mercredi 2 novembre 2011

Que cherche Pierre-Claver Manganga Moussavou ?


C’est dans une mise en scène, on ne peut plus grotesque, que les partisans de Pierre-Claver Maganga Moussavou ont invité leur leader à participer à l’élection législative qui se déroulera le 17 décembre prochain dans notre pays.

Si l’instabilité, l’équilibrisme et l’opportunisme politique ont irréversiblement grillé les carrières politiques d’un certain nombre de leaders au Gabon, il faut dire que ce même sort semble poursuivre Pierre-Claver Maganga Moussavou, le président du Parti Social Démocrate (PSD).

Il y a quelques temps encore, dans un verbe on ne peut plus virulent, le député de la commune de Mouila soutenait avec fermeté « pas de biométrie, pas de transparence électorale, pas d’élections au Gabon » aux côtés de la société civile. Autrement dit, que lui et sa poignée de partisans ne participeraient pas aux prochaines joutes électorales si les conditions de transparence proposées par lui et ses compères de l’opposition ne sont pas mises en place.

Pourtant, Pierre-Claver Manganga Moussavou n’ignore point que la mise en place des données à caractère biométrique ne constitue nullement une panacée. D’ailleurs, plusieurs pays au monde parviennent à organiser les élections sans biométrie sans qu’un quelconque trouble ne vienne perturber la quiétude des paisibles citoyens, le cas des dernières élections africaines le témoigne, à l’instar du Bénin pour ne citer que celui là.

Dans cet épisode pathétique de la vie politique de notre pays, il n’est pas reproché à Pierre-Claver Maganga Moussavou de faire du pied au pouvoir en place même si l’homme est reconnu pour être un opportuniste de premier rang. Il lui est fait l’observation regrettable de tenter d’opérer une volte-face qui commence à donner le tournis au peuple gabonais. Cette attitude politique déplorable qui a été légion sous Omar Bongo Ondimba tend à fausser les résultats du jeu électoral dans notre pays.

En d’autres termes, c’est à cause des comportements douteux et flous comme ceux affichés par Pierre-Claver Maganga Moussavou que le peuple gabonais se détourne de son droit de vote, faussant ainsi les différentes légitimités populaires.

Face à ce constat pitoyable, il revient au peuple gabonais de lyncher verbalement l’équilibrisme de Pierre-Claver Maganga Moussavou qui peine certainement à vivre sans les honneurs et privilèges divers de la République. Notre compatriote, président du PSD, devrait assumer ses choix et faire l’effort de rester constant car les changements brusques tels que celui qu’il souhaite effectuer ne cadrent vraiment pas avec l’esprit de changement que le Parti Démocratique Gabonais (PDG) prône depuis l’accession d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir. C’est dire que les méthodes de négociation obscures réalisées dans l’obscurité ne peuvent plus continuer dans un pays où l’éthique politique devrait prendre le pas sur la prostitution politique.

Lorsque les partisans de Pierre-Claver Maganga Moussavou sollicitent la participation de leur leader aux prochaines élections, n’étaient-ils jamais présents durant les meetings où ce dernier, utilisant un verbe osé, soutenait  urbi et orbi « pas de biométrie, pas d’élections au Gabon » ? N’étaient-ils jamais présents quand le chef de leur parti utilisait des mots pas assez durs envers le gouvernement et la majorité en général au sujet du processus électoral en place?

Nous osons rappeler à juste titre à Pierre-Claver Maganga Moussavou que jusque là les positions de la majorité sont restées fondamentalement les mêmes tandis que c’est son « méchant opportunisme négatif» qui souhaite donner l’impression que ses mouvements impertinents sont encouragés par le PDG et ses alliés. 

A cet effet, l’opinion publique veut bien croire au proverbe qui dit « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » mais elle sait aussi qu’il n’y a que les « déséquilibrés mentaux ou les individus atteints de schizophrénie» qui changent de points de vue tout le temps et surtout sans faire de transition.

Aussi, tout changement que l’on souhaite opérer, notamment dans le domaine politique, mérite une certaine préparation de l’opinion publique afin de ne pas verser dans l’incohérence ou l’instabilité politique. Ce fut d’ailleurs le principal reproche qui fut émis au défunt Pierre Mamboundou Mamboundou lorsque nous critiquions jadis son rapprochement avec notre parti et le pouvoir.

En effet, nous disions que l’idée d’un élargissement de la majorité en elle même était salutaire car le fait qu’un grand nombre de gabonais adhère au projet de société l’avenir en confiance porté par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, était une avancée louable. Cependant, la manière d’y adhérer constitue pour les jeunes de la majorité un élément déterminant car il permet de mesurer la sincérité et l’intérêt des nouveaux adhérents à notre projet. Ce qui pourrait justifier leur réelle implication dans la mise en oeuvre de celui-ci.

Or, cette condition ne semblait pas alimenter les mouvements de Pierre Mamboundou Mamboundou comme ceux de Pierre-Claver Manganga Moussavou. De ce fait, nous préférons émettre des réserves formelles et publiques quant à la tentative de rapprochement de ce dernier de notre camp politique. C’est la raison pour laquelle nous disons que le PDG comme la majorité n’ont plus vocation à accueillir « la racaille politique » sachant qu’il a déjà su se vider de ses anarchistes et de ses séditieux.

En plus, il serait quand même intéressant de rappeler que le parti de Pierre-Claver Maganga Moussavou, qui rêve tout haut de la vice-présidence depuis toujours, ne pèse qu’un minable 0,76% soit à peine toute la population d’un quartier sous peuplé de Libreville. Par conséquent, nous, le PDG et la majorité n’avions pas à tomber dans le jeu de la surenchère politique que tente de nous offrir certains politicards de notre pays.

Les partis politiques qui veulent aller aux élections pourront librement et démocratiquement le faire, tandis que ceux  qui estiment que les conditions d’une victoire certaine ne leurs sont pas garanties, ont parfaitement le loisir de ne pas se jeter dans une course où ils n’ont rien à proposer, donc aucune chance de se faire élire.

Concernant Pierre-Claver Maganga Moussavou, il est important qu’on lui rappelle qu’il existe encore des hommes et des femmes qui croient sincèrement au projet d’Ali Bongo Ondimba et qui peuvent occuper efficacement le poste de vice-président de la République. Cette fois ci nous ne laisserons pas les opportunistes nous ravir l’opportunité d’occuper une place qui revient de droit aux membres de la même mouvance politique que nous.

Parmi eux, nous voyons bien Guy Nzouba-Ndama  siéger à ce poste mais à la seule condition qu’il explique clairement au peuple gabonais la disparition non mystérieuse des 7 milliards 920 millions de francs Cfa qui auraient dû servir à construire l’annexe de l’Assemblée nationale.

Vivant dans un pays où les libertés individuelles se veulent respectables, il serait totalement inconcevable que notre majorité songe un tant soit peu à pousser les « surchauffés » citoyens de l’opposition à participer aux élections alors qu’ils ne le souhaitent point. Une chose devrait par ailleurs être claire : tout citoyen gabonais qui aurait refusé de concourir aux élections devrait se réserver le droit d’apporter des commentaires abusifs et nauséabonds sur les différents résultats des urnes. Car, il n’y a pas que les droits dans un pays, il y a également les devoirs.

Enfin, que Pierre-Claver Manganga Moussavou sache que l’opinion publique nationale et internationale observe sa gymnastique contorsionnisto-politique, énervante et humiliante. S’il s’est rendu compte de la supercherie du mouvement de ses compagnons de l’opposition, qu’il fasse une déclaration publique claire afin d’abreuver le peuple gabonais. Sans quoi, qu’il reste dans sa mouvance de Rio car nous aussi dans la majorité nous disons : « la prostitution politique, ça suffit comme ça ». 

Télesphore OBAME NGOMO

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