mardi 27 août 2013

La semaine d'Alain Claude Bilié Bi Nzé

Alain Claude Bilié Bi Nzé ou l’art du verbiage dégoulinant et dégoûtant

Comme pour vouloir masquer ou rattraper la gêne généralisée qu’ont pu susciter le discours décousu de la réalité du 16 août 2013 prononcé par le chef de l’Etat à la nation et l’interview télévisée que ce dernier a accordé le lendemain à la presse nationale, tous deux indiscutablement mal préparés par les services de communication de la présidence de la République, Alain Claude Bilié Bi Nzé, le porte parole cette institution précitée, s’est encore cru le droit sinon le culot et ce, malgré les évidences plus que frappantes de l’incompétence indécente du COCOM, de ramener sa fraise en venant vomir devant les citoyens gabonais sa science surabondée d’injures et de petites phrases préfabriquées étrangement plus valorisantes qu’un bon parcours universitaire respectable et bien enrichi.

En effet, Alain Claude Bilié Bi Nzé, l’ancien porte parole de Paul Mba Abessolo qui avait rallié en amenant avec lui, armes et bagages, la candidature d’André Mba Obame lors de la présidentielle anticipée de 2009, n’a pas manqué de toupet en s’autorisant une fois de plus un comportement immoral en injuriant publiquement la presse gabonaise qu’il qualifia toute honte bue de « fabricant de gabono pessimiste».

Autrement dit, si le peuple gabonais dans sa grande majorité et dans une mesure exagérée les potentiels investisseurs qui traînent encore le pas n’adhèrent pas ou ne croient toujours pas au projet du « Gabon émergent à l’orée 2025 » proposé par Ali Bongo Ondimba, c’est tout simplement du fait de la presse nationale non consommatrice d’aguidi et de tous ces patriotes qui n’hésitent pas à dire NON à l’hégémonie, aux prestidigitations malveillantes et aux incantations intellectuelles des étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires en tête desquels Raspoutine le pôpô qui squattent abusivement les hautes sphères de notre pays depuis près de quatre ans maintenant.

Pour le peuple gabonais comme pour la presse non aux ordres de la propagande avilissante conçue par le génie de la légion étrangère, si les propos d’Alain Claude Bilié Bi Nzé, dont la simple présence au poste occupé actuellement est déjà une entorse à la morale ou au sens de l’exemplarité, ont choqué plus d’un, c’est tout simplement parce que, avec de telles réflexions injurieuses, nul homme sensé ou vertueux ne peut appréhender l’avenir de notre pays  avec confiance, tel que nous le suggérait Ali Bongo Ondimba en 2009.

Aussi, on ne peut que poser la question à Alain Claude Bilié Bi Nzé de savoir : à quoi sert le COCOM, cet organe sous le contrôle de Liban Souleymane sensé réguler la communication de la présidence de la République et celle du gouvernement ? D’où sortent encore toutes ces carences en communication quand on connaît le nombre de cabinets étrangers qui y exercent et qui sont chèrement payés avec l’argent du contribuable? Faire des audits ou convoquer des expertises pour apprécier un chantier bancal ou analyser la problématique des fêtes dites tournantes demeure une chose louable, mais qu’en sera t-il des centaines de millions de nos francs qui sortent des caisses de l’Etat pour financer des projets ou des plans de communication de la présidence de la République ou du gouvernement sans résultat probant aux dires publics du Chef de l’Etat lui même? 

Effectivement, au regard de cette situation dramatique pour la communication d’un pays qui se veut émergent et de la légèreté des propos atteints de folie tenus par Alain Claude Bilié Bi Nzé, on ne peut que valider la maxime disant : « la critique est aisée mais l’art difficile ». En d’autres termes, injurier la presse nationale en la traitant de « fabricant de gabono pessimiste » est très facile pour celui dont le passé à l’université Omar Bongo n’est pas des plus enviable. Or, ce qui est encore plus surprenant dans ce septennat d’embrouillamini, c’est que c’est le même Bilié Bi Nzé qui ne se prive pas de la présence de cette même presse qu’il juge incompétente et nocive pour assister à ses points de presse hebdomadaire, il y a lieu de se demander, quelle est la mission secrète ou stratégique, inavouée parce que inavouable pour l’instant, que s’est offert Alain Claude Bilié Bi Nzé, l’ancien supporter d’AMO, aux côtés d’Ali Bongo Ondimba?

Cette question est d’autant plus légitime quand il n’est plus un secret pour les habitués des salons feutrés de Paris que les teams Hollande et Sarkozy ne tiennent aucun discours ambiguë sur l’actuel pouvoir gabonais et qu’en 2016, deux slogans pourront très sérieusement mettre à mal la candidature d’Ali Bongo à sa propre succession: 50 ans des Bongo Ondimba à la tête du Gabon, c’est trop ou encore le Gabon aux gabonais d’abord.

De plus, il est important de rappeler que si les victoires ou les succès ne cherchent quasiment jamais de paternité, il est de coutume chez des gens de mauvaise  foi ou fortement chargées de vices de très vite entreprendre de refiler le vilaine bébé à autrui. Et c’est ce que vient de tenter de faire Alain Claude Bilié Bi Nzé en injuriant la presse nationale de manière malhabile face à l’échec indigeste de la communication du Président de la République qui injecte pourtant des sommes colossales dans ce domaine. Ce qui revient à se demander si la ringardise ou l’inexistence de la communication des actions de l’émergence à la gabonaise ne serait pas simplement à l’image des réalités visibles ou invisibles par le commun des Gabonais?

En d’autres mots, est ce que les annonces faites sur le Gabon émergent n’aurait pas subi une trop grande overdose de prétention à tel point que les réalisations souvent pompeusement annoncées et gracieusement budgétisées ne sont pas toujours suivies d’effets concrets ?  Ou encore, le problème de la communication du projet « Gabon émergent » ne serait il pas tout simplement victime de l’incompétence des profils engagés pour la tâche?

De ces possibilités précitées, comment peut-on vouloir susciter des adhésions ou réaliser un aussi important projet que celui de faire du Gabon un pays émergent si ses concepteurs et metteurs en œuvre n’ont même pas d’abord pensé à la communication et ses ascendants qui demeurent primordialement la base du succès de tout projet ? Rien que cette faille de taille ne vient elle pas déjà remettre en cause toute la crédibilité sinon même la faisabilité d’une aussi légitime ambition?

Enfin, sur les secondes victimes des agressions verbales insupportables d’Alain Claude Bilié Bi Nzé constituées par cette majorité de gabonais qui ne peuvent pas prendre au sérieux un projet aussi croustillant piloté par des gens de son acabit, n’a-t-il jamais entendu parler de l’opposition publicitaire, cette pratique politique fortement répandue dans les grandes démocraties qui a pour objectif de faire opposition dans le but primordial d’embarrasser son adversaire, en l’occurrence Ali Bongo Ondimba et son projet « Gabon émergent » pour ce qui est de la politique au Gabon ? 

Au-delà du karcher moralisateur légitime et justifié passé sur le maquillage injurieux et tendancieux d’Alain Claude Bilié Bi Nzé, dont on a connu la communication vampirisée et mystificatrice en tant qu’ancien directeur de ce domaine à la mairie de Libreville, il y a l’urgence de dire que le contexte actuel de notre pays ne nécessite pas qu’on puisse joyeusement et en toute impunité inventer des mensonges nauséabonds.

Le métier de communicant, comme le firent Jacques Pilhan, Gérard Colé, Claude Chirac, Jacques Séguéla ou Henri Guaino aux côtés de nombreux présidents français ne s’improvise pas. D’ailleurs, le président de la République lui-même l’a reconnu lors de son interview du 17 août 2013 quand il s’est agi d’aborder la problématique des gestionnaires des hôpitaux de notre pays. Autrement dit, quiconque n’a pas fait d’études pour être chirurgien ne peut prétendre à exercer dans ce domaine assez complexe. Il en est de même pour le métier d’expert comptable par exemple. Et nous de plagier en disant, après avoir suivi des enseignements pour devenir instituteur ou n’avoir même pas été capable de finir sa deuxième année d’université ne donne aucun visa à ceux qui aujourd’hui occupent indûment la place de vrais professionnels de la communication aux côtés du président de la République ou des membres du gouvernement.

Par conséquent, c’est parce que cette réalité ne demande pas à être passé par Harvard comme le fait actuellement le jeune Omar Denis Bongo Ondimba que Monsieur Bilié Bi Nzé peut aisément comprendre que, tant qu’on comptabilisera  ces innombrables erreurs de  casting destinées à la gestion de la chose publique à tous les niveaux y compris dans le domaine de la communication présidentielle et gouvernementale, il y aura toujours et peut être en version encore plus destructrice avec les temps qui courent, une course vers la ridiculisation des diverses actions qui seront menées dans le cadre du Gabon émergent.

De ce fait, il convient de prendre conscience que la fonction présidentielle ou ministérielle n’est pas un chemin de roses. Il ne suffit pas à un porte parole d’inonder les plateaux de télévision ou de radio avec de petites déclarations dégoulinantes de bêtises bien tournées qu’il parviendrait à faire adhérer le peuple à un quelconque projet. Surtout quand on sait que la majorité des Gabonais attendent la plus modeste amélioration de leurs conditions de vie depuis de nombreuses années déjà. Donc, quand des scientifiques autoproclamés, qui au passage détestent les chiffres, tentent de leurs apprendre à labourer la mer, vous conviendrez avec ce bas peuple que le scepticisme ou le doute permanent reste de rigueur.

En d’autres mots, pendant que le niveau de vie de la majorité des Gabonais se dégrade de plus en plus, des courtisans inutiles et nuisibles à Ali Bongo, qui a certainement sa part de responsabilité dans cet échec constaté de sa communication, devraient s’abstenir d’exiger au peuple meurtri d’avoir foi en un avenir incertain sinon totalement sombre. Comme l’aurait si bien dit Arnaud Montebourg : « Pendant que la voiture roule à tombeau ouvert vers un précipice, certains sont encore là à se demander comment se règle la climatisation ».

Qu’Alain Claude Bilié Bi Nzé comprenne qu’il ne sert à rien de toujours vouloir mettre la barre de l’émergence plus haute par un verbiage creux et dangereux sachant qu’il sera impossible de la sauter.


Par Télesphore OBAME NGOMO

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