jeudi 1 novembre 2012

Mayila noyé par le régime d’Ali Bongo Ondimba…



Dans ses péripéties spectaculaires, l’auguste professeur Guillaume Pambou Tchivounda demanda un jour à des étudiants de l’université Omar Bongo si un enfant de 6 ans pouvait porter un autre de 10 ans. La question posée paraissait stupide de prime abord du fait de son évidence, mais bien loin de là.

En effet, en observant le comportement plus qu’incohérent et inconstant de Louis Gaston Mayila, on ne peut que se demander comment un tel poids mort politique, incapable de réunir plus de 980 voix dans son fief politique de Tsamba Magotsi, avait-t-il pris le haut risque suicidaire, qui lui a d’ailleurs été fatal, de porter un régime aussi lourd que celui qui est actuellement dirigé par Ali Bongo Ondimba ?

En fait, Louis Gaston Mayila aurait d’abord dû prendre conscience qu’il n’aura jamais l’aura, le génie et l’habileté politique de Paul Mba Abessolo. Puis, il aurait dû s’apercevoir qu’Ali Bongo Ondimba n’aura jamais l’agilité, la sagesse, la générosité et  la modestie d’Omar Bongo Ondimba. L’ex politicard de Tsamba Magotsi aurait dû lire avec beaucoup plus de vigilance tous les derniers signes du temps que sont : la forte contestation interne du système développé par Ali Bongo Ondimba, symbolisé par une mauvaise gestion orchestrée par Maixent Accrombessi et sa cohorte d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires, la vague du printemps arabe, la nouvelle donne élyséenne et la détermination du peuple gabonais à faire valoir  ses droits les plus élémentaires.

Aussi, Louis Gaston Mayila aurait dû remarquer que, les principaux stratèges politiques du pouvoir d’Omar Bongo Ondimba qui avaient su amortir les revendications populaires qui avaient eu pour but d’en découdre une fois pour toute avec un système qui avait failli, sont aujourd’hui unis dans l’Union Nationale. De ce fait, qu’ils sont bien outillés pour éviter les pièges qu’eux-mêmes avaient jadis tendu aux radicaux de l’opposition. Puis, cet ancien avocat aurait dû comprendre qu’on ne se baigne pas deux fois avec l’eau du même fleuve.

Autrement dit, l’Union des Forces du Changement (UFC) ne pouvait nullement être le Rassemblement Social et Démocratique Gabonais (RSDG). Et enfin, François Hollande bien qu’étant un fils politique de François Mitterrand ne sera jamais ce dernier.

Au regard de ces différents points évoqués, il convient de solliciter l’histoire et ses différents enseignements, et d’apprécier froidement les récentes manœuvres politiciennes de Louis Mayila et ses acolytes qui se démasqueront tout seuls très bientôt.

Tout d’abord, il faut clairement dire que le système incarné par Ali Bongo Ondimba prend de l’eau chaque jour que Dieu fait et son pouvoir tend de plus en plus à sombrer.

En effet, tous les piliers du système d’Omar Bongo Ondimba sur lesquels Ali Bongo Ondimba s’était appuyé pour atteindre le sommet de l’Etat sont aujourd’hui complètement ébranlés. Sur le plan familial, de nombreuses rumeurs incessantes laissaient entendre l’émergence d’une rupture entre Ali Bongo Ondimba et la plus grande partie de sa fratrie. C’est ce que nous révèle sans aucune modération la très bien informée « Lettre du Continent » du 25 octobre 2012 au numéro 645 qui titrait son article : « Pascaline reçoit les parias du clan Bongo ». Dans celui-ci, il est clairement développé les déceptions, les mécontentements et les tensions des enfants d’Omar Bongo Ondimba qui semblent désormais condamnés à vivre en exil pour la plupart.

Puis, du côté du clan Téké et de la province du Haut-Ogooué, la grande majorité des cadres altogovéens ont été débarqués de leur poste pour des raisons qui ne convainquent personne lorsqu’on observe objectivement l’impressionnante gabegie financière qui continue et qui semble être encouragée par la mauvaise gestion présidée par Ali Bongo Ondimba. C’est dire finalement que le mal qui accable le Gabon n’est pas tous ces hauts cadres qui sont sortis du pouvoir en 2009 pour certains et mal récompensés pour d’autres, mais il est à rechercher dans ceux qui tiennent encore la bourse et les leviers de l’Etat.

Ensuite, côté parti démocratique gabonais (PDG) et franc-maçonnerie, respectivement, la déception et la contestation sont de taille. Le parti au pouvoir depuis 45 ans qui aurait dû être le bras armé des politiques et des choix stratégiques mis en place par l’exécutif ressemble de plus en plus à une association de veuves qui s’enfoncent mutuellement dans un chagrin inqualifiable. Idem pour de plus en plus de frères de lumière qui ne supportent plus les impostures diverses et variées occasionnées par des choix complètement impertinents et téléguidés à la tête des différentes loges, mettant ainsi les enseignements du pavé de mosaïque en dessous des intérêts politiques des nouveaux tenants du pays.

Enfin, il y a les réseaux internationaux laissés par Omar Bongo qui sont totalement en lambeaux. Le Gabon a successivement perdu la tête de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale et la présidence de la Commission de l’Union Africaine. On peut aussi rappeler les rapports très tendus entre le Gabon et la France suite à l’appréciation rigoureuse de l’élection d’Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon en 2009, suite également aux déclarations intempestives et injustifiées faites par les responsables du pouvoir gabonais quand le PS réchauffait les bancs et les rangs de l’opposition en France. Et la « Lettre du Continent » du 27 septembre 2012 dans son numéro 643 nous donne la température des relations entre Ali Bongo Ondimba et tous ses pairs de la sous région dans un article intitulé « Quand AMO surfe sur le tout sauf Ali ». De plus, dans une interview réalisée avec France 24, François Hollande annonçait clairement qu’une famille serait directement voire principalement mêlée dans le scandale des biens mal acquis. Et Jean Christophe Cambadélis de préciser qu’il s’agit de la famille Bongo du Gabon en y ajoutant : « des mesures vont être prises ».

C’est dire que, en voulant aveuglement voler au secours du régime sous la forme d’un RSDG version remixée, Louis Gaston Mayila dans une suffisance, on ne peut plus ridicule, a manqué de sagesse en pensant qu’il avait à faire, dans l’opposition, à une bande d’idiots ou de novices qui ont coupé toutes relations avec leurs anciens amis du pouvoir qui ne supportent plus la présence d’Ali Bongo Ondimba à la tête de l’Etat sans avoir le courage de le dire haut et fort.

En créant le RSDG avec le concours de Paul Mba Abessolo, Omar Bongo Ondimba voulait en effet tuer dans l’œuf toutes les formes de contestations qui émergeraient et menaceraient davantage son pouvoir. C’est alors que, en 2012, malgré les mesures arbitraires et anti démocratiques prises par le pouvoir en place, peinant à affaiblir l’aura débordante d’André Mba Obame, entretenue par Zacharie Myboto et les cadres de l’Union Nationale, depuis le décès brutal et inexpliqué de Pierre Mamboundou Mamboundou, Louis Gaston Mayila s’est cru capable d’étouffer cette force politique au sein de l’UFC dont il revendique la paternité alors que, dans une lettre incendiaire de bas étage datée du 29 septembre 2012 et digne de petits esprits, les cadres de l’ARENA, ce parti politique incapable de réunir plus de 72 personnes, rappelaient à qui voulait l’entendre que l’idée des Assisses de Mouila seraient née des volontés jumelées de Richard Moulomba et de Davin Akouré. Aucune référence à Louis Gaston Mayila n’avait été faite de près comme de loin.

Avec un peu plus de recul, on s’aperçoit que ce silence éloquent était certainement entretenu dans le seul but de ne point favoriser l’émergence d’un quelconque soupçon du plan machiavélique de Louis Gaston Mayila et ses commanditaires qui vient malheureusement d’échouer, emportant avec lui dans les poubelles de l’histoire politique de notre pays toutes les plumes de Louis Gaston Mayila. Du moins, celles qui semblaient encore lui rester.

En fait, le scénario arrêté par Louis Gaston Mayila et les bailleurs de cette basse manœuvre politicienne était d’organiser un semblant d’unité de l’opposition, d’où l’idée des assisses de Mouila. D’ailleurs, celles-ci auraient été financées à plus de 50% par ce nouveau paria de la politique au Gabon. Un investissement plus qu’étonnant quand il est de notoriété publique que ce cautionnaire de la mauvaise gouvernance au Gabon est une réincarnation presque parfaite de Picsou à Tsamba Magotsi.

Puis, il était question  de faire semblant d’adhérer à l’idée de la Conférence Nationale ainsi qu’à la réhabilitation de l’Union nationale pour ensuite faire exploser par la  division cette nouvelle coalition des partis de l’opposition. Dans ce chapitre, il était question de donner l’impression qu’il y a deux blocs qui s’affrontent : le Nord contre le Sud. C’est pourquoi, on pouvait très souvent lire dans la presse collaborationniste aux ordres de Maixent Accrombessi, UFC Nord et UFC Sud. Ainsi, le trouble et la confusion auraient pu s’installer dans l’esprit des Gabonais et celui de la communauté internationale avec pour objectif de faire définitivement disparaître l’idée de la conférence nationale souveraine tant souhaitée par le peuple gabonais dans sa très grande majorité.

Mais, pour les observateurs avertis de la vie politique de notre pays, le piètre passage télévisé du 12 septembre 2012 de Louis Gaston Mayila avait déjà éveillé une forte dose de suspicion ainsi que de nombreuses interrogations. Car, cet avocat bien connu pour son culot exagéré et sa capacité à très souvent défendre l’indéfendable avait fortement étonné lors de ce débat. En d’autres mots, Louis Gaston Mayila s’était montré extrêmement passif face à la focalisation « insoupçonnée » mais dévoilée aujourd’hui des agressions récurrentes de Bilié Bi Nzé, lorsqu’il s’était agi de commenter les évènements du 15 août 2012 à Cocotier et à Nkembo. On découvrait ce jour, un Louis Gaston Mayila qui manquait de répondant, presque de connivence avec la partie du pouvoir sur le plateau. Une attitude plus que surprenante.

Peinant dans sa basse besogne qui puait de plus en plus l’échec, non seulement du fait insistant du rejet d’Ali Bongo Ondimba et sa gouvernance par le peuple gabonais et la communauté internationale, mais aussi du fait de l’adhésion sans cesse  grandissante des populations à l’idée de la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine (CNS) et à la réhabilitation de l’Union Nationale, Louis Gaston Mayila décida alors de ne pas assister à la crucifixion de son réel projet caché. C’est alors qu’il boycotta le meeting de Rio organisé par l’UFC le 22 septembre 2012.

Pensant agir dans le secret, le politicard de Tsamba Magotsi envoya en catimini une surprenante lettre de justification au ministre de l’Intérieur dans le but de semer le trouble. En réalité, l’objectif de cette petitesse politicienne était de faire passer l’opposition pour un concentré d’hommes violents et anarchistes. Aussi, on retrouve alors l’idée qu’Alain Claude Bilié Bi Nzé, l’actuel porte parole de la Présidence de la République qui avait jadis brutalisé et déshabillé le recteur de l’université Omar Bongo, le Professeur Daniel Ona Ondo, voulait incruster dans l’esprit des Gabonais et des représentations diplomatiques vivant au Gabon. D’où la conclusion justifiée de nombreux observateurs qui affirment sans hésitation qu’il s’agissait en fait d’une stratégie communément montée entre Mayila et les membres du pouvoir plus que jamais aux abois.

Au regard des différents comportements instables de l’ancien avocat et de ses justifications à deux balles qui ne le séduisent même pas, on peut en effet confirmer que ce dernier s’est depuis trop longtemps écarté du droit au point d’oublier l’article 2 de la Déclaration Universelle de l’Homme et du Citoyen de 1789 ratifiée par le Gabon qui stipule que : « le but de toute association politique est la conservation de droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance face à l’oppression ».

Louis Gaston Mayila, en affirmant devant les téléspectateurs que l’UFC n’existerait pas et que cette coalition de partis de l’opposition ne serait qu’un projet, a totalement mis à nu le plan boiteux qu’il avait soigneusement concocté et qui est totalement dépiécé.

Ce paria semble ne pas avoir compris qu’il n’a pas le monopole des idées. Qu’avoir une idée, c’est une chose, la développer s’en est une autre. Aussi, il serait plus que nécessaire qu’il sût que, même dans un projet embryonnaire, il y a des règles de conduite à respecter et un état d’esprit à partager au risque d’être mis dehors par le génie de l’esprit du projet. C’est d’ailleurs ce qui a été fait avec son exclusion de l’UFC. Et comme le dit les Saintes écritures dans Matthieu 5-30: «si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe la et jette la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne ».

En bref, Louis Gaston Mayila était devenu un handicap pour l’évolution vers le changement au Gabon, il était alors devenu indispensable qu’il soit mis hors d’état de nuire. Et il serait fondamental pour le peuple gabonais qu’il accepte sans le moindre regret le départ des autres membres de l’UFC qui portent les mêmes tares que Louis Gaston Mayila.

En observant l’attitude de ce chantre de la division, on peut également conclure qu’il s’inscrit dans le proverbe disant : « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». En d’autres termes, il n’est pas pour la conférence nationale souveraine car l’intérêt du peuple gabonais n’a jamais été au centre de ses priorités alors que le dispositif national et international exige un changement immédiat au Gabon. Faudrait-il peut être que Louis Gaston Mayila qui présente la CNS comme étant un coup d’état, nous dise si le départ brutal de Mouammar Kadhafi souhaité par Ali Bongo Ondimba n’en était pas moins?

Face à ce genre de situations, la Bible reste formelle : « Qui tue par l’épée périt par l’épée ».

Malgré les nombreux atermoiements d’Omar Bongo Ondimba sur l’idée de l’avènement du multipartisme au Gabon, la conférence nationale a bel et bien eu lieu en 1990.

Le comportement de Louis Gaston Mayila nous invite à convoquer Valéry Giscard D’Estaing qui disait : « Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison ». Et nous y sommes avec le cas sulfureux de Louis Gaston Mayila qui vient lamentablement d’échouer dans son projet de sauver le régime qui souhaite que se soit Maixent Accrombessi, Raspoutine aguidi boy, qui vienne diriger notre pays. Quelle honte et quelle douleur de savoir que l’esprit de Vichy n’a pas trouver une autre terre d’accueil que notre pays le Gabon.

Enfin, il faut que Louis Gaston Mayila sache que l’idée de la CNS n’est pas née d’André Mba Obame qui hante son esprit ou de l’Union Nationale qui semble l’empêcher de franchir la barre des 1000 sympathisants. Cette idée salvatrice pour notre pays émane du génie de la diaspora gabonaise et de la société civile qui entendent concrétiser ce projet capital pour le bien être de la majorité des gabonaises et des gabonais. N’en déplaise aux milliardaires aux milliards mal acquis.

Maintenant que l’opposition a commencé à se débarrasser de ses teignes politiques, de ses poids morts qui ne parviennent même pas à organiser des meetings et qu’enfin le peuple gabonais reçoit la confirmation du vrai visage des opposants croquemitaines, on espère qu’elle ne perdra plus de temps et qu’elle accompagnera plus que jamais la société civile qui n’a pas encore dit son dernier mot dans ce combat vers la CNS et la libération de notre pays des mains d’Accrombessi et de tous ses soutiens.

Par Télesphore OBAME NGOMO 

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