mercredi 26 septembre 2012

Pourquoi Louis Gaston Mayila s’est-il suicidé ?



« Prévenir la trahison, débusquer le faux ami, le jaloux parent, le traître avant qu’il inocule son venin est une opération aussi complexe que de nettoyer l’anus d’une hyène. » — Ahmadou KOUROUMA, En attendant le vote des bêtes sauvages

Le 12 septembre 2012, lors du débat animé par David Ella Mintsa qui avait pour mission d’analyser le discours du chef de l’Etat devant le Parlement réuni en Congrès,  Louis Gaston Mayila déclarait devant les téléspectateurs de Gabon Télévision, qu’il n’avait pas raté une seule miette du discours prononcé. Ce qui semble au regard de son comportement trouble et incohérence un grossier mensonge de plus dont le personnage semble être devenu coutumier.

Dans son discours, Ali Bongo Ondimba déclarait : «en effet, de l’avis de nombreux observateurs tant au Gabon qu’à l’étranger, l’hyper-politisation de notre société et nos multiples incohérences ont été un frein à son développement pourtant bien engagé… Nous avons passé trop de temps à faire de la politique, au détriment du développement économique et social de notre pays et du bien être de ses populations. Ces mêmes populations ont été transformées en spectatrices impuissantes de leur destin, alors que les hommes politiques allaient et venaient, de négociations en arrangements, souvent guidés par des appétits personnels ».

En analysant froidement et sans états d’âme le comportement incohérent et injustifiable de Louis Gaston Mayila face à la position affichée par l’Union des Forces du Changement (UFC)) à Mouila dont il était l’un des principaux fondateurs de par son statut de président de séance, on se demande vraiment si cet homme aux circonvolutions politiques interminables a bel et bien écouté le discours du chef de l’Etat qui avait pourtant le mérite d’être clair dans ce chapitre d’autant plus que celui-ci signait la fin des « hommes politiques sans consistances » qui avaient pour habitudes de transformer les populations en simple spectatrices de leur destin, qui adulaient l’opportunisme politique par leurs innombrables aller-retour entre l’opposition et le pouvoir avec en filigranes de nombreux petits arrangements alimentant ainsi leurs appétits personnels.

Le 09 septembre 2012, Louis Gaston Mayila avait apposé sa signature sur le communiqué final des travaux qui avaient ponctué cette rencontre dans la province de la Ngounié. Et dans ce communiqué, il était clairement dit : « l’opposition gabonaise exige également du gouvernement la réhabilitation de l’Union Nationale, injustement dissout pour un acte qu’elle n’a jamais posé en tant que parti politique… L’opposition gabonaise lance un appel solennel au peuple Gabonais à rester mobilisé à répondre à tous les mots d’ordre qui seront lancés pour l’aboutissement de ces exigences attendus ».

Finalement, il semble devenu urgent de rappeler à cet individu, pourtant avocat de formation, qui a plus fait de la politique politicienne que l’exercice du droit jadis étudié mais très vite oublié au regard de ses méthodes de gestion et de gouvernance innommables parce que trop méprisables, que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ratifiée par le Gabon soutient en son article 2 que : « le but de toute association politique  est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sureté et la résistance à l’oppression ».

Autrement dit, si Louis Gaston Mayila avait reconnu par sa signature que l’Union Nationale, qui est avant tout une association politique, avait été injustement dissoute par le gouvernement de Paul Biyoghe Mba, en quoi le ministre de l’intérieur dont on peut souligner la cohérence bien qu’étant dans l’erreur, peut-il empêcher aux membres d’un parti politique injustement sanctionné d’agir sur l’espace public ? A cet effet, qui doit-on écouter, le ministre Ndongou qui est dans une violation flagrante de l’article 2 de la  Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen ou la volonté d’un groupement de personnes désireuses de faire valoir leurs droits ?

Par la lettre envoyée au ministre de l’intérieur afin de tenter de se justifier, on ne sait trop de quoi, Louis Gaston Mayila vient de faire tomber le masque de son opportunisme politique qui avait été pourtant dénoncé par Ali Bongo Ondimba dans son discours devant le Parlement réuni en Congrès.

En plus, en agissant ainsi, Louis Gaston Mayila qui certainement, ne sait plus ce que veulent dire les mots dignité ou fierté, oublie qu’il ne pèse rien sur l’échiquier politique national. Et qu’à ce titre, le pouvoir en place devrait comprendre qu’il n’y a aucun intérêt à s’acoquiner avec un vieux poisson politique sans écailles et sans chair et dont les arêtes sont désormais en état de décomposition. C’est d’ailleurs ce qui semble le mieux justifier son accrochage calculé à l’ACR.

En d’autres termes, pour un individu qui fait de la politique depuis plusieurs décennies, le piètre score lors de la dernière élection législative est la preuve qu’à certain moment il faut savoir quitter la fête avant qu’elle ne vous quitte. Dans le département de la Tsamba Magoutsi à Fougamou, sur 3355 votants, Louis Gaston Mayila qui, rappelons le encore, fait de la politique depuis plus de trente ans, n’a obtenu que 970 voix. N’est ce pas là un élément suffisamment éloquent devant désormais disqualifier cet individu, grand adepte du proverbe disant : « un tien vaut mieux deux tu l’auras ».

C’est dire que Louis Gaston Mayila qui n’est pas totalement concentré et convaincu du combat de l’alternance politique conduit par ses compères de l’opposition, pense qu’il serait intéressant pour ses finances personnelles en mal de consistance de miroiter au pouvoir, plus que jamais en mal de légitimité, ses pseudo capacités à déstabiliser une opposition qui n’a cessé de démontrer depuis un certain temps que le rapport de force lui est désormais favorable. Mais hélas pour cet ancien avocat, il existe aussi un proverbe qui dit clairement que « qui trop embrasse mal étreint ».

Enfin, au regard de la situation en présence, ne pouvant déconcentrer ses anciens amis de l’UFC qui ont moult fois prouvé qu’ils ont gagné la bataille populaire, ne parvenant pas à convaincre le pouvoir de ses réelles capacités en fourberies, ne respectant pas la volonté du peuple souverain qui n’entend plus tolérer l’imposture d’opposants croques mitaines, par son attitude incohérente, Louis Gaston Mayila vient de s’offrir le plus beau suicide politique opéré dans un Labyrinthe où seul le silence ou la retraite politique pourrait lui permettre de ressusciter.

Par Télesphore OBAME NGOMO   



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