« Prévenir la trahison, débusquer le faux ami, le jaloux parent, le traître avant qu’il inocule son venin est une opération aussi complexe que de nettoyer l’anus d’une hyène. » — Ahmadou KOUROUMA, En attendant le vote des bêtes sauvages
Le
12 septembre 2012, lors du débat animé par David Ella Mintsa qui avait pour
mission d’analyser le discours du chef de l’Etat devant le Parlement réuni en
Congrès, Louis Gaston Mayila déclarait
devant les téléspectateurs de Gabon Télévision, qu’il n’avait pas raté une
seule miette du discours prononcé. Ce qui semble au regard de son comportement
trouble et incohérence un grossier mensonge de plus dont le personnage semble
être devenu coutumier.
Dans
son discours, Ali Bongo Ondimba déclarait : «en effet, de l’avis de
nombreux observateurs tant au Gabon qu’à l’étranger, l’hyper-politisation de
notre société et nos multiples incohérences ont été un frein à son
développement pourtant bien engagé… Nous avons passé trop de temps à faire de
la politique, au détriment du développement économique et social de notre pays
et du bien être de ses populations. Ces mêmes populations ont été transformées
en spectatrices impuissantes de leur destin, alors que les hommes politiques
allaient et venaient, de négociations en arrangements, souvent guidés par des
appétits personnels ».
En
analysant froidement et sans états d’âme le comportement incohérent et injustifiable
de Louis Gaston Mayila face à la position affichée par l’Union des Forces du
Changement (UFC)) à Mouila dont il était l’un des principaux fondateurs de par
son statut de président de séance, on se demande vraiment si cet homme aux
circonvolutions politiques interminables a bel et bien écouté le discours du chef
de l’Etat qui avait pourtant le mérite d’être clair dans ce chapitre d’autant
plus que celui-ci signait la fin des « hommes politiques sans
consistances » qui avaient pour habitudes de transformer les populations
en simple spectatrices de leur destin, qui adulaient l’opportunisme politique
par leurs innombrables aller-retour entre l’opposition et le pouvoir avec en
filigranes de nombreux petits arrangements alimentant ainsi leurs appétits
personnels.
Le
09 septembre 2012, Louis Gaston Mayila avait apposé sa signature sur le
communiqué final des travaux qui avaient ponctué cette rencontre dans la
province de la Ngounié. Et dans ce communiqué, il était clairement dit :
« l’opposition gabonaise exige également du gouvernement la
réhabilitation de l’Union Nationale, injustement dissout pour un acte qu’elle
n’a jamais posé en tant que parti politique… L’opposition gabonaise lance un
appel solennel au peuple Gabonais à rester mobilisé à répondre à tous les mots
d’ordre qui seront lancés pour l’aboutissement de ces exigences attendus ».
Finalement,
il semble devenu urgent de rappeler à cet individu, pourtant avocat de
formation, qui a plus fait de la politique politicienne que l’exercice du droit
jadis étudié mais très vite oublié au regard de ses méthodes de gestion et de
gouvernance innommables parce que trop méprisables, que la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ratifiée par le Gabon
soutient en son article 2 que : « le but de toute association
politique est la conservation des droits
naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la
propriété, la sureté et la résistance à l’oppression ».
Autrement
dit, si Louis Gaston Mayila avait reconnu par sa signature que l’Union
Nationale, qui est avant tout une association politique, avait été injustement
dissoute par le gouvernement de Paul Biyoghe Mba, en quoi le ministre de
l’intérieur dont on peut souligner la cohérence bien qu’étant dans l’erreur,
peut-il empêcher aux membres d’un parti politique injustement sanctionné d’agir
sur l’espace public ? A cet effet, qui doit-on écouter, le ministre
Ndongou qui est dans une violation flagrante de l’article 2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
et du Citoyen ou la volonté d’un groupement de personnes désireuses de faire
valoir leurs droits ?
Par
la lettre envoyée au ministre de l’intérieur afin de tenter de se justifier, on
ne sait trop de quoi, Louis Gaston Mayila vient de faire tomber le masque de
son opportunisme politique qui avait été pourtant dénoncé par Ali Bongo Ondimba
dans son discours devant le Parlement réuni en Congrès.
En
plus, en agissant ainsi, Louis Gaston Mayila qui certainement, ne sait plus ce
que veulent dire les mots dignité ou fierté, oublie qu’il ne pèse rien sur
l’échiquier politique national. Et qu’à ce titre, le pouvoir en place devrait
comprendre qu’il n’y a aucun intérêt à s’acoquiner avec un vieux poisson politique
sans écailles et sans chair et dont les arêtes sont désormais en état de
décomposition. C’est d’ailleurs ce qui semble le mieux justifier son accrochage
calculé à l’ACR.
En
d’autres termes, pour un individu qui fait de la politique depuis plusieurs
décennies, le piètre score lors de la dernière élection législative est la
preuve qu’à certain moment il faut savoir quitter la fête avant qu’elle ne vous
quitte. Dans le département de la Tsamba Magoutsi à Fougamou, sur 3355 votants,
Louis Gaston Mayila qui, rappelons le encore, fait de la politique depuis plus
de trente ans, n’a obtenu que 970 voix. N’est ce pas là un élément suffisamment
éloquent devant désormais disqualifier cet individu, grand adepte du proverbe
disant : « un tien vaut mieux deux tu l’auras ».
C’est
dire que Louis Gaston Mayila qui n’est pas totalement concentré et convaincu du
combat de l’alternance politique conduit par ses compères de l’opposition,
pense qu’il serait intéressant pour ses finances personnelles en mal de
consistance de miroiter au pouvoir, plus que jamais en mal de légitimité, ses
pseudo capacités à déstabiliser une opposition qui n’a cessé de démontrer
depuis un certain temps que le rapport de force lui est désormais favorable. Mais
hélas pour cet ancien avocat, il existe aussi un proverbe qui dit clairement
que « qui trop embrasse mal étreint ».
Enfin,
au regard de la situation en présence, ne pouvant déconcentrer ses anciens amis
de l’UFC qui ont moult fois prouvé qu’ils ont gagné la bataille populaire, ne
parvenant pas à convaincre le pouvoir de ses réelles capacités en fourberies,
ne respectant pas la volonté du peuple souverain qui n’entend plus tolérer
l’imposture d’opposants croques mitaines, par son attitude incohérente, Louis
Gaston Mayila vient de s’offrir le plus beau suicide politique opéré dans un
Labyrinthe où seul le silence ou la retraite politique pourrait lui permettre
de ressusciter.
Par
Télesphore OBAME NGOMO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire