Après
trois ans passés à la tête du Gabon, il convient d’apprécier froidement, sans
complexes et sans états d’âme le bilan d’Ali Bongo Ondimba et d’en tirer très rapidement
les conclusions.
Aussi,
dans le but primordial de ne pas s’investir dans les ressentis personnels comme
le font très aisément certains petits journalistes de la petite semaine,
marqués par un opportunisme injustifié parce qu’injustifiable et une vulgaire incohérence
innommable, je garderai pour référence de mon jugement du bilan d’Ali Bongo
Ondimba, l’esprit du projet de société « l’Avenir en confiance » que
j’avais fièrement soutenu en août 2009 et dont les insuffisances ou les
incapacités à être mis en œuvre m’exigent plus que jamais de mettre la
République au centre de tout mon investissement en politique.
Autrement
dit, je m’engage désormais à m’offrir le profil d’observateur ou d’analyste politique
et non plus celui de partisan ou de défenseur de la politique menée par Ali
Bongo Ondimba car ce fut une erreur de
penser que le bilan historique d’Omar Bongo Ondimba aurait eu un réel impact
sur les décisions que devaient prendre les nouveaux tenants du pouvoir gabonais.
Et, jugeant le maçon au pied du mur et non sur les rumeurs, les idées reçues et
les caricatures, je peux désormais affirmer que mes ambitions pour le
développement du Gabon et le bien être de ses populations sont aux antipodes de
la gestion orchestrée par Ali Bongo Ondimba et sa cohorte d’étrangers étranges,
arrogants, incompétents et impopulaires.
Cette
déclaration a tout le mérite d’être clair et tient lieu d’information publique
à considérer.
Au
regard de ce qui précède, je ne vais point m’appesantir sur les quelques
réalisations faites depuis trois ans par Ali Bongo Ondimba car, celles-ci me
paraissent extrêmement insignifiantes au regard des colossaux budgets votés
chaque année et des innombrables engagements publics pris devant le peuple
gabonais. C’est d’ailleurs l’occasion de dire qu’en observant les mauvaises
bases construites par des maçons ne possédant nullement les outils indispensables
pour réaliser une telle tâche, bien qu’ayant
en leur possession un plan de construction intéressant pour le Gabon, on ne
peut vraiment plus croire ou espérer en un quelconque avenir en confiance.
En
effet, dans le projet « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu,
Axe 1, il n’était pas question de bâillonner la presse (Echos du Nord,
Ezombolo, La Une, Le Gri-Gri de la Griffe et Le Scribouillard…), de dissoudre
les partis politiques (L’Union Nationale), d’arrêter et de pourchasser la
société civile (cf le Forum des indignés) mais plutôt de faire du Gabon un état de
droit où le pluralisme politique, la liberté d’opinion et d’expression, la
liberté d’association et d’entreprise devaient être respectés.
Dans
le projet « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 2, il n’était pas question de concentrer tous les
pouvoirs en modifiant la Constitution (Modification de la Constitution de
décembre 2010), en désossant l’administration de ses prérogatives rattachées
par la suite à la présidence de la République au travers de nombreuses agences
(Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT), Agence des Parcs Nationaux, Agence
des Bourses et Stages, Agence d’Etudes et d’Observations Spatiales, Agence Nationale de l’Urbanisme, des Travaux
Topographiques et du Cadastre, Agence Nationale des Infrastructures Numériques
et des Fréquences) mais plutôt de faire de la Décentralisation une réalité.
Dans
le projet « L’Avenir en confiance »
que j’ai soutenu, Axe 3, il n’était pas question d’observer et
d’encourager les détournements de fonds publics (3,6 milliards de francs CFA
décaissés pour le paiement de 20 bus qui n’ont jamais été livrés, les
différents budgets du ministère de l’habitat épongés alors que la cabane de
chantier des 5000 logements par an n’est toujours pas sortie de terre), les
passes droits et tous leurs corollaires (les différents marchés de la CAN 2012,
les échangeurs construits par SOCOBA, les différents contrats de l’ANGT, le
traitement des données à caractères biométriques offert à Gemalto) mais
plutôt de réussir la moralisation de la vie publique et d’assurer une meilleure
gouvernance des affaires publiques.
Dans
le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe
4, il n’était pas question
d’insulter, d’humilier, de diffamer, de vilipender nos pays voisins et amis.
Obiang Nguema Mbazogo, le président de la République de Guinée Equatoriale et
Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo, sont
régulièrement insultés dans la presse collaborationniste dirigée par Raphael
Ntoutoume Nkoghe, conseiller du Président de la République. François Hollande,
Pascal Canfin et les diplomates français en poste au Gabon sont diffamés par les
journaux proches du palais présidentiel « La Griffe », « le Douk
Douk » et « le Scribouillard » alors qu’il était prévu de
consolider les rapports du Gabon avec les pays voisins et amis.
Dans
le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe
5, il n’était pas question
d’arrêter brutalement des activités qui créaient des emplois et qui
produisaient des revenus pour notre pays et les familles y vivant. Puis, de
compter en grande partie sur les revenus pétroliers pour justifier la croissance
actuelle du Gabon (près de la moitié des budgets de 2010, 2011, 2012 et 2013
s’appuie sur les recettes pétrolières). Enfin, d’inviter des groupes étrangers (OLAM)
à l’histoire lourde voire négative quand il s’est agi d’observer leurs liens et
les conséquences environnementales dramatiques qu’elles enregistrent mais
plutôt de diversifier les sources de croissance et de développement durable.
Dans
le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe
6, il n’était pas question de
délestages réguliers et de rationalisation des sources d’énergie, de s’asseoir
et de contempler les promesses faites dans le domaine des transports (toujours
pas d’aéroport moderne, pas de compagnie aérienne nationale, pas de nouveaux
bus, pas de nouveaux trains,…), d’augmenter les coûts des appels téléphoniques
et de réserver Internet aux seuls riches du Gabon (mis en veilleuse du projet
RAG) mais
il était plutôt question de mettre en place des infrastructures de soutien au
développement économique.
Dans
le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe
7, il n’était pas question de
détournements de fonds publics causant un déficit de 600 milliards de francs
CFA dans les caisses de l’Etat. Avec en filigrane le refus de la Cour des
comptes de signer la déclaration de conformité permettant d’établir la loi de
règlement mais plutôt de mieux gérer les finances publiques.
Dans
le projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe
8, il n’était pas question de
faire la part belle aux étrangers en les laissant faire main basse sur les
finances du pays mais plutôt de mieux responsabiliser les Gabonais et les pousser à être
plus entreprenants.
Enfin,
dans le
projet de société « L’Avenir en confiance » que j’ai soutenu, Axe 9,
il n’était pas question d’opérer des dépenses inopportunes pour le peuple et la
vie des institutions (achats de l’Hôtel particulier Pozzo di Borgo coûtant près
de 100 millions d’euros sans le coût des travaux à entreprendre, Villa de Ted
Kennedy coûtant 6,5 millions de dollars sans le coût des travaux à réaliser,
achat de voitures de luxe, organisation d’une course nautique à deux pas des
quartiers les plus sous intégrés de la capitale, invitation d’artistes
étrangers aux frais du contribuable, achat de feux d’artifices éphémères,…) mais
plutôt de lutter contre l’inégalité, la pauvreté et l’exclusion.
Comment
continuer à soutenir Ali Bongo Ondimba qui s’est engagé dans un nouveau et
autre projet de société que celui présenté en 2009?
Avec
de tels désaccords et une telle violation flagrante et insupportable du projet
de société qui nous liait, il convient à tout un chacun de faire un véritable
examen de conscience et de tirer les conclusions nécessaires pour la
construction d’une véritable République.
Cette
République dont parlait Henri Guaino, un ancien conseiller spécial de Nicolas
Sarkozy, qui expliquait qu’une République ne peut se construire si les femmes
et les hommes sensés le faire n’ont pas pour référence un certain nombre de
valeurs telles que : la dignité du travail, le sens du devoir et
surtout « l’orgueil du pauvre », un concept si cher à son ami
Philippe Séguin.
Cet
« orgueil du pauvre » qui manque de plus en plus à de nombreux
responsables gabonais, y compris ceux qui occupent les fonctions les plus
prestigieuses dans notre pays. Cet orgueil de celui qui n’avait rien, de celui
qui n’avait pas autre chose à faire valoir dans la société que son mérite et
qui devait garder jusqu’à son dernier jour dans son cœur le souvenir
ineffaçable d’avoir commencé sa vie sans autre viatique que l’amour et les
sacrifices de ceux qui l’ont élevé et qui lui ont appris à se tenir droit, à ne
jamais accepter ce qu’il ne pouvait rendre.
A
l’orée de la situation difficile qui s’annonce pour l’avenir de notre pays le
Gabon, je souhaite prendre ma part de responsabilité dans le combat politique
qui devrait plus que jamais interpeller toutes les gabonaises et tous les
gabonais.
Dans
cette volonté de participer activement et intelligemment au débat politique
pour le bien être de notre pays, il était indispensable de s’adresser aux
Gabonais qui sont terrassés par les difficultés de la vie quotidienne, qui sont
fatigués des promesses et des dons, qui ne savent plus s’il faut encore croire
en l’avenir quand tous les indicateurs ne présentent plus aucun espoir pour une
quelconque amélioration de leurs conditions de vie, mais qui tout de même ont
été fortifiés par ces difficultés qui les emprisonnent, qui gardent en eux un
océan de courage, une impressionnante idée de la dignité et des valeurs. Une
réelle volonté de changement.
En
prenant acte des conclusions de l’élection présidentielle anticipée d’août
2009, nombreux sont les citoyens gabonais qui, contrairement à la caricature
distillée ça et là par certains leaders politiques affirmant que ces derniers
s’étaient résolus à un simple « on va encore faire comment »,
avaient accordé le bénéfice du doute à Ali Bongo Ondimba, le candidat du parti
démocratique gabonais (PDG) qui effectivement semblait en ce temps électoral mouvementé
être jugé abusivement par ses détracteurs.
Aussi,
le peuple gabonais constatait qu’au-delà des croquis mal esquissés sur le
personnage précité, plus à raison après trois ans d’exercice, il y avait un
homme courageux, ambitieux et qui disposait d’un projet de société qui n’était
pas déprimant.
Il
y avait aussi un homme qui disait avoir vu les erreurs de son père et
prédécesseur, et promettait de les éviter à tout prix. C’est alors que dans le
préambule de son projet de société « l’Avenir en confiance » on pouvait
lire :
« Au cours de ces dernières semaines, j’ai
pris un grand soin, avant toute chose, de consulter et d’écouter les aînés, les
femmes et les jeunes, de tous les milieux et de toutes les sensibilités. Je
vous ai entendu et je vous ai compris…Toutes les préoccupations rejoignent pour
l’essentiel le diagnostic clair, transparent, profond et courageux de la
situation politique, économique et sociale de notre pays, posé par le Président
Omar Bongo Ondimba dans son discours historique du 1er décembre
2007. Ce diagnostic révèle des maux qui nécessitent un traitement conséquent.
Il est temps que la politique nous aide à exprimer nos idées, nos différences
et nos accords dans la compréhension afin d’atteindre de grands objectifs
communs nationaux et républicains ».
En
bref, il y avait un homme qui disait vouloir construire « une
République », la République gabonaise où chaque citoyen ne demandait qu’à
travailler, à vivre de son travail, à vivre de sa fierté et à préserver son
honneur en ne devant rien à quiconque. Cette République qui aurait permis à
celui qui n’a rien de devenir quelqu’un par son seul mérite et ses talents.
Cette
idée de la République gabonaise, finalement basée sur le travail, sur la fierté
de son pays, sur le fait de vivre libre et sur un certain nombre de hautes
valeurs. Nombreux sont les Gabonais qui l’ont tant espéré et qui pour cela,
avaient alors décidé d’observer les potentialités et l’amour d’Ali Bongo
Ondimba pour le Gabon bien que ses adversaires également se réclamaient d’une
certaine idée de la République et affirmaient haut et fort aimer le Gabon.
Face
à cette bataille légitime et justifiée, il demeure important de préciser que le
mot « républicain » est moins important que l’idée, elle-même. Car si
les mots « Nation » et « République » sont bel et bien à la
mode, les idées de Nation et de République n’ont jamais eu autant d’adversaires
aussi déterminés.
En
effet, l’attachement à la République c’est quelque chose d’assez mystérieux
mais qui s’exprime tout de même assez simplement. Entendons par
« République » celui qui comprend, qui respecte comme valeur
« l’orgueil du pauvre ».
Par
conséquent, on appelle « Républicain » celui qui est capable
d’éprouver une grande émotion en revisitant le discours de Guy Nzouba Ndama
lors de la cérémonie d’investiture d’Ali Bongo Ondimba et celui d’André Mba
Obame lorsque les parlementaires de la majorité décidèrent de lui faire perdre
son immunité et intitulé « Nous venons tous de quel que part ».
On
entend par « Républicain » celui qui croit fortement que l’Ecole de
la République gabonaise, massacrée par des théories à dormir debout de Séraphin
Moundounga, d’Etienne Massard et de Jean François Tardin, devrait d’abord être
une école juste où l’exigence et le meilleur service que l’on puisse rendre à
un enfant est de l’aider à devenir adulte et non de lui permettre de rester un
grand enfant en l’aliénant et en l’asphyxiant de la politique interminable des
dons.
On
entend par « Républicain » celui qui veut bien sûr l’union, le
travail et la justice pour tous les Gabonais mais qui veut aussi que le mérite
soit valorisé, que la liberté soit une réalité, que l’égalité ne soit pas un
vain mot et que l’autorité ne se confonde pas avec « le trop plein de
sécurité » et qui n’a pas besoin qu’on lui explique ce que veut dire
« le sens du devoir », « le sens de l’Etat »,
ou « le sens de l’intérêt général ».
On
entend par « Républicain » celui qui prend conscience que la question
nationale et la question sociale sont indissociables. Or la gouvernance étrange
actuelle qui tend à étouffer le peuple gabonais, quel que soit l’appartenance
politique et sociale, semble n’avoir pas pris en compte ce facteur fondamental
dans le processus de développement. Ce qui semble justifier au mieux
l’explosion en ébullition au Gabon.
Enfin,
on entend par « Républicain » celui qui regarde la Nation non comme
une volonté de puissance, non comme un gâteau mais comme un partage, comme une solidarité,
comme une protection, comme une liberté et qui comprend immédiatement ce que
voulait dire Jaurès lorsqu’il proclamait que la Nation est le seul bien de
ceux qui n’ont rien.
De
ce fait, que ceux qui savent qu’ils n’ont que le Gabon comme seule richesse se
lèvent comme un seul homme pour mettre hors du pouvoir la légion étrangère et
tous leurs soutiens.
Au-delà
de ce qui a été dit, une simple question cruciale nous est posée, à nous citoyens
gabonais : allons nous liquider définitivement les modestes acquis qui
nous restent de l’histoire politico-sociale de notre pays ayant obtenu sa
souveraineté en 1960 ? Allons-nous définitivement tourner le dos au
dialogue, cette valeur africaine qui permettait de laver « le linge sale
en famille » et d’éviter le pire pour le bien du peuple tout entier?
Le
Gabon est en crise et c’est le moins
qu’on puisse dire. De cette situation insupportable il convient de pouvoir
s’asseoir ensemble afin de reconstruire l’économie, la société et la morale
commune. Il ne s’agit plus là d’une simple volonté d’alternance politique mais
de déraciner l’immoralité et l’inhumanité qui se sont imposées comme valeurs
cardinales à tous les échelons de notre société gabonaise.
C’est
d’ailleurs l’occasion de parler des règles de la politesse et de la morale
qui devraient en principe nous permettre de mieux vivre ensemble. De cette
politesse et de cette morale républicaine qui devraient nous offrir un
sentiment d’appartenance plus fort que le sentiment de nos différences et de
nos désaccords. Ce qui constituerait un
moyen efficace de lutter contre le repli identitaire, le tribalisme et tous
leurs corollaires.
Toutefois,
il convient de se réjouir que le choix libre d’Ali Bongo Ondimba porté sur des
étrangers étranges, arrogants, incompétents et impopulaires, au détriment des
gabonais mieux formés et plus à même de conduire notre pays vers le développement grâce à leurs profils
salués par des experts internationaux chevronnés, semble être venu briser à
jamais la question du repli identitaire qui moisit désormais dans les sombres
couloirs de notre histoire politico-sociale.
Autrement
dit, ce n’est ni André Mba Obame, ni Zacharie Myboto ni Jules Aristide Bourdès
Ogoulinguendé qui se sont affranchis des compétences gabonaises au profit d’hommes
aux mœurs et aux capacités douteuses. De ce fait, il serait totalement absurde
de continuer de voir le malheur ou le mal là où il n’y est pas. Il est plus
qu’évident de constater que, ce ne seront plus les cadres du Haut-Ogooué ou des
autres régions du Gabon qui alimenteront un temps soit peu la peur de
« l’homme fang » ou tout simplement la peur d’autrui.
Dans
toute chose, on devrait en effet être capable de trouver au moins un point
positif. Et dans le cas de l’hégémonie des étrangers étranges, arrogants,
incompétents et impopulaires au sommet de notre pays, c’est la disparition
évidente du repli identitaire qui semble avoir été élu malgré la nostalgie
tristement affichée dans ses organes d’abrutissement par le plus sombre des
conseillers d’Ali Bongo Ondimba, Raphael Ntoutoume Nkoghe qui, dans son livre « Lumière sur le
Gabon » affirmait clairement que : « Pour préparer le génocide rwandais, les extrémistes Hutus de feu
Juvénal Habyarimana, n’ont pas procédé autrement. Car, concentrer ainsi toute
la puissance de feu d’un pays entre les mains d’une seule ethnie ne consiste
pas moins à programmer l’extermination d’une ou des autres ethnies. Davantage
quand on n’est pas sans savoir que ces armes sont détenues par des individus
dont l’inconscience, l’inconséquence, le repli identitaire, le réflexe
régiono-provincial et la préférence tribalo-ethnique ont été démontrés plus
d’une fois.
Il faut surtout comprendre ici qu’il
ne s’agit pas seulement d’un souci de Bongo de confier à ses parents
l’essentiel de l’armement du pays. En ce sens que cette répartition
ethno-tribale obéit davantage à la conception clanique que Bongo se fait
lui-même non pas de l’exercice du pouvoir, mais plutôt de sa conservation. Une
conservation strictement limitée aux deux groupes ethniques dont il est issu :
l’Obamba paternel et le Téké maternel. Ainsi, chaque entité gère équitablement
une partie des forces de Défense et de sécurité du pays.
Aussi,
ne pas voir à quel point la situation politique explosive qui guette notre pays
pourrait être fatale à la stabilité et la quiétude de nos populations est tout
simplement suicidaire. Car, lorsque la politique devient incompréhensible, c’est la démocratie
qui est grandement en danger. Puis, ne pas mesurer le degré de désespérance
ou sous estimer le niveau de frustration subit par les gabonaises et les
gabonais avec cette affaire d’étrangers étranges, arrogants, incompétents et
impopulaires au sommet de l’Etat serait à juste titre la raison fondamentale
qui justifiera le choix d’une autre forme urgente de gouvernance dans notre
pays ».
En
fait, il est important de bien comprendre aujourd’hui que les injustices, les
inégalités, le chômage, l’exclusion, la précarité, les maladies, les
difficultés croissantes de la vie quotidienne sont des urgences qui ne peuvent
se contenter de promesses, toujours et encore sans lendemains. D’où la
nécessité de s’approprier très rapidement « l’orgueil du pauvre » qui
est indispensable pour bâtir une République. C’est pourquoi, plus que jamais,
je renforcerai la chaîne d’union qui lie le peuple gabonais désireux d’un mieux
être et je m’armerai de mon épée afin de défendre mon pays face aux ennemis de la
démocratie, de la transparence et de la bonne gouvernance.
Par Télesphore OBAME NGOMO
La girouette
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