samedi 10 novembre 2012

Ali Bongo Ondimba marque des points au meeting de l’Union Nationale


Ali Bongo Ondimba marque des points au meeting de l’Union Nationale

En observant la mobilisation massive qui a eu lieu ce samedi 10 novembre 2012 au siège de l’Union Nationale, nul participant ne pouvait imaginer que ce serait Alain Bongo Ondimba qui en récolterait les meilleurs fruits.

En effet, depuis le 22 septembre 2012, suite à l’ultimatum clairement lancé par Zacharie Myboto, les populations gabonaises en proie à un changement véritable attendaient avec impatience que des mots d’ordre précis soient énoncés afin de rendre effectif cette nécessité de changement.

Hélas, c’est quasiment la queue entre les jambes et la colère plein le cœur, symboles d’une déception indiscutable, qu’elles sont reparties chez elles en souhaitant tous les malheurs du monde à Zacharie Myboto et à Jean Eyeghe Ndong qui selon elles, auraient brillé par une couardise insupportable.

Nombreux sont ceux qui psalmodiaient, avec la rage jusqu’aux dents, que le changement ne se décrète pas, quand d’autres affirmaient qu’il ne se nourrit pas non plus d’interminables promesses de mots d’ordre et encore moins d’un maintien en haleine voire sous perfusion de la tension en cours dans notre pays. Et les plus virulents, vraiment plus qu’en colère n’hésitaient pas à dire : « finalement ce sont des plaisantins, alors qu’ils laissent le petit (Ali Bongo Ondimba) finir son mandat tranquillement s’ils sont incapables de le dégager malgré tout son désordre au sommet de l’Etat».

Déjà, le 11 août 2012, de retour d’une longue convalescence, André Mba Obame, en invitant les populations au meeting du 15 août à Cocotier annonçait que des mots d’ordre clairs seront donnés aux gabonais désireux d’un réel changement pour faire entendre raison au pouvoir. Il en a été de même le 25 août lors de sa dernière apparition en public. Puis, les conclusions des assisses de Mouila des 8 et 9 septembre 2012 emboîtaient le pas à cette proposition de mots d’ordre. Enfin, lors du meeting de Rio du 22 septembre, l’ultimatum clair et public lancé par Zacharie Myboto invitait les partisans du changement à penser que, si Zacharie Myboto se devait de ne nullement appeler à la guerre, il devait au moins annoncer un agenda précis des actions à venir. Mais hélas, Jean Eyeghe Ndong et lui ont laissé la foule en transe sur leur faim. La proposition modérée et pertinente énoncée par Zacharie Myboto semble ne pas cadrer avec l’état d’esprit des populations au regard des différents éléments toujours utilisés ;

Face à cette situation frustrante pour les populations, en tant qu’analyste de la vie politique de notre pays, la première des choses qu’on pourrait soutenir serait que, Zacharie Myboto et Jean Eyeghe Ndong, par la déception immense qu’ils viennent de susciter chez ces nombreux partisans du changement, viennent de se griller politiquement en même temps qu’ils viennent de servir une manne politique à Ali Bongo Ondimba si et seulement si André Mba Obame continue d’entretenir le mystère sur son état et ne fait pas une annonce plus accessible à la masse qui attend des éléments concrets.

En fait, c’est l’occasion pour Ali Bongo Ondimba de faire preuve d’un certain génie politique stratégique de taille qui passerait inévitablement par des changements immédiats, rapides et profonds, aussi bien au sein de son cabinet que dans son gouvernement dirigé par l’Alzheimer technocratique d’Oyem, Raymond Ndong Sima.

Selon le contexte actuel, ce nouveau souffle qu’il pourrait s’offrir serait largement plus salvateur que les stratégies à deux balles proposées par l’aguidi boy cupide de Tsamba Magotsi et les débilités mystico-fétichistes conseillées par l’unique dahoméen de Bongoville, Maixent Accrombessi, le leader des étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires.

Faut-il dire, ici et maintenant, que l’opportunité suicidaire que Zacharie Myboto et Jean Eyeghe Ndong viennent d’offrir Ali Bongo Ondimba pourrait aussi être un tremplin de taille pour tuer toute vulgarisation de l’idée de la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine pouvant tout simplement se transformer en dialogue nationale populaire solennel regroupant toutes les forces vives de la Nation avec en bonus, la réhabilitation inattendue de l’Union Nationale.

Enfin, contrairement à ses pairs du monde arable qui ont connu des chutes dramatiques et pathétiques, Ali Bongo Ondimba vient d’avoir une aubaine surprenante, fruit de la stratégie inadaptée au contexte et à l’état d’esprit choisie par les principaux leaders politiques de l’opposition gabonaise. Ce qui pourrait lui garantir une paisible présence au sommet de l’Etat jusqu’en 2016, année de la prochaine élection présidentielle. A moins que André Mba Obame, absent de ce meeting raté bien heureusement selon certains, ou la société civile nous sortent très rapidement un Joker habile qui pourrait sauver les principaux mobilisateurs des masses populaires de l’opposition de leur stratégie déstabilisante pour les Gabonaises et les Gabonais qui meurent d’envie d’en découdre une fois pour toute avec l’arrogance des étrangers étranges, incompétents et impopulaires ainsi qu’avec les méthodes de gestion moribondes du PDG.

Il convient alors d’attendre, de la société civile, d’André Mba Obame ou d’Ali Bongo Ondimba, qui fera très rapidement preuve d’opportunisme politique afin de récupérer les milliers de militants de l’opposition complètement déçus et démotivés.

Par Télesphore OBAME NGOMO


 





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