mercredi 15 août 2012

Quel bilan faut-il juger : celui du pouvoir ou celui de l’opposition ?


Quel bilan faut-il juger : celui du pouvoir ou celui de l’opposition ?

De nombreux commentaires vont bon train au sujet de la situation pathétique et explosive du pays suite à la présence nocive et à la mauvaise gestion d’Accrombessi et sa ribambelle d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires et également suite à la posture désormais dominante affichée par l’opposition archaïque version Zacharie Myboto/André Mba Obame devenue responsable, républicaine et très proche des nouveaux tenants du palais de l’Elysée comme jadis la majorité le fut sous l’ère sarkozienne.

En effet, après avoir accédé au pouvoir selon les conditions réunies à ce moment, le pouvoir gabonais avait devant lui un boulevard pour réussir. Les réels besoins des populations gabonaises ayant fait l’objet d’un diagnostic clair qu’on pouvait d’ailleurs retrouver dans le préambule du projet de société « l’Avenir en confiance ».

Malgré les contestations mortelles, le bénéfice du doute a plané et c’est alors que la passivité du peuple gabonais s’est inscrite à l’ordre du jour afin de voir de quoi serait capable les tenants du pouvoir qui affichèrent une détermination, un courage et une vision : faire du Gabon un pays émergent. Autrement dit, ce peuple passif attendait de voir qui d’Omar Bongo Ondimba, qui n’est plus, et ceux qui ont quitté le navire PDG en 2009 posaient réellement problème dans la gestion du Gabon.

Aussi, le peuple attendait de voir se mettre en place une véritable politique de santé grâce à laquelle il aurait bénéficié d’hôpitaux modernes lui offrant des soins de qualités par un personnel épanoui, bien formé et mieux rémunéré. Hélas, la politique des dons tant décriée sous Omar Bongo Ondimba n’a pas cessé.

Le peuple gabonais attendait  également de voir se mettre en place une vraie politique d’éducation et de formation qui permettrait aux jeunes Gabonais d’apprendre dans de meilleures conditions avec des programmes pédagogiques correspondant aux standards internationaux et des salles de classe adaptées, avec des enseignants bien formés et mieux rémunérés. Hélas depuis 2009, pas plus de 10 salles de classe ne sont sorties de terre. Par contre le peuple gabonais a eu droit à des feux d’artifices qui ont coûté des milliards. Il a eu droit à une course nautique qui a coûté des milliards. Il a eu droit à la visite de rappeurs américains qui ont coûté des milliards. Cherchons où est l’erreur.

Le peuple gabonais souhaitait également voir une véritable politique sociale émerger et qui prendrait à bras le corps la problématique des jeunes filles mères, celle des crimes rituels incessants où les auteurs continuent d’être protégés, celle de l’aide et de l’accompagnement aux personnes âgées, celle d’un logement décent pour tous, celle des hommes d’églises qui brisent les foyers et escroquent les personnes faibles et pauvres, celle de la cohésion sociale et tous ses corollaires, celle de la cherté de la vie au Gabon et ainsi que la problématique de la délinquance juvénile et le chômage des plus jeunes. Hélas, rien ne s’est fait parce que Maixent Accrombessi et ses soutiens qui n’ont rien à foutre des priorités des gabonais ont préféré acheter un hôtel à 65 milliards, la maison de Ted Kennedy à plusieurs milliards y compris la sienne et celle de Liban Soleman qui sont sur la même rue. Ils ont jugé bon d’offrir des milliards à la Somalie, au Japon, à Haïti…

Est-il sérieux de vouloir d’abord éteindre le feu chez le voisin quand votre maison, votre famille et tous vos biens sont entrain de cramer ? L’aide à autrui n’est pas une mauvaise chose mais elle n’a pas de sens lorsque ses populations subissent les mêmes besoins que les autres. Ne dit on pas que la charité bien ordonnée commence par soi même ou encore, on avant de regarder la paille qui est dans l’œil du voisin, il faut déjà commencer par retirer la bille d’Okoumé qui est dans son œil ?

Le peuple gabonais espérait le respect des principes démocratiques avec la reconnaissance et la prise en compte des diverses et différentes opinions de toutes les couches sociales du pays en commençant par le droit des étudiants et des partis politiques de l’opposition. Hélas, depuis trois ans Maixent Accrombessi et ses sbires qui ne ressentent rien pour le peuple gabonais sinon le mépris ont toujours préféré la violence, l’agressivité, la censure, l’arrogance, le zèle, l’humiliation d’autrui en lieu et place du débat argumenté et du dialogue.

Les gabonaises et les gabonais attendaient une véritable politique de transport urbain avec des routes praticables en toutes saisons et un contrôle suivi des permis de conduire et autres dispositions liés au transport des individus. Hélas rien de tout ca n’est sorti de terre. Ce qu’on apprend c’est qu’il y a l’avion présidentiel qui transporte des milliards en direction du Bénin, ce sont des voitures de luxe coûtant de dizaines de milliards qui insultent nos routes et nos yeux, ce sont des déplacements nombreux et multiples qui alourdissent la dépense publique et le train de vie de l’Etat.

Enfin le peuple gabonais voulait voir ce que les anciens collaborateurs d’Omar Bongo Ondimba restés au parti démocratique gabonais (PDG) étaient capables de faire étant donné que les dissidents de ce parti désormais regroupés au sein de l’Union Nationale étaient considérés comme les maîtres penseurs du régime en place. Et de cette idée reçue, que tous les retards accumulés par le pays relevaient de leurs seules responsabilités.

Désormais cela peut être considéré comme du pur et simple mensonge. Idem pour l’idée qui était véhiculée et qui affirmait que le retard du Gabon était dû à la mauvaise gestion des cadres du Sud Gabon en particulier et des cadres du Haut Ogooué en particulier. Ces hommes finalement accusés abusivement sont-ils toujours aux affaires ou ce sont les amis de Maixent Accrombessi et lui-même qui dirigent les hautes sphères du pays ? Ces accusations mensongères devront prendre fin car les preuves sont désormais là.

Il n’est pas abusif ou osé de rappeler que cela fait plus de dix ans que Zacharie Myboto a quitté le PDG, presque trois ans que la vague Jean Eyeghe Ndong, Casimir Oyé Mba, Paulette Missambo et André Mba Obame ont rejoint les rangs de l’opposition, et presque trois ans également que les cadres du Haut Ogooué ont été quasiment tous chassés du pouvoir et marginalisés quand ils n’ont pas tout simplement été humiliés. Cependant, les problèmes du Gabon sont restés entiers quand ils ne se sont pas empirés pour beaucoup.

Est-ce toujours la faute de ceux qui sont partis du pouvoir et qui ne gèrent plus rien du tout ou est ce la faute, l’arrogance, l’entêtement, le refus d’écouter et l’incompétence de Maixent Accrombessi et de tous ses soutiens?

Plus personne ne pourra être trompé sur cette question. Aussi, inutile de brandir l’idée d’un quelconque repli identitaire, cela ne marchera plus. Les chantres de cette théorie en ont pris pour leur humiliation à vie. Bien qu’en misant en 2009 sur le repli identitaire, ils ont tous été chassés du pouvoir au profit d’étrangers arrogants, incompétents et impopulaires qui les narguent incessamment. C’est l’occasion de dire qu’on soutient un régime quand on y a des intérêts. Tous ces cadres qui ont été mis en jachère, ont-ils encore des intérêts à défendre ou sont-ils prêts malgré toutes les humiliations subies et la trahison indigeste à défendre les intérêts de Maixent Accrombessi et ses amis étrangers qui sont plus que jamais aux abois et sur la porte du départ?

Nous aimerons bien voir comment : Paul Biyoghe Mba, Paul Toungui, Jean Félix Mouloungui, Marcel Abéké, Maganga Moussavou, Jean Félix Mamalepot, Louis Gaston Mayila, Fidèle Ntsissi, Souah Thomas, André Kombila, Martin Mabala, Angélique Ngoma, Séraphin Ndaot, Alphonsine Mbié N’na, Rufin Ndouongo, Mamadou Diop, Guy Nzouba Ndama, Pascaline Mferri Bongo Ondimba, ses frères et sœurs, Patrice Otha, François Engongah Owono, Robert Orango Berre, Jean Norbert Diramba, Idriss Firmin Ngari, Jean Pierre Oyiba, Georgette Koko, Emile Ndoumba, Sylvain Momoadjambo, Philippe Nzengue Mayila, Michel Menga M’Essono, Solange Mabignath, Riichard Auguste Onouviet, Charles Mba, Célestin Bayogha, Maxime Ngozo Issoundou, Antoine Ngoua, René Ndemezo’Obiang, Antoine Yalanzele, Flavien Nziengui Nzoundou, Anaclet Bissielou, Okologo Juste Valère, Patrice Tonda, Eyamba Tsimat, Yolande Bike, Oyoungou Iata, Fabien Ovono Ngoua, Alexandre Barro Chambrier, Ngoubili Félicité, Gustave Bongo, Marius Foungues et tous  ceux non cités, oseront affronter l’adversaire qui veut dégager Maixent Accrombessi et ses soutiens. Les places qu’ils occupent abusivement sont les nôtres et c’est l’occasion de les mettre à la porte car ils n’ont pas fait mieux que vous et n’ont pas voulu garantir nos intérêts et ceux du peuple.

Un électorat comme une clientèle politique, ca s’entretient.    

De cette réalité et au regard du contexte explosif qui émerge, l’idée d’une conférence nationale souveraine semble de plus en plus s’imposer afin que ceux qui étaient finalement abusivement accusés montrent de quoi ils sont capables. Omar Bongo Ondimba avait accepté son échec lors de son discours du 01 décembre 2007 et nombreux sont ceux qui, lucidement et objectivement, se sont accordés à dire qu’il était difficile de garder ses mains propres dans un système totalement corrompu. Aussi, c’est l’occasion pour ces gens injustement accusés de montrer qu’ils sont prêts à se mettre résolument au service des gabonais. Si les tenants du pouvoir actuels ont eu leur chance, ils seraient légitime que ceux qui ont participé au pouvoir d’Omar Bongo Ondimba et qui ont été écartés du pouvoir viennent également démontrer qu’ils sont également capables du meilleur.

Autrement dit, l’opportunité d’offrir une autre image au PDG et à sa gouvernance lui a été donnée par le peuple souverain. Hélas, le résultat positif ou convaincant n’a pas été au rendez vous. Ce qui était tout à fait prévisible voire quasiment normal quand désormais c’étaient des gens comme Maixent Accrombessi et sa ribambelle d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires qui prenaient les décisions du pays sous le regard complice des hauts dignitaires de ce régime, comme si des cadres gabonais compétents et expérimentés manquaient.

 Aujourd’hui, avec la température qui semble monter de plus en plus, il serait totalement ridicule de s’unir à ceux là qui sont actuellement en poste et qui n’ont rien fait pour plaider au rétablissement de ceux qui avaient été dégagés par Maixent Accrombessi. Si ces personnes écartées du pouvoir ont été trahis par le pouvoir qu’elles ont soutenues, rien ne garanti qu’une fois la fièvre passée, elles ne subissent davantage. Donc, inutile de demeurer dans une quelconque confiance. L’heure est désormais à la prudence et chaque citoyen gabonais devra désormais rouler pour ses propres intérêts.

Ensuite, face à la pression galopante poussant le régime d’Accromnbessi dans ses maigres retranchements, il serait vraiment  suicidaire aux tenants du pouvoir d’user de la force contre le peuple ou de refuser l’idée d’un dialogue sous forme de conférence nationale souveraine. Les mêmes causes ayant toujours produit les mêmes effets, un seul et simple cas de violence serait sévèrement sanctionné par la communauté internationale voire la cour pénale internationale. La France sarkozienne n’est plus aux affaires et c’est un élément fondamental pour tous ceux qui ne comprennent pas que le rapport de force à définitivement changé.

Enfin, si la majorité actuelle et les leaders de la principale force de l’opposition partaient avec le même handicap, il faut clairement dire qu’actuellement, le pouvoir s’est davantage enfoncé dans l’impopularité et a largement montré ses limites à résoudre les problèmes des gabonais. En d’autres mots, il n’a pas été à la hauteur des ambitions annoncées malgré les nombreuses alertes et les multiples conseils prodigués publiquement. Et la conséquence est que le peuple gabonais continue de croupir plus qu’hier dans la misère, la souffrance, le chômage et la maladie.

Si le peuple devait juger les deux bilans, celui du pouvoir et celui de l’opposition, en toute objectivité, il faut dire que cette dernière sort fortement grandie car désormais elle fédère le peuple souverain et le pousse un peu chaque jour vers l’ère de l’Espérance avec la fin du régime nocif et nuisible d’Accrombessi que nous dénonçons depuis de nombreux mois.

A cet effet, il est inutile de brandir le discours de l’impérialisme car c’est une bande d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires qui tiennent les commandes de notre pays. Inutile de brandir le discours du repli identitaire, ces chantres en 2009 n’ont pas pu jouir des résultats escomptés. Inutile de brandir le passif et le passé des anciens barons du PDG regroupés au sein de l’Union Nationale, les leaders du PDG ne sont pas blancs comme neige et ce sont eux qui ont laissés Accrombessi, un ancien démarcheur immobilier de Paris venir tenir les commandes du pouvoir pour lequel nous nous étions battus en 2009. Inutile de brandir la menace militaire, la CPI est désormais aux portes du Gabon et le discours de François Hollande au Bourget était très clair. Inutile de continuer dans l’arrogance et l’entêtement, on se souvient des images voyant les hauts dignitaires du régime de Laurent Gbagbo faire des pompes sous les ordres de petits sergents de l’armée. Les mêmes causes ayant toujours produit les mêmes effets.

D’ailleurs, avec le rapport de force qui a radicalement changé, de plus en plus de hauts cadres gabonais quittent le radeau de l’Emergence pour embarquer dans le bateau de l’Espérance. Dans un de nos articles parus le 03 août 2012 et intitulés « Raymond Ndong Sima choisit le meilleur parti », nous disions qu’il fallait que le chef de l’Etat prenne rapidement des mesures d’urgence afin de déstabiliser le calendrier de l’opposition car, une fois qu’André Mba Obame aura posé ses pieds sur le territoire national, il ne resterait plus qu’à tout un chacun de choisir le régime moribond en agonie d’Accrombessi ou d’adhérer à l’alternative André Mba Obame, nouveau proche de l’Elysée comme jadis le pouvoir en place était proche de Nicolas Sarkozy.


Par Télesphore OBAME NGOMO 

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