mercredi 16 novembre 2011

Est-ce Ali Bongo qui demande d’humilier Paul Toungui dans la presse ?

 Du temps d’Omar Bongo Ondimba, il n’était pas rare de lire dans la presse le nom de Paul Toungui tourné dans tous les sens. Et ce, à la demande spéciale du défunt président qui voulait respecter un principe fondamental en politique qui est de « ne jamais laisser un collaborateur penser détenir plus de pouvoir que le chef ». Ce principe que le nouveau président de la République semble quelques fois banaliser. Bref…

En effet, en plus de son statut de tout puissant ministre d’Etat aux finances, Paul Toungui y cumulait également celui de gendre du fils de Basile Ondimba. Ce qui veut dire qu’il détenait avec lui une impressionnante sphère de pouvoir qui semblait de temps en temps échapper au chef de l’Etat.

Mais, Omar Bongo, en bon sage futé, avait toujours plus d’un tour dans son sac. C’est alors qu’il mit en place un système de déstabilisation de ses collaborateurs via la presse qui lui était acquise. Autrement dit, pour canaliser les possibles envies de son ministre voire celles de sa fille Pascaline, le président de la République laissait passer quelques fois dans les journaux des messages provocateurs aux élans déstabilisateurs. C’était ainsi pour lui une manière de ne pas mettre tous les mêmes œufs dans le même panier en plus d’être une façon d’affirmer son autorité.

Assez souvent, quand « le missile » était lancé dans la presse, Omar Bongo qui connaissait parfaitement la psychologie de ses collaborateurs savait que le destinataire de la frappe viendrait les heures qui suivent « pleurnicher » dans sa salle d’attente. Et lui de se positionner par la suite comme le « bon justicier » rappelant et démontrant ainsi à ce dernier qu’il restait encore le maître des lieux.

Avec Ali Bongo Ondimba, les manières de faire sont différentes et lui-même l’a d’ailleurs énoncé lors de son interview dans le magazine panafricain « Jeune Afrique : « Tout le monde n’a pas compris que le Gabon avait changé ».

En effet, le successeur d’Omar Bongo est reconnu pour être un homme discret et peu bavard. Et de son histoire, nul n’ignore que le fils d’Omar Bongo a toujours eu une préférence pour la réalisation des choses concrètes et un fort mépris pour toutes les formes de manipulations vicieuses qui ,disons le, ne pourront jamais contribuer significativement à son ambition pour le Gabon. Pour s’en convaincre il suffit d’analyser profondément ses différentes prises de paroles.

C’est ainsi que le 16 octobre 2011, lors de son interview dans le quotidien national « l’Union » il ne s’est pas privé de dire : « On n’avait coutume de dire il y a plusieurs années qu’on faisait poser des premières pierres au Président Omar Bongo, et que c’était des premières et des dernières. Or, moi ce n’est pas le cas, je continue, je veille à cela. Donc, nous nous sommes mis dans une philosophie de concret et de réussite ». 

Dans le même état d’esprit, le chef de l’Etat rappelle qu’il est dans une situation où il observe les uns et les autres, y compris ses propres collaborateurs qui ont tendance à croire que le président de la République ne s’adresse qu’au gouvernement ou aux  différentes autres administrations. Il serait intéressant que certains tentent de s’approprier les mots du président de la République afin qu’il recadre leur état d’esprit qui semble ne pas correspondre avec les enjeux du moment.
De ce fait, en nous basant sur le numéro 619 de la « Lettre du Continent » qui intitulait un de ses articles « Ali Bongo, rédacteur en chef du Gabon », nous apprenions que certains journaux n’échappaient pas au contrôle indirect de la  présidence. Et parmi ceux qui ont été cités, il y avait le « Mbandja », « la Griffe » et « le Scribouillard ».

Cependant, à lire les propos que certains confrères des journaux précités tiennent à l’égard de Paul Toungui dans leur canard, on serait presque entrain de constater une grande incohérence entre les principes énoncés publiquement par le chef de l’Etat et les lignes éditoriales pouvant être inspirées par le palais du Bord de mer.

Finalement, en demeurant fidèle aux mots prononcés publiquement par Ali Bongo, on ne peut que se demander si c’est vraiment lui qui inviterait quelques nègres de service à humilier chaque semaine son ministre des affaires étrangères Paul Toungui par des propos ou des caricatures nauséabondes ?

Si oui, quel est le but recherché et pourquoi continue t-il alors à le maintenir au gouvernement alors que le 16 octobre 2011 il disait clairement: « si j’estime que quelqu’un ne fait pas le travail que j’attends, je suis amené à faire un certain nombre de modifications ».
Si non, il serait fort opportun que le Conseil National de la Communication invite les auteurs de tels méfaits à respecter la déontologie journalistique qui  s’apprend, bien évidemment, dans les écoles de journalisme.

Il est impensable que le chef de l’Etat qui souhaite construire sa diplomatie conformément à l’axe 4 du projet de société l’Avenir en confiance puisse tolérer que le ministre en charge de cette ambition soit traîner sans cesse dans la boue à longueur de parution dans la presse qui serait liée à ses services.

Ceci dit, Paul Toungui comme toutes les autres personnalités de notre pays doivent bien évidemment répondre de leurs actes toutes les fois où ils s’avèreront destructifs pour la construction du Gabon émergent. Par ailleurs, il est inutile que les méthodes de communication sous Omar Bongo Ondimba continue de polluer la communication du nouveau président.

C’est pourquoi, ce journalisme de caniveau qui sévit dans notre pays doit très rapidement prendre fin car il contribue au même titre que la presse apparentée « opposition » à ternir l’image du Gabon et celle de son président de la République. On viendrait presqu’à se demander quelle différence il y aurait entre les mots incandescents tenus par Paulette Oyane Ondo, Marc Ona Essangui, André Mba Obame et Zacharie Myboto à l’endroit du pouvoir et les insanités pondues par la presse sensée accompagnée l’action d’Ali Bongo Ondimba.

Enfin c’est l’occasion de dire qu’il n’y a pas que le peuple gabonais qui sillonne les pages des journaux locaux. Les représentations diplomatiques au Gabon et les médias du monde entier y ont également droit. A cet effet, quelle considération veut on qu’ils puissent avoir pour le Gabon lorsqu’on étale sans fondement des inepties sur le patron de la diplomatie gabonaise? Peut on imaginer un temps soit peu, le « Figaro » pondre de telles diatribes sur Alain Juppé ?

Quand Omar Bongo Ondimba utilisait cette forme de communication pour maîtriser ses collaborateurs devenus trop puissants et presque indépendants, il avait un but clairement perceptible. Et ceux qui le font aujourd’hui pour le compte de l’émergence, où veulent ils aller ?

A bon entendeur, une meilleure plume est recommandée…

Télesphore OBAME  NGOMO
 

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