Depuis la parution du dossier spécial « Qui sont les vrais amis d’Ali Bongo » dans les colonnes de notre journal, Paul Biyoghe Mba et André Mba Obame sont plus qu’aux abois.
Si pour le premier ce feuilleton annonce la fin de son projet à la primature qui était dénommé « la durée », le second y voit la fin de son hégémonie dans le Woleu Ntem, un bastion politique qu’il comptait conservait jusqu’à la fin du premier septennat de son adversaire.
Comme une forme de pacte conclu on ne sait trop où, Paul Biyoghe Mba, par ses manœuvres sectaires et discriminantes envers les cadres du Nord, garantissait ainsi à André Claude Mba Obame la préservation de son électorat dans l’opposition. Celui ci savait que sa survie voire sa longévité à la tête du gouvernement dépendait de sa capacité à garder les fangs du Woleu Ntem dans le giron politique de l’adversaire d’Ali Bongo Ondimba.
Mais hélas, une fois ce jeu malsain démasqué, le contrat entre les deux hommes connut ses premières séances de turbulences. C’est pendant le conseil des ministres délocalisé dans la province du Septentrion que le chef de l’Etat avait eu à dire ouvertement aux populations de Bitam et en présence de son premier ministre qu’il fallait qu’elles se mobilisent pour ne pas laisser la place de la primature à leurs frères d’Oyem. Dès la prononciation de ces mots, Paul Biyoghe Mba sut que ses heures étaient dorénavant comptées à la tête du gouvernement.
Aussi, il redoubla d’efforts dans ses manœuvres assassines envers la politique de l’émergence. Sa dernière découverte a été celle d’inspirée un de nos confrères à semer le trouble voire la division entre les fils du Woleu Ntem. L’idée était de faire savoir que René Ndemezo’o Obiang n’était pas le mieux placé pour occuper le poste de premier ministre mais qu’il fallait songer à regarder vers Raymond Ndong Sima et Daniel Ona Ondo. Les noms d’Emmanuel Ondo Methogo et François Engongah Owono lui donnant des aphtes, le premier ministre s’est abstenu de les prononcer en challenger.
Malheureusement pour le prince de Bikélé, ce ne sont pas les petites phrases financées à hauteur de quelques billets de francs CFA qui pourront effriter la détermination du chef de l’Etat de faire progresser le contrat non formel laissé par Omar Bongo Ondimba qui avait fait du poste de premier ministre la chasse gardée des seuls fangs de l’Estuaire pendant plus de trente ans. Résultat des comptes, deux anciens premiers ministres sont aujourd’hui confortablement assis dans l’opposition. Et, ils ne doivent leur crédibilité qu’au seul fait qu’ils aient été des chefs de gouvernement.
Bien évidemment, avec l’éminence du changement de paradigme, Ali Bongo pourra désormais compter trois anciens premiers ministres dans l’opposition. Car il est certain que Paul Biyoghe Mba aura beaucoup de mal à digérer la mise en jachère de son projet de société « Durée à la primature ».
L’idée de la primature au Woleu Ntem est non seulement une forme de reconnaissance des compétences des cadres de cette province par le chef de l’Etat à l’heure de l’émergence, en plus d’être une réparation de l’injustice faite aux cadres du septentrion qui se sont pourtant battus aux côtés du candidat président Ali Bongo Ondimba malgré le contexte fortement marqué par le repli identitaire.
C’est dire que Paul Biyoghe Mba et André Mba Obame ne savent plus où donner de la tête avec l’engouement qu’à susciter cette possibilité de « républicaniser » la fonction de premier ministre. Ce qui signifie que le chef de l’Etat va non seulement couper à la racine l’électorat d’André Claude Mba Obame qui espère rebondir politiquement au moment des élections municipales en vue d’une meilleure préparation de la présidentielle de 2016. En plus, le président de la République pourra définitivement libérer Paul Biyoghe Mba afin qu’il aille concrétiser son projet de société hors du gouvernement. La politique en vue de l’émergence du Gabon a besoin d’avancer.
Paul Engongah Owono et François Biyoghe Mba
Source: Le Mbandja
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