Face
au contexte politique extrêmement mouvementé et au regard de l’attitude du PDG
que certains pourraient considérer de « passive » ou de
« molle », il convient de rétablir certains faits qui démontrent que
les cadres de ce vieux parti politique ont une attitude plus que normale.
En
effet, en prenant les derniers faits en date que sont le passage du président
de la République devant le Parlement réuni en congrès et le passage télévisé de
son cabinet pour expliquer et commenter le discours tenu ce jour, nous avons là
deux éléments qui nous permettent d’affirmer que les cadres du PDG n’ont pas été
associés à la réflexion de cette sortie
médiatique très importante du chef de l’Etat.
Tout
d’abord, il convient de rappeler qu’un parti politique est une association
organisée qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie
commune avec pour objectif la conquête et l’exercice du pouvoir. Son rôle
essentiel est de participer à l’animation de la vie politique.
Aussi,
il est l’intermédiaire entre le peuple et le pouvoir. De ce fait, le parti
élabore un programme présentant ses propositions qui, s’il remporte les
élections, seront reprises dans le projet du gouvernement. Puis, un parti
politique a aussi une fonction de direction. C'est-à-dire qu’il a pour objectif
la conquête et l’exercice du pouvoir afin de mettre en œuvre la politique
annoncée.
En
2009, le PDG avait choisi Ali Bongo Ondimba pour porter un projet dénommé
« l’Avenir en confiance ». Ce qui voudrait dire que l’esprit du
projet ainsi que son contenu ont été conçus par les cadres du PDG et présentés
aux populations gabonaises par ces mêmes cadres. Et c’est pourquoi dans tous
ses discours, le président de la République rappelle toujours qu’il a été élu
sur la base du projet de son parti qu’il n’avait fait que porter sur la place
publique.
Cependant,
lors de son discours devant le Parlement, nombreux sont ceux qui ont été
frappés par le fait que, devant une overdose de parlementaires pourtant issus du
même camp politique, le chef de l’Etat vienne à nouveau instruire les cadres de
ce parti sur un travail qu’eux-mêmes auraient conçu depuis trois ans et qui devrait
en principe justifier leur présence dans l’hémicycle, sinon que sont-ils allés
raconter aux populations pour être élu étant donné que leur objectif était de
donner une majorité au chef de l’Etat afin qu’il mette en place le projet pour
lequel il avait été choisi.
Cette
faute de cohérence ou cette erreur stratégique, qui est certainement la
dernière invention des génies de son cabinet, qui n’ont jamais rien prouvé
nulle part, vient de faire la démonstration que, dans les décisions ou les
publications qui sont faites par le chef de l’Etat, le parti n’est pas toujours
associé.
Le
Parlement, majoritairement étiqueté PDG, avait-il encore besoin qu’on vienne
lui expliquer le « fameux plan stratégique du Gabon
émergent » ? Est-ce à dire que c’est un élément du projet « l’Avenir
en confiance » que les parlementaires PDG ignoraient ou qui aurait été
rajouté ? Si oui, pourquoi n’ont-ils pas participé à ce rajout ?
Devant
une telle situation, on ne peut que confirmer la célèbre phrase qui dit :
« l’assassin revient toujours sur le lieu du crime ». C’est la raison
pour laquelle, les téléspectateurs gabonais ont eu droit à la présence des
«savants » du cabinet présidentiel pour venir commenter et expliquer le
discours du chef de l’Etat. Et pour couronner cette journée politique déjà bien
chargée en incohérences, le peuple gabonais a eu l’opportunité inouïe de
découvrir la face du chef de cabinet du président de la République, Liban
Suleimane, l’unique somalien de Ndjolé qui n’a même pas fini sa deuxième année
d’université mais qui a le culot de se présenter comme étant un technocrate. Et
à ses côtés, Alain Claude Bilié Bi Nzé un homme qui, en plus de ne pas être
membre du PDG, a soutenu André Mba Obame lors de l’élection présidentielle
anticipée de 2009 quand le père Paul Mba Abessolo dont il était le directeur de
campagne décida de se ranger derrière son oncle de Medouneu.
Or,
il aurait quand même été logique que se soit, soit un responsable du parti bien
qu’agonisant, soit un membre du gouvernement, soit un parlementaire qui vienne
apprécier ou décortiquer le discours du chef de l’Etat, eux-mêmes étant à
l’origine de l’esprit du projet « Gabon émergent », mais hélas, ce
sont deux hommes qui n’ont rien prouvé dans le parti et qui ne sont même pas du
parti qu’on envoie pour commenter un projet sensé avoir été mis en place par le
parti. Allons y chercher la logique ou la cohérence. C’est d’ailleurs la raison
pour laquelle, Bilié Bi Nzé comme Liban Suleimane sont complètement passés à
côté de l’essentiel pour se lancer dans des procès divers et variés contre
l’opposition oubliant que leur « mission » était de commenter et
d’expliquer le discours du chef de l’Etat.
Pour
ceux qui suivent Bilié Bi Nze dont la moralité repoussante exige seulement son
départ du poste de porte-parole, on peut s’apercevoir qu’il n’y a rien de
nouveau dans ses prises de parole. Il sort régulièrement les mêmes arguments.
Et c’est d’ailleurs surprenant que l’opposition ne se soit pas déjà amusée à anticiper son argumentaire qui
toujours le même, à la virgule près.
Quant
à Liban Suleimane, on ne peut que se demander pendant combien de nuits
n’avait-il pas fermé les yeux pour bûcher son intervention car on n’a pu
constater qu’une fois interrompu par l’insaisissable Louis Gaston Mayila ou par
le docteur Davin Akouré, il était complètement perdu et prenait la parole comme
s’il était au marché de Louis où il vendait les pommes il y a encore très peu
de temps.
Voici
des éléments concrets qui démontrent que le PDG n’est pas toujours associé à ce
qui se fait au sein du pouvoir. Or, quelque soit ce qu’on pourrait reprocher à
ce parti politique vieillissant, il faut quand même reconnaître qu’il y existe
encore des cadres valables et expérimentés qui ont fait leurs preuves et qui
sont encore capables d’apporter de meilleures stratégies. Mais hélas, ils sont
peu ou pas sollicités. De ce fait, comment vouloir que ces gens viennent
défendre des « choses » ou des « arrangements » dont ils ne
sont associés ni en amont et encore moins en aval ?
En
plus, il est important de relever la stratégie suicidaire sur laquelle certains
persistent à se cramponner bien que celle-ci semble désormais obsolète :
celle de dire qu’il n’y a pas de crises au Gabon.
En
effet, en continuant à soutenir qu’il n’y a pas de crises au Gabon, on n’a pu
voir que l’opposition ne fait qu’avancer avec des rangs populaires grandissants
de jour en jour quand le PDG, parti vieux de 45 ans et disposant de toute
l’artillerie de l’Etat, n’a pas su mobiliser lors de son dernier meeting au
jardin botanique. Ce qui est tout à fait normal.
Pourquoi
veut-on que les gens se déplacent s’il n’y a pas de dangers ou si l’objet du
meeting ne se justifie pas ? Et Bilié Bi Nze fait partir des personnes qui
véhiculent cet argument suicidaire. Il semble ignorer ou oublier que, lorsqu’il
parle, les personnes dotées d’un minimum d’intelligence considèrent que c’est Ali
Bongo Ondimba qui s’exprime. Et partant de cette réalité, ses déclarations
engeront toujours le chef de l’Etat.
On
comprend à cet effet que le PDG qui ne soit quasiment associé à rien et dont
les cadres constatent certainement avec regret et amertume qu’après s’être
battu lors de l’élection anticipée de 2009 quand la période était difficile et
chaude, se sont d’autres personnes qui viennent tirer les marrons du feu.
Faut-il
encore rappeler que nul ne fait de la politique pour les beaux yeux
d’autrui ? Comment vouloir mobiliser à nouveau les cadres de ce parti qui,
au regard de ce qui se fait, semblent être marginalisé ?
De
ce fait, il convient de dire que les cadres du PDG ne méritent aucun jugement
sévère mais qu’ils expriment une attitude logique et cohérence face à la place
qu’ils occupent dans ce pouvoir depuis
trois ans maintenant.
Par
Télesphore OBAME NGOMO
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