lundi 27 juin 2011

Et l’étau se resserre sur le Président de la République, Ali Bongo Ondimba

Bien que le concept d’émergence invite à s’investir ou à se projeter constamment dans le long terme, certaines mesures ou certains individus choisis par Ali Bongo Ondimba ne pensent qu’à très court terme.

Jadis, nous nous exprimions au nom du peuple gabonais sur l’incapacité de certains collaborateurs du Chef de l’Etat à pouvoir mettre en place sa politique de développement inscrite dans le projet de société « l’Avenir en confiance ».

En effet, nous redisons encore avec plus de conviction que, du côté du gouvernement, certains hommes comme le prince de Bikele cache de moins en moins leur stratégie qui viserait à les conduire au sommet des sommets lorsque le moment tant recherché serait venu. Autrement dit, Paul Biyoghe Mba, plus particulièrement, roule uniquement pour lui-même au détriment du projet présenté par Ali Bongo Ondimba.  Ses sbires qu’il avait su finement implantés dans toute l’administration lors du premier conseil des ministres  d'octobre 2009 se chargent soit d’être des freins à la politique du Chef de l’Etat, soit d’être des régies financières ou des sources d’informations permettant à leur champion de disposer de toutes les capacités de nuisances possibles en 2016 ou même avant.

Aussi, du côté du palais du Bord de mer, le Chef de l’Etat a su s’entourer de courtisans et de commerçants qui n’ont pour seul intérêt principal sinon majeur que celui de l’enrichissement personnel rapide alimenté par du trafic d’influence de bas niveau. En fait, ces derniers savent pertinemment bien que la situation peut tourner au vinaigre du jour au lendemain et qu’ils peuvent disparaître à jamais de l’échiquier de gestion de notre pays en cas de brutal et nécessaire changement. Il est clair et nous le disons sans langue de bois : le président de la République en prendra pour son grade le moment venu s’il ne prend pas très rapidement les mesures fines qui s’imposent. Les signes avant coureurs commencent à faire légion, et c’est bien dommage qu’il donne l’impression qu’il s’en rendra compte que lorsque les carottes seront parfaitement calcinées.

Derrière un certain nombre d’évènements, il faut savoir y lire les signes du temps : la crise ivoirienne, le printemps arabe, les nouveaux discours récurrents et ouverts des politiques Français, les annonces on ne peut plus clair de la Maison Blanche sur la bonne gouvernance en Afrique, les multiples mécontentements des populations gabonaises, le projet de société qui tarde à émerger à la veille des législatives, les aigreurs et les innombrables humiliations accumulées par les « anciens » proches du Chef de l’Etat, par les anciens dignitaires du Gabon, par la majorité des cadres du parti, peuvent et risquent de nous conduire très vite dans une cohabitation politique ou dans le chaos.

Rappelons le que Barack Obama comme Hilary Clinton, préparés par certains leaders français sensés être nos « amis », ont été suffisamment précis sur la nouvelle conduite à tenir.

Face à ces déclarations et ces précisions très importantes, nous ne pouvons que nous interroger sur la capacité de notre majorité à pouvoir organiser des élections législatives sans irrégularités et sans troubles. En d’autres termes, seul le foisonnement de stratégies pouvant permettre à Ali Bongo Ondimba d’être capable de maintenir la paix dans notre pays sera l’un des principaux garants de sa suite à la tête de l’Etat.

Pour le moment, nous peinons sérieusement à déceler un quelconque plan de défense ou de protection monté par le président de la République et ses collaborateurs en vue de freiner l’encerclement dont il sera la victime très bientôt. Pour les plus pessimistes, les carottes semblent déjà bien cuites. Les élections législatives seront le détonateur qui brancheront les caméras sur le Gabon, et un éventuel échec de l’organisation de ce rendez vous politique pourrait ressusciter des colères immaîtrisables ou entraînerait des conséquences lourdes sur l’image du Gabon et de son président. Ainsi, la question du mot d’ordre pourrait refaire surface avec des conséquences positives prévisibles pour nos adversaires.

En plus, la mise en place de la politique de la « tension » au détriment de la politique de « l’attention » conseillée au chef de l’Etat par ses adversaires inscrits officiellement dans la majorité ne jouera jamais en sa faveur et ne cesse de montrer ses humiliantes limites. De nombreux résultats récents et publics en font foi. Cette politique destructrice est la meilleure manière, pour le moment et en Afrique surtout, de liquider son pouvoir ou de se suicider politiquement. Or, seuls le dialogue et la tolérance sauront garantir à Ali Bongo Ondimba une avance considérable et imprévisible sur les hiboux politiques de notre majorité qui conspirent nuitamment contre lui.

Enfin, quelques interrogations s’invitent afin de comprendre le plan B du Chef de l’Etat. En d’autres mots, que compte faire le président de la République pour disposer d’une majorité considérable au Parlement face à tous les éléments inquiétants précédemment cités?

Compte t-il sur ceux qui, au gouvernement ou dans la majorité, tirent constamment la couverture de leur côté ? ou compte t-il sur sa cohorte de courtisans et de commerçants assis paisiblement au palais du Bord de Mer profitant abusivement de certains avantages non mérités? Ces hommes seront-ils ses relais dans les provinces et les villages du Gabon profond lors des campagnes législatives?

D’ailleurs nous annonçons des frappes rédactionnelles chirurgicales dans les prochains jours sur ces individus qui nous abusent grossièrement. Il n’y a pas que Biyoghe Mba et ses semblables qui devraient bénéficier de notre attention d’autant plus qu’ils ne sont pas les seuls à desservir la politique annoncée par le Chef de l’Etat. Notre devoir de citoyen nous impose de transcender ces ententes éphémères et contre productrices pour le développement de notre pays.

Nous constatons amèrement que l’étau se resserre de plus en plus sur Ali Bongo Ondimba. Et, de ce que nous percevons objectivement, les anciens semblent demeurer les anciens. Que ceux qui ont des oreilles entendent.

Par Télesphore OBAME NGOMO



  

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