lundi 21 novembre 2011

AMO continue de savourer ses victoires


 Bien qu’il ne soit pas à la tête de l’Etat en qualité de président de la République, pour André Mba Obame c’est tout comme. Avec l’aide de ses complices dans les hautes sphères du pouvoir, le grand manipulateur AMO continue de tirer les ficelles aussi bien dans la haute administration que dans la basse. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer comment ses méthodes de gouvernance influe sérieusement sur la gestion de notre pays : la chasse aux sorcières commanditée ou les règlements de compte organisés.

En effet, André Mba Obame, l’ancien ministre de l’intérieur, est désormais plus que convaincu qu’il n’accèdera jamais au pouvoir en continuant à déclencher un quelconque soulèvement populaire. Il a su tirer de belles leçons du cuisant échec de son premier ballon d’essai après sa prestation de serment dans les jardins de Zacharie Myboto. Cependant, l’homme ne baisse jamais les bras car c’est un véritable fonceur et bon jongleur.

Aussi, pour ne pas définitivement perdre la face, il a néanmoins réussi à braquer les yeux du monde entier sur son action en allant se cacher dans les murs de la représentation des Nations Unies au Gabon. Ce qui lui a valu une quasi immunité qu’il gère très bien jusqu’aujourd’hui malgré la perte de son immunité parlementaire. Et, les engagements du gouvernement auprès de la délégation envoyée par Ban Ki Moon freinent visiblement toutes formes de représailles qu’aurait pu lui coûter ses caprices d’enfant gâté.

De ce fait, on peut dire à juste titre que l’ancien ministre de l’intérieur a bien conservé son agilité malgré son éloignement des méandres du pouvoir et son état de convalescence. D’ailleurs ses dernières sorties très peu médiatisées montrent que l’homme continue faire tourner ses méninges et encore plus vite qu’on ne le pense car les évènements politiques extérieurs l’y encouragent fortement.

Parmi ces évènements le stimulant, il y a lieu de citer : la crise en Côte d’Ivoire qui met les puissances occidentales face à leurs responsabilités quant aux différents discours qu’elles auraient tenu pour justifier le départ de Laurent Gbagbo. De même pour la première vague du printemps arabe et le départ de Mouammar Kadhafi. Ensuite, il faut compter les grands changements dans le paysage politique français : le retour en puissance de la gauche française marquée par la récente prise du Sénat après les régions et les départements. Enfin, on ne peut se priver de citer la fin du mandat du Gabon au conseil de sécurité de l’ONU.

Après avoir pris note de ces différents éléments de la politique extérieure, André Mba Obame se réjouit sans relâche en constatant que le bastion politique, la province du Haut Ogooué, qui servait de bouclier au PDG et au pouvoir gabonais tend à baisser sa garde. Autrement dit, plusieurs cadres de cette province qui ne digèrent pas les changements brutaux qui s’abattent sur eux malgré le soutien indéfectible qu’ils apportèrent au nouveau président en 2009 n’entendent plus observer la même fidélité qu’ils avaient à l’égard du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba.

Cette fissure constatée, André Mba Obame qui connaît personnellement chacun des cadres déboutés, attend le moment opportun pour leurs servir monts et merveilles afin qu’il puisse jouir de leur soutien, eux qui ne voient plus l’avenir avec confiance. Aussi, il savoure mieux chaque départ brutal et quelque fois injustifié des cadres du Haut Ogooué car il sait que ces derniers auraient été les plus difficiles à convaincre.
C’est pourquoi, il délecte sans commune mesure l’isolement et l’enfermement dont le chef de l’Etat est actuellement rendu victime par son entourage immédiat. AMO sait que les manœuvres qui éloignent Ali Bongo des piliers qui faisaient et maintenaient le système de son prédécesseur jouent en sa faveur. Ainsi, il jubile que les proches du nouveau président lui ouvrent grandement les portes qui le mèneront au trône suprême. Est-ce fait de manière volontaire ? Seul l’avenir nous le dira.

Par ces chutes en cascade des cadres du G2 et la mort de Pierre Mamboundou Mamboundou, rendue mystérieuse par les gesticulations de son entourage, André Mba Obame est bien heureux que la question du repli identitaire soit définitivement réglé dans notre pays.

En effet, les cadres du G2 qui avaient voté pour un fils de leur province l’avaient fait non seulement par hommage à Omar Bongo Ondimba, mais surtout pour s’assurer qu’ils ne perdraient pas tous leurs privilèges. Mais hélas, leur joker n’a pas payé. Dans le même état d’esprit qui est celui de conquérir les forces des autres ethnies du Gabon, André Mba Obame qui n’a encore rien dit publiquement sur le décès du président de l’UPG et de l’ACR, attend le moment propice pour se positionner en vengeur. Ce qui inévitablement le propulsera dans l’estime des militants et sympathisants restés fidèles à l’idéologie politique portée par Pierre Mamboundou Mamboundou.

Ainsi, le AMO national cumulera, et les soutiens d’un bastion du PDG, et ceux de l’UPG/ACR sachant que la politique d’isolement et de mépris que Paul Biyoghe Mba mène à l’endroit des cadres du Woleu-Ntem lui garantit une fidélité indiscutable des fils du Nord. Et ce, malgré les efforts colossaux que les cadres du PDG originaires du G9 déploient sur le terrain. Alors, le tour sera joué mais pas encore gagné car il restera encore à l’adversaire d’Ali Bongo Ondimba quelques têtes à faire tomber bien évidemment avec le concours, volontaire ou inconscient, des certains collaborateurs du chef de l’Etat.

A cet effet, parmi les futures cibles à dégainer on retrouve sur la liste noire les noms de Marie Madeleine Mborantsouo, Laure Olga Gondjout, Rose Francine Rogombe, Guy Nzouba Ndama, Léon Paul Ngoulakia, Faustin Boukoubi, Gilbert Ngoulakia et Antoine de Padou Mboumbou Miyakou. 

Les grands évènements à venir que va connaître le Gabon, les élections législatives, la fin du mandat du Gabon au Conseil de sécurité des Nations Unies et la CAN 2012, sont une aubaine de déstabilisation pour André Mba Obame qui sait qu’il est dans le bon timing. Ce sera ainsi l’occasion de jouer le tout pour le tout sachant que, ni l’Union africaine, ni l’ONU, ni les Etats-Unis et encore moins la France ne pourront tenir un discours contraire à celui qui aura été ventilé sur la problématique de la démocratie dans les pays africains.

C’est pourquoi, il se lit depuis un certain temps et, comme par hasard, à la veille d’une élection sous tension, une cabale médiatique sans précédent contre Marie Madeleine Mborantsouo. Le 622ème numéro de l’hebdomadaire la « Lettre du Continent », en est encore une preuve palpable. Certaines sources indiscrètes y voient la main noire de l’entourage du chef de l’Etat qui pour accélérer le processus de déstabilisation voulu par AMO n’hésitent pas à brandir comme argument la rivalité entre l’ancienne première dame du Gabon et la présidente de la Cour Constitutionnelle. Ce qui nous amène d’ailleurs à nous demander : pour qui roulent réellement certains collaborateurs d’Ali Bongo ?

Une fois de plus, l’histoire tranchera. Mais avant que l’heure fatidique ne sonne pour Ali Bongo, il parait fondamental d’enquêter sur les liens que certains collaborateurs du président de la République pourraient entretenir avec André Mba Obame et quelles seraient les garanties qu’ils auraient reçu de lui en cas de chute de l’actuel président ?

Enfin, ce qui est plus qu’évident, c’est que la destitution de Marie Madeleine Mborantsouo entraînera inévitablement la chute en cascade de toutes les autres futures cibles d’André Mba Obame. Il est bien dit « qui peut le plus peut le moins ». En effet, il faut préciser que de nos jours, la Cour Constitutionnelle est hiérarchiquement la plus haute juridiction de notre pays. En d’autres mots, il n’y a plus de recours une fois l’institution a statué. De ce fait, il est difficile d’imaginer une quelconque résistance des autres cibles une fois l’organe qui régule le fonctionnement des institutions et l’activité des pouvoirs publics aura été déstabilisé. 

André Mba Obame et ses complices dans la machine d’Etat savent pertinemment bien que non seulement Marie Madeleine Mborantsouo n’est pas malléable mais en plus, elle demeure une personne compétente dans son domaine. La stabilité du Gabon par la gestion efficace des contentieux électoraux depuis son accession à cette prestigieuse fonction sont là pour en témoigner. Et en tant qu’ancien ministre de l’intérieur, il ne saura nous prouver le contraire étant donné qu’il a eu l’occasion de travailler plusieurs fois avec cette femme de loi.

De plus, AMO n’ignore pas que, bien qu’étant présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsouo est avant tout, un conseiller de cette institution publique. C’est dire qu’elle ne peut prendre aucune décision liée à ses fonctions sans se référer aux autres membres de ladite institution et aux différents membres des organes chargés de gérer les situations en lien avec ses prérogatives. Elle et ses pairs tiennent compte des avis déterminants du ministère de l’Intérieur et de la CENAP.

Cette réalité fait qu’AMO et ses complices dans le giron de l’émergence tenteront de mettre les bouchées doubles pour déstabiliser cette haute juridiction. L’objectif recherché est d’offrir à notre pays le même spectacle que celui qui s’était produit en Côte d’Ivoire. En introduisant finement certaines dispositions dans la loi électorale, il s’en était suivi une forte fragilisation du Conseil Constitutionnel. C’est alors que le président de la Commission électorale indépendante, un novice de service, s’était retrouvé avec des pouvoirs colossaux qui avaient permis d’enclencher le processus de destitution de Laurent Gbagbo.

En définitive, le départ de Marie Madeleine Mborantsouo à la tête de la Cour Constitutionnelle laisserait la possibilité à André Mba Obame et ses acolytes de savourer leur ultime victoire avant la prise du trône telle qu’ils l’ont programmé. Et cette fois ci, ce sera l’heure du vrai coup d’état.

Affaire à suivre…

Magellan Okoumba Mapissi





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