mardi 26 juillet 2011

Quels piliers garantissaient au PDG ses victoires électorales?


Dire d’avance que le PDG ne gagnera pas les prochaines échéances électorales qui s’annoncent s’apparenterait à une sorte d’affabulation.

Cependant, il faut se poser les bonnes questions pour présenter aux décideurs de notre majorité les dangers qui se posent avec insistance.

Tout d’abord, il faut savoir qui conférait au PDG la force dont il disposait et ensuite comprendre sur quoi reposait cette force qui permettait à notre parti d’accéder aux victoires observées lors des différentes joutes électorales.

En effet, Omar Bongo Ondimba est resté jusqu’à la fin de ses jours, le grand maître du jeu politique de notre pays. D’ailleurs, son départ pour d’autres cieux nous peint aisément la réalité du constat que nous présentons. Ce dernier, à travers une forme de gestion basée sur la « géopolitique » avait su mettre en veilleuse les ambitions des uns et des autres grâce à un système de redistribution financière non négligeable. C’est l’émergence des roitelets.

Ces « nouvelles fabrications » politiques avaient pour mission première de convaincre les populations de la pertinence et de la nécessité d’avoir Omar Bongo à la tête de l’Etat. Et c’est la capacité de ces hommes à enrôler leurs compatriotes au profit de la politique du défunt président qui garantissaient leur maintien aux premières places de la République. L’outil régulièrement utilisé pour canaliser ou encadrer ces nombreux adhérents fut le parti démocratique gabonais. Ce fut à ce titre, l’un des principaux maillages utilisés et la naissance des « PDGistes ».

Puis, pour Omar Bongo, il y a eu la nécessité de sécuriser son pouvoir suite aux vagues de virulentes contestations des années 90. C’est alors que celui ci s’appuya sur sa famille, son clan et ses amis de toujours. Et, c’est à travers cette méthode de gestion qu’on peut également rencontrer dans plusieurs autres pays, que le chef de l’Etat veillait à ce que ses plus proches collaborateurs ne puissent manquer de rien. Ainsi, ces derniers ne pourraient jamais avoir l’ambition d’attenter à sa posture. Et comme pour les hommes du parti, ses collaborateurs se devaient de recruter du monde afin de susciter en eux une forme de reconnaissance ou de redevance envers le président de la République. A cet effet, leur loyauté et leur fidélité au Chef de l’Etat étaient l’assurance d’une potentielle ascension politique ou sociale. Ce fut la naissance des « bongoïstes ».

Ensuite, Omar Bongo s’était doté d’un système de renseignements performant qui était contrôlé par ses hommes de confiance. Dans ce domaine, un passage sous le bandeau s’imposait pour ces nouvelles recrues.  Et sur le stade du renseignement, Omar Bongo ne voulait pas d’intermédiaire afin que l’information à transmettre ne puisse souffrir d’aucune perte ou d’aucun travestissement. De cette affirmation, nous en voulons pour preuve, le témoignage du général Ntumpa Lebani devant les juges au moment de son procès. Il confirma qu’Omar Bongo était la seule personne à qui il transmettait directement les différentes informations recueillies ; Avec ce système de surveillance mais surtout de prévoyance, Omar Bongo pouvait déjouer ou anticiper très rapidement les éventuelles crises qui s’annonçaient. Ce fut encore un des éléments utilisés pour protéger son fauteuil présidentiel.

De plus, il y avait également comme outil de conquête, les cercles religieux et les réseaux ésotériques. En effet, la religion ou les croyances diverses et variées étant en forte ascension dans notre pays, Omar Bongo avait jugé utile de s’attirer les faveurs des chefs religieux du Gabon et de présider un grand nombre de cercles secrets. De ces réseaux souvent considérés occultes, nombreux sont les compatriotes qui y ont adhéré pour se construire un certain avenir social. Et, ces milieux étrangers étant basés sur la fidélité et la loyauté, le défunt président avait de ce fait les garanties nécessaires d’un soutien indéfectible provenant de ses nouveaux frères. Là également, ce fut un autre moyen de consolider la chaîne d’union qui devait protéger le pouvoir du Chef de l’Etat.

En plus, on peut ajouter aux éléments précités, les relations particulières et privilégiées qu’Omar Bongo entretenait avec les pays amis et voisins. En fait, par les différentes connexions que le défunt président avait su tisser avec ses pairs et même leurs adversaires, Omar Bongo était parvenu à se positionner comme étant un homme d’écoute, de confiance et un personnage respectable. D’où la mobilisation étrangère qui confondit sa tristesse à celle du peuple gabonais lors de sa disparition physique. Cette forme d’extension garantissait au Chef de l’Etat une certaine attention et une grande crédibilité du monde extérieur qui n’hésitait pas à montrer de manière ostentatoire leur  impartialité face à des choix qu’on pouvait reprocher au successeur de Léon Mba.

Enfin, cet esprit d’écoute et de dialogue, Omar Bongo ne l’avait pas réservé uniquement à ses partenaires extérieurs. Au Gabon, dans notre pays, il s’efforçait d’appliquer une gouvernance basée sur le consensus politique. C’était durant ces rencontres citoyennes que le président Omar Bongo consolidait ses rapports avec la classe politique gabonaise. Ainsi, la rigidité des discours de ses adversaires était fortement mesurée. Ce qui lui permettait de pouvoir maintenir notre pays dans la stabilité. Ce fut le énième moyen utilisé pour fédérer et ramener à lui ceux qui ne partageaient pas souvent son ambition politique quasi réussit : dialogue – tolérance – paix.

Affirmons que c’est grâce à ces différentes cordes de maillage qu’Omar Bongo parvenait à faire constater sans crise majeure les différentes victoires de notre parti politique, le PDG.

Mais, au regard des bouleversements inquiétants mais combien nécessaires de tous ces piliers précités, on peut à juste titre s’interroger sur la motivation des volontaires qui iront battre campagne pour notre parti mais surtout de la place qu’occupera notre parti à l’issue cette échéance électorale.

Face à ce qui précède (la chute des piliers énoncés), il y a lieu de prévenir le secrétaire général du PDG, Faustin BOUKOUBI du risque non négligeable que représente la réduction des acteurs susceptibles de défendre les couleurs du parti devant les populations gabonaises.

Par Télesphore OBAME NGOMO    


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire