Après
une guerre verbale sans précédente sur la toile entre les partisans de l’Union
Nationale (UN), dotée au passage d’une virulence à décaler la vue des
internautes lecteurs, Zacharie MYBOTO le président de l’Union Nationale décida honorablement
de signer l’armistice au siège dudit parti suite au drapeau blanc sorti par André
MBA OBAME, le secrétaire exécutif, signe de l’échec de la stratégie du boycott
serré psalmodié par ses thuriféraires et marquant ainsi la défaite méritée de
ses partisans, faute d’une meilleure appréciation de la situation
sociopolitique du pays.
Convenue
pour avoir lieu au siège du parti, une réunion ouverte et démocratique a été
convoquée par le directoire de l’UN afin de réconcilier les deux camps opposés
même si les différents guerriers avaient encore dans leurs bouches et sur leurs
phalanges des mots sanglants plein de sang. Sans oublier les plaies bien
béantes, conséquences des injures et des agressions sans compassion.
En
réalité, cette stratégie habile et efficace après une crise profonde entre
partisans du même camp n’est pas sans nous rappeler la déchirure fratricide des
membres du Rassemblement Pour la République (RPR) en 1995 entre les
Balladuriens avec pour tête de file, Nicolas Sarkozy, et les Chiraquiens, avec pour
tête pensante, Dominique de Villepin.
Ne
voulant plus subir le martyr et les humiliations de François MITTERRAND comme
en 1986 lors de la première cohabitation, Jacques CHIRAC, le chef de file de la
droite, envoya son vieil ami Edouard BALLADUR en 1993 aux fourneaux de
Matignon, histoire de mieux préparer les élections présidentielles de 2002.
Malheureusement
pour cet homme d’expérience pourtant, il semblait oublier qu’après le poste de
premier ministre, il n’existe plus d’autres paliers à franchir pour espérer
finir président de la République, même si on peut également y accéder via
d’autres entrées. Mais là encore, c’est un autre type de combat qui n’est pas
des plus aisés. Bref…
Edouard
BALLADUR, flatté par de beaux sondages dans lesquels il devancerait Jacques
CHIRAC, se laissa pousser une ambition subite et décida de présenter sa
candidature à l’élection présidentielle. Malheureusement pour lui, les méthodes
du coucou, ce bel oiseau paresseux, n’a jamais pu être à même d’offrir un
quelconque ticket gagnant pour quoi que
se soit, même pas en politique. C’est alors qu’un 23 avril 1995, le verdict des
urnes du premier tour de l’élection tomba comme un couperet et c’est Jacques
CHIRAC qui venait de se qualifier pour le second tour avec 20,84% des suffrages
exprimés contre 18,58% pour Edouard BALLADUR. Comme quoi un sondage ne pourra
jamais remplacer les électeurs.
Afin
de ne pas à avoir porté l’échec de la droite face à la gauche lors de cette élection,
en plus d’avoir trahi son vieil ami, Edouard BALLADUR n’hésita pas à mettre de
côté sa fierté, son amertume, ses émotions voire même ses ambitions lors du
grand meeting du Bourget, cet instant inoubliable pour Nicolas Sarkozy, en
appelant à voter pour Jacques CHIRAC face à Lionel JOSPIN. Celui-ci s’en sortit avec 52,64% au second tour pour
la gloire du RPR d’abord.
Dans
le cadre politique du Gabon, invités à cette rencontre dite de « réconciliation », les Balladuriens
gabonais, entendons par là tous ceux qui appelaient à un boycott serré du
processus d’enrôlement et à une quelconque participation aux prochaines
élections locales, pris par un orgueil injustifiable, une fierté décalée, une arrogance
totalement en transe, décidèrent de briller par une absence étrangement
transparente car, il s’est finalement prouvé durant cette rencontre que nul
n’avait le monopole des militants de l’Union Nationale. Dit-on, la salle aurait
même refusé du monde.
Pensant
peut être faire du tort au directoire de l’Union Nationale, les « Balladuriens
gabonais » ont semblé oublier que dans certains moments de la vie politique
d’un parti ou d’un pays, la politique de la chaise vide est une stratégie suicidaire
sinon fatale. De ce fait, leur absence jugée méprisante pour le directoire par
les militants venus nombreux pour la circonstance vient d’enterrer la tendance
AMO de l’Union Nationale dont ils étaient issus pour la plupart. Sinon, comment
comptent-ils ou espèrent ils exister à l’avenir dans ce parti surtout
qu’AMO lui-même, leur unique rempart dans cette impasse et excusable pour des
raisons de santé, n’a toujours pas encore retrouvé toutes ses capacités?
Face
à cette faiblesse comportementale déplorable et étonnante pour des personnes
pourtant capables de très grandes choses, on peut déjà prédire que, si ces
derniers n’ont pas su trouver la hauteur nécessaire pour affronter du regard leurs
anciens adversaires en prenant part à une réunion de réconciliation, il est
plus qu’évident qu’ils resteront « silencieusement ou malicieusement»
dans leur volonté de faire régner l’esprit du boycott, aussi bien pour
l’enrôlement que pour cette course aux élections locales bien qu’à porter de
main au regard des multiples bilans accablants des maires sortants.
De
plus, comment ces « Balladuriens gabonais » entendent-ils continuer à
exister politiquement dans l’Union Nationale puisqu’ils refusent de se plier
aux directives données par le directoire du parti ? N’est ce pas eux
finalement qui donneraient du grain à moudre à l’adversaire ? Cette
attitude inexplicable, si tant est que c’est l’intérêt des ambitions et des
missions parti et non celui d’un individu qui domine et anime leur combat
politique, n’inviterait elle pas à penser que les Balladuriens joueraient le
jeu du pouvoir ?
C'est-à-dire,
d’abord créer la confusion puis introduire la suspicion et enfin chercher la
scission du parti et des militants pour affaiblir le pourcentage des candidats
issus de l’opposition? Pour quels buts ? Chauffer continuellement la
première place pour AMO dont le retour attendu et réclamé sur la scène
politique reste quand même très hypothétique ? Aider les candidats
adversaires à remporter les élections à venir ? Déstabiliser
l’électorat de l’opposition? Jouer les emmerdeurs utiles ? Autant de
questions qui trouveront leurs réponses dans le temps.
Ensuite,
comment ces « Balladuriens gabonais » qui ont décidé de s’activer
dans le boudin en boycottant une réunion fondamentale pour la vie de leur
parti, alors que c’est quand même AMO qui est venu brutalement stopper leur
tango du boycott, viendront ils justifier leur soutien aux candidatures de
leurs anciens amis du boycott qui ont décidé de se lancer dans la bataille
électorale qu’ils appelaient pourtant à boycotter ? Est-ce là des
comportements sérieux de gens qui prétendent vouloir diriger la vie de milliers
d’individus ?
Le
peuple vigilant espère au moins que ces derniers y compris tous ceux qui
invitent les gabonais à aller se faire enrôler penseront eux-mêmes à s’adonner
à cet exercice républicain au risque de conclure qu’il est vraiment face à des amateurs
et à de véritables candidatures épidermiques, même si cela semble déjà être le
cas.
Enfin,
comment ces « Balladuriens gabonais » entendent-ils préparer les
élections présidentielles de 2016 si le boycott permanent reste leur unique
stratégie offensive ou défensive, hélas déjà trop connue par leurs principaux
adversaires ?
Certainement,
l’exhumation de l’idée de la mise en place d’une conférence nationale souveraine
serait la parade risible qu’ils pourraient proposer. Ce qui amènerait sans
aucun doute l’opinion publique à se demander : comment le feraient ils
avec moins de monde dans leur rang et un AMO qu’ils ont volontairement isolé
sinon enterré politiquement?
Devant
ce requiem de l’UN, on a envie de rendre hommage aux propos de Roland DUMAS qui
disait d’Alain JUPPE, tête pensante de la droite chiraquienne et brillante
figure politique de France : « Alain
JUPPE est un bouledogue qui réfléchit trop jusqu’à l’erreur ».
Autrement dit, AMO et ses thuriféraires sont tellement intelligents et
brillants qu’ils ont réfléchi au point de préférer valoriser une erreur
politique qui leurs a été fatale.
C’est
dire que, dans ce brouillard politique surréaliste qui a primé, ces
« Balladuriens gabonais » ont brillé par une posture court termiste.
Par conséquent, ils devront dorénavant prendre conscience que la scène politique
n’est pas une cage pour perroquets bien dressés mais un espace de compétition
et un lieu de débats. De ce fait, il ne s’agit nullement d’être sympa avec qui
que se soit.
Sur
ce coup, l’Union Nationale n’a pas eu besoin de l’organiste du pouvoir pour
chanter son requiem.
Par
Télesphore OBAME NGOMO
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