samedi 1 septembre 2012

Faut-il prendre André Mba Obame au sérieux ? (1ère Partie)

De manière générale, et encore plus en politique, les déclarations ou les menaces de l’adversaire ne sont jamais à prendre au premier degré. Son but n’étant certainement pas de plaisanter mais de faire passer des messages clairs, non seulement à ses adversaires mais aussi au peuple.

En effet, dans le cadre du Gabon, les récents et nombreux propos tenus par Zacharie MYBOTO et André MBA OBAME dit AMO ne devraient jamais être pris à la légère. Car, ceux qui suivent et étudient ces personnages politiques depuis trois ans sont au moins tombés d’accord sur une chose : Zacharie MYBOTO et son dernier fils politique ne font jamais de sorties publiques par hasard. Et c’est le moins que l’on puisse dire lorsqu’on mesure la consistance de leurs divers discours.

Dans des pouvoirs mieux organisés, des équipes de spécialistes en psychologie, en sciences politiques et en diplomatie auraient dû être constituées pour suivre et analyser tous leurs différents mouvements politiques. Cela aurait permis de mieux canaliser leur puissante ascension politique ou leur plébiscite populaire.

De retour de Paris, Zacharie MYBOTO  a instruit le peuple sur le séjour qu’il a effectué dans cette ville avec ses compagnons politiques. La plus frappante des révélations n’était pas que lui et ses amis de l’Union Nationale aient été reçus à l’Elysée ou au siège du Parti Socialiste mais par le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) car, si un groupe étranger, surtout appartenant à l’opposition, parvient à franchir cette étape dans leur stratégie de conquête du pouvoir, c’est dire qu’il y a véritablement matière à s’inquiéter.

Et André MBA OBAME de revenir sur les excellentes relations que l’opposition entretiendrait avec la nouvelle majorité au pouvoir en France. Et nul Gabonais averti en politique n’ignore l’influence critiquable mais réelle dont la France a toujours disposé dans la gestion des affaires politico économique dans notre pays.

Pour asseoir nos affirmations, il suffit de se demander, n’est ce pas la France de Jacques FOCCART sous la présidence du général de Gaulle qui avait ramené le président Léon MBA MINKO à la tête du pays après le coup d’état militaire de 1964?

Puis, n’est ce pas toujours la France de Roland DUMAS sous la présidence de François MITTERRAND qui avait sauvé le pouvoir du président Omar BONGO ONDIMBA complètement mis en lambeaux par les nombreux mouvements populaires de 1990 devenus ingérables pour la partie gabonaise ?

Ensuite, n’est ce pas la France de Claude GUEANT et de Robert BOURGI sous la présidence de Nicolas SAOKOZY qui s’était autorisée d’avoir plus qu’un œil sur la gestion de la transition d’août 2009 ?

D’ailleurs cela n’est certainement pas considéré aujourd’hui comme une grande révélation quand le monde entier s’était effarouché  devant le zèle et la bouche trop légère de Robert BOURGI qui déclarait le 29 août 2009 dans les colonnes du très célèbre journal français « Le MONDE »: « Au Gabon, la France n’a pas de candidat  mais mon candidat, c’est Ali BONGO. Or, je suis un ami très écouté de Nicolas SARKOZY et de manière subliminale, l’électeur gabonais le comprendra ». Merci BOURGI, on s’est tous demandé pour qui tu roulais réellement en t’entendant faire cette déclaration qui n’avait vraiment pas lieu d’être.

Face à tous ces faits historiques avérés, nul ne peut aujourd’hui minimiser l’empreinte de la France dans les affaires du Gabon.

De ce fait, le pouvoir en place ne devrait certainement pas prendre les dernières révélations faites par André MBA OBAME pour de belles petites plaisanteries au risque de se retrouver dans le même état de choc que Laurent Gbagbo lors de son arrestation. Car, celui-ci avait tellement sous-estimé la force de son adversaire qui pourtant jouissait désormais du soutien du pouvoir français.

En plus, c’est l’occasion de dire que les attaques incandescentes, peut être légitimes mais dangereuses voire suicidaires, faites par la presse proche du pouvoir à l’endroit du parti socialiste et des autorités françaises ne sont que des arguments supplémentaires qui ont favorisé le ternissement des relations entre le pouvoir gabonais et l’actuel pouvoir français après l’arrogance injustifiée et démesurée des cadres du parti démocratique gabonais (PDG) qui n’avaient pas imaginé une probable chute fatale et brutale de Nicolas SARKOZY en 2012.

Or dans son discours d’investiture du 16 octobre 2009, Ali BONGO ONDIMBA annonçait clairement qu’il inscrira sa présidence sous les prescriptions suivantes : « prévenir, anticiper, planifier, exécuter, contrôler et sanctionner ».

Par conséquent, il n’est nullement abusif d’affirmer que lorsqu’un pouvoir perd un soutien de taille comme celui de la France,  le danger pourrait désormais frapper à sa porte.

Sékou Touré, Thomas Sankara, Jean Bedel Bokassa, Mobutu Sésé Séko, Pascal Lissouba, Laurent Gbagbo, Ben Ali, Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi, rien que pour citer ceux là en ont fait les frais.

Par Télesphore OBAME NGOMO 

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