mardi 2 août 2011

Deux ans avec Ali Bongo Ondimba et le peuple gabonais : satisfaction ou déception? (2ème partie/4)


Face à de tels changements, on ne peut que se poser les questions suivantes : qui ira faire la campagne des législatives, comme jadis, pour le compte de la majorité avec de tels bouleversements suscitant de grandes frustrations et de fortes tensions au sein même du pouvoir? Comment le PDG fera t-il pour apaiser ou justifier ses victoires quand ses potentiels relais sont mis au rebu ou marginalisés ?

De cette situation, il serait préférable de prévenir que de guérir car notre pays en général et notre majorité en particulier présentent des indicateurs sensibles qui ont déjà fait leurs preuves de déstabilisation ailleurs. Ceux-ci sont ponctués par la fragilité de notre volonté à bâtir l’état de droit dont le Gabon a besoin d’être.

En d’autres mots, l’incapacité de certains compatriotes à digérer les conclusions de l’élection anticipée du 30 août 2009 fait peser sur l’ensemble du territoire nationale une fièvre politique inquiétante. Et ce n’est pas la dernière décision du Conseil d’Etat concernant l’Union Nationale qui la fera baisser. Cette décision regrettable ne cadre pas avec l’esprit des lois de notre République et avec l’axe 1 du projet de société l’avenir en confiance. C’était aussi pour moi, l’occasion de le dire tout en confirmant que c’est une faute qui pourra susciter de vives tensions à la veille de la CAN 2012.

A qui profitera cette crispation généralisée ? Qui vivra verra certainement.

Cependant, au-delà du tableau sombre que je viens de peindre qui fait état d’un certain nombre d’inquiétudes justifiées, j’ai gardé le meilleur pour la fin afin de ne pas laisser certains sur leur faim.

Notre pays est aujourd’hui un chantier à ciel ouvert. Et en tant que membre de la majorité, je ne me priverai pas de le dire d’autant plus que c’est tout simplement une vérité. Mais hélas, un défaut cruel de communication pèse sur toutes les réalisations en cours. En d’autres mots, une communication cohérente, coordonnée et active manque cruellement pour expliquer et justifier les œuvres en cours de réalisation.

C’est la preuve que le Président de la République et le gouvernement de Paul Biyoghe Mba ont pris acte de la nécessité de poser dès maintenant les jalons de l’argumentaire qui pourra nous servir au moment de l’élection présidentielle de 2016 et qui sera certainement différente de celle de 2009. Il faut dire que les états major des différentes parties s’attèlent à bâtir des arguments de choc pour s’arracher une victoire conséquente.

Dans la liste des bons points de notre majorité, il y a à relever la mise en place d’un cadre de réformes nécessaires pour refonder certaines structures de notre pays. Mais encore une fois, le besoin d’allier réformes et pertinence ou impact politique s’impose au risque de voir éclore un effet inverse. Ce qui fut par exemple le cas de la réforme des bourses et stages ou dans une outre mesure celle des fonctionnaires fantômes.

Il faut quand même dire qu’Omar Bongo en tolérant une forme de gouvernance laxiste avait trouvé le filon qui lui garantissait le maintien d’une certaine stabilité politique. Par conséquent, briser tous nos piliers de stabilité ne pourra se traduire que par la perte d’un électorat considérable et d’une grande part de légitimité.

Ensuite, je constate que notre diplomatie est sans cesse fortifiée comme le souhaite l’axe 4 de notre projet de société. En effet, Ali Bongo Ondimba parvient à travers ses déplacements à tisser des relations fortes avec d’autres pays en plus des pays voisins. De ces rencontres, de nombreux accords et partenariats sont signés. Les retombées tardent encore à être visibles mais on peut préciser à juste titre qu’elles suivent leur processus normal. Il n’y a aucun doute à se faire sur leur effectivité.

Tout en restant dans le domaine de la diplomatie, je me réjouis qu’un esprit démocratique ait primé lorsque mes positions personnelles ont été contraires à celles affichées par la majorité sur la question de la Côte d’Ivoire ou de la Libye. Me référant à un certain passé et à mes convictions religieuses, il ne serait de trop de dire que « qui tue par l’épée, périt par l’épée ». Les arguments qui ont servi à inviter les présidents Gbagbo ou Kadhafi nous seront sortis par les mêmes qui les encensent aujourd’hui. Ne dit on pas que les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets ?

Enfin, j’ajouterai au succès de notre majorité et à l’esprit de la concrétisation de l’axe 1 de notre projet de société, les différentes concertations politiques organisées par le Président de la République. Celles-ci visent, semble t-il, à cadrer avec le concept de Paix inscrit dans le triptyque présidentiel (Paix- Développement- Partage). Ces rencontres républicaines doivent continuer et doivent être dénuées de toutes stratégies politiciennes qui travestiraient l’esprit idéal de l’œuvre entamée. 

Par Télesphore OBAME NGOMO 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire