lundi 15 octobre 2012

Qu’avions-nous jadis reproché à André Mba Obame ?


Qu’avions-nous jadis reproché à André Mba Obame ?

C’est parce qu’il est incontestablement aujourd’hui le principal leader politique du Gabon que le cas d’André Mba Obame semble être le plus parlant pour expliquer les nouveaux codes de conduite (politique) qui s’imposent aux citoyens gabonais, surtout ceux des jeunes générations.

En effet, après de nombreux témoignages concordants de personnes et de personnalités autorisées, André Mba Obame figurait parmi les personnes les plus écoutées de la galaxie présidentielle sous Omar Bongo Ondimba. C’est à ce titre que le sieur précité n’hésite quasiment jamais de prendre de la hauteur quant aux accusations qui lui sont portées, à tort ou à raison, en disant clairement qu’il prendra toujours  sa part de responsabilité dans ce qui a été mal fait lors de la gestion du défunt président de la République comme dans tout ce qui a été fait de façon positive.

S’investissant activement et efficacement aujourd’hui dans l’opposition, les principales et récurrentes observations faites à André Mba Obame sont très souvent liées à son passé et à son passif. Ce qui est tout à fait normal. D’ailleurs, ces remarques légitimes méritent d’être également posées à tous ceux et à toutes celles qui ont accompagné et soutenu le président Omar Bongo Ondimba lors de ses différentes mandatures. Ainsi, les jugements des uns et des autres porteront sans équivoque les marques d’une véritable justice ou celles d’une appréciation justement nuancée.

Autrement dit, de même qu’il est reproché certaines choses à André Mba Obame, de la même manière l’on devrait le faire, et avec la même rigueur, pour toutes les personnes qui ont participé de très près à la gestion du pays sous le règne d’Omar Bongo Ondimba. Cette marque de jugement ne pourrait que conduire à plus d’objectivité car après tout, c’est l’avenir de notre pays qui se joue.

Etant considéré, à tort ou à raison, comme étant l’un des cerveaux ou des plus fins stratèges du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba, aux côtés de René Ndemezo’Obiang, Paul Toungui et Paul Biyoghe Mba, André Mba Obame semble être celui qui finalement paie le plus son soutien à Omar Bongo car, nombreux sont ceux qui, malgré la mauvaise direction que prend actuellement notre pays, on ne sait sur quelle base, continuent de refuser à André Mba Obame une quelconque capacité de changement ou d’évolution, quand ils l’acceptent aisément pour d’autres profils qui ont largement montré leurs limites.

Sur un plan purement intellectuel, cela s’apparenterait tout simplement à de l’incohérence d’autant plus que ces conclusions ne s’accompagnent quasiment jamais d’arguments objectifs et crédibles.  Il convient à cet effet de faire une différence claire entre, André Mba Obame, un personnage qu’on peut ne pas apprécier pour diverses raisons, et les dénonciations avérées qu’il énonce et qui sont vérifiables. 

De plus, ce qui peut en fait être reproché, à raison, à André Mba Obame comme à tous ses anciens collègues ou camarades  du parti est le fait de n’avoir jamais dit NON publiquement ou manifester un quelconque comportement de refus ou de contestation à Omar Bongo Ondimba lorsque certaines de ses décisions ou certains de ses comportements ne cadraient pas avec les valeurs de démocratie, de transparence et de bonne gouvernance. C’est la seule raison sensée qui pourrait justifier au mieux l’incapacité de certains gabonais, de moins en moins nombreux, à lui accorder une confiance totale ou aveugle. C’est l’occasion de rappeler le proverbe disant « l’erreur est humaine mais c’est persévérer dans l’erreur qui est diabolique ». Par conséquent, que celui qui n’a jamais fait de mauvais choix, poursuive son intolérance envers autrui.

Cependant, on peut tout de même comprendre les nombreuses réticences observées du fait que se soit André Mba Obame qui porte aujourd’hui un discours sur le changement ou sur l’alternance politique au Gabon mais on ne peut lui reprocher la légitimité de porter ce combat.

Aussi, au regard du comportement de certains compatriotes, il est de moins en moins évident que se soit finalement le soutien inconditionnel d’André Mba Obame à Omar Bongo Ondimba qui lui coûterait toutes ces inimitiés.

En effet, il convient de noter l’insaisissable raisonnement ou comportement de certains compatriotes qui, bien qu’ayant constaté que les décisions d’Ali Bongo ne cadraient pas avec l’esprit du projet de société que lui-même avait porté et défendu en 2009, refusent de comprendre et d’accepter qu’il n’est pas constructif pour l’avenir de notre pays et pour le bien être de nos compatriotes qu’on soutienne l’insoutenable ou qu’on cautionne tout et n’importe quoi tandis que, c’est pourtant ce trait de caractère ou cette manière de faire qui semblait légitimer les divers reproches faits à André Mba Obame.

En d’autres mots, lorsque les anciens soutiens d’Ali Bongo Ondimba lui font observer publiquement leur refus de soutenir sa mauvaise gestion clairement dénoncée par les institutions internationales, afin de ne pas subir les mêmes observations, finalement bancales et abusives, qui sont faites aujourd’hui  à André Mba Obame, certains esprits d’un Qi de très bas niveau n’hésitent pas de vous taxer de tous les noms d’oiseaux.

C’est alors que René Ndemezo’Obiang est régulièrement insulté par la presse collaborationniste aux ordres de Maixent Accrombessi et de Liban Suleimane tout simplement parce qu’il aurait adhéré comme la majorité des Gabonais à l’idée d’un dialogue nationale souverain fortement nécessaire pour la vie politico-sociale de notre pays. Par ailleurs, il est important de regarder ceux qui s’activent à lui pondre un profil hideux. Et à cet effet, la préface du livre « Lumière sur le Gabon » de Raphael Ntoutoume Nkoghe qui s’est offert cette basse besogne permet de démontrer que cet arriviste, profito-situationniste, est très mal placé pour insulter, caricaturer et vilipender René Ndemezo’Obiang qui a choisi la meilleure part.

Faut-il rappeler qu’Ali Bongo Ondimba affirmait dans son discours du 12 septembre 2012 devant le Parlement réuni en congrès que les Gabonais n’ont pas de pays de rechange, même s’il semblait avoir oublié que ce n’était pas le cas pour la brochette puante d’étrangers étranges, incompétents et arrogants qu’il nous impose au sommet de l’Etat depuis trois ans. Celle-ci possédant bel et bien des pays de rechange.

En 2009, il avait été clairement signifié à André Mba Obame lors de son meeting à Paris qu’il est quasiment impossible de planter des choux pour espérer récolter des carottes. C’est dire que, en pensant ou en faisant croire à Omar Bongo Ondimba qu’il était un « roi » ou encore un « immortel », ceux qui avaient mis leur génie au service d’une telle conception de l’avenir du Gabon préparaient sans le moindre risque de se tromper le spectacle jugé macabre de l’élection à un tour d’août 2009.

De ce fait, il convient pour les patriotes et citoyens gabonais de ne pas s’accrocher aux petits privilèges du moment qui finalement ne relèvent que du court terme mais de penser à laisser leur nom dans l’histoire du Gabon comme ces nombreux jeunes français qui, le courage dans le regard et dans les armes, n’hésitèrent pas  à affronter le « mâle allemand » qui infestait leur pays.  

Dire NON à quelqu’un ne veut pas dire qu’on le déteste. Mais c’est marquer un désaccord face à une situation ou un fait qui peut s’arranger ou trouver une solution si et seulement si le dialogue est convoqué.

En d’autres mots, dire NON à la gestion contestée et contestable d’Ali Bongo Ondimba qui ne correspond en rien à une gouvernance honorable ne veut pas  dire qu’on ne l’apprécie pas humainement ou qu’on lui veut du mal. Mais c’est d’abord lui dire qu’il se fait du tort politiquement. Puis, c’est lui rappeler qu’il ne devrait pas créer une incompatibilité entre ses intérêts politiques et ceux du peuple Gabonais. Et enfin, c’est refuser de commettre les mêmes erreurs qu’André Mba Obame sous Omar Bongo Ondimba.

Il serait quand même idiot de tomber au même endroit et pour les mêmes motifs là où nos aînés ont trébuché par le passé. A quoi nous servirait alors l’histoire si on ne peut profiter de ses enseignements?

La jeunesse gabonaise doit-elle refuser d’écouter avec intelligence les paroles d’Omar Bongo Ondimba qui disait : « Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes entrain de faire… ». Devons nous faire comme Bilié Bi Nze et consorts qui vilipendent André Mba Obame et les anciens membres du PDG alors qu’ils se comportent exactement voire même pire qu’eux ?

Si aujourd’hui l’histoire a fait payer aux membres de l’Union Nationale leur mauvaise collaboration avec le régime d’Omar Bongo Ondimba, il n’y a aucun doute que les nouveaux zélés du pouvoir qui considèrent le Gabon comme une soupe ou un gâteau paieront non seulement leur esprit collaborationniste mais également leur refus de voir la misère grandissante du peuple gabonais d’autant plus que, ni le temps, ni ses signes et encore moins le contexte international ne plaident en faveur d’une quelconque complaisance envers eux.

Autrement dit, le temps de subir l’arrogance et l’incompétence de certains tend à sa fin.

Par Télesphore OBAME NGOMO









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