jeudi 29 décembre 2011

Paul Biyoghe Mba fait son nid et le lit de Casimir Oyé Mba pour la présidentielle de 2016


Nous le disions depuis des mois à travers nos « billets d’informations », la politique en vue de l’émergence du Gabon énoncée par le président Ali Bongo Ondimba et acceptée par le peuple gabonais tarde tellement à présenter ses premiers fruits les plus basiques que de moins en moins de gens y croient.

En effet, le président de la République, en maintenant Paul Biyoghe Mba au poste de premier ministre semble avoir sous estimer l’ambition de l’homme politique qu’il demeure. Il y a plusieurs mois maintenant, nous mettions à découvert les plans du chef du gouvernement qui viseraient à la longue à le conduire à la présidence de la République. Cette analyse politique vérifiable reposait sur un certain nombre d’éléments non négligeables mais surtout cohérents et crédibles.

Tout d’abord, nous rappelions une réalité du monde politique disant que lorsqu’un homme crée un parti politique, c’est qu’il nourrit en lui l’espoir de gouverner un jour. Et dans ce schéma de penser, le fondateur du Mouvement Commun de Développement (MCD) n’est pas resté en marge. Le signe le plus banal mais pourtant suffisamment révélateur est celui de la préservation de l’insigne du parti de Paul Biyoghe Mba sur le bâtiment qui abritait ses bureaux. Or, nul n’ignore que le MCD est aujourd’hui confondu dans le parti démocratique gabonais (PDG), qui lui n’a d’ailleurs pas un siège digne de ce nom après plus de quarante ans à la tête du pays et que l’on peut identifier grâce à des codes de communication ou de reconnaissance les plus basiques.

Puis, nous dénoncions la décapitation de l’administration gabonaise en l’espace d’un mois au profit d’un grand nombre de cadres du MCD. Par cet acte, validé en conseil des ministres, Paul Biyoghe Mba s’offrait la latitude d’étaler ses tentacules dans tout le pays car, la majorité des partis politiques du Gabon reste d’abord des affaires familiales voire régionales. Une fois de plus, le MCD n’était pas resté en marge de ce mode de fonctionnement. Mais l’opportunité nocive et maladroite que le président de la République offrit à Paul Biyoghe Mba fit qu’il s’offrit des relais non négligeables dans tout le pays. C’était un risque inutile et qui va désormais et de plus en plus coûter cher à la majorité.

Ensuite, dans nos diverses publications, nous évoquions les signes dangereux des discours et comportements du premier ministre. Pendant que le président de la République parle d’avancer, le premier ministre parle de retards utiles. Lorsque le chef de l’Etat parle d’erreurs de casting, le chef du gouvernement crée des dispositifs de rachats pour ses lieutenants mis hors jeu. Quand Ali Bongo est contraint d’être réduit au rôle de contre maître en visitant les différents chantiers en cours dans le pays, Paul Biyoghe Mba passe une partie de son temps à recevoir des délégations nombreuses à Bikelé, une petite ville dans Libreville. Lorsque le président de la République convoque des concertations républicaines, aucun leader de l’Ex Union Nationale n’y venait. Or, quand Paul Biyoghe Mba les y invite, ils s’empressent de s’y rendre.

Autant d’éléments méprisables à première vue mais qui correspondent à un calendrier bien déterminé. D’ailleurs, la grossière victoire du PDG et la timide élection législative organisée récemment dans notre pays entrent dans cette stratégie afin de discréditer au maximum le chef de l’Etat en vue d’un meilleur positionnement pour 2016. A l’actif de la démarche nocturne du premier ministre, il faut ajouter son bilan vide et énervant qui s’est matérialisé durant son passage à l’émission télévisée « la Grande Interview ».
Durant cette rencontre télévisée avec le peuple gabonais, Paul Biyoghe Mba a été incapable de donner un seul chiffre sur le taux de chômage des jeunes et des femmes, sur les créations d’entreprises et d’emplois au Gabon, sur les investissements en matière de santé et d’éducation, sur le pouvoir d’achat des ménages, etc. Quel est ce « menteur » citoyen gabonais à condamner sans aucune forme de procès qui pourrait venir dire qu’il a bel et bien retenu quelque chose de l’interview du chef du gouvernement ? Quel citoyen gabonais audacieux après avoir suivi le premier ministre pourrait faire le bilan de ce qu’il est venu pondre devant les caméras et qui aurait un impact réel sur le quotidien du peuple meurtri ? Quelles sont les perspectives à venir que Paul Biyoghe Mba aurait énoncé mais qu’aucun gabonais n’a pu retenir ?

Toutes ces interrogations légitimes ne pouvaient qu’encourager la force du discours de l’opposition archaïque de Zacharie Myboto et d’André Mba Obame, ainsi que l’opposition civile de Marc Ona Essangui et de Paulette Oyane. De ce fait, comment s’étonner du taux d’abstention non négligeable durant la dernière élection lorsqu’on est en face d’une inertie entretenue par le premier ministre qui a son propre agenda pendant qu’une grande partie de la population vit dans des conditions de plus en plus précaires ?

C’est à croire que la crise politico sociale qui sévit au Gabon égaie et arrange les programmations du calendrier de Paul Biyoghe Mba. Ce qui nous conduit d’ores et déjà à prédire la sanction qui sera bientôt infligée aux enfantillages d’André Mba Obame après la dissolution de son parti politique, l’Union Nationale : une condamnation pour inéligibilité d’une durée politiquement mortelle sur le court terme. Ainsi, une nouvelle lueur politique s’ouvrira définitivement pour Casimir Oyé Mba, l’ami d’Alassane Ouattara, ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale et ancien premier ministre de notre pays afin qu’il occupât la présidence de la République en 2016.

Bien qu’il ne soit pas toujours sur le terrain comme le farouche et l’irréductible Jean Eyeghe Ndong, la modération de Casimir Oyé Mba, son carnet d’adresses et son expérience seront justement un atout qui lui servira dans un futur proche du fait des calculs du prince de Bikele. 

Par ses manigances politiciennes, Paul Biyoghe Mba aura tout simplement réussi, pour ses ambitions personnelles, à se débarrasser momentanément d’André Mba Obame qui sera contraint d’attendre 2023 s’il souhaite concourir pour la présidentielle. Et ce dernier, en guise de revanche, n’hésitera pas à mettre sa cote de popularité au service de la victoire de Casimir Oyé Mba en même temps qu’il appellera à une union définitive de l’opposition. Il faut dire que son effacement au profit d’un autre candidat créditera positivement et inévitablement son invitation alors qu’il semble être aujourd’hui le véritable leader de l’opposition.

Cependant, dans sa volonté d’accéder au fauteuil présidentiel, il restera tout de même au Guillaume Sorro du Gabon et prince de Bikele une barrière à franchir : le président de la République.

Afin d’en découdre une fois pour toute avec Ali Bongo Ondimba, l’actuel chef du gouvernement respectera un principe connu en politique : ne jamais être loin de son adversaire pour mieux le nuire, d’où l’élaboration de son projet de société « durer à la primature ». C’est dire qu’autant cette réalité est valable pour le premier ministre qu’elle l’est également pour le chef de l’Etat. A la seule différence que Paul Biyoghe Mba semble être très futé dans le domaine de la stratégie politique car il bénéficie d’une longue expérience dans les coups bas politiques, il jouit actuellement d’une grande la liberté susceptible de lui permettre de saboter à la racine le projet de société d’Ali Bongo Ondimba qui au final ne pourra présenter aucun bilan concret en 2016 et il a l’avantage de par son statut de premier ministre de se constituer rapidement un trésor de guerre qui financera son éventuelle campagne en 2016.

En bon visionnaire, Paul Biyoghe Mba fait tout actuellement pour se positionner comme le numéro 2 du régime, c'est-à-dire, capable de remplacer Ali Bongo Ondimba.

Pour justifier sa gymnastique opportuniste, Paul Biyoghe Mba sous estimera les coudées franches que lui avaient accordé le président de la République comme l’a fait Léon Mébiame hier et aujourd’hui Jean Eyeghe Ndong qui accuse le fonctionnement du système afin de justifier son manque de courage à démissionner bien qu’il estimait ne pas jouir d’une liberté raisonnable lui permettant de jouer pleinement son rôle de premier ministre. Il est plus qu’évident que Paul Biyoghe Mba nous jouera la même musique très bientôt. Et les signes d’une telle manœuvre se lisent déjà dans les multiples réactions condamnant les actions impopulaires posées par le gouvernement. Tout est littéralement remis entre la responsabilité du chef de l’Etat sans pour autant que le chef du gouvernement soit indexé.

Or, nous nous souvenons du communiqué de presse lu par Clémence Mezui, le porte parole du président de la République, qui désavouait publiquement le gouvernement de Paul Biyoghe Mba qui avait décidé d’opérer des casses sauvages dans Libreville.

En plus, Paul Biyoghe Mba sait qu’en 2016, le peuple gabonais ne pourra pas voir les premiers signes du fameux Gabon émergent d’autant plus qu’il s’active à les étouffer au maximum. Ajoutons également que de nombreux adversaires d’Ali Bongo en 2016 n’hésiteront pas à brandir comme slogan de campagne « un demi siècle des Bongo à la tête du Gabon, c’est trop… ». C’est pourquoi, nous alertons le chef de l’Etat et ses états major de réfléchir par deux fois avant de s’enfoncer inutilement une épine mortelle. En même temps, nous prenons le peuple gabonais à témoin.

Avec ces deux éléments, le score du président de la République  sera définitivement scellé et un scénario à l’ivoirienne est plus qu’envisageable.

Sur la base de ce qui précède, nous disons que Paul Biyoghe Mba ne trouvera de crédibilité dans les épousailles des comportements de certains de ses prédécesseurs à la primature que s’il démissionne « maintenant ». Ainsi le peuple gabonais pourra comprendre qu’il n’est nullement responsable de la situation chaotique qui accable notre pays malgré les discours qui n’ont rien vendu sinon du rêve et parfois du vent.

En même temps, le chef de l’Etat devra tirer des conséquences claires après la mise en lumière de la dangerosité de son premier ministre qui finalement continue de rouler pour lui-même depuis plusieurs mois. La passivité dont a fait preuve le peuple gabonais malgré les formes d’insubordination souhaitées par l’opposition ne sera certainement pas la même en 2016 après avoir vu ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, en Tunisie, en Egypte et en Libye d’autant plus que la gauche française ne compte plus ses attaques parfois injustifiées depuis un certain temps à l’endroit de l’exécutif gabonais.

Face à ce constat contestable par l’accusé et ses sbires mais respecté par tous ceux qui déplorent le temps immense que l’on perd pour la concrétisation de notre projet de société l’avenir en confiance avec Paul Biyoghe Mba à la primature, il va s’en dire qu’un homme averti en vaut deux. Et ce n’est certainement pas Casimir Oyé Mba qui dirait le contraire.

En résumé nous dirons que si Ali Bongo prend à nouveau le risque de conduire Paul Biyoghe Mba à la primature après lui avoir servi une vulgaire victoire aux élections législatives, Casimir Oyé Mba aura toutes ses chances pour vivre une jurisprudence Ouattara en 2016. Les mêmes causes ne peuvent que produire les mêmes effets.

A bon entendeur …Bonne Année 2012

Par Télesphore OBAME NGOMO   

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