vendredi 20 juillet 2012

Quand la politique du « changement» de François Hollande frappe « maintenant » le Gabon (1ère Partie)

Désormais le mot d'ordre est: Maixent Accrombessi et sa ribambelle d'étrangers étranges, arrogants et incompétents doivent dégager. C'est TOUT.

Suite à la demande de la présidence de la République du Gabon, François Hollande a accepté de recevoir son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba, le 05 juillet 2012, pour une séance de travail.

Si la majorité peut se réjouir de cet accord qui est une forme de reconnaissance d’Ali Bongo Ondimba comme président du Gabon après les vives critiques que le candidat François Hollande avait lancé au sujet de la transition de 2009, il n’en demeure pas moins que cette joie doit vraiment être de très courte durée car, il n’est pas inutile de rappeler que quelques semaines avant sa chute, Hosni Moubarak avait  été reçu à la Maison Blanche. Idem pour Mouammar Kadhafi qui s’était même fait le luxe de poser ses tentes dans les jardins de l’Elysée tout comme Ben Ali qui jouissait de la visite, bien que privée, de la toute puissante gaulliste Michèle Alliot Marie, ministre des affaires étrangères de la France. 

Des informations reçues de sources autorisées qui ont bien voulu briser le silence, il en ressort que, la séance de travail entre les deux chefs d’Etat et leurs différents collaborateurs n’était pas chargée d’une atmosphère conviviale.

En effet, au-delà de l’état des lieux nécessaire des relations entre les deux pays, quelques exigences « quasi fermes » ont été faites à la partie gabonaise. Celles-ci ont très vite été rendues publiques à travers un communiqué de l’Elysée car, les médias français s’étaient emparés de cette rencontre pour en faire leur chou gras.

 Pour la presse française en général, la gouvernance actuelle de l’Etat gabonais ne correspond en rien aux standards démocratiques occidentaux. De ce fait, ses dirigeants sont considérés comme des despotes corrompus et il est totalement déconseillé aux dirigeants de pays dits démocratiques de s’afficher avec. C’est d’ailleurs cette même considération qui avait amené les tenants de la Maison Blanche à pondre « successivement » deux communiqués pour tenter de justifier la rencontre du 09 juin 2011 entre Ali Bongo Ondimba et Barack Obama.

Afin d’arrêter l’effet boule de neige que commençait à prendre la visite d’Ali Bongo Ondimba à Paris et dans le seul but de préserver la virginité du quinquennat de François Hollande, il était devenu impératif pour ses services de communication de livrer diplomatiquement et stratégiquement les raisons fondamentales de cette rencontre qu’on peut d’ailleurs apprécier à la fin du communiqué rendu public.

Ainsi on pouvait lire « il a été aussi l’occasion, pour le président de la République, de souligner les principes qu’il souhaite voir guider les relations entre la France et le Gabon : sur les questions de gouvernance, de lutte contre la corruption et de pluralisme démocratique, accompagnement de la croissance du  Gabon par les outils de la coopération française ; concertation sur les enjeux de paix et de sécurité de la région et du continent ; développement de la francophonie ».

Suite à cette précision claire, les médias français n’ont effectivement pas  jugé utile de poursuivre la polémique car ils venaient d’être rassurés par la teneur réelle de la rencontre entre le président français et son homologue gabonais. Autrement dit, pour les médias français, le fait que François Hollande reçoive Ali Bongo Ondimba sans lui rappeler de manière très claire les conditions exigées pour être considéré comme un état démocratique avec qui il peut collaborer,  aurait tout simplement été une grossière entorse faite à son discours du Bourget où le candidat du parti socialiste disait : « Présider la République, c’est porter les valeurs de la France dans le monde. C’est ne jamais transiger avec les fondements du génie français, qui sont l’esprit de liberté, la défense des droits de l’Homme, l’attachement à la diversité culturelle et à la francophonie… Présider la République, c’est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris. Présider la République, c’est utiliser notre siège au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour acter le départ de ceux qui écrasent leur peuple ».

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans le seul souci de ne pas subir une quelconque critique sur sa rencontre de juillet 2012 avec Ali Bongo Ondimba, François Hollande a préféré offrir le strict minimum à notre président de la République. C’est alors que nous avons tous vu, derrière nos écrans, la claire volonté de François Hollande de ne pas poser avec le président gabonais. Il était hors de question d’immortaliser cette visite qui pourrait lui coûter sa réélection en 2017 s’il souhaitait être de nouveau candidat.

Mais bien avant déjà, sur le plan de la communication non verbale, on pouvait également observer que le tapis rouge, signe de respect et d’honneur aux invités de l’Elysée, n’avait pas été déroulé pour recevoir le chef de l’Etat gabonais. En même temps, on notait que François Hollande ne s’était arrêté qu’à la troisième marche du perron de l’Elysée pour accueillir son homologue. Enfin, selon des sources présentes lors de la séance de travail, François Hollande aurait refusé à Ali Bongo Ondimba, un tête à tête et un aparté.

Il faut dire que l’attitude du nouveau président français à l’égard du président gabonais n’est nullement surprenante quand on se plonge une énième fois dans les propos qu’il avait tenu en avril 2012 sur Ali Bongo Ondimba.

Interrogé par le très célèbre site « Mediapart », François Hollande, alors candidat, déclarait : « l’élection présidentielle gabonaise n’était pas dans les critères de ce qu’on peut appeler des élections démocratiques ».

Cette déclaration explicite ne nécessite plus de commentaires car elle demeure suffisamment éloquente. C’est d’ailleurs ce qui semble justifier au mieux la différence de protocole qui a ponctué la rencontre avec Macky Sall, le nouveau président du Sénégal.

A cet effet, il revenait aux conseillers d’Ali Bongo Ondimba de faire un ramassis de tous ces éléments pour préparer en amont une communication offensive de cette rencontre et le cas échéant, une communication défensive car, tout compte fait, c’est André Mba Obame qui reste le grand vainqueur de cette rencontre.

A entendre certaines indiscrétions, ce dernier aurait été reçu à l’Elysée quelques jours avant la rencontre entre François Hollande et Ali Bongo Ondimba et même après comme pour jouir d’un compte rendu de la rencontre des deux chefs d’Etats le 05 juillet.

Par Télesphore OBAME NGOMO

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