Alors que les vraies questions
d’insécurité et leurs conséquences continuent leurs ascensions
« entretenues » dans notre pays, le ministre des salons d’intérieur,
de l’insécurité, de l’espionnage téléphonique chargé du CNC, toute honte bue
jusqu’à la lie, n’a pas hésité à venir se produire sur la scène publique en
nous amenant sur la table une « sombre affaire » de terrorisme :
« Boko Haram » au Gabon.
A-t-il seulement un temps soit
peu réfléchi avant de venir servir au public cette stratégie débile qui
peut entraîner notre pays dans le précipice de l’histoire ? Ne sait-il pas
qu’au lieu de susciter la peur dans les cœurs des gens, c’est l’obligation ou
le devoir d’auto-défense qu’il sème au sein de la population ? Celle-ci qu’on
a endormi dans le slogan stérile de la paix, une paix inexistante quand on se
réfère au crime patrimonicide de Grégory Ngwa Mintsa ?
Dans cette même démarche bancale,
pourquoi uniquement convoquer voire stigmatiser la communauté musulmane en la
menaçant publiquement, faisant d’elle l’allié direct ou de fait des terroristes
de « Boko Haram » au Gabon ? En agissant avec une telle
inconscience, le marquis de Fougamou, sait-il seulement ce que cela renvoie
dans l’imaginaire des populations au-delà du grossier mensonge ou de la
vilaine manipulation que cela constitue ? Sait-il que, pour une grande
partie des Gabonais, la communauté musulmane sera désormais associée au
terrorisme. Une allusion extrêmement grave et dangereuse qui est sans rappeler le
conflit religieux au Centrafrique. Et voici que les chantres de la paix créent
les conditions d’une guerre de religion. On vous dit qu’un membre de « Boko
Haram » squatte un poste au gouvernement. Nous y sommes…
Mettre à l’amende publiquement
les musulmans via de telles allusions, disons le, sont d’abord nuisibles à Ali
Bongo Ondimba et à son image car, ce dernier est avant tout, le premier des musulmans
du Gabon. Ce qui voudrait dire qu’il dirige mal ses troupes « musulmanes »
ou qu’il serait le premier à attirer puis à protéger les terroristes de « Boko Haram » au Gabon. Ce n’est
nullement nous qui l’affirmons mais les déclarations tordues et vicieuses du
représentant de « Boko Haram »
au gouvernement. Un certain marquis de Fougamou.
Voici comment on peut comprendre
cette allusion tirée par les cheveux qui démontre l’imbécilité de la stratégie
développée par le premier « hic », zut « le limier flic »
gabonais.
Les films documentaires « Mobutu roi du Zaïre » de Thierry Michel puis « Françafrique, 50 ans sous le sceau du secret » de Patrick Benquet ont tellement révélé
les méthodes scandaleuses mises en place par certains tenants du pouvoir en
Afrique pour s’accrocher au fauteuil présidentiel qu’aujourd’hui, vouloir les
reproduire, démontre que « les
stratèges au cerveau de haricot » n’ont rien compris à l’histoire.
En effet, Mobutu, très emmerdé dans son pays par ses adversaires, fit tuer
des Français afin d’amener Valéry
Giscard d’Estaing à le soutenir face à ces derniers, ce qui fut fait après
que les parlementaires français demandèrent et s’indignèrent de la mort inutile
et étrange de leurs compatriotes vivant au Zaïre.
Au Gabon, les Français sont
tellement bien protégés et très organisés en cas de crise armée, qu’une telle
action écourterait la présence du pouvoir actuel au sommet de l’Etat. Quoi de
plus idiot comme argument, avec les temps qui courent, que celui d’agiter les menaces
terroristes dans notre pays alors que la France y dispose d’une base militaire efficace
et opérationnelle toute aussi importante que celle installée au Tchad, et qui
reçut pour mission de lutter contre le vrai terrorisme qui déstabilisa le Mali? Autrement dit, en inventant l’existence
d’un terrorisme au Gabon, le marquis des sources sûres de Fougamou voudrait nous
faire comprendre que le terrorisme est désormais aux portes de Paris. Or, aucun
communiqué des autorités françaises ne fait mention d’une quelconque menace
terroriste au Gabon. C’est pourquoi, les Français vivant au Gabon continuent de
vaquer paisiblement à leurs occupations habituelles sans la moindre crainte.
Enfin, si certains arrivent à
s’inventer une menace terroriste sans faire la moindre campagne de
sensibilisation auprès des populations,
cela prouve bien qu’il n’y a rien du tout. On ne peut pas avoir plus clair
comme indicateur. Et c’est justement parce que la guerre contre le terrorisme
se fait dans le silence et dans les salons de guerre, que les gesticulations du
ministre des salons d’intérieur, de l’insécurité, de l’espionnage téléphonique,
chargé du CNC ne peuvent qu’amuser la galerie. Mais comme la honte ne tue plus
au Gabon, il n’hésitera certainement pas à venir nous offrir le prochain numéro
de son « show insécuritaire ».
Parler du terrorisme avec tant de
légèreté et en public montre bien le manque de sérieux de certains
irresponsables au Gabon. Aucune cellule de crise, aucune expertise extérieure
mieux outillée sur la question n’est sollicitée, aucune mesure sécuritaire
n’est mise en place, même pas dans le renforcement des effectifs des forces de
défense dans nos frontières, rien de tout ca, et on ose venir parler de
terrorisme. Franchement, est ce sérieux tout ca ?
Voici quelqu’un qui ne manque pas
de courage. Il vient crier devant les écrans de télévision : « je
suis responsable de la sécurité des citoyens gabonais, appréciez mon
incompétence … ». Mais, qui est responsable de la sécurité au Gabon?
Qui est responsable des forces de sécurité dans le pays maintenant que le
général Mistoul n’est plus là ? Qui est chargé d’assurer la quiétude des
populations gabonaises maintenant que ce ne sont plus les proches de Maixent
Accrombessi qui sont aux commandes de l’appareil sécuritaire? Et avec ça,
certains se croient tout permis, y compris de jouer aux fins stratèges ou aux
donneurs de leçons de moral. Ils n’arrivent même pas à retrouver les trois
hommes qui ont poignardé le professeur Albert Ondo Ossa depuis plusieurs
semaines alors que les vidéos prises par les caméras de l’ambassade de Turquie
ont été envoyées par voie diplomatique. Cependant, ils espèrent traquer sur le
sol gabonais les équipes bien préparées et quasiment invisibles de « Boko
Haram ».
Nous demandons que ce cinéma
ringard et sans saveur soit très vite arrêté au nom de la souffrance endurée
par les véritables victimes des actes et menaces terroristes dans le monde. Que
le marquis de Fougamou commence déjà par traiter les questions d’insécurité qui
sont là, partout dans le pays. Il ne faut pas aller chercher les problèmes
(Boko Haram et le terrorisme) qui dépassent pourtant les Etats Unis, la France
et toutes les autres puissances Occidentales donc l’OTAN. Chaque élève
devrait connaître sa classe ou sa catégorie.
La fine histoire de ce pétard
mouillé est d’abord que, les stratèges ont désormais foutu le camp du pouvoir
d’Ali Bongo Ondimba. D’où l’émergence et la ponte de telle idiotie.
De telles histoires à dormir sur
les genoux prouvent bien que le premier malheur d’Ali Bongo Ondimba restera ses innombrables
erreurs de casting en plus de la mauvaise méthode d’action sans cesse développée.
Pour faire face à l’opposition devenue plus que majoritaire sur un plan
purement sociologique, bien qu’elle le soit déjà depuis 2009 (41% pour Ali Bongo
donc 59% contre sa candidature), les stratégies ou les angles d’attaque ne
manquent pas. Mais qui osera encore soutenir des gens sans consistance qui se
croient supérieurs quand bien même ils n’ont jamais été reconnus comme étant
des lumières.
Ensuite, il faut dire que ce ne
sera plus le repli identitaire qui sera le chiffon que quiconque osera encore
agiter lors de la prochaine élection présidentielle. Les Gabonais, dans leur
plus grande majorité, ont été écartés de la gestion du pays par d’autres
Gabonais. La nature ayant horreur du vide, d’autres individus, se sont
paisiblement s’installer. Qui n’aurait pas fait la même chose ?
Aussi, on peut mieux comprendre
l’essai du pet de lapin sur toile cirée qu’est l’affaire de « Boko Haram"
au Gabon. Personne n’y croit monsieur le marquis des sources sûres de Fougamou,
il faut changer de stratégie si vous souhaitez rester au pouvoir. Il ne faut
pas attirer le malheur sur soi. Laissez « Boko Haram » tranquille si
vous ne souhaitez pas être rasé « kovo à la lame » en cas de perte du
pouvoir, quand arrivera l’heure des audits divers et variés.
Paul Biya et Idriss Déby ont déjà
épuisé la cartouche du terrorisme superficiel ou imaginaire qui visait à s’attirer
les sympathies de Paris. Le Gabon n’ayant aucune raison stratégique
d’intéresser « Boko Haram », nul ne peut prendre cette affaire montée
de toute pièce au sérieux, sauf si le ministre des salons d’intérieur, de l’insécurité
et de l’espionnage téléphonique chargé du CNC serait lui-même un membre ou un
digne représentant de "Boko Haram" au Gabon, siégeant au gouvernement. De ce
fait, on peut alors mieux comprendre les actes terroristes en vogue sur le plan
national. En d’autres termes, nous pouvons affirmer qu’il y a un terroriste au
gouvernement, vu les méthodes utilisées pour intimider, mystifier et violer les
droits de l’Homme.
Le prix de la censure du
« Verbe de Ngomo » se trouve dans la liberté d’expression sur la
toile. Au lieu de mille journaux papiers vendus, on aura 24 milles yeux qui
liront nos articles. Il faut bien réfléchir monsieur le marquis de Fougamou
avant d’appliquer des méthodes terroristes irréfléchies. Quand on n’est pas
compétent, on démissionne. Un point c’est tout. Nous espérons que nul ne
viendra encore accuser Maixent Accrombessi, en le rendant auteur de telles
imbécilités.
Par Télesphore OBAME NGOMO