Arrivé
au pouvoir de façon très contestée, Joseph Kabila qui a succédé à son père,
Laurent Désiré Kabila, sauvagement assassiné, n’a volontairement pas voulu faire
du dialogue politique et du respect des libertés publiques son cheval de
bataille. De ce fait, les conséquences de ce mauvais comportement sont sans
appel et sans ambiguïté. Ce dernier
compterait désormais ses semaines à la tête du Congo-Kinshasa.
En
effet, depuis quelques jours, les rebelles du 23 Mars (M23) ne cessent de
progresser dans le pays. Ils viennent d’ailleurs de prendre le contrôle total
de l’aéroport de Goma et toute la ville sans grande résistance de l’armée
congolaise et des forces de l’ONU Congo présentes sur le territoire. Ce qui
nous rappelle clairement la prise du contrôle du pays par Laurent Désiré Kabila
qui avait entrainé la chute brutale et fatale de Joseph Désiré Mobutu.
En
réalité, l’accélération de cette avancée salvatrice des rebelles est due au
fait que le peuple congolais ne supporte plus les effets de la crise multiforme
qui frappe leur quotidien pendant que le président Joseph Kabila redouble d’ingéniosité
pour faire régner la mauvaise gouvernance et massacrer le semblant de
démocratie jadis en gestation dans ce grand pays d’Afrique.
Puis,
l’évolution facile et nécessaire du M23 à l’intérieur du pays est la résultante
du fait que Joseph Kabila, qui jadis avait bénéficié du soutien de Nicolas
Sarkozy et de la francafrique, et dont la légitimité est plus que boiteuse et
rocailleuse, avait refusé l’appel au dialogue sollicité le 11 septembre 2012 par
ce groupe de patriotes qui devait également réunir la société civile et l’opposition.
Enfin,
le M23 chemine paisiblement vers le centre du pays car, l’arrogance et l’orgueil
de Joseph Kabila ne sont plus supportés par l’armée congolaise qui refuse
désormais de combattre estimant que par le dialogue on pourrait très facilement
éviter d’alourdir les souffrances des populations congolaises qui ont assez
durées. Ce qui voudrait clairement dire que ni l’armée, ni les forces de l’ONU
Congo, ni l’opposition, ni la société civile et encore moins les populations ne
voleront au secours de Joseph Kabila qui vient d’appeler à un sursaut
patriotique en ces termes : « Je demande la
participation de toute la population à défendre notre souveraineté ».
Tout
en rappelant cette phrase de Danièle et Stefan Satrenkyi qui dit « l’arrogance
précède la ruine, l’orgueil précède la chute », on peut se
demander de quelle souveraineté parle Joseph Kabila, étant donné que la
population congolaise dans sa grande majorité ne se reconnaît pas dans sa
présence au sommet de l’Etat et dans tous ses différents choix impertinents? A-t-il
un seul instant respecté la souveraineté du peuple qui veut le dégager et qu’il
appelle quand même au secours ?
Face
à ce climat amer au Congo Kinshasa qui pourrait conduire l’arrogant et
orgueilleux Joseph Kabila hors du palais présidentiel dans les prochaines
semaines, il convient de rappeler une énième fois aux derniers réfractaires à
la tenue d’un dialogue national
souveraine au Gabon que, ce qui arrive au Congo Kinshasa peut très bien et très
vite trouver racine dans notre pays, d’autant plus que les symptômes sont
quasiment les mêmes.
Aussi,
serait-il encore nécessaire de préciser ici et maintenant que les mêmes causes
ont toujours produit les mêmes effets ?
La
France gouvernée par François Hollande, qui demeure un partenaire « particulier »
pour de nombreux pays d’Afrique, n’entend pas sauver les régimes corrompus et
inhumains qui refusent le dialogue et la mise en place de véritables politiques
publiques indispensable pour le bien être du plus grand nombre.
Par
conséquent, que ceux qui comptent sur la Chine, Cuba, la Turquie ou le Rwanda
observent attentivement le jeu des intérêts internationaux pourtant bien
rappelés par le général Charles de Gaulle en son temps lorsqu’il disait : « la
France n’a pas d’amis mais que des intérêts ». Ce n’est trop dire si nous
affirmons que cette citation est également valable pour tous les autres pays
précités.
A
bon entendeur, allons-y tranquillement à la Conférence Nationale Souveraine
sans plus perdre de temps au risque de subir le même sort que Joseph Kabila.
Par
Télesphore OBAME NGOMO
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