dimanche 2 septembre 2012

Faut-il prendre André Mba Obame au sérieux ? (2ème Partie et fin)


Cependant, il faut préciser que la gauche française n’agit jamais comme la droite française quand elle pense agir pour l’expansion des valeurs de liberté et de démocratie dans le monde.

Des témoignages historiques avérés et vérifiables qui ont été rendus publics en font foi.

Lors de son discours du 25 août 1958 au moment de la visite du général de Gaulle à Conakry, Sékou Touré, dans un verbe osé et tranchant disait: « Il n’y a pas de dignité sans liberté. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage ».

La réplique du général de Gaulle ne s’était pas fait attendre. Des mercenaires avaient été envoyés pour en découdre avec le président de la Guinée Conakry qui avait été jugé trop arrogant par le pouvoir français. Heureusement pour la vie de Sékou Touré, le plan échoua car sa garde entraînée par des militaires cubains avait été très efficace. Mais c’est par l’application d’un « plan B » que sa chute arriva.

En effet, les services de la France en transe avaient décidé d’injecter une dose mortelle de faux francs guinéen. Ce qui plomba complètement cette jeune économie africaine pourtant florissante. C’est dire que, si sur le plan militaire, les adversaires de Sékou Touré ne l’avaient pas vaincu, le meurtre économique lui avait été fatal.  

Laurent Gbagbo, l’ex président de la Côte d’Ivoire, avait aussi été confronté aux méthodes barbares de la droite française après celles orchestrées contre Pascal LISSOUBA, l’ex président du Congo Brazzaville en 1997.

Le caractère récent des évènements de la Côte d’Ivoire avait permis au monde entier de voir comment son palais avait été pilonné sous le contrôle de l’armée française avant que son occupant, finalement à la résistance fébrile, soit triomphalement débusqué.

Jacques CHIRAC qui n’ignore pas l’histoire des évènements du Congo Brazzaville ayant favorisé le retour du président Dénis Sassou Nguesso au pouvoir ainsi que l’émergence de la rébellion en Côte d’Ivoire ayant finalement eu raison de Laurent GBAGBO n’est que l’un des fils politique du général de Gaulle et de Jacques FOCCART avec qui il a longtemps travaillé. 

Et Nicolas SARKOZY qui n’est que le fils politique de Jacques CHIRAC acheva le travail qu’il n’avait pas réussi à accomplir durant son mandat : déloger Laurent GBAGBO.

On peut en effet constater que les méthodes de la droite française sont souvent les mêmes : l’absence totale de finesse. Par conséquent, on peut réellement affirmer que le petit cabri ne mange que l’herbe que lui donne sa mère.

Par contre, la gauche française a souvent agit avec beaucoup plus de finesse et de délicatesse. Le cas de Thomas Sankara reste l’exemple le plus clair.

Lors de sa visite au Burkina Faso, le jeune président Thomas SANKARA s’était laissé emporter par un verbe tranchant à l’endroit de son invité François MITTERRAND, président de la République française. Et suite à ce verbe brûlant, ce dernier n’hésita pas de relever ce trait de caractère nocif et dangereux qui avait marqué et ponctué le discours de celui qui l’accueillait.

En guise de réplique, l’ancien chef d’Etat français répondit,  pourtant avec un sourire rassurant: «Je trouve que dans certains nombres de ses jugements (parlant de Thomas SANKARA), qu’il a le tranchant d’une belle jeunesse… mais il tranche trop aussi. Il ne va plus loin qu’il ne faut. Qu’il me permette de lui parler du haut de mon expérience».

Inutile de rappeler ici et maintenant la suite de l’histoire de Thomas SANKARA, le monde entier ne l’ignore point. Une triste disparition opérée sans que le sang du peuple burkinabè ne coule, hormis celui de l’homme trop tranchant.

Que les autorités gabonaises lisent correctement l’histoire et se posent cette simple question : quel homme politique français était le père politique de François HOLLANDE, le nouveau président de la France, et avait fait du slogan « La force tranquille » son cheval de bataille ?

Ne dit-on pas que le petit cabri ne mange que l’herbe que sa mère lui donne ?

C’est dire qu’au-delà de tout ce qu’on peut dire sur la conférence nationale souveraine, cette idée semble déjà avoir été validée par les amis du Gabon qui entende préserver la paix dans ce pays où ils ont beaucoup trop d’intérêts.

De ce fait, il serait vraiment regrettable pour certains décideurs et dignitaires de notre pays qu’ils commettent l’erreur fatale de lire les propos d’André MBA OBAME sur la conférence nationale souveraine au premier degré et qu’ils décident de s’embraquer dans un bras de fer où d’ailleurs nombreux ne connaissent ni les tenants et encore moins les aboutissants de celui-ci.

De nombreuses langues annoncent le départ de Maixent ACCROMBESSI du Gabon. Au-delà de la satisfaction de cet état de fait, il faut regretter le fait qu’il a conduit le pouvoir à sa chute. Et le dire une fois de plus après d’innombrables alertes n’est nullement dévoiler un secret ou révéler un scoop.

Cet imposteur étrange, arrogant, incompétent et impopulaire après avoir réuni toutes les conditions pour légitimer le discours d’André MBA OBAME a tranquillement enlevé son corps avec les milliards engrangés, lançant ceux qui avaient aidé Ali BONGO ONDIMBA à prendre le pouvoir le soin de tenter de sauver les meubles pourtant quasi irrécupérables.

Nous en sommes là, aujourd’hui !

Autrement dit, Maixent ACCROMBESSI qui organisait sa foutaise à la présidence de la République avec ses amis sans même associer les piliers du pouvoir gabonais a toujours gardé à l’esprit cette considération méprisante selon laquelle si les choses venaient à tourner au vinaigre pour le chef de l’Etat, ce dernier n’aura qu’à compter sur ses soutiens de 2009 pour venir réparer toutes ses inepties et toutes ses conneries balayant d’un revers de la main toutes les humiliations que ces personnes essuient depuis trois ans.

Face à cette situation, quelques questions s’imposent: quels responsables de notre pays voudraient prendre le très haut risque de tout perdre pour tenter de faire le Service Après Vente (SAV) des bêtises de Maixent ACCROMBESSI qui aurait déjà barré la zone ? Qui voudra laisser toute sa famille pour se retrouver à la Cour Pénale Internationale (CPI), ce tribunal où on sait quand est ce qu’on y entre mais où on n’a jamais entendu que quelqu’un y est sorti ?

Il serait alors pertinent et judicieux que certains responsables de notre pays se montrent véritablement égoïstes sur ce cas de figure. Que ceux qui savent qu’ils sont au fait de la stratégie laissée par Maixent ACCROMBESSI et ses amis du palais s’investissent alors dans le bras de fer contre les puissances pacifiques. Mais que ceux qui ne sont au courant de rien, pensent d’abord à leur famille mais surtout à leur avenir.

Le discours d’André MBA OBAME sur la conférence nationale souveraine est facile à entendre bien qu’il soit chargé de nombreux codes difficiles à saisir pour qui ne connaît pas la réalité des relations actuelles entre la France et le Gabon, pour qui ne maîtrise pas l’histoire politique du Gabon et pour qui ignore les rapports entre la France et l’Afrique en général.

Par Télesphore OBAME NGOMO



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