samedi 31 août 2013

Le week end de Bilié Bi Nzé

Alain Claude bilié Bi Nzé récidive dans l’agression publique

Si l’injure publique faite à la presse nationale, le 18 août 2013, n’était pas une nouvelle œuvre grotesque du génie intellectuel du porte parole de la présidence de la République, Alain Claude Bilié Bi Nzé, il est plus qu’évident que cet acte scandaleux n’aurait pas suscité autant d’indignation que d’écoulement d’encre quasiment en passe de dépasser le nombre de litres d’eau coulant sous le pont de Kango. 

En effet, en traitant publiquement la presse nationale de « fabricant de gabono pessimiste » et en tardant inutilement de présenter ses excuses publiques comme l’exigent les codes de bonne conduite infestant les gens de bonne moralité, Alain Claude Bilié Bi Nzé vient encore une fois de plus de démontrer la pertinence de deux proverbes qui stipulent « qu’à beau  chasser le naturel, il revient au galop » ou encore « la plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a ».

Autrement dit, auteur et acteur d’un passé universitaire siégeant dans l’immoralité pour avoir été accusé d’avoir fait revêtir sa tenue d’Adam, Daniel ONA ONDO, le recteur de l’université Omar Bongo de cette époque, avec force et devant un public habillé, Bilié Bi Nzé vient encore de s’investir dans l’art de l’agressivité en utilisant abusivement son droit à la liberté d’expression pour injurier et humilier la presse nationale en lui collant un profil puant,  non seulement qui fait entorse à la liberté d’expression, mais également qui décapite l’honneur des journalistes gabonais voire de toute la profession.

Le motif de cette injure publique injustifiée résiderait dans le fait que les salles de rédaction gabonaise ne s’adonneraient pas ou refuseraient de s’investir dans une propagande insolente des actions ridicules et méprisables entreprises par la légion étrangère qui tente de réinventer le concept de l’émergence quand bien même ses mécanismes de réalisations techniques voire idéologiques semblent pourtant clairs et mondialement connus.

Selon la version officielle connue par le public gabonais et les millions d’étrangers non étranges intéressés par les problématiques liées au Gabon, il n’est plus un secret pour ce beau monde que « La Griffe de Cotonou », « Le Douk Douk mal aiguisé », « Le Gri Gri de la Griffe venu d’Abomey », « Le brouillard du scribouillard corrompu de Mogadiscio », seraient des journaux proche de l’institution dans laquelle exerce cet ancien ministre condamné pour avoir commis un acte peu recommandable et qui serait par ailleurs, l’actuel porte parole de la présidence de la République.

N’est ce pas déjà assez suffisant pour influencer l’opinion publique sur les réalisations dites « émergentes » ? Ces journaux précités qui seraient sous l’emprise de Raspoutine le pôpô, et que personne ne s’aventure à consulter ou à acheter, au regard de leur qualité et de leur degré de  fiabilité, ne sont ils pas déjà suffisamment nombreux pour créer « le gabono optimisme » dont a besoin Alain Claude Bilié Bi Nzé pour prouver à Ali Bongo Ondimba qu’il travaille ou pour combattre ce qu’il nomme le « gabono pessimisme » ?

Pourquoi Alain Claude Bilié Bi Nzé, qui a pourtant été membre de l’opposition, jusqu’à un passé très récent, et plus qu’un étudiant anarchiste, dans un passé peu lointain, s’est-il senti qualifier pour s’autoriser une telle indélicatesse langagière ? Suffirait-il d’exceller dans la transhumance politique permanente comme le fait aisément son modèle originel et original, Paul MBA ABESSOLO, pour s’offrir la légitimité d’injurier publiquement ceux qui ne penseraient « plus » comme eux ?

Dans cette course inexplicable vers l’incertain, Alain Claude Bilié Bi Nzé ferait mieux de commencer par formater aux mécanismes du « gabono optimiste » cette presse aux ordres de ses nouveaux maîtres venus d’Abomey et de Mogadiscio. Car, il est quand même étonnant, et nul besoin d’avoir un diplôme particulier de psychologie pour le comprendre, que cette presse dite proche du pouvoir soit beaucoup plus incisive avec les gens au pouvoir que la presse taxée de « fabricant de gabono pessimiste ». Ne dit on pas qu’il est toujours bon de commencer par balayer la saleté entassée devant sa porte avant de vouloir critiquer la propriété propre du voisin ?

De plus, dans le même état d’esprit, on continue de se demander, comment Alain Claude Bilié Bi Nzé, pourtant ancien directeur de la communication dans la plus grande municipalité du pays, peut-il s’interroger durant 8 secondes quand des journalistes préfèreraient parler des trains qui seraient en retard en lieu et place des trains qui arriveraient à l’heure ?

En effet, cette interrogation à l’allure banale est à prendre très au sérieux car, elle dénote un état d’esprit qui semble justifier la situation dramatique du Gabon et la psychologie de certains de ses dirigeants qui trouvent normal que l’on abordât de la même manière les choses jugées anormales et celles appréhendées comme étant banales. En d’autres mots, la presse nationale devrait apprécier « journalistiquement » parlant de la même manière, le malade mentale qui marche sans vêtement dans la ville et celui qui en a. Devrions nous comprendre par là, l’état d’esprit qui avait prévalu lorsqu’il s’est agi de déshabiller Daniel ONA ONDO devant une foule immense ? Devrions nous considérer cet acte comme tellement normal qu’en parler deviendrait même anormal sinon immoral ?

NON, Monsieur Bilié Bi Nzé, dans le monde de la presse, il existe ce qu’on appelle des « agenda setting » déterminés par les médias eux-mêmes. C'est-à-dire, ce sont les médias qui établissent l’ordre du jour de l’actualité. Ils ont un rôle de tri, de  sélection et de hiérarchisation des informations. Ils déterminent les enjeux des thèmes à aborder et disent ce qui est important dans la société : de quoi il faut s’occuper en priorité. Ce que la presse libre fait et continuera de faire malgré vos petites phrases toutes faites et très souvent chargées d’une bonne dose de ridicule.

Enfin, il est important de rappeler au porte parole de la présidence de la République cette citation de l’aguidi boy de Tsamba Magotsi, le nommé Louis Gaston MAYILA qui disait : « Avant d’analyser les conséquences d’une situation, il serait quand même opportun et intelligent de commencer par regarder profondément ses causes ». En d’autres mots, avant qu’Alain Claude Bilié Bi Nzé ne tente de s’aventurer avec agressivité sur l’état du journalisme au Gabon, il ferait mieux de se poser les questions de savoir : les informations délivrées par les journalistes sur les manquements de l’émergence d’Accrombessi sont elles vraies ou fausses ? Les problèmes ou préoccupations diverses et variées qu’ils soulèvent, sont ils réels ou imaginaires ? Pourquoi après avoir énoncé publiquement sa vérité mensongère sur l’œuvre des salles de rédaction de la presse nationale qu’il invite quand même toutes les semaines à ses points de presse hebdomadaire, Bilié Bi Nzé ne pose pas ensuite le problème de l’utilité du COCOM ?

Que monsieur Bilié Bi Nzé sache que la presse ne peut pas servir de fou du roi. Si son rôle à lui est de redoubler d’ingéniosité dans le brassage d’air inutile, la presse libre et indépendante par contre a un rôle très différent à jouer et cela semble être principalement la ventilation de l’information qui touche le quotidien des Gabonais. Et non la bonification ou la lubrification des manœuvres et petites œuvres des aux hommes politiques. Alors, hélas, s’il y a plus d’informations alarmantes à servir que les maigres réalisations boiteuses pensées par Maixent Accrombessi qui étrangement régente tout dans notre pays mais se sent à chaque fois incapable de venir expliquer ou rendre des comptes au peuple.

Pourquoi à chaque fois, alors que l’occasion est donnée au pouvoir pour créer « des gabono optimistes », le peuple semble être condamné à écouter les élucubrations d’un enfant qui n’a même pas fini sa deuxième année université et qui passe son temps si ce n’est pas à réciter de manières brutes et décousues quelques théories économiques ou managériales rapidement couchée sur une feuille de papier volante, c’est le bilan sinon le procès de gestion d’Omar BONGO qu’il vient toujours faire avec une pointe d’arrogance et d’irrespect sans pareille. Faudrait-il peut être qu’on rappelât à Liban Souleymane que c’est grâce à feu Omar Bongo Ondimba qu’il a pu vivre dans un pays en paix et stable quand le sien était embourbé dans la guerre et une famine indescriptible.

Omar Bongo Ondimba, quelque soit ses tares de gouvernance, ne peut être traité ainsi par des gens qu’il a fabriqué, nourri, blanchi et sorti de la misère. D’ailleurs, qu’en pense Alex Bongo Ondimba ou encore Frédéric Bongo Ondimba pour ne citer que ces deux fils d’Omar encore dans les bonnes grâces du pouvoir quand leur père est publiquement et régulièrement humilié par des gens qui se disent aujourd’hui « nouveaux princes du Gabon » ? La dignité comme l’honneur d’un homme n’ont pas de prix. Acceptez que la mémoire de son père soit bafouée pour quelques privilèges demeure la pire des humiliations qu’on puisse faire avaler à sa descendance.

Ensuite, il convient d’abord pour le porte parole de la présidence de la République de prendre conscience que la communication, même politique, reste un métier respectable à respecter. Et que, comme le disait le philosophe et homme politique irlandais Edmond BURKE : « les médias sont le quatrième pouvoir ». Autrement dit, en plus des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, les médias sont désormais le quatrième pied de la démocratie. Par conséquent, ils n’ont pas besoin d’un juge ou d’un régulateur dénommé Bilié Bi Nzé dont l’histoire est quand même peu enviable. Et pourtant Michel Rocard déclarait au monde entier : « il faut se méfier du pouvoir médiatique car il est le seul pouvoir qui soit sans aucun contre-pouvoir et sur lequel rien ne puisse quoi que se soit ».  

C’est dire que le pouvoir des médias tient les autres en son pouvoir et prendre le haut risque de s’en prendre à la presse nationale avec autant de désinvolture est  quand même une aventure aux conséquences aussi dramatiques qu’une bonne gorgée de cyanure. Alain Claude Bilié Bi Nzé devrait faire l’effort de prendre de la hauteur, même si nous savons que ce sera un exercice plus difficile à faire qu’imaginer une visite de François Hollande au Gabon, en s’excusant pour cette injure injustifiée à la presse nationale.

Par Télesphore OBAME NGOMO 

Que l'auteur de "l'université d'été" au Gabon en pleine saison sèche se prépare à ingurgiter son ridicule insultant, certainement soutenu par Alain Claude Bilié Bi Nzé qui considérerait peut être que cette manière de mettre en scène le chef de l'Etat ou de communiquer sur ses activités participerait à créer "le gabono optimiste". Finalement il ne semble pas y avoir un pour sauver l'autre dans ce train à l'heure.  






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