vendredi 25 novembre 2011

Dossier spécial: chapitre 3: Quels leaders pour le Woleu Ntem ? (2ème partie)

Ce dossier spécial "Qui sont les vrais amis d'Ali Bongo" nous a été offert par la direction de la publication de l'hebdomadaire gabonais "Le Mbandja". 
 

Face à ce constat quelque peu accablant, il serait fondamental de rappeler que Medouneu n’a pas besoin d’un messie pour son développement mais des cadres, des notables et des populations désireux de s’accorder avec le nouveau paradigme géopolitique pour décoller. Par ailleurs, il serait regrettable que le chef de l’Etat, dans sa politique de développement pour tout le Gabon délaisse la ville de Medouneu qui fait partie du territoire national. Toute une région ne peut payer les « ambitions » d’un seul individu. Une hauteur d’esprit s’impose face à la question de l’émergence de Medouneu. En clair, Ali Bongo Ondimba ne peut oublier Medouneu comme André Mba Obame avait su le faire quand il jouissait des « ors » de la République.

Aussi, il serait souhaitable que Medouneu connût les mêmes avancées que la ville de Mitzic qui s’est résolument inscrite dans le giron de l’émergence.

Mitzic, entre séduction et réalisme
Depuis quelques années maintenant, les habitants de Mitzic profitent gaiement de leurs capacités à être une force de propositions dans les rangs du pouvoir. Ils bénéficient ainsi des retombées de leur collaboration et de leurs diverses coopérations. C’est ainsi que le visage de cette localité du Woleu-Ntem est tout aussi agréable à contempler que celui de la ministre Françoise Assengone Obame, fille de Mitzic.

Plus que jamais tourné vers la politique de l’émergence, cette native de Mitzic, pragmatique et certainement habitée par l’intérêt de voir ses concitoyens Mitzicois demeurer dans une confortable stabilité sociale, préfère s’investir dans les projets constructifs. D’où sa priorité à observer une certaine symbiose avec les doyens politiques de la province au détriment d’une course au leadership qui a fait perdre un temps considérable aussi bien au développement de Bitam qu’à celui de la ville d’Oyem. L’époque du regretté Jean-Baptiste Ngomo Obiang est bien révolue.

Oyem et Bitam, entre rivalités intestines et guerre de leadership improductive
De toutes les villes du Nord de notre pays, Bitam était celle qui avait pu bénéficier d’un développement considérable avant même les indépendances. En effet, les colons « blancs » y avaient consenti un  grand nombre d’investissements, notamment dans le domaine du commerce de cacao et de café. Il faut dire que son emplacement stratégique a été pour beaucoup et c’est ce qui semble justifier au mieux son urbanisation bien aménagée. Et parmi les grosses réalisations entreprises à cette époque,  on pouvait citer l’aéroport international, perchée dans cette localité, et où des jeunes étudiants, au nombre desquels Isaac Nguema prirent l’avion pour la première fois afin d’aller poursuivre leurs études universitaires en Europe dans les années 50-60.

Hélas, les rivalités politiques clairement déclarées entre Léon Mba Minko et certains cadres natifs de la ville de Bitam, Jean Marc Ekoh Ngyema et bien d’autres encore qui soutenaient Jean-Hilaire Aubame Eyeghe, ont entraîné la déchéance du développement de Bitam, et une forte préférence pour le premier président gabonais à l’endroit des cadres de la ville d’Oyem.

Malheureusement, la guerre du leadership des cadres d’Oyem engendra très vite son immobilisme. Dans ce culte quasi-obsessionnel de la rivalité, il y avait l’affront qui opposa la famille d’Ondo Ndong Jean-François à Richard Nguema Bekale, puis Fabien Owono Essono à François Engongah Owono,  et enfin ce dernier avec le défunt Antoine Nguema Essono…

De ces guerres improductives, les habitants d’Oyem cherchent toujours leur bénéfice.

Il en a été de même pour ce qui est de Bitam. De nombreuses rivalités ont pu être constatées. La plus célèbre d’entre elles fut celle qui opposait Emmanuel Ondo Methogo et René Ndemezo’o Obiang. Comme pour Oyem, les Bitamois cherchent toujours la pertinence de cette perte de temps et d’énergie. Au lieu de bâtir les villes dont ils sont originaires comme savaient le faire les dignes fils d‘Engong, nos cadres du Woleu-Ntem ont passé leur temps à s’affronter pour paraître les plus forts aux yeux du prince quand bien même ils s’étaient rendus compte que la stratégie du « diviser pour mieux régner » était le fruit d’un jeu politique prémédité.

Au-delà de ces rivalités entre fils d’une même ville, il eut aussi, la guerre du leadership entre les cadres de Bitam et ceux d’Oyem. Le bilan de ces années perdues est à l’image du niveau de développement des deux localités précitées. Pour s’en convaincre, il suffit de franchir la frontière en se rendant du côté de Mongomo, en Guinée Equatoriae. Le constat est insolent et le développement visible est quasiment agressif pour des yeux des gabonais.

La posture de sagesse du Woleu-Ntem
Il serait certainement grand temps que les Woleu-ntemois reviennent à l’essentiel véhiculé par nos ancêtres : la culture de l’unité et de la fraternité. Par conséquent, un véritable examen de conscience à l’heure de la politique de l’émergence s’impose en proposant à tous une seule interrogation : à qui profiteront les déchirements intolérables des Ntumu au moment où le Woleu-Ntem entame sa quête de légitimité à revendiquer la primature du Gabon?

Rappelons que, durant son périple au Nord du pays, le président de la République avait engagé sa responsabilité en évoquant une possibilité de faire mieux que son prédécesseur : faire monter la primature au Woleu-Ntem. Ce qui ne dépasse nullement les capacités des gabonais du G9 dont l’expertise technique plurisectorielle ne souffre d’aucun mal. C’est pourquoi, ne pouvant rester insensible à une telle déclaration, il serait pertinent d’être au rendez vous lors du passage de ce projet. Et les élections législatives semblent la meilleure opportunité pour rassembler et mobiliser autour des projets déjà engagés par le président de la République qui n’entend pas poursuivre les erreurs de casting observées à foison dans le passé ou rompre le contrat non écrit de la primature aux « Fang ».

L’intérêt que le chef de l’Etat porte à la province du Woleu-Ntem n’est plus à démontrer. La multiplication des projets en cours en fait foi : barrages sur l’Okano, électrification de plus de cent villages entre Mitzic et Bitam en passant par Oyem, démarrage des travaux de la route Oyem- Minvoul et le lancement des études de la route Kougouleu-Medouneu-Bibass. Autant de projets qui montrent qu’Ali Bongo Ondimba compte s’appuyer également sur les cadres du Woleu-Ntem pour mettre en musique les différents axes de son projet de société l’avenir en confiance.

Cependant, contrairement à d’autres régions du Gabon, les « Ntumu » de notre pays, au tempérament fort, peinent à harmoniser leurs énergies pour se doter d’un leader capable de conduire à bon port le projet pharaonique de la primature au Woleu-Ntem.

De ce qui est visible, il semble plus difficile aux Fang du Nord de s’unir que d’être souvent les plus brillants sur les bancs des écoles et universités du monde. Pourtant, la province du septentrion possède un certain nombre de cadres au profil justement décrypté capable de conduire la politique de l’émergence souhaitée par le chef de l’Etat.

Il va s’en dire que la dynamique unitaire du Nord annoncera une nouvelle ère politique de l’émergence post-législative. Un Woleu-Ntem désormais arrimé à 90% dans le giron du pouvoir avec un premier ministre du G9 constituera une véritable révolution. N’est ce pas là aussi une stratégie politique qui permettrait à Ali Bongo Ondimba de constater qui sont ses vrais amis susceptibles de véritablement l’aider dans son ambition politique pour le Gabon?

 Aha dit Athotis, pharaon de la 1èreDynastie

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