jeudi 21 juillet 2011

Elections législatives : ça passe ou ça casse, que choisira le pouvoir ?


ACTE 1

Après avoir entamé quelques réformes sensées améliorer le quotidien de nos populations, le président de la République se retrouve à nouveau nez à nez avec un défi non négligeable qui constitue un des instants les plus redoutés par tous les pouvoirs politiques du monde : la question des élections en général et celle des législatives en particulier.

En fait, depuis toujours, la problématique des législatives au Gabon a très souvent entraîné avec elle une ribambelle de casse têtes semblables au duel « Jean François Ndongou contre André Mba Obame, qui finira l’autre ? ».

Aussi, la tourmente que suscite cet évènement commence souvent au sein des partis politiques. Et déjà, la part de complexité qui revient au PDG s’annonce inestimable car, avec la disparition du président Omar Bongo Ondimba, seul grand modérateur des ambitions démesurées de certains membres de la majorité et habile organisateur de ce challenge politique, les choses s’annoncent rude pour Faustin Boukoubi et ses collaborateurs qui devront désormais apprendre à sortir en vampire pour pouvoir réussir leur mission. Et bien évidemment, seul un passage à la principauté de Bikelé, chez Paul 1er, saura les nourrir des mécanismes adéquats.

En plus, il n’est nullement un secret pour personne que la gestion du PDG sous l’ère post Bongo Omarienne s’est montrée jusqu’à lors extrêmement souffrante pour ne pas dire agonisante. Cette situation n’est pas seulement imputable uniquement aux départs en cascade observés en 2009, mais elle est également due au déphasage perceptible entre les exigences de comportements sollicitées par le projet de société « l’avenir en confiance » et le refus de changement soutenu par certains mystificateurs du parti. D’ailleurs, à ce jour, un des exemples les plus criards reste l’affaire des 7 milliards 920 millions de francs CFA de l’assemblée nationale disparue « non mystérieusement ». Il illustre bien l’incohérence des objectifs des hommes en présence.

Puis, on peut également noter aux raisons d’insomnies de Faustin Boukoubi, la question des investitures. C’est pourquoi, un certain nombre de question s’impose : le secrétaire général du parti, Saura t-il mieux gérer la crise des leadership dans les différentes provinces du pays quand on a tous été témoin d’une forme d’impuissance face au combat de Titans des camarades de Lambaréné et de l’Ogooué Lolo pour ne citer que ceux là ?  Saura t-il dégonfler les ambitions gargantuesques de Pierre Mamboundou Mamboundou ou de Paul Mba Abessole, grands théoriciens du ventrisme politique, quand on sait tous qu’ils ne représentent plus que l’ombre d’eux-mêmes mais veulent toujours bénéficier des mêmes largesses du pouvoir? Ou enfin saura t-il dire stop aux allures quelques fois démesurées et snobinardes de Jean Boniface Asselé ?

Oui Omar Bongo Ondimba n’est vraiment plus et sa force qui parvenait à réguler les forces du  PDG semble s’être évaporée publiquement. D’où l’inquiétude justifiée de Faustin Boukoubi et de ses pairs, eux-mêmes étant pour la plupart des fruits politiques des roitelets complètement dépassés par les enjeux du moment.

Or, pour notre pays, il est important que la paix soit préservée. Autrement dit, les prochaines élections législatives devront se dérouler dans le calme et la transparence. De cette nécessité, une mise en garde ferme devra être mise à la disposition de tous les détenteurs des brevets de fraudes. Qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition. Cet effort républicain constituera le nouveau socle qui conduira notre pays vers un enracinement ou un renouvellement des mécanismes de maintien de la stabilité et vers la composition de nouvelles bases politiques. En d’autres mots, le choix du peuple devra s’imposer aux volontés égoïstes de nos caciques supra budgétivores et à nos rénovateurs devenus des hyper caciques.

C’est alors que le président de la République pourra disposer de sa première représentation nationale. Celle-ci sera une véritable émanation du peuple qui par ricochet lui donnera une réalité des forces en présence. C'est-à-dire que ce sera l’occasion pour Ali Bongo de démasquer et de démystifier certains vendeurs d’illusions ou certains vuvuZéleurs qui, sans gêne et très souvent nourris d’une ego surdimensionné, ont fait de leurs mensonges quotidiens, un gagne pain non mérité.

De plus, le Chef de l’Etat aura en face de lui, les hommes qui compteront désormais dans le paysage politique gabonais. En d’autres mots, ce sera la fin des charlatans politiques avec qui Ali Bongo semblait être obligé de composer.

Dans le même état d’esprit, cette élection législative devra en principe faire subir au PDG, naturellement et à nouveau, une cure de jouvence en plus des départs de 2009 où il s’était vidé de ses anarchistes et de ses séditieux. Ces derniers ayant fait le choix de suivre les programmeurs de fausses victoires. De cette réalité, Faustin Boukoubi aura également la juste valeur des hommes du parti dont il a la charge. Ainsi, ceux qui adoraient brandir un peu trop souvent leurs quelconques vieilles gloires obtenues grâce aux petits mots magiques du défunt président « laissez le gagner, je n’ai pas d’endroit où le caser » pourront enfin se taire à jamais.

Mais, cette recherche commune de transparence devra inviter en même temps les tenants du parti voire du pouvoir à se préparer psychologiquement à une éventuelle claque politique lors de ces futures échéances électorales. C’est dire que le PDG peut se retrouver à jouer officiellement un rôle d’opposition, c’est une éventualité à mettre sur la table. Une première dans l’histoire politique de notre pays. Cependant, derrière ce fait non souhaitable que « les jeunes loups émergents » considèreront comme un challenge, d’autres habitués à la facilité y verront une traversée du désert non supportable. Ce sera le début des premières transhumances politiques.

Ainsi, nous verrons qui était au PDG pour ses intérêts personnels ou qui y était pour des convictions avérées. Cette remise à jour du fichier des hommes du parti semble fondamentale pour l’heure. Une séparation entre les bons camarades et les opportunistes sans vergogne est plus que souhaitable car il y en a marre que nous subissions le proverbe disant : « qui s’assemble, se ressemble ». Désormais, c’est avec ces fidèles qu’Ali Bongo pourra mieux préparer 2016 et conclure le début de son combat de rénovateur. Au quel cas, le Chef de l’Etat devra toujours s’attendre à la pire des oppositions, celle qui se trouve à l’intérieur de son camp. Et sur le coup, ce n’est certainement pas Casimir Oyé Mba, ancien premier ministre, qui pourra nous dire le contraire sur cette énième déclaration..

Enfin, il faut quand même rappeler que le contexte politique national et international exige le respect des codes de bonnes conduites politiques surtout que les crises post électorales dans les pays voisins ont transformé sous nos regards impuissants leurs terres en océan de sang et en montagne de corps humains. Le Gabon, notre pays, n’est pas à l’abri des mêmes scenarii. Et pour les ennemis de notre pays, se sera l’opportunité idoine de confirmer le spectacle macabre que la chaîne américaine ABC News avait pu offrir au monde entier sur le Gabon. Alors que choisi la majorité : la transparence ou la déchéance ?

Par Télesphore OBAME NGOMO  









  








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