vendredi 1 juillet 2011

Le duel des législatives à Mouila pourrait être très rude


Que se soit une élection avec ou sans données à caractères biométriques, le potentiel candidat PDG pour les législatives 2011 et responsable d’un ministère en plein essor, est fortement donné favori face à son potentiel adversaire, Pierre Claver Manganga Moussavou.

En effet, le bon maçon est jugé au pied du mur et c’est le moins disant que l’on puisse offrir pour qualifier le professeur Léon Nzouba, actuel ministre des Travaux Publics, qui ne cesse de mettre réellement en pratique les orientations données par le chef de l’Etat parfaitement inscrites dans son projet de société « l’avenir en confiance ».

Héritier d’un portefeuille ministériel bien ragaillardi par son prédécesseur le général Flavien Nziengui Nzoundou, le professeur Léon Nzouba dont la rigueur professionnelle n’est plus à présenter accumule aisément des arguments de taille qui serviront à convaincre plus facilement les populations sur sa capacité à défendre leurs intérêts à l’Assemblée nationale.

Fort heureusement que son action au ministère des Travaux Publics est plus visible car son séjour au ministère de l’enseignement professionnel nous partage entre un sentiment d’inachèvement ou d’incapacité. Ce qui l’aurait mis sur le même piédestal que Pierre Claver Manganga Moussavou dont le bilan après de nombreuses années au gouvernement continue de se faire rare.

Reconverti en arbitre politique et en grand donneur de leçons depuis ses dernières épousailles avec l’Union Nationale de Zacharie Myboto, Pierre Claver Manganga Moussavou ne pouvait mieux espérer comme formule de résurrection les nombreuses tribulations de Mba Obame André. Cependant, cette stratégie opportuniste ne saurait constituer un bilan ou un argument à faire valoir pour espérer briguer un mandat électif comme celui de député.

Il faut le dire haut et fort, nous peinons à croire que se soit l’intérêt du peuple qui motive les multiples mouvements politiques de cette ancienne icône de la politique gabonaise. En fait, Pierre Claver Manganga Moussavou n’entend pas s’effacer aussi facilement de la carte politique du Gabon malgré son cuisant échec à l’élection présidentielle anticipée de 2009.

Aussi, bien que cette élection ne devrait point être dotée d’une coloration exagérée « du repli identitaire », il faut préciser que quelques calculs indispensables en pareilles circonstances s’imposent.

Ayant énormément besoin du soutien des Nzébi pour tenter de gagner cette élection, ethnie devenue majoritaire dans la région disputée, Pierre Claver Manganga Moussavou compte beaucoup sur l’aide de Zacharie Myboto, considéré comme le porte étendard de ce groupement humain, lui-même pouvant négocier des voix chez les Punu.

Hélas pour cet aîné fortement apprécié par la jeunesse des années 80-90, les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, son sort sera également scellé comme l’a été celui de Paulette Missambo qui avait pourtant bénéficié de l’appui de Zacharie Myboto lors des partielles 2010. Il ne suffit plus de s’accrocher à un doyen de la trempe de « Zac Power » pour jouir d’une panacée ou d’une virginité politique.

Cependant, nous nous devons de garder un très grand respect aussi bien pour Paulette Missambo que pour Pierre Claver Manganga Moussavou qui ont toujours su nous abreuver d’un esprit fair-play et d’une belle discrétion après qu’il aient été battus à un scrutin électoral. C’est un modèle comportemental à suivre si tant la stabilité du Gabon demeure la priorité de tous.

Tout compte fait, même si le Professeur Léon Nzouba part avec une belle longueur d’avance du fait de son passé et de son passif professionnel, aussi bien pour l’investiture au sein du parti que pour la victoire face à son principal adversaire, il n’en demeure pas moins qu’un quelconque relâchement de son action ou une mauvaise communication sur son bilan professionnel constituerait un coup de masse qui le conduirait inévitablement à l’échec.

En effet, Pierre Claver Manganga Moussavou est loin d’être un amateur dans le domaine politique et même, il reste parmi les politiciens gabonais qui ont toujours su saisir les meilleures opportunités pour rebondir. Par conséquent, le Professeur Léon Nzouba, marqué par des allures de félin, devrait toutes fois se méfier de ce bon malin qu’est Pierre Claver Manganga Moussavou.

Par Télesphore OBAME NGOMO

 










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire