dimanche 28 octobre 2012

Omar Bongo aurait tué plusieurs milliers de congolais de Brazzaville


Dans son chef d’œuvre « Lumière sur le Gabon », Raphael Ntoutoume Nkoghe, conseiller d’Omar Bongo Ondimba, puis actuellement, « unique » conseiller d’Ali Bongo Ondimba, révèle que dans le conflit armé qui avait fait près de 13.929 morts et qui avait opposé Denis Sassou Nguesso et Pascal Lissouba, de 1993 à 2002, c’est Omar Bongo Ondimba qui réglait les factures d’armes pour le compte de Dénis Sassou Nguesso. Ces armes qui avaient servi à exterminer les paisibles citoyens congolais. Et que dans le même temps, le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba avait transformé la province du Haut-Ogooué en base meurtrière où étaient stockées les fameuses armes qui avaient servi à massacrer sans état d’âme le peuple congolais.

Voici des révélations gravissimes du conseiller d’Ali Bongo Ondimba dans son livre qui peuvent éveiller de vives tensions entre les Gabonais et le peuple congolais d’autant plus que selon Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’unique conseiller d’Ali Bongo Ondimba, ces affirmations auraient fait l’objet d’un recoupage sérieux et fiables. C’est d’ailleurs ce qu’il affirme dans la préface de son livre lorsqu’il précise très clairement : «Un “Etat des lieux” a été peint avec la rigueur, la sincérité et la franchise appropriées. Ce n’est point une suite d’affirmations ou d’allégations gratuites car il ne s’est agi que des faits recoupés et rapportés. Documents à l’appui. Tout a été autant montré que démontré. Une démarche propre au journalisme d’investigation qu’affectionne l’auteur ».

Lorsque de tels propos sont tenus par un conseiller d’Omar Bongo Ondimba puis maintenu par Ali Bongo Ondimba, cela voudrait tout simplement dire que le peuple congolais, victime de cette guerre meurtrière, est en droit de demander des comptes au Gabon et à Raphael Ntoutoume Nkoghe, le conseiller d’Ali Bongo Ondimba qui devient de fait une source autorisée.

En plus de cette déclaration extrêmement dangereuse sur le plan diplomatique, deux points fondamentaux sont à relever.

Tout d’abord, il y a le côté « ethnique de la Franc-maçonnerie gabonaise» mis en place par Omar Bongo Ondimba et évoqué par l’auteur. Mais déjà on se souvient que Raphael Ntoutoume Nkoghe dans le même livre traitait le ministre de la défense de l’époque, Ali Bongo et son père, Omar Bongo Ondimba, d’inconscience et de tribaliste. Il écrivait clairement ceci : « Pour préparer le génocide rwandais, les extrémistes Hutus de feu Juvénal Habyarimana, n’ont pas procédé autrement. Car, concentrer ainsi toute la puissance de feu d’un pays entre les mains d’une seule ethnie ne consiste pas moins à programmer l’extermination d’une ou des autres ethnies. Davantage quand on n’est pas sans savoir que ces armes sont détenues par des individus dont l’inconscience, l’inconséquence, le repli identitaire, le réflexe régiono-provincial et la préférence tribalo-ethnique ont été démontrés plus d’une fois. Il faut surtout comprendre ici qu’il ne s’agit pas seulement d’un souci de Bongo de confier à ses parents l’essentiel de l’armement du pays. En ce sens que cette répartition ethno-tribale obéit davantage à la conception clanique que Bongo se fait lui-même non pas de l’exercice du pouvoir, mais plutôt de sa conservation. Une conservation strictement limitée aux deux groupes ethniques dont il est issu : l’Obamba paternel et le Téké maternel ».
 Puis, Raphael Ntoutoume Nkoghe, qui se présente comme le maître à penser d’Ali Bongo Ondimba au palais présidentiel affirme que la franc-maçonnerie au Gabon n’est qu’un concentré de voyous, d’hommes sans foi ni loi. Et pire, des vecteurs du mal.

Aussi, on ne peut que se demander comment il fait pour travailler avec des gens qu’il considère comme étant des agents de Satan sur terre ? Comment il a pu oublier les propos tenus dans la préface de son livre lorsqu’il disait : « Un an avant mon arrivée à Libreville, l’auteur, ainsi que me l’avaient informé mes collaborateurs à notre ambassade, avait été contraint à l’exil, hors du Gabon. Ce n’est donc que sa réputation de journaliste courageux jouissant d’une probité morale irréprochable que j’ai trouvée au Gabon. Des témoignages des collègues diplomates qui l’ont connu avant moi, j’ai surtout retenu qu’il s’agissait d’un journaliste déterminé, provocateur et qui a le don d’indisposer le régime. Pas seulement à cause de ses écrits, mais surtout parce qu’il n’a jamais voulu composer avec le pouvoir, repoussant toutes les offres qui lui ont été faites et éprouvant une souveraine indifférence à l’égard de l’argent du Palais (présidentiel) ».

Au-delà des éclaircissements nécessaires que nous avons fait des propos tenus par Raphael Ntoutoume Nkoghe dans son livre « Lumière sur le Gabon », nous vous livrons FIDELEMENT les affirmations gravissimes et les déclarations déconcertantes soutenues par le conseiller d’Ali Bongo Ondimba. Il écrivait ceci :

« Au Gabon, il existe deux obédiences. Elles sont représentées d’un côté par le Grand Rite Equatorial (GRE) et de l’autre par la Grande Loge du Gabon (GLG).

1°)- Le Grand Rite Equatorial.  Il est l’émanation du Grand Orient (GO) de France et de la Grande Loge de France (GLF). Mais l’essentiel de son rituel est resté celui de la GLF. Rituel lui-même issu du Rite Ecossais Ancien, considéré comme un rite particulièrement syncrétique et qui fait appel à plusieurs traditions :

- Métier de Constructeur : construction de la Cité.

- Métier de Chevalerie dont les origines datent du Moyen âge. Il donne des Titres et son idéal est la défense du faible par le plus fort. Il faut noter que la Chevalerie milite en faveur de tous les principes de justice, d’unité et de solidarité.

- Mystères antiques, la célèbre énigme d’Isis et d’Osiris. Ils donnent une dimension spirituelle au travail du Maçon.

Le GRE est une obédience déiste. C’est-à-dire portée à la croyance en un principe divin (GADLU). Il est présent dans les provinces de l’Estuaire, le Haut-Ogooué, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Maritime et dernièrement le Woleu-Ntem. Il faut préciser que cette province a du son retard à la longue opposition d’un Bongo hanté par la menace d’une annexion Fang dans la Maçonnerie.
Le GRE a pour sérénissime Grand Maître d’honneur Omar Bongo.

2°)- La Grande Loge du Gabon. Née d’une dissidence du GRE (une banale querelle de personnes), elle est reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Reconnaissance qui lui a permis d’être acceptée par toutes les Maçonneries du monde. Et qui a poussé Bongo à y adhérer pour obtenir le titre de Maçon international après lequel il courait depuis des années.

La GLG est une obédience théiste. Autrement dit la foi en un Dieu personnel et révélé par les Ecritures (Bible, Coran…).

Contrairement au GRE, le rite écossais est largement minoritaire à la GLG où seulement deux (2) Ateliers fonctionnent sur les neuf (9) qu’Elle compte. Alors qu’au GRE, pas un seul de la douzaine d’Ateliers n’observe de repos. Ce qui ne devrait surprendre dès lors qu’à la GLG on avait adopté le rite d’Emulation ou rite Anglais et qui est fondé sur la Tradition des Constructeurs. En d’autres termes, par une absence totale d’Exposés (Planches) ou de simples discussions. Le tout se résume aux Cérémonies. Empêchant ainsi aux Fraters de parler. Un vrai paradis pour son sérénissime Grand Maître Omar Bongo, qui y a trouvé là un excellent terrain pour fertiliser ses inimitiés à l’endroit de la liberté d’expression.

La GLG n’est présente que dans l’Estuaire et l’Ogooué Maritime. Elle est sous l’emprise directe d’Omar Bongo, quoique son Grand Maître soit l’incontournable Georges Rawiri.

Malgré son statut d’organisation fraternelle, la Franc-Maçonnerie gabonaise est la plus politisée du monde. Elle n’est pas loin la période où le Conseil des ministres était composé aux trois quarts de Maçons. Et la tendance n’a pas changé de façon significative du moment où l’actuel gouvernement reste largement “maçonnisé”. Situation aggravante : les principaux postes administratifs ainsi que les principales directions d’entreprise et d’administration centrale sont entre les mains des Fraters.

Et cette situation qu’on peut qualifier du “Tout-Maçon” a commencé avec l’arrivée de Bongo au pouvoir (voir document 9). En effet, si le pourtant Maçon Léon Mba s’était gardé de faire dans l’Etat-Maçon, son Frater de successeur ne se retiendra pas pour mettre en place une République des Maçons. Quand la Conférence nationale de 1990 donne lieu à un mini-procès du régime, on découvre avec stupéfaction que ce sont les différents gouvenements-maçons qui ont mutilé l’âme même du Gabon. C’est-à-dire que ceux qu’on a longtemps considéré comme des Meilleurs dévoués à l’édification du meilleur, n’ont finalement toujours œuvré que pour le crime rituel, le complot, la persécution, l’inquisition politique, la voyoucratie, le vol, le viol, l’inceste, la pédophilie, l’assassinat, l’humiliation, l’intimidation, l’arrogance, l’affairisme et, comme on le voit ces derniers temps, la distribution criminelle du Sida.

Affirmer aujourd’hui que l’échec politique, économique, social, culturel et moral du Gabon est essentiellement l’œuvre des Maçons ne serait pas déplacé. Car, au lieu d’œuvrer pour la Justice, Bongo est ses Frères ont ouvertement érigé l’injustice en suprême vertu pour combattre le désordre. Qu’au lieu de matérialiser l’équité, les Francs-Maçons ont laissé Omar célébrer l’iniquité. Qu’au lieu de donner corps à l’égalité, Albert Bernard et les Siens se sont plutôt fait un plaisir en créant et en accentuant les inégalités sociales.
           
Il est même arrivé que le Grand Maître Omar Bongo exporte ses méthodes pour semer la désolation ailleurs. Outre son implication dans les évènements du Bénin, du Cameroun, dans le conflit du Sahara occidental, de la Côte d’Ivoire, de la Centrafrique, il y a surtout l’horreur survenue à notre frontière Est. Le conflit du Congo-Brazzaville a en effet mis au grand jour son exceptionnelle aptitude à diviser pour semer la mort et la destruction. En effet, désigner Médiateur, en tant que Sérénissime Grand Maître, dans la crise qui opposait les Maçons Denis Sassou Nguesso, par ailleurs son beau-père, et Pascal Lissouba, le tout aussi Maçon Bongo va volontairement oublier le principe sacré de réunir tout ce qui est épars (rassembler) pour prendre fait et cause en faveur de son beau-père. Allant jusqu’à transformer “sa” province natale, le Haut-Ogooué, en base arrière de la milice de Sassou.

Pire : c’est même la Présidence de la République gabonaise qui réglait les notes des fournisseurs d’armes destinées aux combattants de Sassou. Armes qui transitaient naturellement par le Gabon avant d’aller exterminer les Congolais. Ce, sans qu’aucun Frater, aucune obédience locale ne puisse le rappeler à la stricte observation de l’atome de tous les principes et valeurs de base de la Maçonnerie : le respect de la vie. C’est dire l’état de déliquescence et d’assujettissement à un homme dans lequel s’est longtemps trouvée et se trouve encore la Maçonnerie gabonaise ».

Face à toutes ces informations extrêmement nocives et explosives, il convient pour les Biens Aimés Frères du Gabon de ne point faire régner le silence devant les propos du conseiller d’Ali Bongo Ondimba mais de rappeler ce dernier à l’ordre au regard de ce tableau étrange et injustifié qui est fait par un profane sur la franc-maçonnerie au Gabon. En même temps, l’ambassadeur du Congo au Gabon qui pourrait précéder les autorités du Congo pourrait interpeller le secrétaire générale de la Présidence ainsi qu’Ali Bongo Ondimba afin que des justifications claires et crédibles ou des preuves concrètes soient apportées devant les accusations dangereuses et tendancieuses présentées sur la guerre civile au Congo –Brazzaville qui a fait de milliers de victimes par son conseiller.

Enfin, on se souvient qu’un acharnement presque mortel s’était abattue sur Mike Jocktane, ancien directeur adjoint de cabinet d’Omar Bongo Ondimba, ainsi qu’une plainte suite à ses affirmations sur la question du financement des partis politiques français par  le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba. Mais face à de telles allégations aux conséquences graves faites par Raphael Ntoutoume Nkoghe, le conseiller d’Ali Bongo Ondimba, que va-t-il se passer si on veut croire que Mike Jocktane n’avait pas subi cette fatwa du fait de son soutien politique inconditionnel à André Mba Obame ?

Par Télesphore OBAME NGOMO


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