lundi 5 novembre 2012

Affaire René Ndemezo’Obiang : Qui doit à qui ?


En observant la cabale médiatique injustifiée et suicidaire qui est faite par Raphael Ntoutoume Nkoghe dans la presse collaborationniste aux ordres du dahoméen de Bongoville contre la personne de René Ndemezo’Obiang, on ne peut que se dire que la raison a réellement foutu le camp à la présidence de la République.

En effet, dans son livre « Lumière sur le Gabon » dans lequel il insulte copieusement la famille Bongo, le parti démocratique gabonais (PDG) et le régime qu’il sert aujourd’hui avec un zèle d’aguidi boy, au chapitre « Résumé des mutations politiques de 1967 à 1989 », Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’unique conseiller d’Ali Bongo Ondimba, critiquait sévèrement René Ndemezo’Obiang et l’accusait d’avoir pratiqué ce qu’il avait appelé « l’entrisme » car ce dernier avait accepté de collaborer avec Omar Bongo Ondimba.

Mais, la différence entre René Ndemezo’Obiang et Raphael Ntoutoume Nkoghe réside dans l’attitude des deux hommes qui ont accepté de servir le système politique en place. Il n’existe aucun écrit de René Ndemezo’Obiang dans lequel il aurait juré sur tous les dieux des enfers qu’il ne servirait jamais le régime d’Omar Bongo Ondimba en y pratiquant « l’entrisme ». Ce qu’on sait, c’est que René Ndemezo’Obiang avait dans le temps dénoncé les travers du parti unique. Si ça c’est une faute, alors comme dénommer le comportement de Raphael Ntoutoume Nkoghe ?

Dans la préface de son livre ainsi que les chapitres suivants, Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’unique conseiller au monde qui peut se permettre de traiter son chef d’inconscient, d’incompétent, de tribaliste et de « génocidaire » disait : « Des témoignages des collègues diplomates qui l’ont connu avant moi, j’ai surtout retenu qu’il s’agissait d’un journaliste déterminé, provocateur et qui a le don d’indisposer le régime. Pas seulement à cause de ses écrits, mais surtout parce qu’il n’a jamais voulu composer avec le pouvoir, repoussant toutes les offres qui lui ont été faites et éprouvant une souveraine indifférence à l’égard de l’argent du Palais (présidentiel)».

Au regard de ce que Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’unique conseiller d’Ali Bongo Ondimba également appelé Sabrina COURTOIS, écrit aujourd’hui dans la griffe de Cotonou, on ne peut que se demander où serait passé cette puissante résistance à l’argent du palais présidentiel ? On voit bien que celui qui avait écrit dans son livre: «Tout en s’acharnant sur l’Eglise catholique, Bongo s’activait également à mettre en rotules l’Eglise protestante. Parce que celle-ci ayant notamment la main mise sur trois provinces d’influence notable et à forte domination démographique d’une ethnie dont il rêve la disparition : l’ethnie fang, qui coiffe les trois provinces du Woleu-Ntem, Moyen Ogooué et Ogooué Maritime…», au chapitre « Eglise protestante » souffre de véritables troubles et ne peut se permettre d’insulter ou de critiquer René Ndemezo’Obiang qui a donné son point de vue sur le dialogue national plus qu’urgent et que de nombreux gabonais appellent de leurs vœux.

Et Raphael Ntoutoume Nkoghe, la lumière inspiratrice du palais présidentiel de rajouter dans son livre : « Pour espérer une vie aisée, il faut alors renier ses convictions - pour ceux qui en ont eues - et son activisme contestataire pour entrer dans le cercle des alliés du régime. Les précurseurs de cette course à l’aisance matérielle vont inventer l’entrisme. Ils prétexteront leur reddition par une approche qui consiste à pénétrer le système pour le changer de l’intérieur… Une fois leur forfaiture consommée, les entristes se sont mis entièrement au service de Bongo. Le plus souvent avec zèle. Tout en profitant des largesses que leur offrait le régime. C’est ainsi qu’ils n’ont pas tardé à devenir riches et à susciter jalousie et complexe auprès des autres compagnons de la contestation ».

En lisant ces propos d’hier de Raphael Ntoutoume Nkoghe, l’auteur de l’unique livre au monde qui appelait à la décapitation du PDG et du maître du régime Bongo, ainsi que ses innombrables injures d’aujourd’hui à l’égard de ceux qui osent avoir une voix discordante face aux fautes politiques du régime en place, on ne peut que se demander qu’est ce qui ne va pas chez cet homme ou qu’est qui n’a pas marché ? Encore une fois de plus, est-il réellement qualifié pour insulter, critiquer ou vilipender René Ndemezo’Obiang ou un quelconque citoyen gabonais qui ne serait pas d’accord avec la gestion critiquée et critiquable d’Ali Bongo Ondimba ?

Voudrait-il que tout le monde puisse faire comme lui, pratiquer l’entrisme et insulter ceux qui s’opposeraient au régime d’Accrombessi afin d’essayer de se donner bonne conscience face à ses écrits qui lui rappellent sans cesse son triste passé, finalement ?

Quand Raphael Ntoutoume Nkoghe se met à courir après un culot inqualifiable en tentant d’humilier René Ndemezo’Obiang sous le regard passif des autres membres du pouvoir en place, oublie t-il ce que lui-même avait écrit dans son livre concernant l’état d’esprit qui avait suscité l’avènement de la conférence nationale de 1990 ?

Certainement, trop concentré à inventer de nouveaux mensonges et d’ingénieux montages à deux balles pour remplir ses torchons de service, nous ne pouvons pas laisser la maladie d’Alzheimer frapper un compatriote aussi « jeune ». Aussi, nous nous offrons le plaisir thérapeutique et salvateur en lui rappelant certains passages de son propre chef d’œuvre sur l’idée de la conférence nationale qui lui font déchaîner ses réserves en mythomanie sur René Ndemezo’Obiang.

Raphael Ntoutoume Nkoghe écrivait ceci : « Avec le concours du vent de l’Est qui sécrète, le 17 décembre 1989, la contestation estudiantine à Libreville, la rue oblige Bongo à revoir l’organisation de son pouvoir… on retient la nécessité de débattre publiquement de la situation socio-politique du pays afin de laisser aux uns et les autres la latitude de vider leurs vieilles rancœurs et de cracher l’amertume longtemps accumulée. La méthode revient au choix du modèle Béninois : la Conférence nationale ».

Puis, il renchérissait en disant : « Pour le régime ébranlé, il s’agit d’atteindre deux objectifs. 1/ Atténuer la contestation grandissante afin qu’elle ne prenne pas les allures d’une insurrection généralisée. 2/ Créer une liberté contrôlée dans un vaste parti unique (le RSDG). Parti que doivent intégrer les contestataires afin d’obtenir et le silence des porte-voix de la contestation et la corruption directe de ceux-ci. Surtout des plus déterminés ».

Ensuite, ce sulfureux conseiller d’Ali Bongo Ondimba de préciser : « Le fait de donner enfin publiquement la parole aux contestataires est perçu par ces derniers comme un signe évident d’affaiblissement du régime. Ils décident alors de tenter, si ce n’est un coup de force, mais du moins un grand coup. Pour cela, ils vont réclamer, dans un premier temps, la souveraineté de la Conférence nationale. Bongo voit venir le danger et oppose une fin de non-recevoir, appuyé en cela par ses amis du Bureau de la Conférence nationale… Finalement, on laisse aux faucons du régime le soin de la rédaction de la future Constitution et d’un Code électoral qui va curieusement céder à l’administration pédégisée, partiale et sensible à l’argent, l’entière gestion des élections législatives ».

Chers lecteurs vous ne rêvez pas. Voici les écrits d’un individu qui s’estime encore légitime pour donner des leçons de morale aux gabonais.

Face aux insanités qui sont pondues contre la personne de René Ndemezo’Obiang, on est tenté de se demander, d’Ali Bongo Ondimba et de René Ndemezo’Obiang, qui a rendu service à l’autre ? Entre le PDG, le régime en place et René Ndemezo’Obiang, qui a plus donné à l’autre ? Et enfin, Omar Bongo Ondimba n’avait-il pas le devoir de renvoyer à René Ndemezo’Obiang l’ascenseur au nom des nombreux services rendus ?

Deux proverbes sont à retenir devant le contexte qui s’impose. Tout d’abord, il convient de rappeler que l’oiseau oublie le piège, mais il n’en est pas de même pour ce dernier. Puis, quand on tue le poussin, le petit canard regarde.

Au regard des services rendus par René Ndemezo’Obiang au parti démocratique gabonais, puis au régime d’Omar Bongo Ondimba hérité par Ali Bongo Ondimba, puis à ce dernier lors de l’élection explosive de 2009, ne paraissait-il pas légitime pour ne pas dire normal que se fusse ce fidèle et loyal serviteur qui aurait dû bénéficier de la première primature dans le Woleu-Ntem ?

Jean Louis BORLOO n’a-t-il pas lâché Nicolas Sarkozy et refusé de réintégrer le gouvernement 2 de François FILLON lorsque le prédécesseur de François Hollande ne lui offrit le poste de premier ministre qu’il méritait au regard de la situation sociopolitique en France à mi-mandat ?  A-t-il pour autant fait l’objet d’injures et de caricatures du cabinet de Nicolas Sarkozy quand bien même le patron du parti radical critiquait et contestait ouvertement les mesures prises par Nicolas Sarkozy et François Fillon ?

La reconnaissance, elle existe aussi en politique. Elle ne peut se faire et ne doit nullement être cautionnée lorsqu’elle se fait à géométrie variable. Ali Bongo Ondimba ne peut pas d’un côté considérer Maixent Accrombessi et sa cohorte d’étrangers étranges, incompétents, arrogants et impopulaires comme des demi-dieux et remercier les gabonais qui l’ont soutenu en monnaie de singe en espérant que cela les amuserait.

Si effectivement, la reconnaissance entraîne la loyauté et la fidélité, il va s’en dire que l’ingratitude suscite aussi bien la déception que l’urgence  d’une conspiration. Ali Bongo Ondimba s’est publiquement montré extrêmement infecte à l’égard de tous ceux qui n’ont pas porté leur choix sur sa personne en 2009. Les preuves sont là, et tout le Gabon sait que de nombreux professeurs d’université sont sans salaires depuis son accession au pouvoir du fait de leur choix politique. Un fait que nous avons d’ailleurs toujours dénoncé. Il en a été de même aussi bien pour tous ceux qui ont contesté sa désignation comme candidat devant représenter le parti démocratique gabonais à l’élection présidentielle anticipée ainsi que lors du vote du futur président de la République.

Devrait-on comprendre, en lisant les injures de son conseiller Raphael Ntoutoume Nkoghe qui l’a pourtant traité de voleur et de receleur dans son livre « Lumière sur le Gabon », qu’il n’a que des droits et pas de devoirs envers autrui ? Devrait-on comprendre par cette cabale médiatique orchestrée par son conseiller contre la personne de René Ndemezo’Obiang que les gabonais lui doivent une dévotion voire une soumission parfaite sans rien attendre de lui en retour ? Devrait-on croire qu’Ali Bongo Ondimba penserait que les gens font la politique pour admirer ses rêves?

Si telles sont les conceptions de l’investissement en politique d’Ali Bongo Ondimba dessinées par son conseiller Raphael Ntoutoume Nkoghe, on peut alors lui rappeler que toute personne s’investit dans quelque chose lorsqu’elle y voit d’abord son intérêt au-delà de l’intérêt général. Des ambitions n’existent pas seulement pour ceux qui veulent ou sont chefs d’Etat.

Par conséquent, si c’est ainsi qu’Ali Bongo Ondimba, le PDG et le régime en place remercient des gens comme René Ndemezo’Obiang, qu’en sera-t-il pour tous ceux qui n’en ont pas fait autant pour le maintien du PDG à la tête de l'Etat depuis 45 ans? Même si on voit bien que les étrangers étranges du palais présidentiel semblent répondre à une autre logique.

De Jean Louis Borloo et de Nicolas Sarkozy, on a bien vu celui qui avait plus à perdre selon le contexte qui pesait sur la France lors de l’élection présidentielle de mai 2012. Par conséquent, que Raphael Ntoutoume Nkoghe sache que, de René Ndemezo’Obiang et d’Ali Bongo Ondimba, c’est son chef qui a le plus à perdre. Omar Bongo Ondimba avait su être reconnaissant envers René son collaborateur en le mettant à l’abri du besoin matériel et financier. Malheureusement, Omar Bongo Ondimba n’avait pas laissé une recette miracle à son actuel successeur pouvant l’épargner d’une quelconque contestation politique et populaire susceptible d’écourter sa présence au sommet de l’Etat ou d’entraîner la fin de ses ambitions à la tête du pays.

Que Raphael Ntoutoume Nkoghe, le lumineux et sulfureux conseiller d’Ali Bongo Ondimba qui, dans son livre, au chapitre « Eglise protestante », avait écrit que Bongo rêvait de la disparition de l’ethnie fang comprenne que ses minables écrits, dignes d’un entriste zélé, ne pourront nullement faire disparaître l’incontestable potentiel politique de René Ndemezo’Obiang. Car, une parole n’a de sens que parce qu’elle est prononcée par la bonne personne. Autrement dit, un cerveau et une bouche remplis d’aguidi et une plume tenue par un individu plus que corrompu ne peuvent plus trouver une once de crédibilité, de légitimité et de sincérité auprès de l’opinion publique.

Des reconversions professionnelles pour des gens comme Raphael Ntoutoume Nkoghe existent.  Il serait peut être temps, après avoir connu les deux extrémités, anti Bongo-PDG et vuvuzéla d’Accrombessi et membre du conseil national du PDG, de s’investir sur un chantier vierge. Comme quoi il existe vraiment des « nés avant la honte ».

Tous les Gabonais peuvent tout reprocher à René Ndemezo’Obiang mais certainement pas Raphael Ntoutoume Nkoghe au cerveau bourré d’aguidi venue d’Abomey.

Par Télesphore OBAME NGOMO


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