jeudi 24 novembre 2011

Le ministre Léon Nzouba déstabilise l'Etat de droit

Les casses enregistrées étaient nécessaires mais pas de cette manière

L’opposition gabonaise est plus qu’aux abois et leurs manœuvres  de ces derniers jours le justifient de plus en plus. Pour exister, elle tente de s’accrocher indéfiniment sur tous genres de faits qui ne méritent ni dramatisation, ni exagération.

Des casses opérées dans la capitale Libreville, on peut en effet y lire l’indélicatesse de la majorité en général et l’amateurisme politico social du ministre des Travaux Publics, le général Léon Nzouba qui pourtant serait médecin de formation. La brutalité et la froideur avec laquelle il justifie les opérations de destructions en cours n’ont pas convaincu en plus d’avoir donner une image inhumaine des casses supervisées par ses soins.

Face à ce comportement nocif pour la politique en vue de l’émergence du Gabon prônée par Ali Bongo Ondimba, c’est le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Faustin Boukoubi qui aurait du réagir en faveur des populations gabonaises car ni le moment, ni la méthode ne contribuent  à aider les différents candidats PDG à l’élection législative qui s’annonce pourtant inquiétante.

Le général ministre a certainement confondu la direction des hommes de corps et la gestion de simples individus. Concrétiser le projet de  société d’Ali Bongo Ondimba nécessite de mettre l’Homme au cœur du développement et de la décision comme il l’a dit dans l’axe 9 du projet « l’Avenir en confiance » et dans ses nombreux discours. C’est à croire que les collaborateurs du chef de l’Etat considèrent que ses différentes prises de parole ne concernent que le citoyen lambda et les membres de l’opposition.

Jadis du temps d’un autre général à ce même poste, les méthodes auraient certainement été autres. On peut aisément le comprendre par le fait que l’actuel ministre de la santé, le général Flavien Nziengui Nzoudou, a eu à collaborer durant de nombreuses années avec le défunt président Omar Bongo Ondimba qui avait le sens de la responsabilité et le respect de certaines méthodes sur lesquelles il ne transigeait jamais : le dialogue et la concertation.

C’est en effet là où le général Léon Nzouba a fortement manqué de clairvoyance. Non seulement il a péché dans l’étude du contexte de la mise en œuvre de la décision de casser mais surtout dans la manière.

Nul ne peut dire que les casses opérées auraient été une bonne chose. Cependant, il existe des codes dans la gestion des individus qui font que les décisions prises inspirent le respect et l’adhésion du plus grand nombre.

Le ministre Nzouba n’aurait pas fait autant de citoyens gabonais malheureux et aigris en ces temps de pluie et de crise mondiale s’il avait pris le temps de mieux s’organiser à travers une concertation publique avec les populations des quartiers à démolir. Car, il ne faut pas confondre l’annonce d’un avis de démolition et la mise en place d’une stratégie de concertation publique qui est une méthode de plus en plus utilisée dans les pays démocratiques.

La méthode Léon Nzouba qui se confond non seulement avec la barbarie mais également avec une forme d’inhumanité mérite d’être dénoncée avec la plus grande énergie car elle n’honore ni le Gabon et encore moins son président de la République.
Le ministre destructeur et faiseur de malheureux aurait dû appliquer les principes généraux qui déterminent la démarche de concertation publique.

Tout d’abord, le général de la casse aurait dû commencer la concertation en amont du projet. C'est-à-dire qu’il aurait fallu opérer une enquête publique qui consisterait à informer les populations concernées du projet, à recueillir leurs diverses appréciations, leurs nombreuses suggestions ou contre propositions avant que le projet ne soit définitivement arrêté.

Puis, il aurait dû engager cette démarche démocratique de manière très large. Toutes les populations gabonaises et particulièrement les individus concernés auraient dû y participer. En effet, la concertation publique est une méthode de communication qui impose la transparence en même temps qu’elle favorise la participation des populations. Cette démarche s’organise autour des temps forts et nécessite la présence de garants.

Enfin, le ministre Léon Nzouba aurait pu nous brandir les différents bilans de sa démarche de concertation pour défier les réfractaires à l’opération de destruction qu’il aurait engagé. Mais hélas… il mise certainement sur sa proximité avec l’actuel président de la République pour narguer et spolier les paisibles citoyens qui ne sont pas « forcément » sur la bonne voie.

Il ne serait de trop de rappeler au « ministre destructeur » un principe phare dans le management des hommes : « communiquer, communiquer encore et communiquer toujours ».

Le développement de l’espace public est une bonne chose mais il est encore mieux apprécié lorsque les populations sont directement et clairement associées aux décisions prises. On ne peut pas justifier une telle précipitation déshumanisante par le fait des retards accusés dans les travaux en vue de la CAN 2012.

Cette situation dramatique pour les populations attristées à la veille d’une échéance électorale électrique et d’un évènement sportif  intercontinental est fortement déplorable. Sous d’autres cieux, il aurait été demandé tout simplement au ministre Léon Nzouba de démissionner de son poste par respect pour le projet du président de la République et pour les populations profondément martyrisées psychologiquement.

C’est donc l’occasion idoine d’inviter le chef du gouvernement à modifier radicalement les méthodes visant à mettre en place cette opération destructive et contre productrice. Car il en est le premier responsable sauf à nous faire croire qu’il existe à nouveau de « super ministres ».
Pour éviter à l’avenir ce genre de situation ou de méthodes barbares, il serait opportun de créer  une Commission Nationale du Débat Public (CNDP). Cette commission qui se voudra indépendante aura pour mission de garantir la mise en œuvre des différentes concertations qui pourront avoir lieu dans notre pays. Elle certifiera alors de la fiabilité des décisions arrêtées pour le bien être du plus grand nombre.

Il ne sert à rien de s’attirer les foudres justifiées d’une opposition complètement en lambeau et de s’offrir une piètre image à l’international qui poursuivrait notre majorité pendant de nombreuses années. Léon Nzouba devra prendre ses responsabilités très rapidement en posant un acte fort, une éventuelle démission n’est pas à exclure. Il en va de notre image et de notre crédibilité à la veille de l’élection législative et de la CAN 2012.

Par Télesphore OBAME NGOMO

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire