Dans son chef d’œuvre « Lumière sur le Gabon »,
Raphael Ntoutoume Nkoghe, conseiller d’Omar Bongo Ondimba, puis actuellement, « unique »
conseiller d’Ali Bongo Ondimba, révèle que dans le conflit armé qui avait fait près
de 13.929 morts et qui avait opposé Denis Sassou Nguesso et Pascal Lissouba, de
1993 à 2002, c’est Omar Bongo Ondimba qui réglait les factures d’armes pour le
compte de Dénis Sassou Nguesso. Ces armes qui avaient servi à exterminer les
paisibles citoyens congolais. Et que dans le même temps, le prédécesseur d’Ali
Bongo Ondimba avait transformé la province du Haut-Ogooué en base meurtrière où
étaient stockées les fameuses armes qui avaient servi à massacrer sans état d’âme
le peuple congolais.
Voici des révélations gravissimes du conseiller d’Ali
Bongo Ondimba dans son livre qui peuvent éveiller de vives tensions entre les Gabonais
et le peuple congolais d’autant plus que selon Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’unique
conseiller d’Ali Bongo Ondimba, ces affirmations auraient fait l’objet d’un
recoupage sérieux et fiables. C’est d’ailleurs ce qu’il affirme dans la préface
de son livre lorsqu’il précise très clairement : «Un “Etat des lieux” a été peint avec la rigueur, la sincérité et la
franchise appropriées. Ce n’est point une suite d’affirmations ou d’allégations
gratuites car il ne s’est agi que des faits recoupés et rapportés. Documents à
l’appui. Tout a été autant montré que démontré. Une démarche propre au
journalisme d’investigation qu’affectionne l’auteur ».
Lorsque de tels propos sont tenus par un conseiller d’Omar
Bongo Ondimba puis maintenu par Ali Bongo Ondimba, cela voudrait tout
simplement dire que le peuple congolais, victime de cette guerre meurtrière,
est en droit de demander des comptes au Gabon et à Raphael Ntoutoume Nkoghe, le
conseiller d’Ali Bongo Ondimba qui devient de fait une source autorisée.
En plus de cette déclaration extrêmement dangereuse sur le
plan diplomatique, deux points fondamentaux sont à relever.
Tout d’abord, il y a le côté « ethnique de la Franc-maçonnerie
gabonaise» mis en place par Omar Bongo Ondimba et évoqué par l’auteur. Mais
déjà on se souvient que Raphael Ntoutoume Nkoghe dans le même livre traitait le
ministre de la défense de l’époque, Ali Bongo et son père, Omar Bongo Ondimba,
d’inconscience et de tribaliste. Il écrivait clairement ceci : « Pour préparer le génocide rwandais, les
extrémistes Hutus de feu Juvénal Habyarimana, n’ont pas procédé autrement. Car,
concentrer ainsi toute la puissance de feu d’un pays entre les mains d’une
seule ethnie ne consiste pas moins à programmer l’extermination d’une ou des
autres ethnies. Davantage quand on n’est
pas sans savoir que ces armes sont détenues par des individus dont
l’inconscience, l’inconséquence, le repli identitaire, le réflexe
régiono-provincial et la préférence tribalo-ethnique ont été démontrés plus
d’une fois. Il faut surtout comprendre ici qu’il ne s’agit pas seulement
d’un souci de Bongo de confier à ses parents l’essentiel de l’armement du pays.
En ce sens que cette répartition ethno-tribale obéit davantage à la conception
clanique que Bongo se fait lui-même non pas de l’exercice du pouvoir, mais
plutôt de sa conservation. Une conservation strictement limitée aux deux
groupes ethniques dont il est issu : l’Obamba paternel et le Téké maternel ».
Puis, Raphael
Ntoutoume Nkoghe, qui se présente comme le maître à penser d’Ali Bongo Ondimba au
palais présidentiel affirme que la franc-maçonnerie au Gabon n’est qu’un
concentré de voyous, d’hommes sans foi ni loi. Et pire, des vecteurs du mal.
Aussi, on ne peut que se demander comment il fait pour
travailler avec des gens qu’il considère comme étant des agents de Satan sur
terre ? Comment il a pu oublier les propos tenus dans la préface de son
livre lorsqu’il disait : « Un
an avant mon arrivée à Libreville, l’auteur, ainsi que me l’avaient informé mes
collaborateurs à notre ambassade, avait été contraint à l’exil, hors du Gabon.
Ce n’est donc que sa réputation de journaliste courageux jouissant d’une
probité morale irréprochable que j’ai trouvée au Gabon. Des témoignages des
collègues diplomates qui l’ont connu avant moi, j’ai surtout retenu qu’il
s’agissait d’un journaliste déterminé, provocateur et qui a le don d’indisposer
le régime. Pas seulement à cause de ses écrits, mais surtout parce qu’il n’a
jamais voulu composer avec le pouvoir, repoussant toutes les offres qui lui ont
été faites et éprouvant une souveraine indifférence à l’égard de l’argent du
Palais (présidentiel) ».
Au-delà des éclaircissements nécessaires que nous avons
fait des propos tenus par Raphael Ntoutoume Nkoghe dans son livre « Lumière
sur le Gabon », nous vous livrons FIDELEMENT les affirmations gravissimes et
les déclarations déconcertantes soutenues par le conseiller d’Ali Bongo Ondimba.
Il écrivait ceci :
« Au Gabon, il existe deux obédiences. Elles sont
représentées d’un côté par le Grand Rite Equatorial (GRE) et de l’autre par la
Grande Loge du Gabon (GLG).
1°)- Le Grand Rite Equatorial. Il est l’émanation du Grand Orient (GO) de
France et de la Grande Loge de France (GLF). Mais l’essentiel de son rituel est
resté celui de la GLF. Rituel lui-même issu du Rite Ecossais Ancien, considéré
comme un rite particulièrement syncrétique et qui fait appel à plusieurs
traditions :
- Métier de Constructeur : construction de la Cité.
- Métier de Chevalerie dont les origines datent du Moyen
âge. Il donne des Titres et son idéal est la défense du faible par le plus
fort. Il faut noter que la Chevalerie milite en faveur de tous les principes de
justice, d’unité et de solidarité.
- Mystères antiques, la célèbre énigme d’Isis et d’Osiris.
Ils donnent une dimension spirituelle au travail du Maçon.
Le GRE est une obédience déiste. C’est-à-dire portée à la
croyance en un principe divin (GADLU). Il est présent dans les provinces de
l’Estuaire, le Haut-Ogooué, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Maritime et dernièrement
le Woleu-Ntem. Il faut préciser que cette province a du
son retard à la longue opposition d’un Bongo hanté par la menace d’une annexion
Fang dans la Maçonnerie.
Le GRE a pour sérénissime Grand Maître d’honneur Omar
Bongo.
2°)- La Grande Loge du Gabon. Née d’une dissidence du GRE
(une banale querelle de personnes), elle est reconnue par la Grande Loge Unie
d’Angleterre. Reconnaissance qui lui a permis d’être acceptée par toutes les
Maçonneries du monde. Et qui a poussé Bongo à y adhérer pour obtenir le titre
de Maçon international après lequel il courait depuis des années.
La GLG est une obédience théiste. Autrement dit la foi en
un Dieu personnel et révélé par les Ecritures (Bible, Coran…).
Contrairement au GRE, le rite écossais est largement
minoritaire à la GLG où seulement deux (2) Ateliers fonctionnent sur les neuf
(9) qu’Elle compte. Alors qu’au GRE, pas un seul de la douzaine d’Ateliers
n’observe de repos. Ce qui ne devrait surprendre dès lors qu’à la GLG on avait
adopté le rite d’Emulation ou rite Anglais et qui est fondé sur la Tradition
des Constructeurs. En d’autres termes, par une absence totale d’Exposés
(Planches) ou de simples discussions. Le tout se résume aux Cérémonies.
Empêchant ainsi aux Fraters de parler. Un vrai paradis pour son sérénissime
Grand Maître Omar Bongo, qui y a trouvé là un excellent terrain pour fertiliser
ses inimitiés à l’endroit de la liberté d’expression.
La GLG n’est présente que dans l’Estuaire et l’Ogooué
Maritime. Elle est sous l’emprise directe d’Omar Bongo, quoique son Grand
Maître soit l’incontournable Georges Rawiri.
Malgré son statut d’organisation fraternelle, la
Franc-Maçonnerie gabonaise est la plus politisée du monde. Elle n’est pas loin la période
où le Conseil des ministres était composé aux trois quarts de Maçons. Et la
tendance n’a pas changé de façon significative du moment où l’actuel
gouvernement reste largement “maçonnisé”. Situation aggravante : les principaux
postes administratifs ainsi que les principales directions d’entreprise et
d’administration centrale sont entre les mains des Fraters.
Et cette situation qu’on peut qualifier du
“Tout-Maçon” a commencé avec l’arrivée de Bongo au pouvoir (voir document 9).
En effet, si le pourtant Maçon Léon Mba s’était gardé de faire dans
l’Etat-Maçon, son Frater
de successeur ne se retiendra pas pour mettre en place une République des
Maçons. Quand la Conférence nationale de 1990 donne
lieu à un mini-procès du régime, on découvre avec stupéfaction que ce sont les
différents gouvenements-maçons qui ont mutilé l’âme même du Gabon. C’est-à-dire
que ceux qu’on a longtemps considéré comme des Meilleurs dévoués à
l’édification du meilleur, n’ont finalement toujours œuvré que pour le crime
rituel, le complot, la persécution, l’inquisition politique, la voyoucratie, le
vol, le viol, l’inceste, la pédophilie, l’assassinat, l’humiliation,
l’intimidation, l’arrogance, l’affairisme et, comme on le voit ces derniers
temps, la distribution criminelle du Sida.
Affirmer aujourd’hui que l’échec politique,
économique, social, culturel et moral du Gabon est essentiellement l’œuvre des
Maçons ne serait pas déplacé. Car, au lieu d’œuvrer pour la Justice, Bongo est
ses Frères ont ouvertement érigé l’injustice en suprême vertu pour combattre le
désordre. Qu’au lieu de matérialiser l’équité, les Francs-Maçons ont laissé
Omar célébrer l’iniquité. Qu’au lieu de donner corps à l’égalité, Albert
Bernard et les Siens se sont plutôt fait un plaisir en créant et en accentuant
les inégalités sociales.
Il est même arrivé que le Grand Maître Omar Bongo exporte
ses méthodes pour semer la désolation ailleurs. Outre son implication dans les
évènements du Bénin, du Cameroun, dans le conflit du Sahara occidental, de la
Côte d’Ivoire, de la Centrafrique, il y a surtout l’horreur survenue à notre
frontière Est. Le conflit du Congo-Brazzaville a en effet mis au grand jour son
exceptionnelle aptitude à diviser pour semer la mort et la destruction. En effet, désigner Médiateur, en tant que Sérénissime Grand
Maître, dans la crise qui opposait les Maçons Denis Sassou Nguesso, par
ailleurs son beau-père, et Pascal Lissouba, le tout aussi Maçon Bongo va
volontairement oublier le principe sacré de réunir tout ce qui est épars
(rassembler) pour prendre fait et cause en faveur de son beau-père. Allant
jusqu’à transformer “sa” province natale, le Haut-Ogooué, en base arrière de la
milice de Sassou.
Pire : c’est même la Présidence de la République
gabonaise qui réglait les notes des fournisseurs d’armes destinées aux
combattants de Sassou.
Armes qui transitaient naturellement par le Gabon avant d’aller exterminer les
Congolais. Ce, sans qu’aucun Frater, aucune obédience locale ne puisse le
rappeler à la stricte observation de l’atome de tous les principes et valeurs
de base de la Maçonnerie : le respect de la vie. C’est dire l’état de
déliquescence et d’assujettissement à un homme dans lequel s’est longtemps
trouvée et se trouve encore la Maçonnerie gabonaise ».
Face à toutes ces informations extrêmement nocives et explosives,
il convient pour les Biens Aimés Frères du Gabon de ne point faire régner le
silence devant les propos du conseiller d’Ali Bongo Ondimba mais de rappeler ce
dernier à l’ordre au regard de ce tableau étrange et injustifié qui est fait par
un profane sur la franc-maçonnerie au Gabon. En même temps, l’ambassadeur du
Congo au Gabon qui pourrait précéder les autorités du Congo pourrait interpeller
le secrétaire générale de la Présidence ainsi qu’Ali Bongo Ondimba afin que des
justifications claires et crédibles ou des preuves concrètes soient apportées
devant les accusations dangereuses et tendancieuses présentées sur la guerre civile
au Congo –Brazzaville qui a fait de milliers de victimes par son conseiller.
Enfin, on se souvient qu’un acharnement presque mortel s’était
abattue sur Mike Jocktane, ancien directeur adjoint de cabinet d’Omar Bongo
Ondimba, ainsi qu’une plainte suite à ses affirmations sur la question du
financement des partis politiques français par
le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba. Mais face à de telles allégations aux
conséquences graves faites par Raphael Ntoutoume Nkoghe, le conseiller d’Ali
Bongo Ondimba, que va-t-il se passer si on veut croire que Mike Jocktane n’avait
pas subi cette fatwa du fait de son soutien politique inconditionnel à André
Mba Obame ?
Par Télesphore OBAME NGOMO
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