mercredi 30 novembre 2011

Dynamique émergente sous-régionale : l’atout d’un premier ministre du Nord (1ère Partie)

 Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja".    

Émergence. La plupart des pays de l’Afrique centrale, notamment ceux de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale), se sont engagés dans une dynamique politique qualifiée d’émergence par chacun de leur chef d’Etat.  Ali Bongo Ondimba, fut le premier en Afrique Centrale à accéder à la tête de son pays sur ce programme de société au Gabon, le 30 août 2009. Puis, ce fut le tour du chef d’Etat équato-guinéen, TéodoroObiangNguemaMbasogo, nouvel émir pétrolier d’Afrique centrale, lors de l’élection du 29 novembre 2009. Ensuite, vint Idriss DébyItno, réélu le 21 avril 2010, président du Tchad, nouveau pays pétrolier. Et enfin, le sphinx d’Afrique centrale, l’insondable Paul Biya bi Mvondo, dont l’élection contestée du 09 octobre 2011 vient à l’issue d’une campagne battue sous le sceau de l’émergence.

Pour une rare fois, - et il faut s’en féliciter -, nos chefs d’Etat semblent parler à l’unisson. Chacun individuellement prône l’émergence de son pays. Mais une émergence circonscrite aux seules frontières de ces Etats garantit-elle l’émergence collective de la sous-région ? Rien n’est moins sûr. En effet, cette vision politique, présentée et expliquée aux populations lors des joutes électorales présidentielles, s’inscrit exclusivement dans le cadre de chaque Etat. Après la Tunisie, les îles Maurice et dans une moindre mesure le royaume chérifien, certains pays de la CEMAC veulent faire leur entrée dans le club select et restreint, bien qu’ouvert à tous, des pays émergents d’Afrique.

Le discours politique, quelque soit le pays par ailleurs, est toujours le même : se doter d’un substratum indispensable à tout décollage économique. Sur le plan politique, il faut garantir et renforcer l’Etat de droit en affermissant les institutions constitutionnelles, gages de démocratie; développer un cadre législatif et réglementaire suffisamment attractif pour susciter l’intérêt des investisseurs étrangers et des bailleurs de fonds. Sur le plan économique, il importe de réaliser des infrastructures de base pour rattraper le retard abyssal qui, naturellement, maintient nos pays africains dans la catégorie des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) ou des PRI (Pays à Revenus Intermédiaires). Ainsi, routes, écoles, hôpitaux, structures de production d’énergie et télécommunications sont devenus des préalables incontournables à réaliser pour bâtir le socle, la fondation de toute politique nationale qui a pour objectif l’Emergence.

On le voit aisément, si le corpus émergence semble commun aux rhétoriques politiques du Cameroun, du Gabon, de la Guinée-équatoriale et du Tchad, il reste que des différences de forme subsistent car inhérentes au contexte national de chaque pays. Ali veut faire du Gabon, un pays émergent à l’horizon 2030. Pour Téodoro, l’année 2025 convient parfaitement. Si pour Paul 2035 est l’année idéale, pour Idriss, l’année 2020 est la bonne échéance. Ces différentes dates-butoir tiennent dans un mouchoir de poche. Sont-elles réalistes ? Nul ne le sait, à l’exception de ceux qui les avancent avec force arguments. 

Devant cette noble ambition politique, chaque citoyen centro-africain est partagé entre le sentiment de croire une fois de plus aux belles paroles politiques et d’engager son énergie à la réalisation de cet objectif, ou d’opter pour un scepticisme inhibiteur à toute action qui aurait pu contribuer à la satisfaction de cet idéal. Mais, pour notre mère l’Afrique, soyons donc optimistes et projetons-nous dans une perspective volontariste de prendre le destin de nos Etats en apportant nos contributions significatives à la politique d’émergence clamée par nos différents chefs d’Etat de l’Afrique centrale. Parce que nous voulons également être pragmatiques et constructifs, deux pays à vision émergente, méritent toute notre attention : le Cameroun et la Guinée-équatoriale.

Les relations entre le Gabon et le Cameroun n’ont jamais atteint le niveau de qualité satisfaisant que l’on est en droit d’attendre de la part de deux pays frontaliers. Cette insuffisance relationnelle est tributaire des rapports qu’entretenaient Omar Bongo Ondimba et Paul Biya bi Mvondo. Ce dernier, devenu chef de l’Etat du Cameroun le 06 novembre 1982, après avoir été le dauphin docile du président Ahmadou Ahidjo qui démissionna le 04 novembre de la même année, ne s’est jamais remis de la tentative de coup d’Etat du 06 avril 1984 perpétrée par Ahidjo, réfugié en France,  avec la complicité discrète mais avérée du maître de Libreville de l’époque.Pendant près d’une semaine des combats opposèrent l’armée, restée fidèle, à la garde présidentielle, composée d’hommes du Nord proches d’Ahidjo. Les mutins de la garde présidentielle, qui essayèrent de prendre le pouvoir à Yaoundé, furenttous exécutés. 

Ce dramatique épisode de la vie politique camerounaise explique, peut-être, le refus obstiné de Biya de voir les restes d’Ahidjo, décédé le 30 novembre 1989 au Sénégal et enterré à Dakar, reposer en terre camerounaise, de même qu’il traduit l’état d’esprit de l’actuel maître de Yaoundé à l’endroit d’Omar Bongo Ondimba de son vivant. Cette méfiance permanente, mouillée de rancœur voire de rancune à l’égard du fils de Basile Ondimba, ne s’est jamais estompée dans l’esprit de Paul Biya. Elle inspirera souvent son attitude vis-à-vis du président gabonais qui conspira secrètement contre lui. Car, malgré la forte communauté camerounaise présente au Gabon, Paul Biya mettra très rarement les pieds dans ce pays, préférant déléguer à loisir le Président du Conseil Economique et Social pour le représenter lors de cérémonies ou manifestations internationales qui se tiennent en terre gabonaise.

En outre, relevons que l’activisme diplomatique bongomarien qui recherchait à l’évidence un leadership politique dans la sous-région a toujours eu le chic d’agacer l’homme fort de Yaoundé qui était bien conscient du poids considérable de son pays qui fournit, à lui tout seul, près de 40% du PIB (Produit Intérieur Brut) de la sous-région. Cette puissance économique incontestable justifiait, peut-être aux yeux du sphinx de Yaoundé, de ne pas trop en faire diplomatiquement au risque de frustrer ses pairs en mal de reconnaissance internationale. Sa nature discrète et renfermée aidant, Paul Biya créa une distance stratégique entre lui et Omar Bongo Ondimba. Cette distance se répercuta incidemment sur les relations camerouno-gabonaises.

Aujourd’hui, à l’heure où les deux pays s’engagent résolument dans la voie de l’émergence et où les rapports se sont quelque peu réchauffés – surtout vers la fin du règne d’Omar Bongo-, il apparaît capital de reconsidérer les rapports camerouno-gabonais en développant un axe fort Libreville-Yaoundé dans l’intérêt supérieur des deux nations. Des signes politiques forts le laissent supposer : la présence du président Paul Biya à l’impressionnant défilé militaire du 17 août 2010 (7.000 hommes et 700 véhicules) à l’occasion du cinquantenaire organisé par Ali Bongo Ondimba. La même présence, un an plus tôt lors du décès du chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba. La première visite que le président Ali Bongo Ondimba effectuera, après le scrutin du 30 août 2009 et avant l’investiture du 16 octobre 2009, sera réservée au Sphinx de Yaoundé, au Cameroun, comme pour témoigner de la nature des nouveaux rapports plus étroits qui doivent maintenant avoir cours entre les deux chefs d’Etat.

Ce réchauffement diplomatique doit être maintenu et renforcé pour l’intérêt des deux pays. Basée sur des codes extrêmement rigoureux, la relation diplomatique entre Etats souverains se nourrit des intérêts réciproques, et surtout … des affinités personnelles ! Souvenons-nous, à cet effet, qu’au plus fort de l’axe Libreville-Brazzaville, il existait une complicité quasi-fusionnelle entre Denis Sassou-Nguesso du Congo et Omar Bongo du Gabon.  Le socle de cette complicité fut Edith-Lucie, fille du président congolais et épouse du président gabonais. Cet axe Libreville-Brazzaville fut hautement stratégique dans la chute du régime démocratique du professeur-président Pascal Lissouba, le 15 octobre 1997, et où la femme du président gabonais joua un rôle déterminant dans le retour au pouvoir de son père.

Bien entendu, il ne s’agit pas ici de proposer la ravissante fille, Anastasie Brenda Biya Eyenga, du maître de Yaoundé, en mariage au chef de l’Etat gabonais, ce qui par-dessus tout ne serait pas du goût de Sylvia Bongo Ondimba, convertie irréductiblement à la monogamie, mais plutôt de mettre en exergue le capital affinité personnelle dans la balance des relations diplomatiques entre deux pays. Vue sous cet angle, la nomination d’un premier ministre issu de la province du nord du Gabon présente un atout indéniable à faire valoir dans la balance.   Atout en capital humain qui participera à rendre plus fluides et confiants les rapports entre les deux chefs d’Etat. 

S’il est vrai que géographiquement la province du Woleu-Ntem est un passage obligé pour qui veut joindre par la route les deux capitales Libreville et Yaoundé, il est tout aussi vrai qu’il existe une proximité historico-socio-culturelle entre la province nord du Gabon et la région sud du Cameroun d’où est issu Paul Biya. Nous affirmons qu’en dehors des éléments rationnels et objectifs qui sous-tendent toute diplomatie nationale, et doivent justifier la nouvelle collaboration bilatérale émergente entre les deux pays, il est judicieux de prendre en considération les éléments subjectifs pertinents portés par la personne du premier ministre issu du septentrion qui jouera un rôle charnière fondamental en maintenant un climat de confiance et de compréhension mutuelle entre les deux hommes d’Etat. 

La langue vernaculaire, la culture et l’histoire qu’il a en partage avec l’homme fort de Yaoundé demeurent des critères qui ont tout leur sens dans une stratégie diplomatique offensive. Au-delà même de la fonction, la personne et la personnalité du premier ministre seront déterminantes dans la synergie des politiques camerounaise et gabonaise à mettre en œuvre une dynamique émergente sous-régionale.

A suivre... 

mardi 29 novembre 2011

Jean Aimé Mouketou ment au monde entier sur Ali Bongo Ondimba

Dans un article intitulé, « Une République ploutocratique » publié le 29 novembre 2011, notre compatriote Jean Aimé Mouketou s’est illustré dans une légèreté insultante et insupportable à l’égard du Président de la République, Ali Bongo Ondimba,  en mettant sur l’espace publique des informations dont lui seul semble détenir le géni de la fabrication.

En effet, devenus des abonnés de l’information non avérée et non vérifiable, les membres de l’opposition tentent de miser sur une nouvelle forme de communication afin de parer à leur perte de vitesse devenue mortelle et à leur manque criarde de crédibilité. Aussi, à la suite de Mike Jocktane qui a récemment pris le risque suicidaire d’affirmer publiquement qu’Omar Bongo aurait financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, Jean Aimé Mouketou vient d’emboîter le pas en disant ouvertement qu’Ali Bongo Ondimba aurait remis la somme d’un milliard sept cents millions de francs CFA à Monsieur Fidèle Waura, l’infidèle sans aura.

Cette déclaration provocatrice faite par Jean Aimé Mouketou, pourtant animateur d’une émission politique sur des ondes panafricaines, nécessite que celui-ci soit entendu par la justice afin qu’il justifie l’impertinence et la gravité  de ses propos. Tout citoyen gabonais a des droits mais aussi des devoirs. Et ceux-ci consistent à respecter l’honneur et la dignité d’autrui. Rappelons au passage qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre le fait d’appartenir à l’opposition et être capable de dire la vérité. De ce fait, il est totalement inconcevable que l’opposition gabonaise ne cesse depuis 2009 de s’investir que dans la calomnie, la diffamation et le mensonge.

Le président de la République n’a pas vocation à être le punching-ball des membres d’une opposition reconnue irresponsable.

Comment certains compatriotes peuvent ils reprocher au chef de l’Etat de s’être à nouveau élevé au dessus des clivages politiques en recevant publiquement le bureau exécutif de l’UPG suite au décès de Pierre Mamboundou Mamboundou ? Est-ce ce sens de l’Etat qui a tellement froissé notre compatriote au point d’inspirer ses absurdités fantaisistes qui ne participent en rien au renforcement de notre système démocratique ou à la consolidation de notre unité nationale ?   

La fibre africaine voire humaine ne devrait-elle pas se mettre au dessus des divergences politiques toutes les fois où la mort nous impose douloureusement son heure de rendez vous ?

A lire ce qui se dit ça et là par les membres d’une opposition complètement en lambeau, on est bien tenté de penser que le président de l’UPG ne méritait pas les honneurs que le chef de l’Etat lui a rendu avant de rejoindre sa dernière demeure.

Au-delà de cette fiction « mouketiste », il faut dire que la situation dramatique qui prévaut au sein de l’UPG est déjà si triste qu’il est totalement indécent que certains plaisantins trouvent le moyen d’y rajouter de l’intox et de l’amertume.

Fidèle Waura qui est une figure importante mais très contestée de l’UPG demeure le seul maître de ses gymnastiques politiques. Il convient pour des questions d’objectivité de ne pas chercher ailleurs des boucs émissaires devant justifier les ambitions démasquées du sieur accusé. C’est pourquoi, nous conseillons à Jean Aimé Mouketou de s’offrir l’opportunité d’inviter son collègue de l’opposition afin qu’il lui livre les raisons profondes qui pourraient expliquer ses mouvements au lieu de verser dangereusement dans la diffamation.

Ali Bongo Ondimba n’est nullement responsable du flou artistique qui plane dans l’UPG.

De notre point de vue, le désordre qui règne au sein du parti de feu Pierre Mamboundou Mamboundou n’est que la conséquence de sa gestion trop personnalisée de cette formation politique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il était inévitable pour l’UPG d’échapper au spectacle macabre auquel nous assistons de très loin après avoir vu les cas du PGP et bien d’autres partis politiques.

En plus, la vie politique tumultueuse qui sévit au sein de l’UPG ne fait nullement partie de l’agenda de la majorité et encore moins de celui du chef de l’Etat. Les chantiers étant nombreux, il convient pour tout le peuple gabonais de ne pas se laisser distraire par quelques compatriotes torturés par le froid de l’hiver occidental et la nostalgie des méthodes du passé qui semblent être restées le référentiel des membres de l’opposition.

A l’avenir, il serait intelligent et sage que Jean Aimé Mouketou fasse preuve de plus de rigueur avant d’étaler de fausses informations sorties tout droit des méandres de son imagination.

Nous restons convaincus que  pour tenter de justifier ses hallucinations, notre compatriote Jean Aimé Mouketou nous servira certainement la phrase disant : « il n’y jamais de fumées sans feu ». Aussi nous lui répondons que très souvent dans les laboratoires il n’est pas rare d’observer de la fumée pourtant il n’y a aucun feu allumé. C’est dire que le mensonge existe et peut constituer un programme de société quand on n'a rien de pertinent ou de concret à offrir aux populations durant tout un mandat.

Enfin, au lieu de s’adonner à la fabrication d’informations mensongères, les membres de l’opposition feraient mieux d’apporter leurs pierres à l’édifice pour la construction d’un Gabon meilleur. C’est surtout ça avoir le sens de la responsabilité.  

Par Télesphore OBAME NGOMO 

lundi 28 novembre 2011

Dossier Spécial: Faut-il avoir peur des Fang du Nord? (2ème Partie)

Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja".  Fin du chapitre 5 


1956 : La loi n° 56-619 du 23 juin 1956, dite loi-cadre Defferre créait d’une part les Conseils de gouvernement élus au suffrage universel pour une plus grande autonomie de l’exécutif local, et d’autre part le collège unique. Lors de cette même année, Jean-Hilaire Aubame Eyeghe, premier  député pour le compte du Gabon à l’Assemblée nationale française, fut réélu tandis que Léon Mba Minko accèda l’année suivante en 1957 au poste de vice-président du Conseil de gouvernement.

1958 : Le général Charles de Gaulle organisa le 28 septembre 1958 pour l’Afrique francophone le référendum devant consacrer « la communauté française ». L’histoire retiendra que Léon Mba Minko battit campagne pour le « oui » qui l’emporta.

1959 : Le poste de premier ministre fut créé pour la première fois au Gabon, et Léon Mba Minko fut le premier nommé à ce poste.

1960 : Alors qu’il était premier ministre, Léon Mba Minko, lors de son discours solennel de proclamation,  décréta l’indépendance du Gabon, le 17 août 1960.

1961 : Le 21 février 1961, Léon Mba Minko fut élu par ses pairs de l’Assemblée nationale, premier président de la République du Gabon.

1964 : Le coup d’Etat dans la nuit du 17 au 18 février 1964 renversa le président Léon Mba Minko dont l’autoritarisme devenait manifeste. Les Lieutenants Ndo, Essone et Mombo proposèrent à Jean-Hilaire Aubame Eyeghe, qui accepta, de prendre les rênes du pouvoir.

1968 : Le monopartisme fut instauré le 12 mars 1968 à Koulamoutou, dans l’Ogooué-Lolo et le PDG (Parti Démocratique Gabonais) devint le parti-état. Zacharie Myboto et Albert Bernard Bongo en furent les fondateurs, ils n’étaient pas de l’ethnie fang.

1971 : Germain Mba Nguema, ancien secrétaire général adjoint de l’UAM (Union Africaine et Malgache) de 1962 à 1964, membre de l’éphémère gouvernement d’Aubame Eyeghe au portefeuille de l’Intérieur (1964),  ancien ambassadeur en Allemagne et au Japon (1969), fut assassiné le 17 septembre 1971 par le mercenaire Bob Denard à la solde de la Françafrique. Ce fut le premier assassinat politique au Gabon.

1981 : Le MORENA (Mouvement de Redressement National) créé clandestinement par Simon Oyono Aba’a investit la rue le 01 décembre 1981 à la faveur de l’espoir mitterrandien. La tentative multipartiste étouffée dans l’œuf par une répression violente fut suivie de l’emprisonnement des leaders appréhendés.

1985 : Le 11 août 1985, un fils du Haut-Ogooué, le capitaine Alexandre Mandza Ngokouta fut exécuté pour tentative de coup d’Etat.

1990 : Neuf ans après les évènements de la gare routière, la conférence nationale se tint du 27 mars au 21 avril 1990. Elle fut présidée par Monseigneur Basile Mvé Engone. Et ce fut le technocrate Casimir Oye Mba, à l’instar de Nicéphore Solo au Benin, André Milongo au Congo Brazzaville et Alassane Dramane Ouattara en Côte d’Ivoire, qui fut nommé premier ministre du Gabon, le 03 mai 1990.

1993 : A l’issue de l’élection présidentielle du 05 décembre 1993, le régime du président Bongo fut sérieusement ébranlé par Mba Abessole, alors leader charismatique du MORENA des BUCHERONS. Les accords de Paris, signés en novembre 1994, scellèrent la paix des braves réclamée par Agondjo Okawe, leader du PGP (Parti Gabonais du Progrès).

1998 : Bongo Omar (66,55%) fut réélu au cours de l’élection présidentielle du 06 décembre 1998, Mamboundou Mamboundou Pierre (16,54%) vint en 2ème position, suivi de Mba Abessole Paul (13,41%).
2005 : Bongo Omar fut réélu au cours de la dernière élection présidentielle du 27 novembre 2005 à laquelle il prit part. Mamboundou Mamboundou Pierre vint à nouveau en 2ème position. Aucun candidat fang ne prit part à cette élection.

2009 : A la mort d’Omar Bongo Ondimba à Barcelone, en Espagne le 08 juin 2009, des élections présidentielles anticipées furent organisées le 30 août 2009 par la présidente de la République gabonaise qui assurait la transition, Rose Francine Rogombé. Ces élections furent marquées par un phénomène politico-social qualifié de repli identitaire et par l’actuel affrontement fratricide entre deux anciens amis : Ali Bongo Ondimba et André Mba Obame.

Les faits, disait Vladimir Ilitch Oulianov, plus connu sous le nom de Lénine, sont têtus. Faut-il encore le rappeler ici, sous la présidence fang de Léon Mba Minko, il n’y eut aucun génocide anti-belop perpétré par les Fang qui alors avaient le pouvoir suprême. Il n’y eut pas non plus une salle souterraine à la présidence de la République connue des seuls initiés Fang pour l’organisation d’agapes bacchanales anthropophages où la communauté fang se délecterait en secret de meilleurs morceaux de chair humaine de Belop tombés sous les coups des sauvages fang. Enfin, Il n’y eut pas de dictature oppressante.

Mais depuis la fin de la seconde guerre mondiale en 1945 jusqu’à nos jours, de nombreux Fang se sont illustrés dans l’intérêt supérieur de l’Etat du Gabon et des Gabonais eux-mêmes : le refus de la domination coloniale, la lutte pour l’indépendance du Gabon, le combat pour la réinstauration du multipartisme, le refus de mettre le pays à feu et à sang pour conquérir coûte que coûte le pouvoir, … sont autant d’actions et de comportements que des Fang ont posés et adoptés pour le bien de leur patrie. Certains ont payé de leur vie en prenant des risques alors qu’ils avaient une carrière politique très prometteuse au regard de leur curriculum vitae, d’autres ont vu leur ambition contrariée et définitivement perdue à cause de l’exil alors qu’ils disposaient d’importants atouts pour accéder à la magistrature suprême. Beaucoup ont été emprisonnés, maltraités et brisés parce qu’ils ont refusé la compromission et ont continué à revendiquer la liberté d’opinion et d’expression politique pour tous les Gabonais. C’est bien le lieu, ici, de rendre hommage à tous ces Fang qui se sont illustrés dignement dans l’histoire de notre pays, car ayant fait le pari sur leur vie de construire un Gabon meilleur, quoiqu’il leur en coûte. Et c’est une honte scandaleuse et de la pure et abjecte ingratitude que de voir leur mémoire souillée, chaque fois que des rengaines insensées et irrationnelles stipulent qu’il faut avoir peur des Fang ! 

On jette des pierres à l’arbre qui porte des fruits. Les Fang, plus que les autres ethnies du Gabon, sont continuellement stigmatisés, mis à l’index et ostracisés au motif qu’ils sont dangereux pour la nation gabonaise. Mais il faut bien un jour que les tenants du « Tous Sauf Fang » regroupés dans le bloc anti-fang national fassent la démonstration scientifique de leurs allégations gratuites. Que la preuve historique et culturelle soit objectivement brandie que les Fang représentent véritablement une menace pour le Gabon. La part de vérité historique les concernant a été présentée dans les lignes précédentes. La remise en cause de cette part de vérité, par les pourfendeurs anti-fang qui souhaitent relever le gant, doit emprunter la même démarche intellectuelle, non seulement de valorisation pour chaque date historique de notre pays le rôle des autres ethnies – qui paraissent meilleures que les Fang – mais également de situer, dans le temps et l’espace, les actes de barbarie (violence, cannibalisme, dictature, etc.) perpétrés par les Fang, particulièrement ceux du septentrion, dans la jeune histoire du Gabon.

Il semble trivial d’avance, que si cette laborieuse entreprise intellectuelle est réalisée par les tenants du TSF, l’on risque d’aboutir non pas à la question « faut-il avoir peur des Fang ? » mais plutôt à l’interrogation « peut-on se passer des Fang ?»  A la première question, les lignes précédentes on répondu non ! A la nouvelle interrogation, la réponse est également négative. Le Gabon ne doit pas avoir peur des Fang et ne peut se passer des Fang, particulièrement ceux du Woleu-Ntem. Car s’il veut émerger, le Gabon a besoin de tous ses fils et surtout de ceux qui ont fait la démonstration de leur amour patriotique, de leur courage républicain et de leur conviction profonde d’améliorer le sort de leurs concitoyens même s’ils doivent pour cela perdre leurs privilèges, et parfois même leur propre vie.

Finissons ce propos en rappelant que dans les années de colonisation (30, 40 et 50), peu après les années d’indépendance (1960) et avant le boom pétrolier de 1973, la production agricole rapportait près de 25% des recettes au budget de la colonie puis de l’Etat du Gabon. Est-il besoin de préciser ici que la province septentrionale était le haut lieu de cette réussite agro-économique et que de riches planteurs de café et de cacao étaient très prospères, construisaient leurs villages, élevaient leurs familles et s’offraient le luxe d’envoyer leurs jeunes enfants faire des études secondaires et universitaires en Europe ? Et ce sont d’ailleurs ces derniers qui furent les premiers cadres du Gabon issus de la province du Nord.

Ceci pour dire que le dynamisme du peuple fang, particulièrement du Nord, n’est plus à démontrer dans l’essor économique du Gabon. Il faut se souvenir que les Fang du Woleu-Ntem ont pu rendre jadis leur région prospère en étant hors de l’administration coloniale, et en n’ayant aucun accès aux puissants leviers financiers du pouvoir de l’Etat. 

Politiquement et économiquement, les Fang ont prouvé à suffisance, par le passé, leur capacité inaltérable d’agir et d’interagir sur le destin de la nation gabonaise sans mettre en péril l’Etat et ses fondements. Ils ne sont pas ces mythiques barbares sanguinaires et cannibales que l’on veut bien présenter au monde entier. Bien au contraire, ils se sont toujours posés en acteurs visionnaires et pragmatiques de la modernité et du développement du Gabon.
Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui, à l’ère de l’Emergence ? Et pourquoi si un Fang du Woleu-Ntem venait, par la seule décision souveraine et discrétionnaire du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, à accéder à la prestigieuse fonction de premier ministre de la République gabonaise, les Fang du Nord n’apporteraient pas – comme un seul homme -  leur soutien massif à la politique d’émergence du président de la République en mettant en exergue toutes leurs qualités reconnues et en sachant pertinemment qu’ils se savent observés, scrutés, et qu’ils jouent leur honneur et leur réputation. 

La responsabilité est lourde et exaltante, mais elle est parfaitement à la mesure du génie fang, particulièrement celui du Woleu-Ntem.

Ouadji-Djet ou Kenkénès, pharaon de la première dynastie


dimanche 27 novembre 2011

Dossier Spécial: Faut-il avoir peur des Fang du Nord?

Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja". 5ème Chapitre sur 8 
Un brillant penseur gabonais du 20ème siècle écrivit un livre au titre aussi évocateur que celui du présent article. Cette question-titre posée relève d’un fantasme imprimé historiquement dans l’inconscient collectif des citoyens gabonais non fang, affublés du terme Belop par les Fang eux-mêmes.

Mais d’où vient donc le fait qu’il faille avoir peur des Fang, et particulièrement ceux du Nord ? 

Cela viendrait-il de leur histoire et invasions guerrières ? Mais les Fang ne furent pourtant pas les seuls guerriers de l’histoire du Gabon et de l’Afrique centrale. Les Akele étaient de terribles guerriers. Et la ville de Fougamou (qui vient de fougouminane qui signifie envahir en gisir), dans la Ngounié, tient ce nom des invasions Akele. Le sous-groupe Bungome des Akele s’y était installé, puis a occupé les terres de Mbigou, Lebamba, Mimongo et Sindara, repoussant toujours plus loin les Eshira (Gisir) et les autres peuples autochtones. 

Un autre sous-groupe des Akele, Metombolo évolua quant à lui vers la zone de Lambaréné, dans le Moyen-Ogooué, et dans les lacs Ezanga, Onangue et Anengue. Le peuple Galwa, maître des lieux subit cette invasion des Akele et perdit des pans considérables de son territoire. Le quartier Nombakele à Libreville, dans l’Estuaire, veut dire « la montagne des Akele ». Ce qui prouve à suffisance qu’originaires de Mimongo dans la région montagneuse du sud du Gabon, les Akele, par les guerres d’invasion, se sont imposés aux autres peuples du Gabon et ont occupé leurs terres. Mais, au Gabon, a-t-on peur des Akele ?

Ce sont les mêmes Akele qui, arrivés dans la province de l’Estuaire, ont pratiqué des razzias et vendaient les prisonniers d’autres ethnies vaincues aux Mpongwè qui ensuite les revendaient à bon prix aux négriers européens installés sur les côtes de l’Estuaire.  Akele et Mpongwè ont participé consciemment à ce que l’on peut qualifier de pire ignominie de l’histoire de l’humanité : la traite négrière.  
Mais, au Gabon, a-t-on peur des Akele et des Mpongwè ?

Mais d’où vient donc qu’il faille avoir peur des Fang, et particulièrement ceux du Woleu-Ntem ? 

Serait-ce le fait qu’ils soient cannibales car de brillants ethnologues, tels Paul Belloni Du Chaillu, le rapportèrent dans leurs traités d’ethnologie sur le peuple fang ? Pourtant, Gunter Tessmann, illustre ethnologue allemand, dont on reconnait la rigueur, qui passa plus de temps avec les Fang, surtout ceux du Nord, ne fit jamais mention de cette information douteuse dans ses travaux scientifiques. Il faut dire, à ce propos, qu’il existe une école française de l’ethnologie du peuple fang où les chantres à l’instar de Victor, marquis de Compiègne, Marie-Théophile Griffon du Bellay, Pierre Alexandre, Jacques Binet, le révérend père Trilles, etc. ont, à quelques nuances près, laissé fortement supposer l’anthropophagie du peuple fang. 

Or, à la lecture des différents traités, il semble évident que les écrits de Du Chaillu, - premier à avoir écrit sur les Fang (1861) -, aient été repris par les tenants de l’école française.   Par ailleurs, il n’est pas inutile de préciser que cette école était aux ordres de l’empire colonial français qui apportait son soutien financier aux différentes expéditions équatoriales de ces explorateurs, missionnaires et ethnologues.  Il importait à l’empire colonial de connaître les us et traditions des peuples indigènes, surtout les plus rebelles à la domination coloniale. Dès lors, quel crédit scientifique peut-on raisonnablement accorder à certains traités d’ethnologie distillant savamment et perfidement des informations spécieuses quand les réels mobiles ont à l’évidence un caractère politique et économique ?

L’école allemande, moins connue des Gabonais francophones, a pour icône Gunter Tessmann dont les travaux plus crédibles, car rigoureusement plus objectifs, font autorité scientifique sur le plan mondial. L’œuvre encyclopédique « PANGWE » de l’ethnologue allemand traduite en français « FANG » par Philippe Laburthe-Tolra et Christianne Falgayrettes Leveau mérite le détour pour toute personne désireuse de s’instruire sur l’histoire et la culture du peuple fang, car il est sage de s’abreuver à plus d’une source.

Mais d’où vient encore qu’il faille avoir peur des Fang, et particulièrement ceux du septentrion ?  
Est-ce leur propension à l’autoritarisme, à la violence et à la dictature ? Pourtant, un Fang a déjà été président de la République du Gabon de 1960 à 1967. Léon Mba Minko n’instaura ni le monopartisme, ni la dictature soldatesque, ni l’assassinat politique pour réduire ses adversaires. Il est toutefois vrai, qu’il voulut un régime présidentiel plus fort et qu’il se préparait à instaurer le monopartisme lorsqu’il dissout l’Assemblée nationale le 21 janvier 1964. Il est tout aussi vrai qu’un autre Fang, Jean Hilaire Aubame Eyeghe, car il s’agit de lui, plus attaché à la démocratie parlementaire parce qu’ayant été député français lors de la IVème République en France, s’est toujours opposé au présidentialisme constitutionnel voulu par le président Léon Mba Minko. 

Un Fang autoritaire face à un Fang démocratique ! Mais, pourquoi toujours dire alors que (tous) les Fang sont des dictateurs ? Rappelons pour l’histoire que le seul président que le Gabon ait eu et qui pratiqua le monopartisme et régna sans partage ne fut pas fang.  Car, de 1967 à 1990, le seul parti-état fut le PDG et son fondateur, Albert Bernard Bongo était le président de la République. Privilège « dictatorial » que n’eut pas le premier président fang de la République gabonaise. Mais, au Gabon, dit-on que les Teke sont des dictateurs ? Et cependant, face à cette absence d’expression politique et de démocratie, un homme se leva en risquant sa vie pour la réinstauration du multipartisme au Gabon. Cet homme fut Oyono Aba’a Simon. C’était un Fang.  

Qui est dictateur finalement ?

Malgré ces faits historiques, beaucoup de frères Belop, même en 2011, continuent de penser qu’il faut avoir peur des Fang, et particulièrement ceux du Nord car ils sont violents, meurtriers, barbares et qu’ils sont des dictateurs en puissance. Mais, diantre ! Sur quels fondements historiques, socioculturels et même politiques cette angoisse, cette peur persistante s’appuie t-elle ? Peut être le temps est-il venu d’un grand débat rationnel sur la question des ethnies dans la construction de l’état-nation au Gabon. Ce débat salutaire, en ce début du IIIème millénaire, ne saurait plus être occulté ou mis sous le boisseau. 

Car, construire un Gabon émergent, comme l’appelle de ses vœux le Chef de l’Etat, c’est s’appuyer sur toutes les forces vives de la nation qui doivent être tournées vers cet objectif ambitieux. Mais comment se doter d’une dynamique unitaire interethnique dans l’intérêt supérieur du Gabon si les ethnies s’observent en chien de faïence, ne se découvrent pas et gardent irrationnellement des clichés péjoratifs qui sont les construits psychologiques d’une stratégie coloniale divisionniste mise en œuvre il y a deux siècles ? 

Il ne faut guère oublier que la France, la Belgique et les autres empires coloniaux occidentaux, sur la base des travaux ethnologiques orientés, ont pratiqué la division au sein des peuples indigènes pour mieux les dominer, les asservir et ayant ligoté ainsi les maîtres des lieux, ont pu s’adonner à la raison de leur présence en terre africaine : piller et exploiter les richesses des colonies pour la grandeur de l’empire. Cette formule machiavélique, mais ô combien efficace, exigeait que l’on opposa les Fang (groupe relativement majoritaire et contestataire à l’ordre colonial) aux autres ethnies du Gabon. Cette funeste formule montra son exacerbation au Rwanda où les Belges, plus d’un siècle après, virent les conséquences de leurs manœuvres, quand du 06 avril au 04 juillet 1994, Tutsi et Hutu s’entretuèrent.

Lorsque, un an avant le génocide, notre brillant penseur gabonais produisit le livre « Faut-il avoir peur des Fang ? De la démocratisation et de l'ethnisme au Gabon », Paris, Droit et Cultures no 26, 1993, il exprimait, cela s’entend, une préoccupation psychologique qui semble tenace, irrationnelle et inspire encore aujourd’hui les frères Belop dans leurs comportements à l’endroit des Fang.

Cependant, notre référence commune – l’histoire de notre pays – est riche d’enseignements et témoigne objectivement que les Fang ont contribué de manière significative à l’évolution du Gabon qui, de colonie française devint Etat indépendant. Et d’Etat indépendant se mua en Etat monopartite. Et d’Etat monopartite redevint Etat multipartite.  Les évènements qui sont livrés à présent, dans les lignes qui suivent, sont historiques et ont chacun un sens dans la mémoire des Gabonais.  Au cours de ces évènements, des Fang se sont illustrés pour l’intérêt de la nation. Jugez-en vous-même : (A suivre...)

Ouadji-Djet ou Kenkénès, pharaon de la première dynastie



Les Fang de l’Estuaire ne sont plus les seuls Fang premier-ministrables du Gabon (2ème partie)



Jean Eyeghe Ndong, dernier premier ministre d’Omar Bongo Ondimba

Puis vint le tour de Jean Eyeghe Ndong qui fut nommé le 20 janvier 2006 au prestigieux poste de premier ministre. Ce fut une agréable surprise pour ce dernier qui n’était alors que ministre délégué aux Finances sous le dernier gouvernement de Ntoutoume Emane. De l’ethnie Mvèny et de la tribu Essoké comme son grand-frère Léon Mba, Jean Eyeghe Ndong aspire au même destin présidentiel, car il se porta candidat à la dernière élection présidentielle d’août 2009 où, finalement il se désista, contre toute attente, en faveur du sulfureux Jean Claude André Mba Obame. Qu’a-t-il fait, en trois ans de primature, pour le Woleu-Ntem et pour les Fang des autres provinces ? La question est posée, et nous avons la réponse : rien !

 Paul Biyoghe Mba, premier ministre aux abois

Paul Biyoghe Mba est sans nul doute le premier ministre fang de l’Estuaire de trop, car ni l’homme et ses méthodes, ni le contexte politique actuel ne peuvent pérenniser un système géopolitique à bout de souffle. S’étant habilement fait nommer le 17 juillet 2009, après la démission de Jean Eyeghe Ndong qui s’offrait l’aventure présidentielle dont l’issue fut déplorable, Paul Biyoghe Mba savoure sa promotion et compte bien demeurer à ce poste le plus longtemps possible. 

Depuis, seules les manœuvres politiques et les manigances politiciennes sont le lot du premier ministre en fonction. Alors qu’il doit conduire, sous les auspices du Chef de l’Etat, la politique dite de l’Emergence, Paul Biyoghe Mba s’investit dans une chasse aux-sorcières qui dit clairement son nom. Malheur à ceux qui ont voté pour Mba Obame dans le Nord ou pour Mamboundou Mamboundou dans le Sud : ils doivent systématiquement être écartés des postes importants de la République quelles que soient leurs compétences reconnues ou leurs profils en adéquation pourtant avec les exigences de la nouvelle donne.

Biyoghe Mba agite en permanence le syndrome de l’élection présidentielle de 2009, car à l’entendre, il fut parmi les rares Fang (de l’Estuaire) pendant les troubles de la transition à soutenir le candidat Ali Bongo Ondimba, devenu depuis Chef de l’Etat.  Il jette en permanence l’anathème sur  ceux qui firent un choix différent du sien et entend bien ainsi user de ce chantage auprès du président de la République, pour conserver la primature : « si tu m’enlèves de ce poste, je rentre avec le MCD dans l’opposition aussi !»  

L’erreur de casting que le Chef de l’Etat a assumé publiquement est bien le fait de son premier ministre Biyoghe Mba. En effet, pour la première fois dans l’histoire de la jeune république cinquantenaire gabonaise, aucun premier ministre n’a disposé d’autant de latitudes, de coudées franches, de pouvoir pour constituer son gouvernement. Ali Bongo Ondimba a fait toute confiance à Paul Biyoghe Mba. Le résultat a été catastrophique car le premier ministre en fonction n’est pas dans une logique « émergente » : il a son propre agenda et entend s’équiper et organiser ses réseaux politiques depuis sa haute fonction pour préparer en 2016 la grande aventure présidentielle.  

Il est dans l’intérêt de Paul Biyoghe Mba que la province du Woleu-Ntem soit accrochée aux basques opposantes de Mba Obame, de cette manière aucun fils de cette province ne peut lui ravir le poste. Mais la donne a changé radicalement, comme le proclamait le Chef de l’Etat dans sa dernière interview à Jeune Afrique, et beaucoup, malheureusement ne l’ont pas encore compris. Au nombre desquels, son propre premier ministre.

Ali Bongo Ondimba va réaménager le paradigme géopolitique de la primature

La donne a changé car le paradigme géopolitique va être réaménagé. Le contexte l’impose désormais. Plus haut, nous disions que c’est par reconnaissance personnelle à l’endroit de Léon Mba, mais surtout pour stabiliser son jeune pouvoir qu’Albert Bernard Bongo mit un Fang de l’Estuaire comme premier ministre. Son fils, Ali Bongo Ondimba, est dans une situation politique toute différente. Ce n’est pas la reconduction tacite de la reconnaissance de son père à l’endroit de la communauté Fang de l’Estuaire qui assurera la stabilité de son régime, mais plutôt l’apaisement de la province du Nord et son passage dans le giron de l’Emergence.   

En effet, quel meilleur coup politique le Chef de l’Etat peut faire à son stratège d’opposant qu’en lui sciant la branche sur laquelle il semble confortablement assis. Retourner la province du Woleu-Ntem à son avantage, voilà bien le coup de génie politique ! Car Mba Obame peut se réclamer haut et fort de cette province afin de s’assurer le soutien dogmatique et disciplinaire de ses frères Ntumu, mais il ne tient pas dans ses mains, le cœur, l’intelligence ou le vote de chaque Woleu-Ntemois. Ces derniers sont autonomes, lucides et peuvent délibérément accepter de suivre le président de la République si ce dernier décide de réaménager le paradigme géopolitique en amenant la primature dans le Woleu-Ntem. 

Ce ne serait que justice après tout. Six premier-ministres fang de l’Estuaire se sont succédés sans que les Fang du Nord et leur province aient eu quelques dividendes : quelles voiries et quels aménagements citadins dans les cinq villes du Woleu-Ntem ? Quelles adductions d’eau et d’électricité pour les villages, même ceux en bordure de la route nationale 1 ? Combien, en trente six ans de primature fang, a-t-on vu des sociétés nationales ou internationales s’implanter dans le Woleu-Ntem afin de créer des emplois, augmenter ainsi les revenus domestiques des populations et assurer finalement le développement économique du septentrion ? 

Parce que les premier-ministres fang de l’Estuaire ont fait fi des Fang du Nord et des autres provinces qui ne leur servaient que de tremplin dans cette représentation géoethnique du pouvoir sous Omar Bongo Ondimba, le temps est venu aux autres Fang de revendiquer à haute et intelligible voix la fonction de premier ministre, et la prétention de mieux représenter toute l’ethnie fang du Gabon. Le Woleu-Ntem dans cette revendication est en première ligne car dans la politique de l’émergence, prônée par le Chef de l’Etat et démolie perfidement par son premier ministre actuel, la province du Nord revêt un caractère hautement sensible et stratégique : elle porte le principal adversaire du président de la République. 

Le Chef de l’Etat doit marcher sur les plates-bandes de son principal opposant politique en ramenant à lui les cadres et les populations du septentrion. La politique de l’émergence se nourrit de compétences, et les cadres du Woleu-Ntem sont un vivier inestimable pour qui souhaite exploiter l’expertise et le sens professionnel de ces hommes aimant le travail bien fait. Déstabiliser Mba Obame sur ses fondamentaux et gagner l’expertise reconnue des cadres du septentrion pour mener à bien la politique de l’émergence, voilà les enjeux importants que le Chef de l’Etat peut relever s’il prend la décision révolutionnaire de confier pour la première fois la fonction de premier ministre à un ressortissant du Woleu-Ntem.

L’occasion sera alors donnée à la province du Nord de montrer son engagement à la personne du Chef de l’Etat, à la politique de l’émergence et sa capacité à gérer la chose publique dans un esprit républicain.

Nous terminons en disant que cette décision de nommer un Fang du Nord au poste de premier ministre participera in fine à la républicanisation de cette importante fonction de l’Exécutif.   En Effet, quand la fonction de premier ministre sera désormais aux mains d’un Fang du Nord, il sera légitime que les Fang des autres provinces revendiquent à leur tour l’honneur de voir un des leurs accéder à cette prestigieuse fonction. Et de l’Estuaire, la primature, comme les conseils des ministres délocalisés instaurés par le Chef de l’Etat, ira au Woleu-Ntem, puis dans l’Ogooué-Ivindo et ainsi de suite. Un moment lointain viendra où le seul critère de la compétence du citoyen à même de conduire le gouvernement de la République primera sur toutes autres considérations ethniques ou régionalistes. C’est du moins le vœu républicain que nous formulons pour l’intérêt de la nation gabonaise.

Horus Djer ou Athotis II, pharaon de la première dynastie


samedi 26 novembre 2011

Avis aux dégénérés de l'opposition et aux profiteurs du Gabon dans la majorité

Il n'y a que  la vérité qui libère et je ne m'empêcherai de la dire tant que je bénéficierai du souffle de la Vie. Les mots qui vont suivre s'adressent particulièrement à deux catégories de personnes: 

1. D'abord aux membres de l'opposition qui excellent dans le radicalisme et le déterminisme. Ces derniers ont choisi de diaboliser tous ceux qui font le choix d'apporter leurs pierres à l'édifice Gabon malgré le passé et le passif du PDG. Aussi, ils usent de théories bien connues en politique: celle du pourrissement et celle du divertissement.

2. Puis, ce message s'adresse aux membres du pouvoir qui ne font aucun effort pour tirer notre pays vers le haut, malgré le potentiel dont nous disposons dans la majorité et la possession d'un projet de société réaliste et réalisable. 

"Un Maître Zen vit un scorpion se noyer et décida de le tirer de l’eau.  Lorsqu’il le fit, le scorpion le piqua.
Par l’effet de la douleur, le maître lâcha l’animal qui de nouveau tomba à l’eau en train de se noyer.
 
Le maître tenta de le tirer nouvellement et l’animal le piqua encore. Un jeune disciple qui était en train d’observer se rapprocha du Maître et lui dit : « Excusez-moi Maître, mais pourquoi insistez vous !!! Ne comprenez vous pas qu’à chaque fois que vous tenterez de le tirer de l’eau il va vous piquer ? »
Le maître répondit: « La nature du scorpion est de piquer et cela ne va pas changer la mienne qui est d’aider. »
Alors, à l’aide d’une feuille, le maître tira le scorpion de l’eau et sauva sa vie, puis s’adressant à son jeune disciple, il continua:
« Ne change pas ta nature si quelqu’un te fait mal, prends juste des précautions.
Les uns poursuivent le bonheur, les autres le créent. Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons pour sourire. Préoccupe-toi plus de ta conscience que de ta réputation. Parce que ta conscience est ce que tu es, et ta réputation c’est ce que les autres pensent de toi… Et ce que les autres pensent de toi…c’est leur problème ! »"
 A bon entendeur, méditons ensemble...

vendredi 25 novembre 2011

Les Fang de l’Estuaire ne sont plus les seuls Fang premier-ministrables du Gabon (1ère partie)

Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja". 



L’histoire commence au 15ème siècle. Afiri Kara fit plusieurs enfants avec ses deux épouses Saka et Nana Ngoge Bè. Du ventre de la seconde épouse dénommée Nana Ngogo Bè, Nfan Afiri fut l’aîné et Ntumu Afiri, le puîné.  Nfan Afiri devint l’ancêtre fondateur du peuple Nfan, Fan ou Fang. Son petit frère, Ntumu Afiri engendra le peuple Ntumu. Dans la migration des descendants d’Afiri Kara, Nfan Afiri et ses enfants, puis ses descendants furent toujours les éclaireurs. Ils étaient aux avant-postes pour repérer les lieux d’habitation avant que tout le groupe migrant ne s’installe. C’est donc tout naturellement que le peuple issu de Nfan Afiri, vers le milieu du 19ème siècle (1850) se retrouva dans l’Estuaire du Komo. Cependant, le peuple frère Ntumu issu de Ntumu Afiri avait depuis décidé de se sédentariser dans la province du Woleu-Ntem, où il y était resté avec les peuples frères Okak, Mvèny et Bekuiny.

A la faveur de l’ethnologie occidentale (allemande, portugaise, française et espagnole) le peuple Fang englobera – à tort – les autres peuples frères Ntumu, Okak, Bekuiny et Mvèny ou Nfan-Nzaman. Cette erreur qui fera d’une partie de l’ensemble, tout l’ensemble est consacrée désormais en vérité historique.
Aujourd’hui au Gabon, le groupe dit « Fang » se retrouve dans les provinces du Woleu-Ntem, de l’Ogooué-Ivindo, du Moyen-Ogooué, de l’Estuaire et de plus en plus dans l’Ogooué-Maritime.
Issus de la province de l’Estuaire, des Fang illustres jouèrent un rôle politique majeur au Gabon pendant les ères coloniale, de l’indépendance et postindépendance. Deux hommes remarquables nous viennent à l’esprit : Jean-Hilaire Aubame Eyeghe et Gabriel Léon Mba Minko mi Ndang.

Jean Hilaire Aubame Eyeghe, le président que le Gabon ne voulut pas

Le premier plus instruit, douanier de profession, collaborateur du gouverneur-général de l’AEF, Félix Eboué (1943), président de la commission municipale de Poto-Poto à Brazzaville (1944-1946), Conseiller de André Bayardelle qui succéda à Félix Eboué décédé, sera le premier gabonais à siéger au parlement français quand il sera élu le 10 novembre 1946. Il sera réélu le 17 juin 1951 puis le 02 janvier 1956 et appellera à voter « oui » au référendum du 28 septembre 1958. Malgré ce pedigree politique impressionnant, il ne reviendra pas à Jean-Hilaire Aubame Eyeghe de conduire son pays vers l’indépendance et d’en devenir le premier président comme ses collègues africains qui eurent des parcours similaires (Houphouët-Boigny,  Sedar Senghor, Sékou Touré, Modibo Keita, etc.) Cet honneur échoira à un autre fils Fang de l’Estuaire, au parcours non moins trempé de courage et d’habileté politiques : Gabriel Léon Mba Minko mi Ndang dont l’histoire gabonaise ne retiendra pour noms que Léon Mba.

Léon Mba, le premier président de la République gabonaise

Rien pourtant ne prédestinait Léon Mba à un destin présidentiel. Chef de canton (1924), condamné et exilé pour extorsions et sorcellerie en Oubangui-Chari (1931), militant du RDA de Houphouët-Boigny dès son retour au Gabon en 1946, élu maire de Libreville (1956) grâce au soutien du puissant groupe des forestiers du Gabon qui fut séduit par son opportunisme et son charisme, il réussit à se hisser à la tête du Gabon en accédant au poste de vice-président du Conseil du gouvernement (1957). Devenu premier-ministre du 27 février 1959 au 21 février 1961, date à laquelle il sera élu, par ses pair de l’Assemblée nationale gabonaise, premier président du Gabon, Léon Mba aura l’immense privilège de proclamer l’indépendance du Gabon le 17 août 1960, après avoir tenté vainement de faire de son pays un département français.

L’affrontement politique Mba Minko – Aubame Eyeghe

Dès l’indépendance, la politique du Gabon va se cristalliser autour de l’affrontement sans merci entre ses deux fils Fang de l’Estuaire si dissemblables et que rien ne pouvait unir, hormis cette même ambition d’occuper le seul siège présidentiel. Dans ce positionnement politique, les Fang (en réalité Ntumu) du Woleu-Ntem prirent partie pour Jean-Hilaire Aubame Eyeghe, qui d’ailleurs fut député de Mitzic bien que natif de Libreville, contre Léon Mba. Séduits sans doute par son instruction, son parcours politique qui n’avait point son égal à l’époque et son nationalisme patriotique, les Fang du Nord estimaient, sur la base du mérite, que Jean-Hilaire Aubame Eyeghe pouvaient mieux que Léon Mba conduire le destin de la jeune nation gabonaise. Cette préférence à son détriment soulèvera l’îre du président Léon Mba à l’adresse du Woleu-Ntem qui désormais ne sera à ses yeux qu’une province rebelle, opposante et militant pour son départ du pouvoir. Malgré le rapprochement tardif des hommes politiques d’Oyem comme Ondo Ndong Jean-François et Michel Abessolo, le sort du Woleu-Ntem était scellé aux yeux présidentiels. L’objectivité avec le recul historique, laisse transparaître que le choix républicain et démocratique que le Woleu-Ntem fit en la personne de Jean-Hilaire Aubame lui fut fatal, car son préféré n’accéda jamais au pouvoir et lui-même fut ostracisé, tenu à l’écart des décisions importantes qui engagèrent la nation gabonaise.

A la mort du président Léon Mba, Albert Bernard Bongo lui succéda et ne remit pas en cause la posture de Léon Mba à l’endroit du Woleu-Ntem. Il faut dire que l’ancien ministre de la Défense Nationale, qu’il était alors, n’a jamais oublié le traitement de violences physiques sur sa personne exercé par les militaires, lors du coup d’état du 17 au 18 février 1964 mené par Ndo, Essone et Mombo. Des Fang du Nord s’étaient illustrés contre la personne du président pour laquelle il avait respect, estime et affection et contre lui-même également. Conscient qu’il était issu d’une minorité ethnique (Téké) et qu’il avait reçu son pouvoir d’un membre d’une communauté relativement majoritaire, le président Bongo n’avait d’autre choix pour stabiliser son jeune pouvoir que d’élever un ressortissant de l’ethnie Fang comme deuxième personnalité de l’Exécutif quand il prit la décision de supprimer le poste de vice-président qu’il fut le dernier à occuper sous Léon Mba.

Léon Mebiame Mba et le Woleu-Ntem : inexistence de relation

Mais pourquoi un Fang de l’Estuaire fut-il nommé premier ministre par Albert Bernard Bongo le 16 avril 1975 ? Parce que Léon Mba était Fang de l’Estuaire et cette reconnaissance allait de soi. Mais également parce que les Fang du Nord restaient de farouches adversaires aux yeux du jeune président. Et enfin Léon Mebiame Mba était un proche du nouveau président Bongo et son nom avait quelques résonnances avec le premier président du Gabon.

Dans l’esprit de la géopolitique d’alors, nonobstant les états d’âme des hommes politiques au premier chef desquels le président de la République lui-même, la primature était dévolue à un Fang de l’Estuaire mais pour le compte de tous les Fang du Gabon. Car c’est ainsi que les autres ethnies le comprenaient et estimaient à juste titre que la répartition des postes politiques et de la haute administration ne devait léser aucune ethnie. Pourtant les années de mandature de Léon Mebiame Mba n’apportèrent rien de concret aux Fang du Nord, et la province du Woleu-Ntem ne connut aucun essor économique. Ceci est tout aussi vrai pour les Fang des autres provinces précités dans le rappel historique à l’exception notable de ceux de l’Estuaire. Léon Mebiame Mba n’eut aucune relation particulière avec la province du Woleu-Ntem, bien que la représentant en sa qualité de premier ministre fang.

Casimir Oye-Mba, un technocrate loin des populations du Woleu-Ntem

L’arrivée de casimir Oye Mba, le 03 mai 1990 à la primature suscita un grand espoir dans la période incertaine des bouleversements que connut le Gabon au début des années 90.  Ce technocrate appelé au chevet du Gabon malade laissa ses habits de gouverneur de la BEAC pour trouver des solutions politiques et socio-économiques qui devaient faire le bonheur des gabonais. Le bilan de ce premier ministre fang de l’Estuaire reste contrasté, tant dans le département du Komo où il fut élu député en 1991, dans le Woleu-Ntem où sa brève incursion dans le village de son père, Abang-Medoumou par Oyem, n’a convaincu aucun villageois de son attachement à sa terre ancestrale, que dans le Gabon tout entier où sa dernière et piètre illustration à l’élection présidentielle d’août 2009 a fini de persuader, même les plus irréductibles soutiens à Cam-la-classe, que l’homme n’avait pas de grandes ambitions pour son pays. Pourtant Ntumu par son père, car il est de la tribu Bekuèny et Mvèny par sa mère de la tribu Essokè, Oye Mba n’est pas Fang (au sens historique des descendants de Nfan Afiri). Donc il était à mesure d’apporter une attention toute particulière à la province du Nord où les Ntumu comme lui sont majoritaires. La route nationale de l’axe (Yaoundé)-Bitam-Libreville ne doit pas être mise à son seul crédit car l’insistance des bailleurs de fonds (UE et BAD) y est pour beaucoup et la route transafricaine revêt –c’est triste de le dire- plus d’intérêt pour les partenaires au développement que pour nous-mêmes les principaux concernés. Donc, à l’instar de son prédécesseur, Oye Mba Casimir ne marqua pas positivement les Fang du Nord et des autres provinces bien qu’étant leur digne représentant à la primature.    

Paulin Obame Nguema et Jean-François Ntoutoume Emane, des premiers ministres transparents

Que dire de Paulin Obame Nguema qui succéda à Casimir Oye Mba le 02 novembre 1994 ? Rien du tout. Sa mandature au 02 décembre est caractérisée par une absence totale de relation avec le Woleu-Ntem. A-t-il su un jour que dans cette province du Nord, il y existait des Fang comme lui qu’il était sensé représenter ? 

Succédant à Léon Mebiame Mba (15 ans) dans le registre de la longévité à la primature, les sept ans de Jean-François Ntoutoume Emane qui hérita du poste de premier ministre le 23 janvier 1999 après Paulin Obame Nguema, furent des années transparentes. Elles s’écoulèrent lamentablement sans apporter le moindre changement au Gabon, et encore moins dans la province du Woleu-Ntem. Cette non-existence des successifs mais volubiles gouvernements Ntoutoume Emane ne laissera aucun souvenir dans la mémoire des Fang du Nord et ceux des autres provinces. 

Horus Djer ou Athotis II, pharaon de la première dynastie

Fidèle Waura, un infidèle sans aura, traite publiquement Pierre Mamboundou de dictateur


A peine le président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) enterré dans sa terre natale de Ndendé, que certains dinosaures de son parti n’ont pas attendu pour l’enterrer une seconde fois en éteignant publiquement la flamme de son combat politique dans notre pays.

En effet, à la tête de la manœuvre dénoncée, un certain Fidèle Waura qui jadis s’était déjà tristement illustré dans sa volonté de s’accrocher indéfiniment au sommet du Comité Olympique Gabonais (COG). C’est dire que le personnage, aux allures sulfureuses, n’est pas un inconnu de la presse nationale. Son caractère égoïste qui tranche brutalement avec la politique de développement souhaitée par Ali bongo Ondimba fait qu’il ne peut se prévaloir d’une quelconque  fiabilité, encore moins d’une crédibilité.

De ce fait, ses discours comme ses gymnastiques politiques ne peuvent trouver aucun écho favorable quant aux négociations qui étaient en cours entre la majorité et le parti de feu Pierre Mamboundou Mamboundou. Il en va aussi de la crédibilité de notre majorité qui dispose actuellement d’un boulevard pour remporter un nombre conséquent de sièges à l’Assemblée Nationale.

Cette heureuse situation a été favorisée par les enfantillages d’un André Mba Obame qui continue de refuser le décès et l’enterrement du défunt président Omar Bongo Ondimba et toutes ses manières de faire de la politique, et un UPG complètement en lambeau depuis la disparition de son illustre président, Pierre Mamboundou Mamboundou. Le parti démocratique gabonais (PDG) peut ainsi se targuer d’avoir un champ véritablement libre pour gagner une majorité conséquente lors des prochaines joutes électorales. Et ce, malgré l’aide non négligeable du nouveau parti politique de l’opposition encore non légalisé dénommé « société civile ».

Avec un tel avantage appréciable sur la ligne de départ, les incohérences et les trahisons de Fidèle Waura, l’infidèle sans aura, ne devraient susciter que mépris de la part du pouvoir gabonais au risque de croire à une quelconque connivence avec le pourfendeur de feu Pierre Mamboundou Mamboundou.

Il existe un proverbe révélateur disant « qui a trahi, trahira ». Et nous y sommes avec le cas de Fidèle Waura, l’infidèle sans aura. Autrefois membre du PDG, il en était sorti en espérant trouver dans l’UPG un fond de commerce porteur. Hélas pour notre transfuge politique, il ne fallut jamais prendre le risque de confondre Pierre Mamboundou Mamboudou et Omar Bongo Ondimba dont la générosité ne souffrait d’aucun mal.

A peine remis à ses ancêtres, Fidèle Waura, dans un mouvement sans transition tente d’engager des méthodes aux allures démocratiques dans l’UPG en mettant à terre les dernières volontés de son défunt président qu’il n’avait jamais contesté. Rappelons quand même qu’à défaut de susciter des scissions dans leur parti politique, des individus préfèrent y créer différents courants idéologiques. Ce qui ne fut nullement le cas de Fidèle Waura, l’infidèle sans aura, du vivant de Pierre Mamboundou Mamboundou.

En effet, dans son interview accordé au journal panafricain « Jeune Afrique » du 29 août 2011, le président de la République disait : « on peut se tromper dans la vie, mais il faut être de bonne foi et le reconnaître. Ceux qui font des allers-retours en permanence, se ruent dans l’opposition pour brailler sitôt leurs privilèges perdus avant de revenir au bercail lorsqu’on a répondu à leurs doléances essentiellement matérielles, c’est fini. Tout le monde n’a pas compris que le Gabon avait changé ».

Pour le chef de l’Etat comme pour la majorité des gabonais désireux d’un réel changement, l’erreur demeurera toujours du domaine de l’humain. Cependant, l’opportunisme politique qui tend à nourrir les mouvements politiques incohérents des uns et des autres doivent connaître la fin (ou la faim). Et Fidèle Waura, l’infidèle sans aura, a librement choisi de mettre un terme à sa carrière politique en trahissant et en faisant passer Pierre Mamboundou Mamboundou pour celui qui freinait les libertés dans l’UPG.

En plus, Dans  l’axe 3 du projet de société « l’Avenir en confiance », le candidat président, Ali Bongo Ondimba, annonçait déjà clairement ce qu’allait advenir le sort des dribbleurs du peuple en disant: « il importe de restaurer la confiance entre la Nation et sa classe politique, entre l’administration et les administrés ». Autrement dit, le futur président rendait public son intention de mettre fin aux activités dangereuses des boulangers politiques de notre pays. Il mettait en garde le conglomérat d’hommes instables qui passent leur temps à rouler le peuple gabonais avec leurs discours mielleux et creux.

Hier le peuple gabonais avait été amené à boire jusqu’à la lie les illusions de Mba Abessolo Paul, et voici qu’aujourd’hui il est contraint de digérer les inconstances politiques étranges et injustifiées de Maganga Moussavou Pierre claver, de Mayila Louis Gaston et de Waura Fidèle, l’infidèle sans aura.

Il est venu le moment d’accompagner le chef de l’Etat dans le respect de qu’il avait dit lors de sa campagne présidentielle. Le peuple gabonais dit « ça suffit comme ça. L’opposition gabonaise ne peut plus accentuer le désordre et les victimes qu’elle crée dans notre pays depuis les années 90 ». Les profito-situationnistes de l’échiquier politique, dont Fidèle Waura, l’infidèle sans aura et croque mitaine de service, est le digne représentant en ce moment.

Non seulement il représente un frein pour la construction de notre système démocratique encore embryonnaire, mais également, il constitue un véritable danger public pour la conscience collective en ce sens que, telle une secte, il tente de se saisir des âmes les plus fragiles de notre pays pour ensuite en faire de nouvelles victimes. Son jeu malsain et nocif sur la scène politique nationale fait qu’on peut déjà compter de potentiels citoyens gabonais instables psychologiquement.

Face à cette situation, le président de la République doit réaffirmer son engagement au changement de mentalités voulu par le peuple gabonais dans sa majorité.

Enfin, pour la mémoire de Pierre Mamboundou Mamboundou à qui de nombreux citoyens ont récemment rendu un vibrant hommage, il serait opportun que tout le peuple gabonais se démarque des actions injurieuses orchestrées par Fidèle Waura, l’infidèle sans aura, à l’endroit de l’illustre disparu, élu de la République.

Par Télesphore OBAME NGOMO