vendredi 22 juillet 2011

Le nouvel argument pour exclure les gabonais compétents : « il est proche d’André Mba Obame »


Les arguments d’exclusion et de repli sur soi développés durant la campagne présidentielle de 2009 continuent de faire des victimes au sein des populations gabonaises. Et ce malgré les nombreuses alertes lancées ça et là. C’est dire que les stigmates de ce phénomène ne sont pas apparus chez nos populations juste au moment de l’élection anticipée.

En fait, de plus en plus de compatriotes se regardent inutilement du coin de l’œil quand ils ne peuvent même plus tenter de s’asseoir sur une même table pour discuter paisiblement comme ils le faisaient de temps en temps. Et pourtant, mêmes les esprits de Bikelé savent parfaitement que la gouvernance instaurée par Omar Bongo a depuis toujours encouragé le repli ethnique voire clanique. Cependant, la situation s’est juste brutalement amplifiée voire dégradée du fait de la disparition du maître du jeu.

Hier, c’était « il est fang,  il faut s’en méfier ». Et aujourd’hui, certains penseurs vides de la majorité, au lieu de se camoufler dans un silence certainement plus éloquent que leur ringardise intellectuelle, préfèrent se réfugier tristement dans l’argument « il est proche d’André Mba Obame ». Diantre, quelle ineptie !  Il fallait vraiment y penser en 2011 malgré tous les discours présentant les dangers de telles conclusions.

Cette petitesse intellectuelle pour ne pas dire cette bassesse de l’intelligence de certains chantre de l’impertinence nous impose un questionnement instructif : qu’étaient devenus ceux qui à longueur de journée se nourrissaient de la mésentente entre Omar Bongo et Lemboumba Lepandou, une fois les deux hommes réconciliés ? De même pour les hommes qui avaient fait des désaccords politiques entre Paul Mba Abessolo et Omar Bongo, leur gagne pain mensuel ?

Deux exemples clairs qui nous invitent à briser des arguments à dormir debout. La bipolarisation du contexte politique nous amène à prédire ou à prévoir une rencontre certaine entre le Chef de l’Etat et l’un des nouveaux leaders de l’opposition. Seule l’évolution de la crise politique actuelle saura déterminée le jour, l’endroit et les conditions de l’éventuelle rencontre. 

Par conséquent, que certains vendeurs d’illusion qui squattent injustement les rangs du pouvoir cessent d’alimenter ce phénomène qui appauvrit davantage notre pays. Car, désormais démasqués, nous constatons que ces derniers ne parviennent plus à cacher leur médiocrité. Or, cela fait quand même plusieurs mois qu’ils laissent paisiblement André Mba Obame tenir l’agenda politique du Gabon alors que nous savons tous qu’au-delà de son génie politique, l’élu de Medouneu n’est pas un adversaire invincible et qu’il est même prévisible. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à décortiquer les différentes incohérences de ses actions politiques.

Mais hélas, trop pris à chercher des issues de secours très exigues, nos vuvuZéleurs de la majorité ont décidé de confirmer leur statut de partisans du moindre effort. Aussi, ils tentent de surfer maladroitement sur les futiles arguments précités et dénoncés. Autrement dit, ces compatriotes malhabiles n’hésitent même plus à les transporter et à les exposer au-delà de nos frontières. Et en la matière, les représentants du Gabon en France restent les porte étendard de ces facteurs de division qui plombent efficacement l’image de la diplomatie gabonaise et celle du président de la République également. En guise d’exemple, nous pouvons citer les dernières révélations qui se sont accentuées avec la nécessité de renouveler la fédération PDG de France, complètement en lambeau.  Le « tout sauf les fang » ou « il est proche d’André Mba Obame » sont plus qu’au rendez vous car encouragés par certaines autorités.

Face au boomerang qui risque de leurs exploser au visage très bientôt, il n’est vraiment pas inopportun de leurs rappeler que, jusqu’à ce que nos souvenirs remontent au plus loin, Ali Bongo Ondimba, jadis ministre des affaires étrangères et ministre de la défense, a souvent été méprisé par un grand nombre de cadres de sa province natale quand dans la même foulée il a été ignoré par ses autres compatriotes « non fang », note t-on au passage. Mais, c’est aussi l’occasion de dire publiquement que dans cette indifférence engendrant une grande souffrance et une solitude immense, il semblerait que Jimmy Ondo et André Mba Obame furent ceux qui partageaient son quotidien attristé et suscité par ceux là qui aujourd’hui seraient devenus comme par enchantement ses meilleurs amis et ses plus grands protecteurs. Un pur cynisme politique.

L’histoire nous la connaissons et il est certain qu’Ali Bongo ne l’a pas oublié, lui aussi. C’est pourquoi nous disons à ces distributeurs de division qu’Omar Bongo disait à juste titre : « le Gabon demeure un miroir de verres » et Patience Dabany de chanter « on vous connaît ». Avec ces réalités, il serait quand même trop facile de croire qu’Ali Bongo serait sincèrement aduler par ceux qui hier ne jurer que pour sa déchéance.

Enfin, de ce qui précède, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que le choix fait de manière exagérée pour les hommes venus d’ailleurs peut se justifier par les raisons sus évoquées. Donc, il serait intéressant que chacun prenne sa part de responsabilité dans le poids de l’inacceptable que nous vivons aujourd’hui. Nous le disons solennellement, André Mba Obame n’est pas notre ennemi mais un adversaire politique. L’affrontement avec ce dernier ne peut dépasser le cadre politique au risque de diviser davantage notre pays et de sortir du cadre d’une démocratie.

D’ailleurs, n’est ce pas l’utilisation de tels raccourcis débiles par les gabonais eux-mêmes qui aurait favorisé l’émergence du « troisième larron » dans notre pays ?

Revisitons ensemble les fables de la Fontaine car rien ne s’est inventé pour le Gabon. Que chacun fasse son travail et s’il s’avère que son incompétence réussisse à pointer son nez à un moment inattendu, la meilleure issue de sortie qui offre une grandeur d’esprit reste la démission. André Mba Obame, qui reste un citoyen gabonais à part entière, à ne pas mettre entièrement à part, ne peut être injustement accusé de tous les malheurs du Gabon, et ses amis en subir autant. Au-delà du combat politique, il reste une meilleure chose : les relations humaines.

 C’est une vérité qui mérite d’être dite, qu’en déplaisent aux individus à qui l’élu de Medouneu donnerait des insomnies.

Par Télesphore OBAME NGOMO






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