lundi 7 novembre 2011

Quel avenir politique pour le Gabon sans Pierre Mamboundou Mamboundou? (2 ème Partie)

Dès cet instant, le rapprochement parisien du 27 septembre 2010 entre Pierre Mamboundou qui venait de recevoir un Range Rover full option, et le chef de l’Etat prenait un sens plus porteur pour les équilibres dans le pays. Puis, il s’en est suivi un certain nombre de mouvements politiques stratégiques visant à gommer l’acte politique posé par André Mba Obame. Citons à cet effet, la concertation de la classe politique sur la question de « l’île Mbanié » et sur la problématique de l’introduction de la biométrie dans le processus électoral. D’ailleurs durant ces rencontres à caractère républicain, Pierre Mamboundou y joua un rôle déterminant.

Dans le même ordre d’idées, le rapprochement tactique entre l’ACR et la majorité au pouvoir visait également à introduire un certain nombre de ses cadres dans le giron de l’émergence. Et les négociations qui semblaient aller bon train peinaient à satisfaire l’impatience des opportunistes sans convictions qui continuent de squatter maladroitement les rangs de l’opposition pour se donner corps et âme à la première proposition d’un quelconque poste juteux.

Mais dans cette impatience, c’est l’opposition radicale, version Zacharie Myboto/ André Mba Obame qui rafle la mise. Car, ils demeurent persuader que non seulement cette « alliance contre nature » n’irait pas bien loin mais en plus qu’elle créditerait leurs actions en faveur d’un changement qu’ils prônent uniquement du bout des lèvres. Leur passif calamiteux et leur passé désastreux parlent bien plus fort qu’eux. D’où le scepticisme ambiant de l’opinion publique quant à la sincérité de ces compatriotes.

Pendant que ce tourbillon politique surfait sur le territoire national, deux évènements d’une importance capitale surgirent : la dissolution de l’Union Nationale et le départ avec fracas de Richard Moulomba de l’UPG.

Pour ce qui est du premier fait évoqué, la majorité par la voix du ministre de l’intérieur, Jean François Ndongou et par celle du premier président du conseil d’Etat, a cru bien agir en dissolvant la première force politique de l’opposition gabonaise. Or, c’était ouvrir à l’Union Nationale la voie de la clandestinité. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, les activités souterraines que mènent les membres de ce parti échappent à tout contrôle administratif. Ce qui n’est nullement souhaitable dans un pays qui tient à préserver sa stabilité politique. En même temps, cet acte discrédite notre gouvernance aux yeux du monde entier, surtout face à ceux de la gauche française qui ne cesse d’occuper de plus en plus l’espace médiatico-politique.
 
Et pour le second fait énoncé, celui du départ fracassant de Richard Moulomba de l’UPG, il faut dire que ce sont ses déclarations assassines à l’endroit de son ancien mentor Pierre Mamboundou qui l’ont beaucoup fragilisé. Or, ce dernier misait beaucoup sur cette forme d’unité au sein de ses rangs pour faire de la surenchère. Mais hélas, ne dit on pas que tout royaume divisé ne peut régner ? Mais avec plus de recul, il faut dire que ce jeune aux longues dents vient de perdre le statut de dauphin incontestable qu’il avait sous l’ère Pierre Mamboundou.

Avec les problèmes liés à l’introduction de la biométrie dans le processus électoral, il faut dire que les rapports entre la majorité et « l’opposition molle » s’étaient quelque peu ternis à la grande joie de « l’opposition dure » constituée en grande majorité des anciens hiérarques du PDG. Mais dans ce tournoi d’embrouillamini une nouvelle composante, pas des moindres, vient s’ajouter pour véritablement jouer les trouble fêtes : la société civile portée par des calibres activistes de haut niveau de la République.

L’entrée en musique de la société civile dans son mouvement « ça suffit comme ça » vient à la rescousse de l’opposition en générale qui semblait avoir perdue toute légitimité à défendre les causes qu’elle-même a assez souvent bafoué à un moment de l’histoire politique de notre pays. Ce qui complique la donne aussi bien pour le pouvoir mais également pour les arrangements « opportunistes ou circonstanciels» entre Pierre Mamboundou et la majorité.

En fait le déroulement des derniers évènements internationaux ne peuvent laisser indifférents les organisateurs des différentes joutes électorales en Afrique. Une jurisprudence Ouattara n’est plus à exclure pour le cas du Gabon d’autant plus que le 13 octobre 2011, la chaîne publique française France 2 a eu à rediffuser le film documentaire de Patrick Benquet qui avait accentué les tensions politiques au Gabon. En plus de cela, la récente rencontre entre le chef de l’Etat et Dominique de Villepin, principal concurrent de Nicolas Sarkozy à droite n’est pas venu arranger les choses.

En plus de ces différents éléments cités, nous pouvons y ajouter le vent du printemps arabe qui a déraciné les dinosaures de la politique dans l’Afrique magrébine. Souvenons nous également des discours des leaders des puissances mondiales. Celui de Barack Obama au Ghana, celui d’Hillary Clinton à Addis-Abeba en Ethiopie, les mots de Nicolas Sarkozy en Côte d’Ivoire et enfin tous les discours prononcés par les leaders européens lorsqu’il s’est agi du départ et de la mort de Mouammar Kadhafi.

Mais avant ces discours annonçant les futurs couleurs de la nouvelle configuration du monde politique international, il y a lieu de rappeler les actes non négligeables posés par les différents leaders politiques gabonais lors de la venue de Nicolas Sarkozy et de Ban Ki Moon au Gabon. Sans omettre de rappeler l’alerte stratégique d’André Mba Obame et ses compères de l’ex Union nationale en allant se réfugier dans les locaux de l’organisation des Nations Unies au Gabon.

Tous ces différents éléments posés de manières un peu disparates ne sont pas indissociables. Pendant que certains alertaient pour crier au feu, d’autres annonçaient déjà ce qui adviendrait en cas d’incendie. Par conséquent, il serait quand même plus prudent d’effectuer une nouvelle configuration du paysage politique de notre pays avec tant d’éléments qui pourraient ne pas jouer en notre faveur en cas de crise encore plus profonde qui pourrait s’accentuer avec le départ de Pierre Mamboundou, seul maître et canalisateurs de ses thuriféraires.

 Par Télesphore OBAME NGOMO

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