mercredi 28 novembre 2012

Les conséquences de la mort de Michel Ongoundou Loundah


Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, s’est immolé par le feu pour manifester son mécontentement face à la dictature de Ben Ali en Tunisie. Et les conséquences de cet acte qui aurait pu être banalisé ont été la révolution tunisienne, puis arabe, le départ de trois grands géants finalement aux pieds d’argile qui tenaient de fer la zone du Sahel depuis de nombreuses décennies et enfin la crise profonde dans cette zone du continent africain.

En 1990, les graves tensions politiques, la crise à l’université, la mort brutale et non mystérieuse de Joseph Rendjambé et la chute du mur de Berlin qui symbolisait la fin de la guerre froide ont contraint Omar Bongo Ondimba comme de nombreux chefs d’Etat en Afrique à une ouverture politique. A cet effet, l’histoire nous apprend que c’est la seule période glissante et sombre du passé politique d’Omar Bongo Ondimba durant laquelle l’ancien président du Gabon aurait réellement senti son pouvoir lui filer entre les doigts.

Actuellement dans notre pays, les tensions sont plus que graves au point d’être devenues éminemment explosives. Et ce ne sont pas les différentes agitations et les insaisissables agissements du pouvoir, plus qu’aux abois, qui contrediront la forte fébrilité qui y plane.

En effet, depuis la chute mortelle et fatale de Nicolas Sarkozy de l’Elysée, on assiste à un spectacle digne d’un changement pressant au sommet de l’Etat gabonais dont le dispositif tend désormais à s’imposer progressivement. C’est pourquoi on peut aisément voir que le comportement du pouvoir en place est perturbé et totalement instable. Puis, une multiplication de justifications injustifiées injustifiables, d’innombrables sorties malhabiles et mal préparées par celui-ci, laissant d’ailleurs clairement émerger le spectre d’une triste fin de règne. Ensuite, on a un pays en quasi état de siège avec la présence injustifiable de l’armée tous les 5 mètres, en même temps un bal d’émissaires nocturnes « adversaires-amis » en soutane envoyés par ci et par là, des escrocs charlatans consultés toutes les deux secondes pour tenter de prédire le type de fin qui frappera très prochainement le pouvoir d’Accrombessi et tous ses soutiens, champions en vente d’illusions et de vents.

Bien évidemment, à ce bal côtoyant la peur s’ajoute les incohérences de l’opposition aguidiïsée version Louis Mayila, Davin Akouré et Richard Moulomba Mombo. Puis, on y compte bien les turpitudes à dormir debout de la société civile corrompue version Alain Moupopa et Dieudonné Milama Minto’o. Et enfin, le foisonnement d’arguments ramassés et de caniveaux de certains individus se réclamant de la diaspora qui ne peuvent convaincre que les escargots logeant au plus près des égouts.

Tous ces différents éléments énumérés concourent naturellement à alourdir l’atmosphère politico-sociale déjà bien tendue. A cet effet, tout laisse à croire qu’il ne manque plus que l’allumage de cette étincelle qui activera le lancement des hostilités qui pourrait bien commencer avec l’assassinat de Michel Ongoundou Loundah, un cadre Obamba du Haut-Ogooué, si on s’en tient aux propos du mythomane pseudo soutien et conseiller d’Ali Bongo Ondimba, Raphael Ntoutoume Nkoghe alias Sabrina Courtois, miss esserenguila du palais présidentiel et Pulchérie Beaumiel qui serait aller avertir le père de Michel Ongoundou Loundah de ce que préparerait la présidence de la République contre ce dernier. 

Un énième grave acte de trahison envers les gens de son camp « présidentiel » qui ne sont pas encore arrivés au bout de leur surprise avec ce sulfureux personnage qui insulte copieusement la famille Bongo, le PDG et le régime en place qu’il sert malheureusement aujourd’hui avec un zèle que n’a même pas Faustin Boukoubi, secrétaire général de ce parti en lambeau. Ne dit-on pas : « qui a trahi, trahira ? ». Finalement l’entrisme tend à montrer ses limites. Une bonne dose d’aguidi pure vaudouïsée venue d’Abomey, ville natale de Maixent Accrombessi, s’impose pour que ce personnage dangereux retrouve toutes ses aptitudes de collaboration et de soumission à l’ancien démarcheur immobilier venu assiégé les finances publiques de notre pays avec la totale allégeance d’Ali Bongo Ondimba.

Affaire à suivre…

Face à cette situation plus qu’étrange dans un climat où les suspicions diverses et variées portent toutes les couleurs pouvant donner naissance à tous types de révolte, guerre ou guérilla, il convient de rappeler que la dernière grande crise entre les Obamba et les Tékés du Haut-Ogooué remonte aux conflits qui avait opposé Jean Pierre Lemboumba Lepandou, Obamba du G2,  et la famille d’Omar Bongo Ondimba, Téké du Haut-Ogooué.

Cette crise aux apparences résolues, car disons le, elle avait atteint un niveau indescriptible, avait laissé d’énormes séquelles qui font que les deux clans se regardent depuis lors en chiens de faïence et restent continuellement sur leur garde. Et, l’assassinat de Michel Ongoundou Loundah annoncé par Raphael Ntoutoume Nkoghe, conseiller d’Ali Bongo Ondimba, ne ferait que raviser ces cendres que la méfiance avait gardées bien brûlantes

Autrement dit, si le clan Obamba dont est issu Michel Ongoundou Loundah semble montrer une solidarité, que les mauvaises langues qualifient de façade, il va s’en dire que celle ci pourrait très vite se renforcer en cas de mort non étrange de ce fils Mbédé. Or, du côté où viendrait le fait gravissime selon Raphael Ntoutoume Nkoghe, il y a trois ans que l’unité a définitivement foutu le camp.

En d’autres mots, depuis le voyage du patriarche Omar Bongo Ondimba, sa famille et son clan, « Téké » ont publiquement et officiellement divorcé avec l’unité pour épouser la division, la frustration et les conspirations de tout genre. Cette situation pathétique s’est aggravée avec la préférence d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires par Ali Bongo Ondimba.

Un fait méprisable qui, non  seulement agace les membres de la famille Bongo Ondimba dans sa grande majorité et au plus haut point, en même temps qu’il déçoit profondément le clan des téké, désormais prêt à tout, même une franche collaboration stratégique avec l’adversaire qui en plus n’est pas un inconnu pour eux. Aussi, ce fait inexplicable rationnellement exaspère la province du Haut-Ogooué, principalement et majoritairement la pléthore de cadres compétents Obamba, et enfin insupportable pour le peuple Gabonais qui, humilié, n’en peut plus de se voir diriger par une légion étrangère aux méthodes de gestion dignes d’une production artisanale d’aguidi et de mafé.

C’est dire que toutes les conditions sont réunies pour qu’il y ait une explosion des violences dans le pays à tout moment. Est-il encore nécessaire de préciser que les Obamba comme les Fang ont cette réputation d’hommes intelligents et frondeurs ? Deux concepts à prendre au propre comme au figuré en temps de crise sans cesse progressive.

Michel Ongoundou Loundah, dont l’assassinat prémédité a été révélé par l’équilibriste, profito-situationniste et traître, Raphael Ntoutoume Nkoghe au père de ce cadre Obamba du Haut-Ogooué, sera-t-il le Joseph Rendjambé des temps modernes par qui le calendrier de la tenue de la Conférence Nationale Souveraine s’imposera au plus tôt dans notre pays ou le Mohamed Bouazizi qui permettra de libérer toute la sous région fortement infestée par des représentants de plus en plus contestés ?

Au-delà des interrogations légitimes posées, on peut au moins être sûr d’une chose, un quelconque acte qui mettrait en péril la vie de Michel Ongoundou, journaliste de formation et connu à l’international, cadre Obamba respecté dans le Haut-Ogooué, cadre influent et stratégique de l’Union Nationale, proche apprécié et écouté d’André Mba Obame, sera tout simplement et inévitablement la goutte d’eau qui fera déborder le vase. Et ce ne sont plus les paroles modérées de Zacharie Myboto et de Jean Eyeghe Ndong ou le silence mesuré et énigmatique d’André Mba Obame qui pourront canaliser les énergies débordantes des populations gabonaises désabusées par cette misère inqualifiable, mais bel et bien les mots agressifs et courageux du téméraire et suicidaire Gérard Ella Nguema qui serviront de référence et seront vivement écoutés et matérialisés.

En tout cas, qui vivra verra. Car, si les hostilités commencent entre Obamba et Téké dans la province au soutien dit symbolique et indéfectible au régime en place, il va s’en dire qu’en un seul clin d’œil, le pouvoir pliera très vite ses bagages.

Par Télesphore OBAME  NGOMO






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