lundi 5 décembre 2011

Pourquoi il faut républicaniser la fonction de premier ministre !(2ème Partie)

La disparition de la géopolitisation ou l’émergence de la « républicanisation » des fonctions politiques et publiques doit être l’arme fondamentale du président Ali Bono Ondimba  pour la gestion des ressources humaines nationales s’il compte réellement concrétiser son projet de société l’Avenir en confiance. En effet, l’émergence gabonaise ne peut faire l’impasse sur les compétences reconnues et avérées de certains citoyens gabonais, quelque soit, par ailleurs, leur bord politique. Ce qui doit importer au chef de l’Etat, c’est le résultat.

Si un membre du PDG n’a pas le profil ou le curriculum vitae pour assumer des responsabilités nationales, le président doit retenir le meilleur candidat pour la nation, fut-il de l’ex-Union nationale ou de l’Union du Peuple Gabonais. En dépolitisant certaines fonctions administratives – surtout les plus technocratiques – et en mettant en exergue la compétence au détriment de celui de la géopolitique, le chef de l’Etat peut tenir le pari de l’émergence.

Ce ne serait faire de tort à quiconque que de rappeler que compétence rime avec émergence. De même que les fils de la province septentrionale ont la réputation d’être des citoyens à la compétence avérée. Ils ne sont certainement pas les seuls dans notre pays mais on note quand même qu’ils sont généralement parmi les meilleurs.

La compétence est une réalité objective constatée par  tous, même par ceux qui s’emploient à vouloir toujours la fouler aux pieds. Face à cette réalité, le président de la République gabonaise devra être pragmatique : pour faire du Gabon un pays émergent, il faudrait qu’il s’entoure des hommes compétents du pays dont les fang du Woleu Ntem ont quand même la réputation. Le dire ne devrait nullement offenser les autres fils du Gabon.

En août 2009, lors des dernières élections présidentielles, le Woleu-Ntem a voté pour l’enfant du terroir, André-Claude Mba Obame, ancien « sécurocrate » du pays. Pourtant, l’homme Mba Obame, bête politique s’il en fut, n’est pas très aimé par les intellectuels du Nord. Le vote en sa faveur relève plus du rejet du PDG et du réflexe « Obangam » que d’un véritable amour à l’endroit du fils de Medouneu. Beaucoup de Woleu-Ntemois n’ont pas oublié, avec quelle cynique cruauté, André-Claude Mba Obame s’en était pris à deux fils du septentrion militant dans la société civile : l’activiste Marc Ona Essangui et l’intraitable Grégory Ngbwa Mintsa.

Ils n’ont pas non plus oublié le temps où Mba Obame, fils adoptif d’Omar Bongo Ondimba, faisait et défaisait les carrières des cadres du septentrion selon son bon vouloir. Enfin, ils n’ont pas oublié que le Secrétaire exécutif de l’ex-Union nationale n’a jamais fait la promotion de sa province natale pourtant le système de la « géopolitique » sous Omar Bongo Ondimba était destiné à cet objectif. Aussi, pour des raisons bassement politiciennes, il voulut même rattacher la ville de Medouneu à la province de l’Estuaire et accéder ainsi au poste de premier ministre. Tout cela, les fils du Woleu-Ntem le savent et ne l’ont pas oublié.

Si Ali Bongo Ondimba nomme, à l’issue des élections législatives de décembre 2011, un premier ministre issu du Woleu-Ntem, non seulement il aura démontrer une fois de plus que le Gabon est réellement en cours de changement mais aussi il invitera les populations du septentrion par cet acte audacieux à faire un choix cornélien: faut-il soutenir massivement un de leurs fils qui accèdera pour la première fois au prestigieux poste de premier ministre au premier trimestre 2012 ou faut-il attendre que leur fils Mba Obame accède au pouvoir suprême en 2016, soit quatre ans plus tard ?

Chaque Woleu-Ntemois devra répondre à cette question. Et rien ne dit que l’aventure de 2016 sera majoritaire. Car, beaucoup de cadres du septentrion, au-delà des considérations politiques, ne demandent qu’une chose : mettre leurs compétences, acquises chèrement dans les écoles et universités du monde, au service de leur pays, élever dignement leurs enfants et prendre soin de leurs environnements.

L’exploitation de ces compétences, aujourd’hui en jachères, apportera aux nombreux cadres du Nord une satisfaction morale et financière en même temps qu’elle permettra à l’émergence, voulue par Ali Bongo Ondimba, de progresser à la lumière. Ce sera certainement le premier contrat gagnant/gagnant du genre car en plus d’apporter leur expertise professionnelle, le chef de l’Etat aura réussi à ramener dans le giron de l’émergence des potentiels défenseurs de son bilan en 2016. Par ce fait innovant dans l’histoire politique du Gabon, Ali Bongo aura ainsi scier la branche politique sur laquelle son principal adversaire semblait être confortablement assis.

En effet, l’Estuaire n’est pas la province par excellence de la communauté fang. Il est vrai qu’elle est celle du premier président de la République, Léon Mba Minko qui céda le pouvoir à Albert Bernard Bongo, un fils Téké de la province du Haut-Ogooué. Mais les provinces du Woleu-Ntem, du Moyen-Ogooué, de l’Ogooué-Ivindo et récemment de l’Ogooué-Maritime accueillent aussi des membres de la communauté fang.

Le dossier spécial « QUI SONT LES VRAIS AMIS D’ALI BONGO ONDIMBA ? » a eu pour but unique d’aider le chef de l’Etat a effectué un important changement sans aucune forme de brutalité dans la modification du contrat non établi. C'est-à-dire, « républicaniser » la fonction de premier ministre au Gabon de manière progressive. Autrement dit, la fonction de premier ministre ne devrait plus être la propriété privée ou la chasse gardée des seuls fangs de l’Estuaire qui la détienne quand même depuis plus de quarante ans. D’autres gabonais, fils des autres provinces de notre pays, devraient désormais pouvoir prétendre au poste de chef du gouvernement. Ce sera là, un pas fort important et décisif pour la redéfinition de l’échiquier politique national.

En d’autres mots, si un Fang du Woleu-Ntem devient Premier Ministre de la République, alors les Fang des autres provinces précitées exigeront à leur tour cet honneur. Et plus tard, les revendications ethniques cèderont le pas aux revendications provinciales : chacune des provinces du Gabon voudra être honorée en ayant eu au moins un fils à la tête de la Primature. Et in fine, les revendications républicaines s’imposeront devant celles provinciales lorsque tout Gabonais au profil compétent, quelles que soient ses origines ethnique et provinciale, pourra avoir pour ambition légitime de conduire la politique du gouvernement de la République.

La République aura triomphé ! Et le temps sera son principal et objectif allié. Mais le chef de l’Etat reste l’artisan primordial de cette réforme. Le dossier spécial qui prend fin après une série de huit articles lui aura fourni l’objectivité et la stratégie de cette évolution politique notable.
A la lumière de ce qui précède et de l’objectif dévoilé, peut on continuer à faire croire au monde entier que les fangs, et principalement ceux du Woleu Ntem, sont des gens dangereux pour le développement du Gabon ou pour les ambitions du président de la République ?

Finalement, qui sont véritablement vrais ennemis d’Ali Bongo Ondimba ?

Anedjib (Adjib) ou Miébis, Pharaon de la 1ère dynastie

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