vendredi 1 mars 2013

Marc Ona Essangui renforce sa défense et fragilise davantage le pouvoir d’Ali Bongo


Dans le procès qui l’oppose à Liban Souleymane, Marc Ona Essangui ne cesse de multiplier les aides et soutiens de part le monde entier. C’est alors qu’un lobbying imposant et important de défenseur des  droits de l’Homme aux Etats-Unis vient de dénicher un collectif d’avocats américains qui a accepté de suivre le différend qui met en désaccord le prix Goldman 2009 et le chef de cabinet d’Ali Bongo.

Comme il est possible de le constater, Liban Souleymane ne s’est pas rendu service en s’abstenant de mesurer toutes les forces et les potentialités de son adversaire. En même temps, il met Ali Bongo dans une situation plus que difficile car, de plus en plus d’observateurs internationaux s’invitent et pointent désormais leur nez dans la maison Gabon. Et ce ne sont pas les nombreuses conférences qu’animera Paulette Oyane Ondo et encore moins le prix qu’elle recevra du département d’Etat qui blanchiront l’image de l’exécutif gabonais actuel et sa gestion contestée et malhabile du pays.

Faut-il encore rappeler le caractère choquant pour les Occidentaux des différents dossiers défendus par l’avocate Oyane Ondo ? Celui des casses arbitraires et barbares orchestrées par Léon Nzouba, jadis ministre des Travaux Publics ? Le dossier des prisonniers du 15 août 2012 qui, au-delà de la défiance affichée contre le pouvoir, ces derniers n’ont pas eu droit à un procès équitable. C’est dire que, dans cette situation et sur un plan purement stratégique, le pouvoir exécutif devrait prendre une mesure immédiate afin de clore ce sombre chapitre du mandat d’Ali Bongo qui ternira encore plus son image à l’international.

Enfin, Paulette Oyane Ondo ne manquera pas également de soulever la question des libertés au Gabon qui a entrainé la suspension des salaires de nombreux citoyens pour des raisons politiques. Tout ceci accouplé à la vidéo de la chaîne américaine ABC qui avait déjà présenté une piètre image d’Ali Bongo et des réalités gabonaises qui contrastent fortement avec les mérites tant vantés par quelques aboyeurs en quête d’un poste, d’un peu d’argent et d’une gloire qui refuse de s’inviter dans leur avenir professionnel et personnel.

Aussi, il est important de rajouter que, plus Liban Souleymane et ses thuriféraires s’entêteront à ne pas clore très rapidement de nombreux dossiers ouverts par excès de zèle, plus ils donneront du temps à Marc Ona et à tous ses réseaux désormais en branle de fouiller davantage dans les dossiers sombres du Gabon engagés par l’actuel exécutif. C’est ainsi que, loin du problème Olam soulevé par le prix Goldman, c’est plusieurs autres tiroirs ou procès sur la gestion du Gabon de ces dernières années qui s’ouvrent, notamment sur la gestion du pétrole et de nombreuses  autres ressources minières exploitées dans notre pays.

Ce qui d’ailleurs a amené les responsables de l’EITI (Initiative sur la Transparence des Industries Extractives) à suivre attentivement le cas du Gabon qui en est membre et qui pourrait vivre une sortie prochaine du groupe qui ne pourrait être qu’honteuse et douloureuse pour notre  pays, à l’heure des grands discours et des grandes messes de communication sur l’émergence.

En d’autres mots, si Liban Souleymane et le pouvoir actuel n’ont pas assez observé de très près le dossier « Elf » et ses conséquences, il serait opportun qu’ils le fassent instamment afin de ne pas subir l’explosion d’un pouvoir qui s’enfonce un peu chaque jour dans l’illégitimité et qui pourrait être emporté plus vite que prévu par la vague de la Conférence Nationale Souveraine plébiscitée par le peuple gabonais dans sa majorité.

Par Télesphore OBAME NGOMO