Cette image fait honte à la dignité du peuple Gabonais
En
visitant froidement le discours du 31 décembre d’Ali Bongo Ondimba au peuple
Gabonais, terrassé par une misère indescriptible malgré les richesses
impressionnantes du sol gabonais et ses retombées financières sans cesse
croissantes, il est devenu plus qu’évident qu’Ali Bongo Ondimba a atteint les
limites de ses capacités.
En
effet, la forme du discours d’Ali Bongo Ondimba est indiscutablement ponctuée
par un réchauffement de nombreuses formules toutes faites qui, bienheureusement,
ne sont plus parvenues à convaincre le dernier des plus idiots des Gabonais. C’est
ainsi qu’on pouvait par exemple y lire « je ne serais heureux que lorsque
tous les Gabonais seront heureux… ». Bref.
Tout
d’abord, il est important de relever la structuration indigeste de ce discours,
ponctuée par un agencement d’éléments divers et variés qui ne répondent à
aucune cohérence et à aucune logique. Ce qui donne lieu de penser de prime
abord à un discours rédigé à la va vite. Mais en fait, ce discours flou,
incohérent et doté de contre vérités éhontées est parfaitement à l’image
actuelle des tenants du pouvoir qui peinent de plus en plus à masquer la
souffrance déshumanisante du peuple gabonais avec le fameux concept d’émergence,
version Abomey ou Mogadiscio, qui était vendu à tout va par un groupe spécialisé
dans l’amateurisme. Et comme disent si bien les proverbes : « Tout
nouveau, tout beau », « La vérité est fille du temps ».
Ce
concept galvaudé a désormais la même résonnance que l’annonce des 5000
logements par an. Plus personne n’y croit, même plus Ali Bongo Ondimba
lui-même.
Puis,
il y a le fond du discours qui ne dispose d’aucune vie car il n’est matérialisé
par aucun élément vérifiable. On constate par ailleurs que face aux problèmes
prioritaires du commun des Gabonais, c’est un package de propositions
irresponsables qui est proposé quand de faux bouc émissaires sont trouvés à
l’arrache. A cet effet, la problématique du logement semble désormais être le
symbole même de l’échec de ce pouvoir en place. D’où la question, où sont, non
plus les 5000 logements par an ou le 1/5ème de cette promesse annoncée par le
gouvernement, mais ne serait ce que la cabane de chantier de ce projet ?
De
plus, en lisant ce discours étrange, on note comme l’air d’une autosatisfaction
de ridicules et minables « victoires » qui ne peuvent faire plaisir
qu’aux petits esprits qui squattent actuellement le sommet de l’Etat.
Effectivement, quand on prend pour référence un ancien démarcheur immobilier et
un ancien vendeur de pommes qui n’a même pas fini sa deuxième année
d’université en 2009, on comprend qu’il est insultant de demander à un chasseur
de porc épic de Ngouoni de rédiger une thèse de doctorat sur la maladie
d’Alzheimer et tous les troubles apparentés.
Autrement
dit, ne demandons pas à un individu qui a appris à faire visiter des maisons
destinées à la location ou à quelqu’un qui jubilait de joie après avoir vendu
plus de 4 sachets de pommes de 1000 francs CFA (1,5 euros) dans la journée
d’être triste s’ils arrivent à transformer un stade de football en stade-lycée
ou s’ils parviennent à faire lire à Ali Bongo Ondimba un discours injuriant la
dignité du peuple Gabonais devant des citoyens gabonais qui pourtant souffrent
de les voir assis avec arrogance et suffisance au sommet de l’Etat.
Ensuite,
dans ce discours, Ali Bongo Ondimba a donné une place prépondérante à la
politique de l’autruche. En d’autres mots, de nombreux pansements ont été
clairement mis sur du bois. C’est le cas avec la question du Conseil National
de la Démocratie qui devrait connaître des modifications afin de tenter de
contourner l’exigence d’une Conférence Nationale Souveraine réclamée par la
majorité du peuple Gabonais. Mais hélas, sans tirer les leçons de l’échec
patent et cuisant de l’invitation d’Ali Bongo Ondimba à la classe politique
pour parler des affaires liées à la « CEMAC » alors qu’à l’intérieur du Gabon les problèmes
s’accumulent en y suscitant des tensions explosives bien que silencieuses pour l’instant,
c’est une affaire foireuse de commission de réflexion qui nous est servie comme
parade.
De
ce constat pathétique fait, que vaut une réflexion multidimensionnelle sur la
situation du Gabon sans associer l’Union Nationale et tous ses cadres ? De
même que la société civile reconnue sur le plan national et
international ?
Ali
Bongo Ondimba et son cabinet veulent continuer de masquer une réalité qui n’est
pourtant plus à présenter. La question de l’Union Nationale, dissoute
injustement, semble ne plus être un simple caillou dans son pouvoir mais une
montagne de pierres qui ne peut nullement favoriser le moindre décollage de sa
« politique d’émergence », condamnée malheureusement à se transformer
en version « Accromblessante » ou en mode « Touareg » de
Mogadiscio.
Pour
ce qui est des problèmes d’accès à l’eau potable, à l’électricité, à la vie
chère, à l’injustice, à la corruption, aux détournements de fonds publics, au
fonctionnement à reculons de l’administration publique, au chômage des jeunes, à
la précarité des femmes et des vieillards comme pour les problèmes liés au
logement, Ali Bongo Ondimba ne propose aucune solution concrète quand pour
certains cas précités, il se limite au simple constat quelque fois accusateur
et moralisateur alors que cela devait justement être son rôle de trouver de
réelles solutions.
Bien
évidemment, quand on est plus dans les airs que sur terre, il est difficile
d’être véritablement concentré sur les priorités du peuple Gabonais. Et comme
le dit le proverbe : « Qui remet à demain trouve malheur en chemin ».
Car, faire confiance aux stratégies des gens comme Alain Claude Bilié Bi Nzé
qui deviennent des références dans notre pays, c’est tout simplement courir
vers la chute du pouvoir. Si de gens comme Patrick Buisson avait entraîné
Nicolas Sarkozy dans les buissons, ce ne sont pas les théories d’un repris de
justice au parcours universitaire trouble qui conduiront Ali Bongo Ondimba vers
une sortie de crise honorable.
Parmi
les problèmes sus évoqués, dans le cas d’espèce du « fameux panier minimum
vieillesse », on ne peut que se demander : Qui va financer cette
nouvelle mesure annoncée ? Comment cela va être introduit ou absorbé par
le budget de l’Etat alors que celle-ci ne figure nulle part dans la loi de
finances 2013 ? Quel est l’organisme qui se chargera de la mise en place
de cette mesure ? Sur quelle base les personnes dites âgées seront
sélectionnées pour bénéficier de ce fameux panier minimum vieillesse ? Autant
d’interrogations fondamentales qui nous amène à la question majeure: c’est quoi
un vieux au Gabon ?
A
moins qu’une étude gérontologique au Gabon aurait été menée sans que l’opinion
publique n’ait été informée, mais le
simple fait qu’Ali Bongo Ondimba reste évasif dans son annonce sur cette
question lorsqu’il dit : « j’instruis le premier ministre, de faire en
sorte qu’il soit créé d’ici au 30 juin 2013 dans les limites budgétaires
actuelles… », prouve à suffisance que nous sommes là face à un
véritable pilotage à vue, une opération de séduction inutile, le mensonge de
trop ou de la communication politicienne complètement stérile. En gros, toute
la mystification insolente et permanente qui répugne profondément les Gabonais.
Au
regard de ce discours, finalement pompeux parce que profondément creux et malheureux,
Ali Bongo Ondimba ne laisse pas d’autres choix au peuple Gabonais de s’inscrire
dans une indignation version Daniel Mengara. Le rapport de force pacifique
proposé et soutenu par une frange considérable des stratèges de l’opposition,
de la diaspora et de la société civile, jadis majoritaire, vient de basculer à
la quasi unanimité à l’urgence d’étudier les modèles de protestations congolais
et centrafricain.
C’est
l’occasion en cette nouvelle année de revenir sur quelques éléments mystiques
rassurants quant à la fiabilité et la crédibilité des avantages incontestables
que l’on retrouve dans la stratégie mengariste.
Est-il
nécessaire, hic et nunc, de revenir sur la notion 13 qui dans la trilogie
signifie l’année de tous les changements ?
Est-il
encore nécessaire de décomposer le chiffre 2013 quand on sait que dans la
kabbale le chiffre 2 équivaut à la mort, le chiffre 0 au serpent qui se mord la
queue, le chiffre 1 reste le symbole de l’unité et le chiffre 3 évoque la
Trinité, Père, Fils et Saint Esprit ?
Autrement
dit, par la volonté de celui qui est Trinité, qui est le symbole suprême de l’organisation
du monde, le peuple Gabonais ne formera qu’Un seul être face à l’oppression
d’un régime en panne de renouvellement idéologique, face à des discours sans
cesse réchauffés bien que indiscutablement faisandés, face à la similitude des
souffrances de toutes les ethnies qui ont désormais compris et pris conscience
de la manipulation exercée par les tenants du pouvoir via le repli identitaire
et le tribalisme. Et c’est sous cette pression populaire qui émergera non pas
d’un effet de groupe mais d’actes individuels spontanés que le pouvoir en
place, qui ne bénéficie plus d’aucun soutien interne comme externe, se mordra
la queue en multipliant un certain nombre d’erreurs qui imposera l’intervention
de la communauté internationale dont il se targue d’avoir reçu l’onction.
Enfin, mordu par son propre venin, qui a tué plusieurs carrières, qui a
endeuillé plusieurs familles, qui a été à l’origine de plusieurs crimes
économiques et financiers, de la paupérisation des populations gabonaise qu’Ali
Bongo Ondimba et le PDG connaîtront enfin la fin que réserve ce poison
extrêmement mortel à qui s’y confronte.
Tel
sera la fin d’un pouvoir qui s’est refusé d’épouser l’âge de la sagesse et de
la réflexion, l’âge d’apprenti où la rectitude dans le jugement, la recherche
de la justice, l’amour de ses frères garantissent la possibilité d’un renouveau.
Car,
comment peut-on, dans un cynisme sans pareil, venir froidement, sans gêne et
sans crainte tenir un tel discours quand on sait que 70% des Gabonais ne
mangent pas à leur faim et que ce taux a connu son point le plus culminant
depuis l’arrivée d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir ? Quand on sait que près
des ¾ des Gabonais sont mal logés ? Quand on sait que plus de 38% ne font
pas confiance à la justice et ne se sentent pas en sécurité au Gabon ? Que
pour une marche pacifique, une parole ou même un regard, des citoyens gabonais
sont violentés, molestés et arrêtés ?
Tandis
qu’à côté de ça, 65 milliards de francs CFA ont été dépensés pour un hôtel
particulier à Paris, 3,5 milliards pour une résidence privée à Washington, 17
milliards de francs CFA dépensés pour l’achat de voitures de luxe, 588 millions
de francs Cfa ont été offerts à Jack Rosen (une chaire de l’académie des
Sciences de New York) ; 1,5 milliards de francs Cfa comme cachet au
chanteur américain R ; Kelly pour une prestation d’à peine 15
minutes ; 57,724 millions de francs cfa de costumes chez le couturier Pape
N’Diaye ; 2 millions de dollar US pour l’UNESCO ; 1 million de dollar
US pour Haïti ; 1,06 million de dollars US offert au gouvernement japonais ; 2,5 millions
de dollars aux frères somaliens de Liban Souleymane, 2 millions de dollars pour
faire venir Pelé au Gabon lors de la CAN ; 570.000 dollars US offert aux
11 joueurs brésiliens pour un match amical au Gabon ; sans oublier les
milliards dépensés pour la course nautique, pour le forum Attias, pour le forum
économique de Londres, pour le match amical avec l’équipe du Portugal…Une fortune mal acquise de plus de 700 milliards de francs cfa par Ali Bongo Ondimba en 3 ans seulement à la tête de l'Etat.
Autant
de folles dépenses qui nécessitent une fin in extrémis de ce pouvoir pour que
l’année 2013 soit une bonne année ainsi que celle de tous les changements au
Gabon.
Par
Télesphore OBAME NGOMO
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1. La fortune mal acquise de 700 milliards de francs cfa par Ali Bongo Ondimba en 3 ans:http://in.finance.yahoo.com/photos/8-of-the-richest-dictators-in-history-slideshow/ali-bongo-ondimba-photo-1348740985.html
2. Le discours de fin d'année d'Ali Bongo Ondimba:: http://koaci.com/articles-79386
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