jeudi 2 juin 2011

Ministère de l’Habitat : il n’y a eu ni TsunAli, ni licenciement, juste une remise en ordre des choses


Suite à la décision courageuse mais également dangereuse prise par le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, il y  a lieu de remettre les mots qu’il faut, à la place qu’il faut.

Il n’y a eu aucun TsunAli et encore moins de licenciement au ministère de l’habitat.

Depuis de nombreux mois, le ministère de l’habitat fait l’objet de nombreuses attentions provenant des populations gabonaises. Ce qui n’est pas plus mal car de cette attention naquit la refondation profonde de cette administration publique qui était jusqu’ici l’objet de plusieurs oublis ou de multiples négligences. Aussi, il n’était nullement étonnant que toutes les conditions ne fussent réunies afin que le projet des 5000 logements par an promis par Ali Bongo Ondimba durant la campagne présidentielle voit le jour.

Pour la majorité des gabonais, cette mesure tombe à point tant il était devenu insupportable, les lourdeurs et les lenteurs que l’on pouvait subir dans ledit ministère. A toutes les échelles, il fallait coopérer avec l’esprit de la « corruption » qui y régnait en maître et seigneur. Du gardien au plus hautes autorités, vous en prenez pour votre poche. La moindre information ou le moindre document vous imposait de tendre un billet de francs CFA.

Au-delà de cette mauvaise habitude qui s’était offerte sa couronne au ministère de l’habitat, on pouvait également noter le meli melo qui planait. En une journée, il vous était possible de connaître tout le personnel et tous les bureaux de ce ministère car, nul ne savait jamais qui possédait le dossier de qui. C’était un véritable parcours du combat, et ainsi vous  en prenez pour vos jambes.

En plus de ce sport forcé, on pouvait relever l’injustice qui infestait le traitement des dossiers. Autrement dit, tout se réglait à la tête de l’usager ou du client. N’avait droit aux formules de politesse que les hommes ou les femmes bien connus sur la place. Par conséquent, on comprend mieux pourquoi, pour le même problème ou les mêmes demandes, certains compatriotes bénéficiaient de solutions en un temps record quand d’autres ne pouvaient se contenter que du « repasser demain monsieur », « le DG n’a pas encore signer madame », « c’est ma collègue qui suit votre dossier », « etc ».

Etait il juste de parler d’une volonté d’atteindre le niveau d’urbanisme observé dans les pays émergents quand dans notre ministère de l’Habitat de tels mécanismes étaient devenus légion ?

Maintenant que le ministère Blaise Louembè a la possibilité de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, il est à noter qu’un éventuel échec ou un quelconque retard, espérons le pas utile, ne se justifierait plus. Les 10000 logements promis par son prédécesseur doivent sortir de terre sans problème.

Si le Président de la République a eu le courage de donner la possibilité de rebattre les cartes au ministère de l’habitat, il devrait poursuivre dans cette dynamique en cherchant à savoir qu’est ce qui a été réalisé comme travaux durant l’année 2010 afin qu’on sache exactement ce qu’on peut attendre du ministre Louembè.

Pour ce faire, l’actuel ministre devrait dans un premier temps rendre public l’état des lieux, financier et des diverses réalisations, qu’il a certainement dû faire dès sa prise de fonction. Puis, il devra nous présenter publiquement l’agenda qui nous éclaircira sur l’action qu’il aura à mener afin qu’en fin décembre 2011 nous puissions comptabiliser dans notre pays les 10000 logements annoncés par son prédécesseur en 2010, l’actuel ministre de la défense, Rufin Pacôme Ondzounga. Dorénavant une clarté dans la gestion des affaires publiques s’impose si nous souhaitons crédibiliser l’action du Chef de l’Etat.

Cette décision salutaire très attendue est un grand soulagement que le Président de la République offre aux populations de notre pays. Le désordre organisé qui dirigeait le ministère de l’habitat ne pouvait plus continuer à saboter la forte ambition affichée par Ali Bongo Ondimba. En général, c’est le manque de financements qui empêchaient ou retardaient la réalisation des projets. Or cette fois ci, ce n’était nullement le cas.

La remise en ordre de ce ministère invite à demeurer dans un avenir confiant où le bien être du citoyen gabonais s’inscrirait désormais au cœur de toute action. C’est également le clin d’œil malin qui est lancé à l’endroit des personnels des autres ministères. Désormais, aucun ministère n’est à l’abri d’une correction de casting en masse.

Par Télesphore OBAME NGOMO
  




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