mardi 6 décembre 2011

La stratégie de l’opposition totalement démasquée

Pour un coup de fins stratèges, s’en était véritablement un ! Et ce ne sont ni les courtisans encore moins les commerçants qui squattent le palais du bord de mer et les salons privés d’Ali Bongo qui auraient pu mettre au grand jour le complot en gestation.

Le timing du complot est parfait. Depuis décembre 2009, la stratégie est élaborée et régulièrement affinée. Tous les commanditaires du plan de déstabilisation ne sont pas encore connus en dehors des membres de la branche radicale de l’opposition. On note au passage le renforcement de cette dynamique avec les inconditionnels du changement que sont, Marc Ona Essangui, Paulette Oyane Ondo et Georges Mpaga, tous les trois, membres de la société civile.

De ce qui est visible, la stratégie a l’air de bien marcher, étant donné que l’Etat gabonais vient de tomber pieds joints dans la procédure qui avait été arrêtée par nos compatriotes de l’opposition: le dépôt d’une plainte contre Mike Jocktane, le bras armée d’André Mba Obame.

 A la suite de Robert Bourgi, de Jean Eyeghe Ndong, le jeune évêque gabonais est venu livrer sa part de vérité sur les financements des partis politiques français par le pouvoir gabonais.

En effet, dans le film documentaire de Patrick Benquet « Francafrique, 50 ans sous le sceau du secret », nous constatons que la seconde partie de ce film est quasiment consacrée à Robert Bourgi, l’avocat franco-libanais, bien connu des couloirs de l’Elysée et des palais présidentiels africains.

Dans cette partie du documentaire dénommée « l’argent roi », Robert Bourgi, expliquant son divorce avec Dominique de Villepin et ses épousailles avec Nicolas Sarkozy dit ceci : « j’ai fait en sorte que Nicolas Sarkozy, candidat président, soit mieux apprécié par les chefs d’Etat africains (face à Dominique de Villepin). Par la suite, ils ont tous joué, Nicolas Sarkozy ».

Que veut dire cette déclaration pourtant extrêmement claire lorsqu’on sait qu’aucun chef d’Etat n’ira tenir des meetings en France afin d’inviter les françaises et les français à voter Nicolas Sarkozy ?  Il faut très clairement affirmer que cette révélation de Robert Bourgi pue le financement. L’avocat franco-libanais, en prononçant ses mots, savait pertinemment bien qu’il n’avait pas en face de lui un « collector » de cancres. Encore une fois et comme il aime à le dire : « de manière subliminale, le peuple gabonais comprendra ».

En septembre 2011, la langue de Robert Bourgi se délit à nouveau et il en dit encore plus que dans le film de Patrick Benquet mais en feignant de s’attaquer stratégiquement à Jacques Chirac et à Dominique de Villepein. Mais en réalité, c’est Nicolas Sarkozy qu’il visait et qu’il a bien touché.

Deux hypothèses sont alors à relever. La première serait que Robert Bourgi ait voulu régler les comptes au président français. Ce n’est nullement trahir un secret si l’on venait à réaffirmer que l’ancien porteur de mallettes d’argent n’est plus en odeur de sainteté à l’Elysée. Comme du temps de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, Robert Bourgi apporte une véritable odeur de soufre là où il passe. D’ailleurs tous les chefs d’Etat qui étaient très proches de lui ont connu des fins de règne dramatique voire tragique : Omar Bongo, Mobutu, Laurent Gbagbo, etc…

Pour se venger du nouveau statut que lui imposent les nouveaux collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Robert Bourgi joue la carte du pourrissement. Il est reproche d’ailleurs  au président  français de tolérer les indélicatesses de ses collaborateurs à son égard, lui qui aurait joué un rôle déterminant durant la campagne présidentielle de 2007. Ne supportant pas cette retraite anticipée quasi exigée par les nouveaux tenants du pouvoir français, il décide alors de faire sauter la baraque.

La seconde hypothèse du vomissement « stratégique » de Robert Bourgi serait qu’il souhaite affranchir Nicolas Sarkozy, tenu prisonnier par un secret détenu par la présidence gabonaise. Et c’est Mike Jocktane qui servirait d’appât afin de piéger le pouvoir gabonais.

Le but de cette manœuvre serait d’amener les tenants du pouvoir à nier l’existence des fameuses vidéos qui serviraient à assujettir l’indépendance du président français et à garantir son soutien indéfectible. Une fois l’acte de déni posé par le Gabon, si les prétendues vidéos existaient réellement, il va s’en dire que le pouvoir gabonais perdrait toute crédibilité, s’il venait à le crier haut et fort au moment où il serait frappé d’ostracisme par la France.

D’où la question de savoir : quelles garanties auraient reçu les membres de l’opposition avant d’envoyer Mike Jocktane donner des détails sur une affaire où André Mba Obame avait pourtant donné à Robert Bourgi le conseil suivant « cher Robert, celui qui sait ne parle pas ».

En fait, à bien observer la situation, tout va se jouer durant l’élection législative, cet évènement national auquel l’opposition refusa de concourir faute d’éléments de transparence, selon ses affirmations. Partant sur des présupposés d’organisation que ses leaders utilisaient jadis, les membres de l’opposition n’entendent pas se lancer dans une course où ils affirment que les jeux sont pipés d’avance. Par conséquent, ils tenteront le tout pour le tout, car ils ne se voient pas opérer une traversée du désert de sept ans. C’est pourquoi, ils préfèreront aller au clash politique avec le pouvoir qui selon eux, refuse de dialoguer ou de céder quelques sphères de l’Etat.

Face à cette attitude, nous nous souvenons des révélations de Loïk le Floch-Prigent qui, toujours dans le film documentaire de Patrick Benquet, justifiait la chute de Pascal Lissouba en mettant en avant l’argument selon lequel ce dernier avait été renversé parce qu’il refusait de partager le pouvoir qui aurait permis au pays de vivre en toute sérénité.

Au niveau du Gabon, les membres de l’opposition radicale viennent d’entamer une tournée républicaine stratégique afin de mieux préparer l’opinion publique nationale et internationale sur les hostilités qu’ils déclencheront à la suite de cette élection qu’ils considèrent comme une véritable mascarade ou un jeu de dupe comme le signifie à tout va Jean Eyeghe Ndong.

Le scénario le plus probable serait semblable à celui observé durant le printemps arabe. Après avoir certainement  reçu des « garanties étrangères», nos compatriotes ont pour seul but d’exciter les populations et de les inciter à descendre dans les rues. La pression populaire explosant dans tout le pays au même moment, afin de faire baisser la fièvre politique très élevée, les forces de l’ordre pourraient se voir confier le devoir d’instaurer de l’ordre. Ce qui ne laissera pas le paysage populaire sans stigmates. Et bingo, le tour sera joué !

Soit nous nous acheminerons vers la même situation de départ que Ben Ali, Moubarack et voire celle de Kadhafi. Soit nous constaterons tout simplement que les mots du vieux Marcel Eloi Rahandi Chambrier n’étaient point dépourvus de sens.

L’ancien président de l’assemblée nationale du Gabon, lors d’une rencontre avec les populations subissant les gaffes du ministre Léon Nzouba a eu à tenir des mots qui n’ont saisi l’attention que des seuls initiés. Il disait ceci s’adressant au chef de l’Etat: « même ton armée n’est plus avec toi ». Et là, c’est le coup d’Etat à la nigérienne qui serait le plus en vue comme l’avait annoncé André Mba Obame en 2010 surtout que le vide semble avoir été savamment créé à cet effet autour d’Ali Bongo Ondimba sans omettre les manœuvres politiciennes de ses collaborateurs au gouvernement. Nombreux parmi eux cherchent à se positionner en potentiel successeur.

En plus, ce n’est plus un secret si l’on venait à affirmer que les piliers qui faisaient la force du pouvoir gabonais conjuguent désormais avec le sol.

La famille, le clan et la province ne sont plus aux premières loges. Les amis du chef de l’Etat capables d’attirer son attention sur des faits sollicitant l’objectivité n’ont plus accès à lui ou sont tout simplement envoyés dans un exil partiellement doré. Les réseaux maçonniques critiquent discrètement l’autorité du nouveau grand maître de la loge du Gabon d’autant plus que celle de France dont elle dépendait subit une crise profonde.

Au niveau des réseaux internationaux, le Gabon cède sa place au conseil de sécurité des nations unies et trop de scandales liés à notre pays explosent sur la scène internationale. Le dernier en date est l’arraisonnement de l’avion présidentiel au Bénin avec en son bord, de la drogue et une importante somme d’argent. Cette révélation de l’année n’est nullement le fruit d’une conspiration gabono - gabonaise mais tout simplement un acte de désaveu des services secrets étrangers.

En plus, en laissant son collaborateur en poste, Ali Bongo Ondimba semble avoir mis un terme brutal à l’élan engagé dans la moralisation de la vie publique dans notre pays. Ainsi, une jurisprudence « Accrombessi » s’imposera désormais  et ce sera l’ouverture à la gabegie et au désordre étant donné que la chaîne de bonne conduite aura été brisée par l’émergent en chef lui-même.

D’un autre côté, l’Union africaine et les nations unies viennent de reconnaître maître Paulette Oyane Ondo, dont ils n’ignorent pas l’appartenance à « l’opposition civile », comme étant expert en matière de défense des droits de l’Homme. Un acte nullement anodin.

Conscient de ces réalités avérées et du fait qu’Ali Bongo Ondimba ne dispose pas d’un service de communication composé de véritables professionnels, l’opposition gabonaise qui tient en son sein l’un des créateurs du système en place  et ses nombreux metteurs en scène peut désormais se permettre de mettre les bouchées doubles dans la matérialisation de toutes conspirations et de tous complots. A ce titre, on peut se demander quelle était la teneur des rencontres qui ont été accordées à Marc Ona Essangui, à Jean Eyeghe Ndong, à Mike Jocktane et à Paulette Oyane Ondo lors de leurs différents périples à l’étranger ?
Face à cette alerte, l’Etat gabonais devrait réfléchir par deux fois avant de poursuivre toutes procédures à l’encontre de Mike Jocktane, cet homme d’église, qui n’a fait que répéter différemment une description claire des relations franco-gabonaises révélées par Robert Bourgi dans le film de Patrick Benquet et dans les différents médias français en septembre dernier. D’ailleurs sa réaction un peu trop spontanée ainsi que les différentes déclarations qui ont suivi celle de Mike Jocktane nous laissent un goût de conspiration. A cet effet, on peut conclure que le ver est dans le fruit. Ce type de scénario se conçoit mieux en visionnant  le très célèbre film de Ridley Scott, « Gladiator ».

Tendons nous vers la fin de l’Empereur au Colisée avec comme casus belli, le mandat d’arrêt international du religieux franco-gabonais Mike Jocktane, ou le boycott organisé de l’élection législative par « l’opposition radicale » conduite par Zacharie Myboto et « l’opposition civile » dirigée par Paulette Oyane Ondo, Marc Ona Essangui et Geoges Mpaga ?

Télesphore OBAME NGOMO

 










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