samedi 10 décembre 2011

L’autorité de l’Etat aurait-elle démissionnée ?

Dès l’annonce de l’agression physique du nouvel ambassadeur du Gabon aux Etats-Unis, Michael Moussa Adamo, par un compatriote dénommé Léon Obame, le peuple gabonais a tout de suite compris que l’autorité de l’Etat semblait répondre aux abonnés absents. Car, il ne faut pas seulement voir l’acte sauvage posé par un homme peu ou mal éduqué mais les causes profondes de cette barbarie.

Cet acte barbare qui relève d’une petitesse de l’esprit de son auteur n’est que la conséquence de l’impunité qui sévit dans notre pays bien que la situation gravissime déplorée ait été observée en terre étrangère.

L’accusé selon certains ne serait pas à son premier acte animalier. Et pour s’en convaincre, il suffit de lire sa page « facebook » sur laquelle il se livre à des bassesses dignes d’un patient prêt à être accueilli dans un asile psychiatrique.

En effet, surfant d’actes sauvages en actes inacceptables, Léon Obame qui a volontairement oublié ses devoirs envers autrui s’est inscrit dans l’esprit des « jurisprudences » ratées de notre pays. Les récents scandales observés au sommet de la République et la passivité de l’Etat face à l’irresponsabilité de l’opposition archaïque font que plus rien n’arrête ou n’inquiète les hommes désireux de se mettre hors la loi.

En portant main à la première autorité sensée représenter le Gabon aux Etats-Unis, Léon Obame vient de donner le coup de trop à la concrétisation de notre projet de société l’avenir en confiance dans lequel le candidat président, Ali Bongo Ondimba, dans l’axe 3 parlait de la moralisation de la vie publique. En d’autres mots, le candidat du parti démocratique gabonais annonçait l’égalité de tous devant la loi. Ce qui semble contenir quelques  manquements engendrant des conséquences telles que l’agression réalisée par Léon Obame, militant de l’opposition.

L’état d’esprit qui a conduit à cet acte irrespectueux envers l’autorité publique résulte aussi du fruit des discours et des mouvements tenus par l’opposition en périple dans notre pays. Or, le 16 octobre 2010, le président de la République disait clairement : « Prenons soins de nos pensées parce qu’elles deviennent des mots. Prenons soins de nos mots parce qu’ils deviennent des actions. Prenons soins de nos traditions et de nos habitudes parce qu’elles forment notre culture. Prenons soins de notre culture parce qu’elle forme notre destin ».

En invitant ouvertement les populations à violer la constitution gabonaise lorsqu’on s’inscrit dans l’état d’esprit du livre du juriste René Carré Malberg « Contribution à la théorie générale de l’Etat », on peut comprendre d’où provient cette forte dose de courage de Léon Obame lorsqu’il décida d’agresser publiquement la « République gabonaise » basée aux Etats-Unis. Et ce signal fort et inquiétant peut en effet être le test qui animera la suite des évènements dans notre pays pendant ou après les élections législatives.

Face à cette situation regrettable, il serait pertinent de visionner le film documentaire « Mobutu, roi du Zaïre » qui présente des éléments historiques non négligeables étant donné que les mêmes causes produisent assez souvent les mêmes effets.

Par une gestion de fer des mœurs des populations de son pays, le président Mobutu avait su faire respecter l’autorité de l’Etat pendant de nombreuses années. Cependant, la fin de ce respect pour les institutions par la majorité des zaïrois commença avec les interventions violentes et injurieuses d’Etienne Tshisekedi envers son adversaire, le Maréchal Mobutu. Nul ne pouvait mieux l’exprimer qu’un témoin oculaire, le mathématicien zaïrois Moukendi, qui nous rapporta ces faits dans ledit film documentaire.

Après la pluie d’agressions verbales orchestrée par l’intraitable opposant, le peuple du Zaïre attendait la réaction du président.  Et, voyant que Mobutu était resté inactif face à cette nouvelle manière d’agir dans le pays, il s’est suivi une avalanche d’attaques que celui-ci ne put contenir jusqu’à sa fin de règne. L’autorité de l’Etat s’était complètement évaporée.

Avec l’acte posé par Léon Obame, le président de la République devrait donner des signaux encore plus forts afin de réaffirmer son autorité. Cet exercice difficile devrait d’abord commencer dans son entourage immédiat où des indélicatesses ont récemment été observées et continuent d’être dénoncées pacifiquement dans la presse au nom du respect de l’Etat gabonais. Ensuite, le président de la République devrait saisir les juridictions compétentes afin que les lois du pays soient plus que jamais respectées.

Devant un tel exercice complexe, l’exemple retenu dans le film « Chaka Zulu » est non seulement très significatif mais également révélateur. En effet, le roi, père de Chaka, fut contraint de tuer l’un de ses meilleurs amis qui avait fait le choix de trahir sa confiance. Et pourtant, les évènements du film montrent que c’était pour la bonne cause que cet ami avait osé mettre en branle l’autorité de son chef et ami. Il fallut donner l’exemple et s’en fut un.

Aussi, Léon Obame devra répondre de cet acte barbare par lequel il tente de défier toute une République. Il n’existe pas de conflits ou de désaccords que le dialogue ne puisse arranger. De ce fait, la démocratie anarchique de Platon dans laquelle ce compatriote s’est librement inscrit interpelle notre sens de la démocratie selon Montesquieu qui affirme qu’un Etat démocratique doit être animé par « les bonnes mœurs », « l’amour de l’ordre » et « l’attachement à la vertu ».

C’est pourquoi, pour prévenir un certain nombre d’incidents qui violent brutalement l’éthique et la morale, il serait intéressant que l’Etat mette en place très rapidement un conseil des anciens qui aura pour rôle principal la préservation des coutumes et des bonnes mœurs. Ainsi, les anciens et l’autorité publique pourront jouir à nouveau du respect qui avait préséance dans les temps  passés. Et, cet organe de société sera une sorte de dépôt des mœurs tel le modèle de l’Aréopage d’Athènes.

A ce stade des actes posés, le peuple gabonais, témoin d’une telle barbarie peut déjà s’attendre au pire avec l’opposition archaïque. Après avoir accompagné Omar Bongo dans la limitation des libertés individuelles (Zacharie Myboto et André Mba Obame), après avoir commis des crimes financiers sacrifiant le bien être des populations gabonaises (la majorité des cadres de l’opposition archaïque), les opposants anciennement demi-dieux du système d’Omar Bongo veulent maintenant accentuer la violence dans le pays. Une preuve suffisante qu’ils n’ont jamais eu l’intention de servir les populations gabonaises. Ainsi, on peut se demander, après Michael Moussa,  qui sera la prochaine victime à subir les agressions dangereuses de l’opposition ?

Le chef de l’Etat va-t-il continuer à trop ouvrir le compas ?

Par Télesphore OBAME NGOMO













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