jeudi 30 juin 2011

Faustin Boukoubi et l’exemple de Lambaréné : où va le PDG ?


En disant publiquement que le torchon brûle entre Rose Francine Rogombé et Richard Auguste Onouviet, tous deux membres éminents du PDG, nous ne révélons nullement un secret. En effet, la guerre ouverte dans laquelle se sont lancés nos deux cadres du parti au pouvoir est alimentée par une recherche effrénée de leadership dans la province du Moyen Ogooué et plus précisément dans la ville de Lambaréné.

L’exacerbation de cette lutte a atteint son premier point culminant lors des dernières partielles organisées dans cette partie du Gabon qui a conduit un indépendant à la tête de la commune. Autrement dit, les déchirures ou les désaccords entre nos deux leaders dans la province précitée ont favorisé le candidat « sans étiquette » » lors de l’élection qui visait à remplacer Davin Akouré, ancien maire de Lambaréné.

Les conclusions d’un tel échec pour le parti d’Omar Bongo nous invitent à nous projeter dans le spectacle accablant qui risque de justifier la défaite du PDG au prochain rendez vous électoral prévu avant la fin de l’année 2011. De ce qu’on voit, l’opposition n’aura même plus besoin de battre campagne, les ego de nos camarades du parti se chargeront d’aménager le terrain de la victoire pour eux. Ce qui est fort dommage pour notre majorité et nous invite à revisiter la fable de la Fontaine intitulé « le voleur et l’âne ».

Le dilemme cornélien de Lambaréné  qui s’impose à Faustin Boukoubi est appelé à se corser car les schémas organisationnels implantés sous Omar Bongo Ondimba sont encore bien représentés dans tout le pays. Déjà, du temps de ce dernier, les guerres de ce genre existaient mais seul le défunt président savait comment ménager et manager ses propres créatures politiques. Ce qui ne semble pas être le cas avec la nouvelle équipe au pouvoir qui ne dispose pas de toutes les capacités pouvant canaliser les énergies débordantes de certains camarades.

Richard Auguste Onouviet aussi surnommé RAO demeure un responsable politique très apprécié dans la province du Moyen Ogooué. Cependant, il a été mis au rebu alors que sa capacité de mobilisation ou de nuisance est d’une férocité herculéenne. Ce dernier n’entend pas disparaître aussi facilement de l’échiquier politique en faveur de Rose Francine Rogombé qui ne bénéficie toujours pas de la même cote de popularité que son adversaire malgré son séjour à la tête du Gabon et son parcours professionnel louable. Ce qui fait que RAO n’a pas hésité à mettre en place son rouleau compresseur pour broyer « les émissaires » de la présidente du Sénat désireux de briguer la mairie de Lambaréné.

Devant une telle situation, il est certain que le secrétaire général du parti majoritaire, Faustin Boukoubi, a déjà fait son entrée dans sa phase d’insomnie. Les équations qu’il est appelé à résoudre s’annoncent « extrêmement complexes» et toute sa difficulté résidera dans le choix des différents candidats devant représenter valablement le PDG aux futures élections législatives. Et ce ne sont pas toujours les anciens qui détiennent le secret d’une victoire méritée. Cependant, leur force de frappe est suffisamment importante pour boycotter le candidat  du parti qui ne bénéficierait pas de leur adoubement.

Le cas de Rose Francine Rogombé et de Richard Auguste Onouviet n’est pas le seul. Malheureusement le PDG en compte par dizaine dans tout le Gabon. Rappelons encore une fois de plus que seul Omar Bongo savait modérer les appétits quelques fois démesurés de ses collaborateurs. Et, l’incapacité des tenants du pouvoir et surtout du parti qui a primé pour le cas précédemment cité nous impose de croire que le fils d’Ondimba Basile a emporté à l’orient éternel les secrets de ses rééquilibrages politiques et stratégiques. Aussi, les mêmes causes ayant toujours produit les mêmes effets, nous voulons bien savoir comment Faustin Boukoubi et son staff comptent t-ils solutionner objectivement ce problème en observant le passif et le passé de certains anciens gestionnaires du pays, de leurs capacités à rassembler ou à diviser, les ambitions légitimes des nouveaux loups pensant que leur heure a sonné, les besoins réels des populations et la cohérence des choix des différents candidats devant s’intégrer dans une stratégie globale ?

Il va s’en dire que l’élaboration imminente d’une stratégie solide, discrète et efficace s’impose. Au quel cas, les différents conflits entre grosses pointures du parti se transformeront très rapidement en argument supplémentaire susceptible de justifier l’évidence d’une cohabitation dans notre pays. Tout royaume divisé ne peut régner, nous rappelle quelques sages paroles du Livre Sacré.

Enfin, ce qui a de plus intéressant dans ces batailles organisées mais inutiles, c’est que l’argument du repli identitaire ne primera pas durant cette élection. Par conséquent,  l’exploitation abusive ou le développement des formules « tout sauf ceci » ou « tout sauf cela »  ne constituera pas une consigne de vote. Ce qui fait des variables en moins dans les équations à résoudre par Faustin Boukoubi qui souhaite, nous l’espérons, une victoire conséquente du PDG aux législatives 2011. Mais comment s’y prendra t-il ? Mystères et boules de gomme.

Par Télesphore OBAME NGOMO 


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