mardi 26 avril 2011

Les fractures de notre majorité poursuivent leur chemin


La première fracture du parti au pouvoir sous l’ère post Bongo Omarienne est survenue suite au décès de celui ci. Les premières tensions au sein de ce parti atteignant leur paroxysme n’ont pas laissé le PDG sans de graves séquelles. Une preuve irréfutable qui permet d’affirmer qu’Omar Bongo ondimba était le cœur et au cœur du fonctionnement de cette représentation politique du Gabon.

En effet, c’est la question du choix du candidat devant représenter le PDG à l’élection présidentielle anticipée d’août 2009 qui est venue mettre au grand jour les nombreux vides statutaires entretenus qui régnaient dans le parti au pouvoir. Et, face aux nombreux désaccords fondamentaux, il s’est posé par la suite la problématique de la légalité et de la légitimité du candidat choisi. C’est alors que nous assistions au départ en fracas de certains hiérarques du PDG qui refusèrent le verdict rendu public par les instances du parti. Ainsi sonna la première crise majeure au sein du parti d’Omar Bongo Ondimba.

Puis, en marge de ces nombreux départs fortement médiatisés, nous comptons le silence pas moins éloquent de nombreux autres membres du PDG. Ces derniers, fortement agrippés à leurs nombreux avantages et à leurs multiples privilèges non négligeables, préfèrent faire la politique de l’autruche en laissant la situation politico sociale de notre pays prendre de sacrés coups. Par cette attitude hypocrite et malsaine, ils ont créé un fossé encore plus grand entre les acteurs actifs du nouvel exécutif et les populations en constante attente.

Jadis, du temps du camarade, président fondateur, ce sont les actes posés par les nombreux cadres du PDG qui étaient à l’origine du mal profond du Gabon. Cette fois ci, c’est leur silence complice qui les rend à nouveau responsable du climat morose qui règne dans le pays.

Nous pouvons aisément nous poser la question de savoir à quoi est due cette attitude passive quand on sait que, innombrables sont les barons du parti qui séjournent pourtant à l’abri du besoin financier et matériel. De ce fait, leur silence ne se justifie point. Ils peuvent alors se doter d’un minimum de courage dénonciateur avec pour ambition de donner un écho favorable au discours du 01 décembre 2007 du président Omar Bongo Ondimba en guise d’hommage et à qui ils doivent énormément.

La réponse à notre interrogation légitime trouve une issue dans la température inquiétante qui infeste notre parti au pouvoir. Il y règne une suspicion inégalable. Autrement dit, la majorité des membres du PDG se regarde de plus en plus en chiens de faïence au point où poser un acte conforme aux règles proches de la normalité devient un fonds de commerce ou de promotion en vue de se faire une meilleure place au soleil.

De cette conception de l’engagement politique, il n’est nullement un abus de soutenir que fréquenter ou parler à un nouveau membre de l’opposition, anciennement hiérarque du PDG devient presqu’un acte de haute trahison qui nécessite de faire passer son auteur sous le peigne fin du prochain conseil des ministres quand celui n’avait pas déjà eu le malheureux privilège d’être lessivé par le Tsun Biyoghe Mba. Ce qui fait que cette atmosphère divise encore plus les membres de la majorité qui n’étaient déjà pas solidement unis.

En plus de ce qui précède, il y a cette peur exacerbée injustifiable qui habite un grand nombre de cadres de la majorité. Ces derniers ne souhaitent pas être cités à tort, selon la normalité PDGiste, chez le premier des serviteurs de l’Etat. Ce qui fait que beaucoup perdent toute lucidité et tout bon sens des choses au point même d’oublier les axes ambitieux du projet de société « l’avenir en confiance ». Cette passivité condamnable fait que certains yeux n’arrivent plus à lire objectivement les textes votés par les instances légitimes et à entendre les voix de  la réflexion. D’où notre profond regret quant à la décision arbitraire portée sur les députés Paulette Oyane Ondo et  Jean Christophe Owono Nguéma qui ont, semble t’il, péché d’avoir rappeler au PDG les engagements pris par le Gabon auprès d’institutions internationales. Qu’on le veuille ou pas, cet acte injustifié posé par les responsables du PDG a créé des divisions supplémentaires et silencieuses encore plus dangereuses que les précédentes.

Ne dit on pas qu’il faut se méfier de l’eau qui dort ?

C’est en effet, le choix des candidats en vue de l’élection législative prochaine qui va mettre à nouveau en lumière le mal pernicieux qui ronge en profondeur le PDG depuis plusieurs mois. Et ce, malgré les mesures (7) annoncées par les responsables de ce parti pour désigner ses futurs représentants à cet évènement politique majeur. Ainsi, nous pouvons d’ores et déjà prédire sans risque de nous tromper que ces mesures, souffrant de plusieurs handicaps, ne parviendront pas à éviter la vague d’explosion qui s’annonce nocive pour la quête d’une éventuelle victoire et d’une quelconque unité dans la majorité.

Pour prévenir l’éclatement au sein du PDG, il serait judicieux qu’un nouveau cadre de réflexion sur la problématique de la démocratisation du parti soit mis en place. Cette instance s’appuiera sur des critères objectifs et ambitieux en vue d’un départ en course en ordre rangé et solidifié et en vue d’une victoire incontestable. Car, rappelons qu’avec l’actualité nationale et internationale, notre majorité marche sur une corde plus que raide qui risquerait de conforter la place de l’opposition dans l’échiquier politique national. Les nombreuses frustrations encore contenues par certains membres de la majorité pourront faire émerger cette dose de courage qui les invitera à traverser le Rubicon. Et seul l’avenir nous dira si cette vague ne nous emportera pas dans les méandres du trouble civil ou les pages du passé. Qui vivra verra.

Par Télesphore OBAME NGOMO 


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