ailleurs son beau-père, et Pascal Lissouba, le tout aussi Maçon Bongo va volontairement oublier le principe sacré de réunir tout ce qui est épars (rassembler) pour prendre fait et cause en faveur de son beau-père. Allant jusqu’à transformer “sa” province natale, le Haut-Ogooué, en base arrière de la milice de Sassou.

Pire : c’est même la Présidence de la République gabonaise qui réglait les notes des fournisseurs d’armes destinées aux combattants de Sassou. Armes qui transitaient naturellement par le Gabon avant d’aller exterminer les Congolais. Ce, sans qu’aucun Frater, aucune obédience locale ne puisse le rappeler à la stricte observation de l’atome de tous les principes et valeurs de base de la Maçonnerie : le respect de la vie. C’est dire l’état de déliquescence et d’assujettissement à un homme dans lequel s’est longtemps trouvée et se trouve encore la Maçonnerie gabonaise ».

Face à toutes ces informations extrêmement nocives et explosives, il convient pour les Biens Aimés Frères du Gabon de ne point faire régner le silence devant les propos du conseiller d’Ali Bongo Ondimba mais de rappeler ce dernier à l’ordre au regard de ce tableau étrange et injustifié qui est fait par un profane sur la franc-maçonnerie au Gabon. En même temps, l’ambassadeur du Congo au Gabon qui pourrait précéder les autorités du Congo pourrait interpeller le secrétaire générale de la Présidence ainsi qu’Ali Bongo Ondimba afin que des justifications claires et crédibles ou des preuves concrètes soient apportées devant les accusations dangereuses et tendancieuses présentées sur la guerre civile au Congo –Brazzaville qui a fait de milliers de victimes par son conseiller.

Enfin, on se souvient qu’un acharnement presque mortel s’était abattue sur Mike Jocktane, ancien directeur adjoint de cabinet d’Omar Bongo Ondimba, ainsi qu’une plainte suite à ses affirmations sur la question du financement des partis politiques français par  le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba. Mais face à de telles allégations aux conséquences graves faites par Raphael Ntoutoume Nkoghe, le conseiller d’Ali Bongo Ondimba, que va-t-il se passer si on veut croire que Mike Jocktane n’avait pas subi cette fatwa du fait de son soutien politique inconditionnel à André Mba Obame ?

Par Télesphore OBAME NGOMO


samedi 27 octobre 2012

Le ministre Etienne NGOUBOU doit démissionner…


Le ministre Etienne NGOUBOU doit démissionner…

Dans son numéro 644 du 11 octobre 2012, la très « informée » Lettre du Continent avait intitulé un de ses articles « Maixent Accrombessi, vice président ».

Si le titre de cet article invitait à découvrir très rapidement le contenu, ce n’est point parce qu’il révélait l’omniprésence insupportable de Raspoutine le pôpô au Sommet de l’Etat, mais c’est parce qu’on y découvrait le degré humiliant d’assujettissement de certains compatriotes aux diktats d’un individu d’origine béninoise, arrivé au Gabon il n’y a pourtant pas très longtemps.

C’est dans cet article qu’on apprit alors qu’Etienne NGOUBOU, ministre du pétrole, de l’énergie et des ressources hydrauliques n’était qu’une simple poupée de décoration dans le gouvernement de Raymond Ndong Sima car, le pétrole du peuple gabonais était désormais sous l’emprise de l’unique béninois de Bongoville. Et il en serait de même pour ce qui concerne nos ressources énergétiques.

Autrement dit, le rôle d’Etienne NGOUBOU se résumerait à l’obligation de ce dernier de se soumettre sans rechigner aux injonctions et aux brimades que le sulfureux Maixent Accrombessi continue de lui faire subir dans le département ministériel qui, dit-on, était sensé être sous sa tutelle.

Aussi, il n’est plus un secret pour quiconque si nous affirmons qu’associer ou évoquer le nom de Maixent Accrombessi dans la gestion d’un dossier se confond plus que jamais avec les mots incompétence et échec. Et nous y sommes.

Désormais, les gabonaises et les gabonais de Libreville manquent d’eau potable. Une ampleur de cette problématique qui n’avait jamais été observée sous le règne d’Omar Bongo Ondimba que certains membres du PDG se permettent aujourd’hui de critiquer maladroitement, tout simplement parce qu’ils croient ainsi s’opposer à la tenue d’une conférence nationale souveraine fortement réclamée par la majorité des populations gabonaises.

Peuvent-ils nous dire sans avoir honte de leur réponse que notre pays est mieux géré que sous l’ère d’Omar Bongo Ondimba ? Peuvent-ils nous dire s’ils sont heureux de voir un sulfureux béninois venir faire main basse sur les richesses du pays avec la bénédiction de Gabonais? Peuvent-ils nous dire qu’ils n’ont pas entendu le célèbre bilan et mea culpa d’Omar Bongo Ondimba prononcé le 6 janvier 2009 ? Bref…

Face à cet inexplicable manque d’eau dans un pays possédant 800 kilomètres de littoral maritime et une pluviométrie tant enviée par le reste du continent, la situation que subissent actuellement les populations gabonaises est tout simplement un véritable scandale pour ne pas dire une honte inacceptable.

Maixent Accrombessi qui est un petit démarcheur immobilier avec une expertise de creuseur de trou dans le but d’y enfouir des gri-gri ne peut plus continuer à nous emmerder dans notre propre pays. Que les cadres gabonais prennent leurs responsabilités devant l’histoire car il est plus qu’impératif que Raspoutine le pôpô dégage et que dans le même temps, Etienne NGOUBOU soit envoyé hors des rangs du gouvernement étant donné qu’il ne sert à rien.

De plus, il faut quand même dire que ce problème d’eau à Libreville est plus que surprenant.

En effet, on se souvient que, dans un passé encore très récent, la direction générale des ressources hydrauliques avait mis en place un récapitulatif des projets d’adduction en eau pour le compte de l’année 2012 après l’annonce faite par le gouvernement de la réalisation d’un ambitieux projet de 100% d’accès à l’eau potable à l’horizon 2017. Un projet aussi ambitieux que celui des 5000 logements par an où, même pas la cabane de chantier n’est sortie de terre.

On pouvait lire les informations suivantes pour ce qui concerne les régions les plus proches de Libreville:

-          1) travaux de réalisation de 22 forages : date de livraison, 31 octobre 2012, c'est-à-dire dans 5 jours.
-          2) travaux d’extension du réseau de distribution d’eau potable de la ville de Ntoum : date de livraison, 31 décembre 2012.
-          3) réhabilitation du réseau d’eau potable de la ville d’Ebel Abanga (1ère phase) : date de livraison, 31 décembre 2012,
-          4) travaux d’extension du réseau d’eau potable de la ville de Kango : date de livraison, 31 décembre 2012,
-          5) extension du réseau d’eau potable au quartier Alibandeng : date de livraison, 31 décembre 2012,

Face au manque d’eau innommable qui accable actuellement les Gabonais, on ne peut que se demander où en sommes nous avec ces fameux projets ou devrait-on tout simplement les classer à la case « effets d’annonces » ?

On se souvient également que lors du conseil des ministres délocalisé à Franceville, le 15 septembre 2011, Ali Bongo Ondimba annonçait l’entrée de l’Etat au capital de la Société d’Electricité, de Téléphone et d’Eau du Gabon (SETEG) dont il est devenu le principal actionnaire.

Cette action de l’Etat avait pour ambition la construction d’infrastructures d’eau et d’électricité, la réduction des coûts des travaux sur l’ensemble du territoire et la sécurisation de l’accès  à l’eau potable et à l’électricité.

Au regard de la situation chaotique et humiliante qui frappe les populations de Libreville, à quoi avait finalement servi l’entrée de l’Etat dans le capital de SETEG si les conditions d’accès à l’eau potable et à l’électricité sont encore pires qu’avant ? Ou faut-il très rapidement mettre cette annonce dans le registre « opérations de communication » ?

Ensuite, en septembre 2011, le gouvernement avait enjoint la Société d’Eau et d’Energie du Gabon (SEEG) de présenter un plan de renouvellement de ses équipements sur 5 ans dans l’optique d’assurer un approvisionnement décent en eau et en électricité à l’ensemble des populations gabonaises.

A cet effet, Ali Bongo Ondimba spécifiait lors du conseil des ministres délocalisé à Franceville que l’Etat avait procédé au règlement de toutes les sommes dues à la SEEG, soit 11,5 milliards de francs CFA. Ce qui conduit naturellement les populations gabonaises à se poser la question de savoir, à quoi sont réellement dues les difficultés qui s’accumulent dans les prestations de services de cette société ? Est-ce un problème de finances, un souci d’expertise ou un réel problème de communication ? Car, le 11 mars 2011, lors de son conseil d’administration, la SEEG annonçait son projet d’investir 47 milliards de francs CFA sur l’année 2011 pour améliorer ses prestations.

Aussi, devant la situation intenable liée à la problématique de l’eau potable et de l’accès à l’électricité dans notre pays en général, et à Libreville en particulier, il convient de se poser la question de savoir à quoi avait servi l’analyse de l’Audit de la SEEG lors du conseil des ministres du 16 février 2011 si les problèmes liées à l’eau et à l’électricité sont encore plus agaçants que par le passé ?

Enfin, on peut également rappeler que le 15 septembre 2011, Ali Bongo Ondimba, lors du conseil des ministres délocalisé à Franceville avait annoncé le déblocage d’une enveloppe de 94 milliards de francs CFA pour le développement des structures d’approvisionnement en eau.  

Cette enveloppe avait été répartie comme suit :

1)      60 milliards de francs CFA pour la pose d’une troisième conduite de diamètre 1200 entre Ntoum et Libreville,
2)      12 milliards de francs CFA pour la pose d’une conduite de diamètre 800 entre le camp de Gaulle et Agondjé et la construction d’un nouveau château d’eau à Agondjé afin de renforcer l’alimentation en eau de la zone nord,
3)      12 milliards de francs CFA  pour le lancement d’un programme de renforcement des capacités de production et de distribution d’eau dans certaines localités de l’intérieur.

Toutes ces coquettes sommes d’argent et ces belles annonces n’avaient-elles pas pour effets de résoudre le déficit en eau potable et la volonté d’atteindre un niveau d’accessibilité à l’eau potable de 100% d’ici 2017 ?

En observant tous ces budgets astronomiques, tous ces ambitieux projets et toutes ces belles annonces, il est plus qu’utile de se demander, où est réellement le problème ? Pourquoi les autorités compétentes se sentent-elles dans l’obligation ou le devoir de devoir martyriser ou de traumatiser les populations gabonaises par cette pénurie d’eau qui ne trouve aucune justification sensée et crédible?

Au regard du nombre d’années d’expérience de la SEEG au Gabon, on ne peut soutenir que la situation actuelle relève d’un problème d’expertises au sein de cette structure qui n’a pas toujours que mal marchée. Et d’ailleurs si c’était le cas, pourquoi l’Etat ne met-il pas alors fin à ce contrat devenu insupportable?

En voyant les colossaux budgets dégagés, nul ne peut affirmer qu’on serait face à un problème de finances sauf si nous sommes en face de budgets fictifs…

En écoutant les discours des tenants du pouvoir qui récemment ont organisé une tournée dans le Gabon profond pour exprimer leur « amour indescriptible» au peuple gabonais, on ne peut alors conclure qu’il s’agirait d’une volonté de ces derniers d’affecter ou d’aggraver la situation déshumanisante dans laquelle leur mauvaise gestion aurait plongé les gabonaises et les gabonais.

Donc, il ne reste que le profil douteux de Maixent Accrombessi, son amour maladif et abusif des milliards du Gabon et la passivité accouplée à la totale inexistence du ministre Etienne NGOUBOU.

De ce fait, ces deux hommes doivent dégager. L’eau c’est la vie, et s’ils ne sont pas capables de l’offrir aux Gabonais, on se demande bien ce qu’ils pourraient alors  leurs offrir de vital?

Par Télesphore OBAME NGOMO








  

mercredi 24 octobre 2012

François Hollande pourrait recevoir André Mba Obame et l’UFC très bientôt…



Lors d’un passage télévisé à la chaîne « 3A Télé SUD », Alain Claude Bilié Bi Nzé, pour remettre en cause l’acte posé par André Mba Obame le 25 janvier 2011, s’autoproclamant président de la République, disait clairement qu’Ali Bongo Ondimba était le président de la République du Gabon et qu’il aurait « même » reçu l’onction de la communauté internationale.

Si en effet, les propos du porte parole de la présidence de la République sont justes et vrais, en ce sens que la communauté internationale conférait à Ali Bongo Ondimba une forme de légitimité en le considérant comme étant le président de la République gabonaise, il convient alors de dire avec certitude que c’est aussi par cette communauté internationale que le chef de l’Etat pourrait perdre cette légitimité si la Conférence Nationale Souveraine (CNS) exigée par une frange importante de la population n’était pas mise en place dans les tout prochain jour.

Malgré le déni, par les tenants du pouvoir et ses thuriféraires, de la crise multiforme qui sévit dans notre pays du fait de la mauvaise gestion héritée du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba et accentuée par une gouvernance scabreuse maniée par Ali Bongo Ondimba, Maixent Accrombessi et l’overdose d’étrangers étranges, incompétents, arrogants et impopulaires, la plus grande partie du peuple gabonais continue de réclamer à cor et à cri la tenue de cette assisse nationale qui permettrait de sortir pacifiquement notre pays de cette situation déplorable qui l’accable fortement.

Cet appel au dialogue, Ali Bongo Ondimba y a répondu par la négative à travers son discours lu devant le Parlement réuni en congrès le 12 septembre 2012. Ce qui lui a valu, à l’unanimité, le costume sur mesure de dictateur, taillé par tous les médias étrangers après les nombreuses révélations accablantes faites par « Wikileaks » et le film de Patrick Benquet « Francafrique, 50 ans sous le sceau du secret ».

Il faut dire, ici et maintenant, que cet acte de refus de dialogue a été très mal perçu par « la fameuse communauté internationale » dont parlait si bien Alain Claude Bilié Bi Nzé.

Faut-il rappeler que la communauté internationale n’entend pas coopérer ou soutenir des pouvoirs jugés tyranniques ? Et mieux, elle entend les combattre comme c’est actuellement le cas pour Bachard El Asaad de Syrie ?

Lors de son interview avec la chaîne « France 24 », avant son départ pour Dakar, François Hollande dévoilait dans un discours transparent, les nouvelles méthodes qui seront appliquées face à tous les pouvoirs contestés. Il disait ceci : « Le Qatar soutient l’opposition, nous aussi. Il faut fédérer l’opposition et préparer l’après Bachard El Asaad. Cette transition doit être une transition vers la démocratie et non vers le chaos. L’opposition doit réunir toutes les forces de l’intérieur et de l’extérieur qui demain voudraient une Syrie libre et démocratique ».

Devant ces mots limpides du chef de l’Etat français, de nombreux gabonais, une grande partie de la communauté internationale ainsi qu’un nombre considérable d’institutions internationales, soucieux du dialogue politique au Gabon et de l’amélioration des conditions de vie de ses populations, ne cessent de saluer l’action entreprise par Richard Moulomba qui fut l’un des initiateurs des assisses de Mouila où l’opposition gabonaise avait enfin décidé de s’unir.

En même temps, ces nombreuses voix nationales et internationales ne saisissent pas la nécessité et la pertinence du choix du sieur Moulomba qui, après avoir entrepris une telle œuvre d’unité tant appréciée, décida de « se corrompre » en s’acoquinant avec le diviseur et équilibriste national, Louis Gaston Mayila, dont les gesticulations bancales et l’incohérence politique ne cessent d’agacer la communauté internationale qui entend se battre pour plus de démocratie au Gabon.

Et François Hollande de renchérir en disant : « Pour le cas de la Syrie, c’est nous qui avons demandé que l’opposition puisse se réunir… »

Cette nouvelle manière de s’exprimer et d’agir montre bien la cohérence de François Hollande qui dans son discours du Bourget annonçait clairement les couleurs à tous les chefs d’Etat qui souhaitaient continuer leur coopération avec la France.

C’est alors qu’il déclara de nouveau : « Je n’ai pas plusieurs langages. Je n’ai pas plusieurs manières de parler selon mes interlocuteurs. Les temps ont changé. La France est désireuse de respecter ses interlocuteurs mais en même temps de leurs dire la vérité. J’ai souhaité avoir un entretien avec le principal opposant. Je ne veux pas m’ingérer ou être l’arbitre».

En fait, selon certaines indiscrétions, l’allusion faite « à la manière de parler selon les interlocuteurs » était un message envoyé personnellement à Ali Bongo Ondimba car son porte parole s’était maladroitement et indélicatement autorisé de s’adresser aux autorités françaises en déclarant, lors d’un débat avec Petit Lambert Ovono, que le communiqué rendu public par l’Elysée n’était pas conforme aux échanges du 05 juillet 2012 entre Ali Bongo Ondimba et François Hollande.

De plus, en rencontrant Etienne Tshisekedi, François Hollande veut renforcer l’esprit de la nouvelle ère française en Afrique qu’il entend incarner. D’ailleurs il le dit très clairement : « La rencontre avec Etienne Tshisekedi est un message envoyé à tous les chefs d’Etat africains. Je les considère. Je suis conscient quand ils ont été élus par un processus démocratique, qu’ils représentent pleinement leur pays. Mais, quand ils ne l’ont pas été par des procédures démocratiques, je fais tout pour avoir de bonnes relations d’Etat à Etat. Je reconnais aussi les opposants dès lors qu’ils s’inscrivent dans la démocratie, qu’ils veulent concourir sans violence à ce que ce soit les urnes qui parlent en Afrique comme partout ailleurs ».

Ce langage fluide et transparent de François Hollande tend à bien justifier les codes de communication qui avaient marqué la rencontre du 05 juillet 2012 avec Ali Bongo Ondimba. Autrement dit, le président de la République française continue de rester cohérent. Il fait ce qu’il dit et il dit ce qu’il fait. On peut en effet se souvenir que le 12 avril 2012, lors de la présidentielle française, le candidat François Hollande déclarait à Médiapart qu’Ali Bongo Ondimba n’avait pas été élu par des méthodes démocratiques. Et ce ne serait que pour cette raison qu’il n’entend pas lui accorder les mêmes considérations qui sont offertes à Macky Sall, le président de la République du Sénégal dont l’élection fut transparente et démocratique.

C’est pourquoi, lors de cette interview avec « Africa 24 », François Hollande précisa : « Je ne veux pas de passe doits. C’est fini le temps des émissaires, des intermédiaires, de ce que nous pouvons amener dans  nos bagages… Je reçois les chefs d’Etat de tous les pays du monde, ceux qui en font la demande… Il n’y a pas toujours que des démocrates. Je le regrette mais j’ai des relations d’Etat à Etat. Néanmoins, chaque fois que je reçois des chefs d’Etat, ils peuvent être africain ou d’une autre origine, je leurs parle de la situation dans leur pays, non pas pour m’ingérer mais parce que je leurs dois cette franchise. Lorsqu’il y a un opposant qui est détenu, une liberté qui est entravée, lorsqu’il y a un certain nombre de manifestations qui sont interdites ou qui sont réprimées, je le leurs dis ».   

Avec les tensions qui ne cessent de pleuvoir au Gabon suite au refus d’Ali Bongo Ondimba d’organiser une Conférence Nationale Souveraine (CNS), il est sans conteste que, la France sous François Hollande, dénonçant le manque de franchise et de respect de Nicolas Sarkozy envers les populations gabonaises sur les élections anticipées de 2009, n’entend pas poursuivre cette politique tant critiquée et souhaite par conséquent écrire une nouvelle page avec l’Afrique en général, et le Gabon en particulier.

C’est la raison pour laquelle, aussitôt les violences exploseront au Gabon, à l’instar du modèle de la République Démocratique du Congo, François Hollande pourrait accueillir très rapidement à l’Elysée, le principal opposant André Mba Obame ainsi qu’une délégation de l’Union des Forces du Changement (UFC) afin d’étudier, comme pour le cas de la Syrie, la possibilité d’une transition au Gabon où aucun compromis ne serait engagé avec Ali Bongo Ondimba dont le départ du pouvoir sera désormais une exigence formelle.

Cet acte fort ne serait que la suite logique de la rencontre de Paris entre le Mouvement Des Entreprises de France (MEDEF) et les leaders de l’Union Nationale (Zacharie Myboto, Jean Eyeghe Ndong, André Mba Obame et le Pr Zomo Eyebe) qui avait été facilitée par les nouveaux tenants du pouvoir français en même temps qu’elle aurait été refusée à Ali Bongo Ondimba, bien qu’étant président de la République du Gabon.

Ce qui veut dire que le changement a réellement frappé les relations entre la France et le Gabon.

Aussi, on peut déjà s’attendre à ce que, comme avec Hosni Moubarak, de nombreux changements en profondeur soient opérés au sein du gouvernement et du cabinet présidentiel dans les semaines à venir. Ceux-ci, malheureusement précipités par le cours des évènements, ne pourront nullement sauver la présence d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’Etat car cette étape agitée est le plus souvent traduit comme étant la mise en bière d’un régime devenu définitivement froid.

Qui vivra verra…

Par Télesphore OBAME NGOMO 

lundi 22 octobre 2012

Quand l’effet placebo du fétichisme conduit à la chute d'un régime


Au regard de la situation politique du pays extrêmement tendue, nul individu sérieux et responsable ne peut défendre de manière convaincante, avec réelle sincérité et cohérence indiscutable le bilan des trois années de présidence d’Ali Bongo Ondimba.

En effet, comme le disait Maxime Gremetz, ancien député charismatique et dynamique de l’Assemblée nationale française : « les hommes politiques offrent des bibles aux électeurs durant les périodes électorales. Et c’est sur la base de leurs déclarations ou de leurs propositions qu’ils méritent d’être jugées ».

Autrement dit, Ali Bongo Ondimba a présenté un projet de société aux populations gabonaises et, nombreux sont les engagements ou les promesses y figurant qui n’ont pas été tenus.

Aussi, il convient, en tant que démocrate, de respecter le slogan récurrent du pouvoir en place disant « laissez nous avancer ». Cependant, en tant que citoyens gabonais, membres à part entière de ce pays, il est de notre droit le plus absolu d’exiger que les chantres de ce slogan nous disent au moins où ils entendent conduire le destin du pays que nous avons en commun. Car, les politiques publiques qui sont mises en place ne correspondent en rien aux critères exigés lorsqu’on prétend avoir l’ambition de faire entrer son pays dans le concert des pays dits émergents.

De plus, sur un plan purement rationnel, les choix opérés et les décisions engagées par le pouvoir en place ne présentent aucune visibilité et encore moins une quelconque lisibilité. D’où les interrogations justifiées, multiples et diverses, des gabonaises et des gabonais : où conduit-on notre pays ?

Par ailleurs, au regard des incohérences observables et des mesures inexplicables, on peut désormais, sans le moindre risque de se tromper, affirmer que l’irrationnel semble avoir pris une part non négligeable dans la conception et la conduite du pouvoir au Gabon.

En d’autres termes, le fétichisme improductif et à deux balles de Maixent Accrombessi semble avoir un effet placebo surprenant sur le premier locataire du palais du Bord de Mer. Car, rien sur un plan intellectuel ne peut expliquer le comportement qu’Ali Bongo Ondimba affiche depuis le début de son mandat malgré les nombreux conseils. Et cette attitude étrange semble avoir atteint son paroxysme depuis le mois de juillet 2012.

D’aucuns définissent l’effet placebo comme étant un effet subjectif, mais réel, souvent produit sur une personne par un médicament n’ayant pas d’efficacité démontrée. Aussi, il convient de se souvenir de la triste phrase de Maixent Accrombessi après que la Cour Constitutionnelle ait proclamé les résultats de l’élection présidentielle anticipée. Ce dernier hurla étrangement pour ne pas dire vulgairement devant un parterre de citoyens gabonais réunis pour la circonstance: « à nous les milliards, je le tiens, il est là dans ma main, je le tiens ».

Ce que tend à confirmer les révélations accablantes de la « très » informée « Lettre du Continent » au numéro 644 du 11 octobre 2012 qui présente Maixent Accrombessi comme étant un mystificateur transformé en gourou d’Ali Bongo Ondimba. Ce qui est aussi bien humiliant qu’agaçant.

La Lettre du continent dit précisément : « Au-delà de ses prérogatives, Maixent Accrombessi, qui s’appuie au palais sur son chef de cabinet Liban Suleimane, demeure surtout influent en matière de mysticisme. « Gourou » d’Ali Bongo, il emmène régulièrement et discrètement son patron se soumettre aux rites vaudous au Bénin. A chaque déplacement, le chef de l’Etat séjourne dans sa villa située dans le quartier Cadjehoun, au cœur de Cotonou. Les cérémonies s’effectuent parfois à Abomey (centre), fief natal de la famille Accrombessi ».

Cette description claire, fiable et sérieuse est le seul argument qui semble expliquer l’inexplicable comportement complètement irrationnel affiché par le président de la République qui a totalement oublié que le seul et unique fétiche qui donne le pouvoir et permet de le conserver est l’intelligence de l’homme.

Les charlatans, les guérisseurs et autres sorciers, lorsqu’ils sont sérieux et sincères avec leurs dons, souvent transmis de générations en générations, ne peuvent et ne savent qu’administrer des traitements médicaux à leurs malades car ils connaissent les plantes et leurs associations capables d’aider à soulager les douleurs.

Cependant, ceux qui affirment avoir des pouvoirs surdimensionnés incapables de leurs offrir une quelconque gloire mais les préserveraient pour le bénéfice de personnes inconnues, il faut quand même avouer que ce montage digne d’un monde des illusions inimaginables est bien trop gros et qu’il ne peut qu’attirer tous les petits esprits disposés à dépenser des milliards de francs pour s’acheter du vent

Or un proverbe nous rappelle à juste titre qu’on n’est jamais mieux servi que par soi même.

Si le film « Chaka Zulu » du réalisateur William C. Faure paru en 1986 garde un succès constant, c’est tout simplement parce que, au-delà la qualité du synopsis et des talents des acteurs choisis, il y a la représentation de nombreux symboles qui permettent d’édifier les leaders politiques sur les diverses erreurs à éviter quand on devient le chef. Et la problématique de la foi dans la magie et le monde des illusions en fait partie. Ce n’est point traumatisant si nous venons à rappeler que la fin de ceux qui croient dur comme fer  à ce monde inexistant est souvent tragique car ils sont brutalement confrontés à la dureté de la réalité qui elle restera toujours sans pitié.

Dans le cas du Gabon, nous y sommes. Les tensions galopantes aussi bien au sein du pouvoir que dans l’opposition et la société civile gabonaise laissent envisager des lendemains sans sourires pour ceux qui ont pensé que le fétichisme était la voie idoine pour exercer et conserver le pouvoir. Aussi, il faut préciser que l’abus de toutes choses a toujours été dangereux.

En d’autres termes, l’invocation abusive des génies du vaudou pourrait se charger, sur commande, d’emprisonner définitivement dans le monde des illusions ceux qui auraient cru bon de dépasser la « dose tolérable de mystification» car, avec le contexte politico-social gabonais explosif, il ne serait pas bon pour ces vendeurs d’illusions identifiables qu’ils soient démasqués et démystifiés par l’individu trompé qui finira enfin par découvrir la totale stérilité de ces innombrables envolées nocturnes en direction du Bénin qui n’étaient rien d’autre qu’une belle supercherie pour ne pas dire une grosse escroquerie.

Ne dit-on pas que la vérité est fille du temps ? Et que tout ce qui est fait dans le secret sera révélé au grand jour ?  

Par Télesphore OBAME NGOMO

dimanche 21 octobre 2012

Le dossier « Gabon 2009 » va s’alourdir à la CPI


Pour préparer le changement politique à venir et la redéfinition imminente des institutions au Gabon, toutes les pistes ont été minutieusement étudiées par les chantres de cette démarche de sorte que le vent de la Conférence Nationale Souveraine soit non seulement légitime mais surtout crédible.

Aussi, nous apprenons qu’une organisation non gouvernementale gabonaise, épaulée par d’éminents juristes gabonais, des experts africains et occidentaux en droit, est entrain de finaliser une plainte contre la présidence de la République gabonaise.

L’objet de cette plainte dont la recevabilité sera appréciée très bientôt par les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) fait suite à l’overdose d’articles de presse stigmatisant et incitant à la haine envers l’ethnie Fang du Gabon. Il faut rappeler que cette œuvre regrettable dénoncée est l’action répétée de Raphael Ntoutoume Nkoghe, un des conseillers d’Ali Bongo Ondimba, président de la République du Gabon.

En effet, de nombreux éléments de langage dangereux et récurrents démontrent les faits qui sont reprochés à ce conseiller en service à la Présidence de la République. Et, conformément au « Statut de Rome » dans lequel certaines dispositions qualifient la CPI pour les faits présentés, il serait impensable que cette demande puisse faire l’objet d’un rejet d’autant plus qu’il a été précisé que la justice du Gabon ne s’est jamais offusquée de cette dérive qui dure depuis un temps maintenant.  

Selon l’article 1 du Statut de  Rome de la CPI : « il est créé une Cour Pénale Internationale en tant qu’institution permanente, qui peut exercer sa compétence à l’égard des personnes pour  les crimes les plus graves ayant une portée internationale, au sens du présent statut. Elle est complémentaire des juridictions pénales nationales. Sa compétence et son fonctionnement sont régis par les dispositions du présent statut ».

Puis, selon l’article 4 du même statut de Rome de la CPI : « la Cour a la personnalité juridique internationale. Elle a aussi la capacité juridique qui lui est nécessaire pour exercer ses fonctions et accomplir sa mission. La Cour peut exercer ses fonctions et ses pouvoirs, comme prévu par le présent Statut, sur le territoire de tout Etat Partie et, par une convention à cet effet, sur le territoire de tout autre Etat ».

Au-delà de ces articles susmentionnés, ce sont les articles 5, 6 et 7 du Statut de Rome de la CPI qui ont motivé la plainte de cette ONG gabonaise se battant pour les droits de l’Homme.

L’article 5 du statut de Rome de la CPI stipule que : « La compétence de la Cour est limitée aux crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale. En vertu du présent Statut, la compétence de la Cour a compétence à l’égard des crimes suivants : a) le crime de génocide ; b) les crimes contre l’humanité ; c) les crimes de guerre ; d) le crime d’agression ».

Quant à l’article 6, il est clairement dit que « Aux fins du présent Statut, on entend par crime de génocide l’un quelconque des actes ci-après commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ». Et ses points (b) et (c) de préciser respectivement: « (b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe et (c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».

Et enfin, l’article 7 de stipuler que : « Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l’humanité l’un quelconque des actes ci-après lorsqu’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque » quand ses points (h) et (k) précisent : « (h) Persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste au sens du paragraphe 3, ou en fonction d’autres  critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrélation avec tout acte visé dans le présent paragraphe ou tout crime relevant de la compétence de la Cour. (k) Autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des  atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale ».

Au regard des éléments sus évoqués, on peut en effet comprendre le malaise social réel qui existe au Gabon et qui a atteint son paroxysme avec le « Tout Sauf les Fangs », ce slogan électoral déplorable qui avait ponctué et pollué l’atmosphère de la transition politique d’août 2009 après le décès brusque d’Omar Bongo Ondimba.

N’est ce pas enfin ce qui, au numéro 2701 du magazine panafricain « Jeune Afrique » du 14 au 20 octobre 2012 a conduit l’ancien premier ministre, Casimir Oyé Mba, suite à la question du journaliste Georges Dougueli : « certains espèrent aussi la répartition des postes en fonction de la région d’origine… », a déclaré que : « Cette pratique n’était pas si mauvaise. A l’origine, elle visait à éviter qu’une personne accède au pouvoir et le gère pour le bénéfice exclusif de son ethnie. Cela a marché, mais il y a eu des excès : un Fang n’a jamais été ministre des finances ni ambassadeur à Paris ou à Washington !».

Ces propos tenus par un des dignitaires et source autorisée du Gabon trouvent en effet une forte légitimité et une grande crédibilité lorsqu’ils sont accouplés aux « révélations » parues dans le livre « Lumière sur le Gabon » de Raphael Ntoutoume Nkoghe, actuel conseiller d’Ali Bongo Ondimba qui déclinait au chapitre « Tribalisation de l’Etat » l’occupation des postes les plus importants par l’ethnie et la province du président de la République.

Ce conseiller d’Ali Bongo Ondimba concluait d’ailleurs ses déclarations en affirmant: « Nous avons-là, le prototype même de ce qui est désigné ailleurs comme une armée mono ethnique ou mono parentale. Pour préparer le génocide rwandais, les extrémistes Hutus de feu Juvénal Habyarimana, n’ont pas procédé autrement. Car, concentrer ainsi toute la puissance de feu d’un pays entre les mains d’une seule ethnie ne consiste pas moins à programmer l’extermination d’une ou des autres ethnies. Davantage quand on n’est pas sans savoir que ces armes sont détenues par des individus dont l’inconscience, l’inconséquence, le repli identitaire, le réflexe régiono-provincial et la préférence tribalo-ethnique ont été démontrés plus d’une fois.

Il faut surtout comprendre ici qu’il ne s’agit pas seulement d’un souci de Bongo de confier à ses parents l’essentiel de l’armement du pays. En ce sens que cette répartition ethno-tribale obéit davantage à la conception clanique que Bongo se fait lui-même non pas de l’exercice du pouvoir, mais plutôt de sa conservation. Une conservation strictement limitée aux deux groupes ethniques dont il est issu : l’Obamba paternel et le Téké maternel. Ainsi, chaque entité gère équitablement une partie des forces de Défense et de sécurité du pays ».

Affaire à suivre…

Par Télesphore OBAME NGOMO  
   


    


jeudi 18 octobre 2012

Trois ans avec Ali Bongo Ondimba: Les raisons d'une rupture




Après trois ans passés à la tête du Gabon, il convient d’apprécier froidement, sans complexes et sans états d’âme le bilan d’Ali Bongo Ondimba et d’en tirer très rapidement les conclusions.

Aussi, dans le but primordial de ne pas s’investir dans les ressentis personnels comme le font très aisément certains petits journalistes de la petite semaine, marqués par un opportunisme injustifié parce qu’injustifiable et une vulgaire incohérence innommable, je garderai pour référence de mon jugement du bilan d’Ali Bongo Ondimba, l’esprit du projet de société « l’Avenir en confiance » que j’avais fièrement soutenu en août 2009 et dont les insuffisances ou les incapacités à être mis en œuvre m’exigent plus que jamais de mettre la République au centre de tout mon investissement en politique.

Autrement dit, je m’engage désormais à m’offrir le profil d’observateur ou d’analyste politique et non plus celui de partisan ou de défenseur de la politique menée par Ali Bongo Ondimba  car ce fut une erreur de penser que le bilan historique d’Omar Bongo Ondimba aurait eu un réel impact sur les décisions que devaient prendre les nouveaux tenants du pouvoir gabonais. Et, jugeant le maçon au pied du mur et non sur les rumeurs, les idées reçues et les caricatures, je peux désormais affirmer que mes ambitions pour le développement du Gabon et le bien être de ses populations sont aux antipodes de la gestion orchestrée par Ali Bongo Ondimba et sa cohorte d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires.

Cette déclaration a tout le mérite d’être clair et tient lieu d’information publique à considérer.  

Au regard de ce qui précède, je ne vais point m’appesantir sur les quelques réalisations faites depuis trois ans par Ali Bongo Ondimba car, celles-ci me paraissent extrêmement insignifiantes au regard des colossaux budgets votés chaque année et des innombrables engagements publics pris devant le peuple gabonais. C’est d’ailleurs l’occasion de dire qu’en observant les mauvaises bases construites par des maçons ne possédant nullement les outils indispensables pour réaliser une telle tâche, bien  qu’ayant en leur possession un plan de construction intéressant pour le Gabon, on ne peut vraiment plus croire ou espérer en un quelconque avenir en confiance.

En effet, dans le projet « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 1, il n’était pas question de bâillonner la presse (Echos du Nord, Ezombolo, La Une, Le Gri-Gri de la Griffe et Le Scribouillard…), de dissoudre les partis politiques (L’Union Nationale), d’arrêter et de pourchasser la société civile (cf le Forum des indignés) mais plutôt de faire du Gabon un état de droit où le pluralisme politique, la liberté d’opinion et d’expression, la liberté d’association et d’entreprise devaient être respectés.

Dans le projet « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 2, il n’était pas question de concentrer tous les pouvoirs en modifiant la Constitution (Modification de la Constitution de décembre 2010), en désossant l’administration de ses prérogatives rattachées par la suite à la présidence de la République au travers de nombreuses agences (Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT), Agence des Parcs Nationaux, Agence des Bourses et Stages, Agence d’Etudes et d’Observations Spatiales,  Agence Nationale de l’Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre, Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences) mais plutôt de faire de la Décentralisation une réalité.

Dans le projet « L’Avenir en confiance »  que j’ai soutenu, Axe 3, il n’était pas question d’observer et d’encourager les détournements de fonds publics (3,6 milliards de francs CFA décaissés pour le paiement de 20 bus qui n’ont jamais été livrés, les différents budgets du ministère de l’habitat épongés alors que la cabane de chantier des 5000 logements par an n’est toujours pas sortie de terre), les passes droits et tous leurs corollaires (les différents marchés de la CAN 2012, les échangeurs construits par SOCOBA, les différents contrats de l’ANGT, le traitement des données à caractères biométriques offert à Gemalto) mais plutôt de réussir la moralisation de la vie publique et d’assurer une meilleure gouvernance des affaires publiques.

Dans le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 4, il n’était pas question d’insulter, d’humilier, de diffamer, de vilipender nos pays voisins et amis. Obiang Nguema Mbazogo, le président de la République de Guinée Equatoriale et Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo, sont régulièrement insultés dans la presse collaborationniste dirigée par Raphael Ntoutoume Nkoghe, conseiller du Président de la République. François Hollande, Pascal Canfin et les diplomates français en poste au Gabon sont diffamés par les journaux proches du palais présidentiel « La Griffe », « le Douk Douk » et « le Scribouillard » alors qu’il était prévu de consolider les rapports du Gabon avec les pays voisins et amis.

Dans le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 5, il n’était pas question d’arrêter brutalement des activités qui créaient des emplois et qui produisaient des revenus pour notre pays et les familles y vivant. Puis, de compter en grande partie sur les revenus pétroliers pour justifier la croissance actuelle du Gabon (près de la moitié des budgets de 2010, 2011, 2012 et 2013 s’appuie sur les recettes pétrolières). Enfin, d’inviter des groupes étrangers (OLAM) à l’histoire lourde voire négative quand il s’est agi d’observer leurs liens et les conséquences environnementales dramatiques qu’elles enregistrent mais plutôt de diversifier les sources de croissance et de développement durable.

Dans le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 6, il n’était pas question de délestages réguliers et de rationalisation des sources d’énergie, de s’asseoir et de contempler les promesses faites dans le domaine des transports (toujours pas d’aéroport moderne, pas de compagnie aérienne nationale, pas de nouveaux bus, pas de nouveaux trains,…), d’augmenter les coûts des appels téléphoniques et de réserver Internet aux seuls riches du Gabon (mis en veilleuse du projet RAG) mais il était plutôt question de mettre en place des infrastructures de soutien au développement économique.

Dans le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 7, il n’était pas question de détournements de fonds publics causant un déficit de 600 milliards de francs CFA dans les caisses de l’Etat. Avec en filigrane le refus de la Cour des comptes de signer la déclaration de conformité permettant d’établir la loi de règlement mais plutôt de mieux gérer les finances publiques.

Dans le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 8, il n’était pas question de faire la part belle aux étrangers en les laissant faire main basse sur les finances du pays mais plutôt de mieux responsabiliser les Gabonais et les pousser à être plus entreprenants.

Enfin, dans le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 9, il n’était pas question d’opérer des dépenses inopportunes pour le peuple et la vie des institutions (achats de l’Hôtel particulier Pozzo di Borgo coûtant près de 100 millions d’euros sans le coût des travaux à entreprendre, Villa de Ted Kennedy coûtant 6,5 millions de dollars sans le coût des travaux à réaliser, achat de voitures de luxe, organisation d’une course nautique à deux pas des quartiers les plus sous intégrés de la capitale, invitation d’artistes étrangers aux frais du contribuable, achat de feux d’artifices éphémères,…) mais plutôt de lutter contre l’inégalité, la pauvreté et l’exclusion.

Comment continuer à soutenir Ali Bongo Ondimba qui s’est engagé dans un nouveau et autre projet de société que celui présenté en 2009?

Avec de tels désaccords et une telle violation flagrante et insupportable du projet de société qui nous liait, il convient à tout un chacun de faire un véritable examen de conscience et de tirer les conclusions nécessaires pour la construction d’une véritable République.

Cette République dont parlait Henri Guaino, un ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui expliquait qu’une République ne peut se construire si les femmes et les hommes sensés le faire n’ont pas pour référence un certain nombre de valeurs telles que : la dignité du travail, le sens du devoir et surtout « l’orgueil du pauvre », un concept si cher à son ami Philippe Séguin.

Cet « orgueil du pauvre » qui manque de plus en plus à de nombreux responsables gabonais, y compris ceux qui occupent les fonctions les plus prestigieuses dans notre pays. Cet orgueil de celui qui n’avait rien, de celui qui n’avait pas autre chose à faire valoir dans la société que son mérite et qui devait garder jusqu’à son dernier jour dans son cœur le souvenir ineffaçable d’avoir commencé sa vie sans autre viatique que l’amour et les sacrifices de ceux qui l’ont élevé et qui lui ont appris à se tenir droit, à ne jamais accepter ce qu’il ne pouvait rendre.

A l’orée de la situation difficile qui s’annonce pour l’avenir de notre pays le Gabon, je souhaite prendre ma part de responsabilité dans le combat politique qui devrait plus que jamais interpeller toutes les gabonaises et tous les gabonais.

Dans cette volonté de participer activement et intelligemment au débat politique pour le bien être de notre pays, il était indispensable de s’adresser aux Gabonais qui sont terrassés par les difficultés de la vie quotidienne, qui sont fatigués des promesses et des dons, qui ne savent plus s’il faut encore croire en l’avenir quand tous les indicateurs ne présentent plus aucun espoir pour une quelconque amélioration de leurs conditions de vie, mais qui tout de même ont été fortifiés par ces difficultés qui les emprisonnent, qui gardent en eux un océan de courage, une impressionnante idée de la dignité et des valeurs. Une réelle volonté de changement.

En prenant acte des conclusions de l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, nombreux sont les citoyens gabonais qui, contrairement à la caricature distillée ça et là par certains leaders politiques affirmant que ces derniers s’étaient résolus à un simple « on va encore faire comment », avaient accordé le bénéfice du doute à Ali Bongo Ondimba, le candidat du parti démocratique gabonais (PDG) qui effectivement semblait en ce temps électoral mouvementé être jugé abusivement par ses détracteurs.

Aussi, le peuple gabonais constatait qu’au-delà des croquis mal esquissés sur le personnage précité, plus à raison après trois ans d’exercice, il y avait un homme courageux, ambitieux et qui disposait d’un projet de société qui n’était pas déprimant.

Il y avait aussi un homme qui disait avoir vu les erreurs de son père et prédécesseur, et promettait de les éviter à tout prix. C’est alors que dans le préambule de son projet de société « l’Avenir en confiance » on pouvait lire : 

« Au cours de ces dernières semaines, j’ai pris un grand soin, avant toute chose, de consulter et d’écouter les aînés, les femmes et les jeunes, de tous les milieux et de toutes les sensibilités. Je vous ai entendu et je vous ai compris…Toutes les préoccupations rejoignent pour l’essentiel le diagnostic clair, transparent, profond et courageux de la situation politique, économique et sociale de notre pays, posé par le Président Omar Bongo Ondimba dans son discours historique du 1er décembre 2007. Ce diagnostic révèle des maux qui nécessitent un traitement conséquent. Il est temps que la politique nous aide à exprimer nos idées, nos différences et nos accords dans la compréhension afin d’atteindre de grands objectifs communs nationaux et républicains ».
 
En bref, il y avait un homme qui disait vouloir construire « une République », la République gabonaise où chaque citoyen ne demandait qu’à travailler, à vivre de son travail, à vivre de sa fierté et à préserver son honneur en ne devant rien à quiconque. Cette République qui aurait permis à celui qui n’a rien de devenir quelqu’un par son seul mérite et ses talents.

Cette idée de la République gabonaise, finalement basée sur le travail, sur la fierté de son pays, sur le fait de vivre libre et sur un certain nombre de hautes valeurs. Nombreux sont les Gabonais qui l’ont tant espéré et qui pour cela, avaient alors décidé d’observer les potentialités et l’amour d’Ali Bongo Ondimba pour le Gabon bien que ses adversaires également se réclamaient d’une certaine idée de la République et affirmaient haut et fort aimer le Gabon.

Face à cette bataille légitime et justifiée, il demeure important de préciser que le mot « républicain » est moins important que l’idée, elle-même. Car si les mots « Nation » et « République » sont bel et bien à la mode, les idées de Nation et de République n’ont jamais eu autant d’adversaires aussi déterminés.

En effet, l’attachement à la République c’est quelque chose d’assez mystérieux mais qui s’exprime tout de même assez simplement. Entendons par « République » celui qui comprend, qui respecte comme valeur « l’orgueil du pauvre ».

Par conséquent, on appelle « Républicain » celui qui est capable d’éprouver une grande émotion en revisitant le discours de Guy Nzouba Ndama lors de la cérémonie d’investiture d’Ali Bongo Ondimba et celui d’André Mba Obame lorsque les parlementaires de la majorité décidèrent de lui faire perdre son immunité et intitulé « Nous venons tous de quel que part ».

On entend par « Républicain » celui qui croit fortement que l’Ecole de la République gabonaise, massacrée par des théories à dormir debout de Séraphin Moundounga, d’Etienne Massard et de Jean François Tardin, devrait d’abord être une école juste où l’exigence et le meilleur service que l’on puisse rendre à un enfant est de l’aider à devenir adulte et non de lui permettre de rester un grand enfant en l’aliénant et en l’asphyxiant de la politique interminable des dons.

On entend par « Républicain » celui qui veut bien sûr l’union, le travail et la justice pour tous les Gabonais mais qui veut aussi que le mérite soit valorisé, que la liberté soit une réalité, que l’égalité ne soit pas un vain mot et que l’autorité ne se confonde pas avec « le trop plein de sécurité » et qui n’a pas besoin qu’on lui explique ce que veut dire « le sens du devoir », « le sens de l’Etat », ou « le sens de l’intérêt général ».

On entend par « Républicain » celui qui prend conscience que la question nationale et la question sociale sont indissociables. Or la gouvernance étrange actuelle qui tend à étouffer le peuple gabonais, quel que soit l’appartenance politique et sociale, semble n’avoir pas pris en compte ce facteur fondamental dans le processus de développement. Ce qui semble justifier au mieux l’explosion en ébullition au Gabon.

Enfin, on entend par « Républicain » celui qui regarde la Nation non comme une volonté de puissance, non comme un gâteau  mais comme un partage, comme une solidarité, comme une protection, comme une liberté et qui comprend immédiatement ce que voulait dire Jaurès lorsqu’il proclamait que la Nation est le seul bien de ceux qui n’ont rien.

De ce fait, que ceux qui savent qu’ils n’ont que le Gabon comme seule richesse se lèvent comme un seul homme pour mettre hors du pouvoir la légion étrangère et tous leurs soutiens.

Au-delà de ce qui a été dit, une simple question cruciale nous est posée, à nous citoyens gabonais : allons nous liquider définitivement les modestes acquis qui nous restent de l’histoire politico-sociale de notre pays ayant obtenu sa souveraineté en 1960 ? Allons-nous définitivement tourner le dos au dialogue, cette valeur africaine qui permettait de laver « le linge sale en famille » et d’éviter le pire pour le bien du peuple tout entier?

Le Gabon est en crise et c’est le  moins qu’on puisse dire. De cette situation insupportable il convient de pouvoir s’asseoir ensemble afin de reconstruire l’économie, la société et la morale commune. Il ne s’agit plus là d’une simple volonté d’alternance politique mais de déraciner l’immoralité et l’inhumanité qui se sont imposées comme valeurs cardinales à tous les échelons de notre société gabonaise.

C’est d’ailleurs l’occasion de parler des règles de la politesse et de la morale qui devraient en principe nous permettre de mieux vivre ensemble. De cette politesse et de cette morale républicaine qui devraient nous offrir un sentiment d’appartenance plus fort que le sentiment de nos différences et de nos désaccords. Ce qui  constituerait un moyen efficace de lutter contre le repli identitaire, le tribalisme et tous leurs corollaires.

Toutefois, il convient de se réjouir que le choix libre d’Ali Bongo Ondimba porté sur des étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires, au détriment des gabonais mieux formés et plus à même de conduire notre pays  vers le développement grâce à leurs profils salués par des experts internationaux chevronnés, semble être venu briser à jamais la question du repli identitaire qui moisit désormais dans les sombres couloirs de notre histoire politico-sociale.

Autrement dit, ce n’est ni André Mba Obame, ni Zacharie Myboto ni Jules Aristide Bourdès Ogoulinguendé qui se sont affranchis des compétences gabonaises au profit d’hommes aux mœurs et aux capacités douteuses. De ce fait, il serait totalement absurde de continuer de voir le malheur ou le mal là où il n’y est pas. Il est plus qu’évident de constater que, ce ne seront plus les cadres du Haut-Ogooué ou des autres régions du Gabon qui alimenteront un temps soit peu la peur de « l’homme fang » ou tout simplement la peur d’autrui.

Dans toute chose, on devrait en effet être capable de trouver au moins un point positif. Et dans le cas de l’hégémonie des étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires au sommet de notre pays, c’est la disparition évidente du repli identitaire qui semble avoir été élu malgré la nostalgie tristement affichée dans ses organes d’abrutissement par le plus sombre des conseillers d’Ali Bongo Ondimba, Raphael Ntoutoume Nkoghe qui, dans son livre « Lumière sur le Gabon » affirmait clairement que : « Pour préparer le génocide rwandais, les extrémistes Hutus de feu Juvénal Habyarimana, n’ont pas procédé autrement. Car, concentrer ainsi toute la puissance de feu d’un pays entre les mains d’une seule ethnie ne consiste pas moins à programmer l’extermination d’une ou des autres ethnies. Davantage quand on n’est pas sans savoir que ces armes sont détenues par des individus dont l’inconscience, l’inconséquence, le repli identitaire, le réflexe régiono-provincial et la préférence tribalo-ethnique ont été démontrés plus d’une fois.

Il faut surtout comprendre ici qu’il ne s’agit pas seulement d’un souci de Bongo de confier à ses parents l’essentiel de l’armement du pays. En ce sens que cette répartition ethno-tribale obéit davantage à la conception clanique que Bongo se fait lui-même non pas de l’exercice du pouvoir, mais plutôt de sa conservation. Une conservation strictement limitée aux deux groupes ethniques dont il est issu : l’Obamba paternel et le Téké maternel. Ainsi, chaque entité gère équitablement une partie des forces de Défense et de sécurité du pays.

Aussi, ne pas voir à quel point la situation politique explosive qui guette notre pays pourrait être fatale à la stabilité et la quiétude de nos populations est tout simplement suicidaire. Car, lorsque la politique  devient incompréhensible, c’est la démocratie qui est grandement en danger. Puis, ne pas mesurer le degré de désespérance ou sous estimer le niveau de frustration subit par les gabonaises et les gabonais avec cette affaire d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires au sommet de l’Etat serait à juste titre la raison fondamentale qui justifiera le choix d’une autre forme urgente de gouvernance dans notre pays ».

En fait, il est important de bien comprendre aujourd’hui que les injustices, les inégalités, le chômage, l’exclusion, la précarité, les maladies, les difficultés croissantes de la vie quotidienne sont des urgences qui ne peuvent se contenter de promesses, toujours et encore sans lendemains. D’où la nécessité de s’approprier très rapidement « l’orgueil du pauvre » qui est indispensable pour bâtir une République. C’est pourquoi, plus que jamais, je renforcerai la chaîne d’union qui lie le peuple gabonais désireux d’un mieux être et je m’armerai de mon épée afin de défendre mon pays face aux ennemis de la démocratie, de la transparence et de la bonne gouvernance.

Par Télesphore OBAME NGOMO