lundi 20 juin 2011

Zacharie Myboto et Luc Bengone Nsi volent la vedette à Michel Essongué et à Jean Pierre Lemboumba


Depuis quelques mois maintenant, Zacharie Myboto et Luc Bengone Nsi ne cessent de déferler la chronique politique dans notre pays. Et pour causes : les actions politiques qu’ils posent continuent d’accroître leur influence sur le territoire national et sont alimentées par l’absence visible de nos respectables doyens : Michel Essongué et Jean Pierre Lemboumba pour ne citer que ces deux éminentes personnalités de notre paysage politique national.

« Le pouvoir ne se donne pas, il se prend » nous le révélait François Mitterrand, ancien président de la France. Ce ne serait nullement un abus de langage si nous affirmons que symboliquement nous ne conservons pas correctement notre pouvoir. En effet, il y a quelques mois encore voire quelques années, Zacharie Myboto et Luc Bengone Nsi ne bénéficiaient d’aucune forme de complaisance en provenance des populations gabonaises. Pour le premier cité, il souffrait efficacement de son passif et de son passé dans la majorité de jadis, quand le second peinait à trouver le chemin de la tempérance  et de la sagesse.

De discours divers en actions stratégiques, tous les deux sont parvenus à se positionner au devant de la scène comme étant de bons leaders et de vrais patriotes au détriment de nos deux anciens, Michel Essongué et Jean Pierre Lemboumba, pourtant conseillers du président de la République. Ces mutations nous invitent à nous questionner : Où va le pouvoir de notre majorité ? Pourquoi laissez nos adversaires politiques déterminés les programmes médiatico politique de notre pays ?

Pendant que Zacharie Myboto et Luc Bengone Nsi protègent et accompagnent les plus jeunes que sont Mba Obame André et Pierre Claver Maganga dans leurs œuvres politiques, telles des poules couveuses, dans la majorité, nous ressentons comme une sorte de livraison à soi même. Le spectacle politique qui s’impose invite à penser qu’Ali Bongo Ondimba, dans son magistère n’est pas véritablement accompagné ou suffisamment protégé par nos sages de la majorité. Or l’expérience et le professionnalisme dont ils jouissent sont largement à même de pouvoir nous donner l’impression de ne pas être orphelins.

La consolidation de la démocratie dans notre pays nous conduit à tenir compte de certaines spécificités locales. Autrement dit, l’instauration d’un véritable système démocratique passe par le jumelage que l’on peut y faire avec nos cultures traditionnelles pour avoir une démocratie propre à notre pays. D’autant plus que les incompatibilités entre cette importation de type occidental et nos habitudes traditionnelles ne sont pas légion. Répondre à un aîné, même dans le domaine de la politique, peut relever d’autres considérations. Surtout quand celui-ci se fait broyer verbalement par un plus jeune.

C’est dire que, lorsque Zacharie Myboto ou Luc Bengone Nsi prennent la  parole ou posent des actes politiques, il serait pertinent que l’affrontement politique demeure équitable. Par conséquent, que Michel Essongué ou Jean Pierre Lemboumba sortent davantage de leur réserve et répondent à nos adversaires pour équilibrer les forces en présence.
Ainsi, nous restons convaincu que les dernières rafales d’humiliation reçues de nos adversaires n’auraient certainement pas eu la même ampleur si nos anciens se trouvaient à nos côtés pour nous servir de bouclier.

Il ne serait de trop de nous questionner à nouveau : Où est passée la sagesse de notre majorité ? Où se trouve la mémoire de notre majorité ? Où sont les sages du pouvoir ? Autant d’interrogations essentielles qui devraient interpeller le bénéfice que  le chef de l’Etat pourraient trouver en nos deux anciens, Essongué et Lemboumba.

A travers ses derniers enchaînements politiques qui expriment la sagesse et la finesse de l’homme, Zacharie Myboto vient de se dévêtir de son vêtement d’ancien baron tortionnaire du régime d’Omar Bongo Ondimba et figure imposante du PDG au profit de l’image d’un sage à l’africaine. En d’autres termes, le président de l’Union nationale n’était pas du tout apprécié par les gabonaises et les gabonais pour avoir assez souvent outrepassé abusivement de ses droits d’ancien homme fort du pouvoir du deuxième président du Gabon. Parmi les raisons du rejet de Zacharie Myboto, on pouvait compter le dossier des piteuses routes de notre pays dont il avait la charge et qui lui collait à la peau malgré ses nombreuses déclarations à ce sujet.

De même pour Luc Bengone Nsi, qui ne bénéficiait d’aucune notoriété et d’aucune considération des populations gabonaises, il y a encore très peu de temps. Son score à l’élection présidentielle d’août 2009 parle plus fort que nos modestes commentaires.

Cependant, avec ses dernières déclarations aux allures de provocations inacceptables, le successeur d’Oyono Aba’a monte de plus en plus haut dans l’échiquier politique. Autrement dit, Luc Bengone Nsi jouit actuellement d’une notoriété enviable alors qu’il n’était connu que par quelques nostalgiques des épopées du premier responsable du parti dont il a la charge aujourd’hui et de quelques radicaux politiques tellement son jusqu’auboutisme rendait ringard son positionnement politique. Mais avec ses sorties médiatiques intempestives, le patron du Morena semble davantage émerger et souhaite apparemment rattraper le retard perdu. Et tout ceci, sous le regard passif de nos anciens.

C’est l’occasion d’inviter Ali Bongo Ondimba à profiter au maximum des services politiques et des conseils stratégiques susceptibles d’être offerts par Michel Essongué et Jean Pierre Lemboumba, deux hommes de terrain et d’expérience dans la gestion de la chose politique et publique. Leurs actions ne nous seraient que salutaires et nous éviteraient à l’avenir de nous prendre de belles claques politiques.

A Essongué ce qui est Essongué, et à Lemboumba ce qui est à Lemboumba. Que chacun retrouve sa place dans les sphères stratégiques de notre pouvoir. Sinon,  attendons à être très souvent laminer par les doyens de l’opposition version union nationale.

Par Télesphore OBAME NGOMO    





   

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