samedi 19 novembre 2011

Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo?: Le temps de la vérité (2ème Partie)


Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja". 
 

Face à ces interrogations, la nécessité de revisiter l’histoire politique de notre pays s’impose. En effet, Omar Bongo Ondimba avait mis en place pendant de nombreuses années une politique qui ne permettait pas de considérer « la forte nature » des fang du Woleu-Ntem comme étant un atout indispensable pour notre pays. Or, l’esprit belliqueux et constructif qui caractérise ce peuple mal connu, au vu de ce qui se dit, devrait plutôt être considéré comme une plus value ou une richesse pour le Gabon.

Jusqu’aussi loin que peuvent remonter nos souvenirs, aucun fang du Woleu-Ntem, province visiblement frappée d’ostracisme, n’a jamais tenter un quelconque coup d’état. Mais bien au contraire, les populations Ntumu ont toujours su affirmer leurs diverses positions de manière très claire. Elles se sont refusées l’étiquette ou l’identité d’individus « mi figue, mi raisin ». Ce que semble lui reprocher les maîtres de l’équilibrisme stratégique et les théoriciens du ventrisme politique qui ont toujours fait preuve d’un égoïsme exacerbé ne cadrant pas avec le triptyque « paix- développement- partage »..

Sans pour autant briser le « pacte informel » établi entre Omar Bongo Ondimba et son prédécesseur, il est dans l’intérêt d’Ali Bongo Ondimba d’aller encore plus loin dans celui-ci. C'est-à-dire, le président de la République devrait non seulement renouer ses liens fraternels avec la province qui avait su l’accueillir quand le plus grand nombre l’avait rejeté puis élargir le contrat de la primature aux fang de toutes les régions du Gabon (Woleu-Ntem et Ogooué Ivindo) et non plus exclusivement à l’estuaire comme cela se fait depuis quarante quatre ans (44 ans).

Ainsi, le Chef de l’Etat réparera une double injustice faite aux citoyens gabonais du Nord de notre pays. D’abord, celle qui vise à mettre dans le même moule que les partisans de son adversaire André Mba Obame, ceux qui l’ont soutenu envers et contre tous durant la campagne présidentielle malgré la difficulté du moment, puis celle qui fait des fang du Woleu Ntem des gabonais à part entière à mettre entièrement à part.

De ces corrections  faites, il va s’en dire qu’Ali Bongo Ondimba sortira définitivement des schémas anciens et va considérablement modifier les équilibres politiques du Gabon. Ce sera le lancement d’un signal fort qui participera sans condition à gommer les ambitions légitimes de son adversaire politique André Mba Obame en même temps qu’il invitera dans le giron de l’émergence un nombre considérable de cadres du Woleu-Ntem qui par leur esprit de solidarité, moult fois démontré, soutiendra le nouveau premier ministre issu de leur région.

Ces nombreux cadres du Nord, frappés d’ostracisme et dont l’expertise est mise en jachère pour la plupart, seront encore plus que dans le passé intéressés à mettre leurs expertises acquises dans les grandes écoles et universités internationales au service du développement du Gabon. Une manne de compétences dont Ali Bongo Ondimba ne saurait se priver pour la réalisation de son projet de société « l’avenir en confiance » en vue d’un Gabon émergent.

Cependant, la problématique du premier ministrable issu du Woleu Ntem reste entière même si elle avait déjà été posée dans les états majors politico-stratégiques de la présidence de la République avant le conseil des ministres délocalisé dans la province du septentrion. Et de cette volonté porteuse, trois noms avaient été mis en exergue.

Tout d’abord celui de François Engongah Owono dit Eboué alors puissant secrétaire général de la présidence du Bord de Mer. Mais, sa disgrâce actuelle et sa méchante traversée du désert le disqualifient désormais bien que son acte de décès politique ne soit toujours pas signé. Précisons quand même que ce n’est nullement sa nouvelle situation qui l’écarte définitivement.
En fait, le manque de finesse politique de l’ancien secrétaire général est à l’origine de ses difficultés à se positionner comme le bon et meilleur rassembleur des cadres et notables du Woleu Ntem. Or c’est justement cette capacité de fédérer les énergies du Nord qui demeure l’élément déterminant pour booster la légitimité d’Ali Bongo Ondimba dans cette partie sensible du pays.

Puis, sur la liste des cadres capables d’occuper la primature, le nom de Raymond Ndong Sima, actuel ministre de l’agriculture fut également cité. Le jeune ministre et réputé technocrate ne dispose pas encore  d’une assisse et d’une notoriété politiques susceptibles de lui permettre d’occuper le poste convoité d’autant plus que notre pays traverse un contexte politique parsemé de fortes tensions politiques. C’est pourquoi, il serait préférable et opportun qu’il conservât le ministère de l’agriculture dans lequel il entreprend des réformes fortement appréciées par les populations gabonaises.

Enfin vint le nom de René Ndemezo’Obiang alias le CAPO.

Pour beaucoup, l’homme a entamé sa déchéance politique et il ne doit son sursis au gouvernement qu’à la gestion des affaires courantes liées au dossier de la CAN 2012. En effet, certaines langues indiscrètes font état de quelques indélicatesses orchestrées par le ministre de la jeunesse et des sports, jadis tout puissant gestionnaire des questions liées à ce grand évènement sportif africain et protecteur de quelques véreux complices de l’ancien régime. De ce fait, son sort sera définitivement scellé à la fin de la coupe des nations africaines.

Pourtant, c’est mal connaître l’animal politique qu’est René Ndemezo’Obiang.

Premièrement, il fut l’un des rares hauts cadres du Woleu-Ntem a avoir pris position rapidement pour le candidat Ali Bongo Ondimba. Et ce, envers et contre tous à Bitam. Deuxièmement, il demeure un compagnon des premières heures de la Rénovation au sein du Parti Démocratique Gabonais et un fidèle parmi les fidèles de la trempe d’Engongah Owono François.  Troisièmement, c’est un homme politique habile dans les manœuvres et un fin stratège à la différence des deux autres précités.

Or, c’est un stratège de cette qualité qu’il faut au Chef de l’Etat pour rivaliser avec André Mba Obame qui n’est pas un des moindres en matière d’élaboration de stratégies. Autrement dit, le niveau politique des deux hommes semble s’équilibrer à la seule différence qu’André Mba Obame a toujours développé ses stratégies politiques à des fins machiavélico-personnelles quand l’ancien footballeur professionnel originaire de Bitam s’est toujours inscrit dans le passement d’idées politiques dans un esprit constructif et rassembleur.

De plus, René Ndemezo’Obiang possède un côté socioculturel qui plait non seulement aux jeunes et ce, quelque soit la région du Gabon mais aussi aux personnes plus âgées à qui il a toujours su vouer une marque de respect. C’est d’ailleurs ce qui le rend suffisamment accessible et très flexible dans les relations humaines.
De ces traits de caractères indispensables pour la réalisation des enjeux du moment, René Ndemezo’o Obiang semble objectivement mieux placé pour porter le flambeau des (éternels) amis d’Ali Bongo Ondimba.

Olivier Kouka   

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