mardi 21 août 2012

« Makaya » du quotidien gouvernemental l’Union aurait-il oublié qu'il n’était qu’un makaya?


En tant que gérontologue, je suis souvent amener à voir et parfois même à vivre la souffrance des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ainsi que les troubles que cette situation déshumanisante impose aux familles.

De manière simple, la maladie d’Alzheimer est présentée comme étant une maladie dégénérative qui provoque des lésions au cerveau. Les symptômes de cette maladie sont : les pertes de mémoires qui nuisent aux activités quotidiennes (difficultés à assimiler une nouvelle information ou à s’en souvenir), les difficultés à exécuter les tâches familières et à planifier sa vie, les problèmes de langage, la désorientation dans l’espace et dans le temps, le jugement affaibli, les difficultés aux notions abstraites, l’égarement récurrent d’objets, le changement d’humeur ou de comportement, le changement dans la personnalité et enfin la perte d’intérêt. 

Ces symptômes ne font pas partie du processus normal de vieillissement. De ce fait, il est important de consulter un médecin dès l’apparition d’un ou de plusieurs de ces symptômes qui pourraient être causés par d’autres maladies comme la dépression, l’incompatibilité de médicaments ou une infection. Et selon certains spécialistes du domaine, un choc dur de la vie à un certain âge, comme la perte d’un proche parent, pourrait être le facteur déclencheur de cette maladie chez certains individus.

En évoquant la maladie d’Alzheimer et ses symptômes, c’était l’occasion de rappeler que, depuis les derniers changements majeurs observés au quotidien l’Union, cet outil d’informations tend à prendre une tangente de plus en plus inquiétante. Et ce n’est trop ou mal dire que d’évoquer les dérives et les délires incontinentes de la rubrique du « Makaya ».

Si les premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer souvent difficilement explicables font leur première apparition aux alentours de 65 ans, vous conviendrez certainement avec moi qu’il nous sera encore plus difficile voire même impossible de justifier leur apparition à l’âge de 40 ans.

En effet, c’est en 1972 qu’Omar Bongo Ondimba créa le quotidien d’informations « l’Union » qui a soufflé cette année ses 40 bougies d’existence et qui semble aujourd’hui présenter de nombreux symptômes rappelant la maladie d’Alzheimer.

Selon certains témoignages, le processus de dégradation du journal « l’Union » aurait commencé à la mort de son fondateur quand d’autres pensent que c’est depuis le limogeage d’Albert Yangari, l’ancien directeur de publication.

Si la qualité du contenu du journal n’attire plus de nouveaux lecteurs, il faut dire que les rubriques « le Makaya », « les dessins de Lybeck «  et « la rubrique nécrologique » suscitaient encore  une envie d’acheter ce quotidien gouvernemental.

Dans le «Makaya », c’était le style et le ton employé qui séduisaient et amusaient les lecteurs. Car, le « Makaya » se devait d’abord de défendre les intérêts des autres « makaya ». Mais depuis un certain temps, le « Makaya » semble avoir émergé au point de se confondre aux « Mamadou » du pays.
Autrement dit, nous ne savons pas si c’est parce que le mot « émergence » est évoqué à tout va dans les pages du journal l’Union que « le Makaya » se serait permis de penser que lui aussi pouvait maintenant se permettre de faire le gros dos. Or nous savons tous qu’il est né « Makaya » et qu’il n’était nullement prévu qu’il s’offre une nouvelle identité en devenant  arrogant comme on le constate depuis un certain temps.

Après avoir copieusement insulté l’archevêque de Libreville, Basile Mve Engone, puis le fondateur de l’hebdomadaire Jeune Afrique, Béchir Ben Yamed, puis le premier conseiller de l’ambassade du Gabon en France, Christophe Billaudé, voici que le « Makaya » qui oublie qu’il n’est qu’un «makaya », se permet d’insulter les nouvelles autorités françaises en tête desquelles François Hollande et Jean Marc Ayrault puis pour finir avec Pascal Canfin.

Dans cette démence qu’on espère vraiment de courte durée, notre « Makaya » désormais « Mamadou » s’est également autorisé d’insulter la justice gabonaise et les autorités du ministère de l’intérieur en affirmant qu’elles sembleraient « cautionner » via leur passivité d’innombrables cas de pédophilie et d’immigration clandestine dont seraient auteurs certains ressortissants français au Gabon. Voilà qu’à force de trop parler, certaines vérités cachées sortent et désormais le « Makaya » à la longue bouche devra s’exprimer sur ces affirmations extrêmement graves devant qui de droit.

Une note claire du Quai d’Orsay sur ces déclarations publiques devrait en principe solliciter plus d’éclairage sur ces affirmations du « Makaya » sachant que si cela n’est qu’un montage de plus, non seulement le « Makaya » nouvelle version pourrait avoir de sérieux ennuis, mais surtout il confirme que la justice gabonaise n’est vraiment pas qualifiée pour traiter la question des Biens Mal Acquis sensée faire le feuilleton de cet été avec comme acteur principal, l’homme des milliards, Maixent Accrombessi.

Au regard de la virulence des propos tenus, se confondant aisément avec de la diffamation, on ne peut que se demander sur quoi compte le « Makaya » lorsqu’il engage sa voix sur de telles voies ?

Sait-il que Pascal Canfin qu’il insulte et humilie publiquement est avant tout un confrère journaliste qui connaît visiblement mieux que lui les règles de base en matière de déontologique journalistique en plus d’être un jeune homme expérimenté de par ses diverses fonctions au Parlement européen et au sein du parti « les Verts »? Sait-il qu’en tant qu’autorité française, François Hollande, Jean Marc Ayrault et le ministre au développement ont accès à plusieurs informations concernant les rapports franco-gabonais, même les plus vicieux ?

Autrement dit, le « Makaya » nouvelle version, donc à la longue bouche, serait-il terrassé par la maladie d’Alzheimer ou par un état dépressif au regard de la situation politique explosive au point d’oublier qu’il y a non seulement une représentation diplomatique française au Gabon, mais aussi une base militaire française et enfin un service de renseignements fortement lié à la France et à ses intérêts au Gabon ?

Ce nouveau « Mamadou » serait-il prêt à assumer la réciprocité de la France si elle venait à publier toutes les dérives orchestrées par ceux qu’ils considèrent comme ses protecteurs ? Si Omar Bongo Ondimba s’était permis de dire qu’après lui au Gabon c’est Dieu, alors que notre « Makaya » sache qu’après ses inspirateurs, il y a d’abord la France, puis Dieu après.
Enfin, le « Makaya » aurait-il oublié que le changement a sévèrement frappé le palais de l’Elysée et de ce fait, il convient de revoir profondément sa stratégie de communication avant qu’il ne soit lui aussi emporté par la politique du changement qui s’étale de plus en plus en République française?

En définitive, étant donné que je me bats pour un « Gabon meilleur » en toute quiétude et en toute sécurité, et ce grâce à la protection rapprochée que m’assure désormais l’Etat français, je ne pouvais tolérer que ce nouveau « Makaya » dont nous n’ignorons pas l’identité, bien que lui semble désormais ignorer ses réelles forces et ses innombrables faiblesses, puisse se permettre de telles largesses suicidaires.

C‘est l’occasion de rappeler qu’actuellement il n’existe aucun traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer mais qu’il existe plutôt plusieurs médicaments qui pourraient atténuer les symptômes de cette pathologie.

Dans le cas du « Makaya » de l’Union, en guise de thérapie, il est devenu plus qu’urgent que les responsables de cet établissement et les futurs membres du Conseil National de Communication (CNC) s’engagent à recadrer ces nombreuses dérives on ne peut plus impertinentes et imprudentes à défaut de voir la présidence de la République et le gouvernement gabonais prendre toutes leurs responsabilités en présentant des excuses publiques aux autorités françaises insultées.

Ce n’est nullement un rabaissement encore moins une humiliation. D’ailleurs, récemment, nous avons tous vu, lu et entendu les excuses officielles présentées par le gouvernement camerounais à la BBC suite à des affirmations osées et non avérées. Que les autorités gabonaises emboîtent le pas sur cette preuve d’humilité.


 Par Télesphore OBAME NGOMO

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